zemoko a publié une critique de La porte de cristal par N. K. Jemisin (Les livres de la terre fracturée, #2)
Comme une revisite du mythe de Gaïa
5 étoiles
Une fois n’est pas coutume, alors que j’enchaîne rarement deux romans d’une même série, j’ai lu les 3 tomes des livres de la Terre fracturée à la suite !
L’intrigue initiée dans les deux premiers tomes se poursuit, on suit toujours trois histoires :
- celle du narrateur, on sait désormais que c’est Hoa. On va comprendre ce que sont tant les orogènes que les mangeurs de pierre, en découvrant l’histoire de Syl Anagyst, cette civilisation qui a précédé, et déclenché, les saisons…
- celle d’Essun évidemment, qui a hérité des pouvoirs d’Albâtre et a rejoint la communauté de Castrima où fixes, orogènes et mangeurs de pierre s’efforcent de cohabiter et de faire société… Cette utopie poussera-t’elle Nassun à utiliser la Porte de Cristal pour capturer la lune et mettre fin aux saisonsànbsp;:?
- celle de sa fille, Nassun, qui a vu ce que le monde avait à lui offir, mais aussi qui …
Une fois n’est pas coutume, alors que j’enchaîne rarement deux romans d’une même série, j’ai lu les 3 tomes des livres de la Terre fracturée à la suite !
L’intrigue initiée dans les deux premiers tomes se poursuit, on suit toujours trois histoires :
- celle du narrateur, on sait désormais que c’est Hoa. On va comprendre ce que sont tant les orogènes que les mangeurs de pierre, en découvrant l’histoire de Syl Anagyst, cette civilisation qui a précédé, et déclenché, les saisons…
- celle d’Essun évidemment, qui a hérité des pouvoirs d’Albâtre et a rejoint la communauté de Castrima où fixes, orogènes et mangeurs de pierre s’efforcent de cohabiter et de faire société… Cette utopie poussera-t’elle Nassun à utiliser la Porte de Cristal pour capturer la lune et mettre fin aux saisonsànbsp;:?
- celle de sa fille, Nassun, qui a vu ce que le monde avait à lui offir, mais aussi qui a trouvé en Schaffa un père de substitution… Schaffa qui se bat contre sa Pierre-Noyau par amour pour elle. Essun aussi veux utiliser la Porte de Cristal… mais pour mettre fin à la corruption du monde, mettre fin aux souffrances de tous…
J’ai beaucoup aimé, de nouveau, ce 3e tome. Il est différent des autres car, là où les premiers tomes s’adressaient à nous comme si nous connaissions déjà la terre fracturée, celui-ci s’adresse à nous tantôt en familiers de cette Terre (pour Nassun et Essun) ou pour nous expliquer les origines même qui ont conduit à l’apparition des saisons (pour Hoa). Les différents arcs narratifs se referment, et les multiples questions que nous pouvions avoir trouvent toutes des réponses. On pouvait en avoir déviné certaines, mais beaucoup sont étonnantes, à la fois plus logiques et plus complexes que ce que j’aurais pu imaginer.
Personne n'a réellement envie d'affronter le fait que le monde est ce qu'il est par la faute d'ancêtres si arrogants, si égocentriques qu'ils ont cherché à réduire en esclavage la planète même.
J’ai trouvé fascinante l’histoire de Syl Anagyst, leur démesure et leur orgueil, une société coupable de génocide, mais aussi d’une course à la puissance qui leurs a fait perdre leurs derniers repères moraux… et a abouti à la catastrophe. Je pensais que le Père-Terre n’était qu’une expression générique, symbolique, religieuse… et que la perte de la Lune avait eu des conséquences purement physiques… et je trouve bien plus intéressant ce que NK Jemisin en a fait, comme une revisite du mythe de Gaïa. Cela nous donne des perspectives bien plus vertigineuse…
Pour tout lecteur qui, comme moi, aura vite fait de faire le parallêle entre cette fabuleuse trilogie et la crise écologique actuelle dont notre société est pleinement responsable, cette lecture donne des perspectives vertigineuses… Faut-il se féliciter que nous ne soyons pas, encore, Syl Anagyst, ou s’émouvoir que nous traitions déjà la Terre comme ils ont traité le Père-Terre, et certains humains commes ils ont traité les orogènes et les mangeurs de pierre ?
À ceux qui ont survécu : Respirez. Voilà. Encore une fois. Bien. Vous êtes doués. Et même si vous ne l'êtes pas, vous êtes vivants. C'est une victoire.