Livre broché, 144 pages
Langue : français
Publié par Chandeigne.
Livre broché, 144 pages
Langue : français
Publié par Chandeigne.
En 1965, à 7 ans, José Vieira. quitte le Portugal pour la France avec sa famille, alors que la dictature de Salazar afflige son pays. Les exilés laissent tout derrière eux. Ils fuient le joug de l’Église au service du pire et la servitude au profit des grands propriétaires terriens. Ils ne veulent plus travailler “du matin au soir pour un bol de soupe et un bout de pain”. Les hommes refusent d’être de la chair à canon dans les guerres coloniales en Afrique.
Renvoyés au Portugal, ces gens seraient “emprisonnés et battus, parfois à coups de fouet”. À partir de 1964, l’État français les recrute au frontières, “en raison des besoins en main-d’oeuvre étrangère”. En France, José Vieira vit dans un bidonville du côté de Massy (Essonne). C’est ce double déracinement et son enfance en marge qu’il relate dans son livre coup-de-poing. Le père devient “brusquement analphabète”, car il …
En 1965, à 7 ans, José Vieira. quitte le Portugal pour la France avec sa famille, alors que la dictature de Salazar afflige son pays. Les exilés laissent tout derrière eux. Ils fuient le joug de l’Église au service du pire et la servitude au profit des grands propriétaires terriens. Ils ne veulent plus travailler “du matin au soir pour un bol de soupe et un bout de pain”. Les hommes refusent d’être de la chair à canon dans les guerres coloniales en Afrique.
Renvoyés au Portugal, ces gens seraient “emprisonnés et battus, parfois à coups de fouet”. À partir de 1964, l’État français les recrute au frontières, “en raison des besoins en main-d’oeuvre étrangère”. En France, José Vieira vit dans un bidonville du côté de Massy (Essonne). C’est ce double déracinement et son enfance en marge qu’il relate dans son livre coup-de-poing. Le père devient “brusquement analphabète”, car il ne parle pas français. Sur son passeport, il est “ouvrier à la rubrique profession”. Au pays, il tenait une forge. Il en était fier. avec la mère, regroupement familial oblige, arrivent les enfants. La décharge est le “décor idéal pour jouer aux cow-boys”. La boue est partout. D’où le surnom de “O bairro da minhoca”, le “quartier du ver de terre”.
La mairie mettra deux ans pour installer un point d’eau potable, des lavoirs, le ramassage des poubelles et une numérotation des baraques (pour mieux contrôler les immigrés). Quelques années après son arrivée, la famille accède à un pavillon mais, pour l’auteur, ce sera le pire des exils; le chacun pour soi. Dans le bidonville, “tu existais parmi les autres”.
En près de quarante ans, José Vieira a réalisé une trentaine de documentaires sur sa vie et celle des exilés. Il dresse un juste parallèle avec la conditions des migrants d’aujourd’hui ; tous ceux dont l’exode participe d'”un mouvement de survie”. Il évoque les Roms, “étrangers absolus” parqués dans des bidonvilles semblables à ceux de son enfance; Taudis de taules, de matériaux composites recouvert de bâche bleues. À la fin, il dit aussi qu’après la révolution d’avril au Portugal, ce furent des années “de folles espérances”. Au pays natal, la ville industrielle remplacé le petit bourg de jadis et “les souvenirs ne savent plus ou habiter”. Ce témoignage sans merci inaugure avec force la collection Brûle-Frontières.
Muriel Steinmetz – L’Humanité – Avril 2025