Imaginez : vous vous réveillez un matin et vous vous découvrez un second moi, un …
Jadis, l'établissement de médias démocratiques et non commerciaux par le biais d'un audiovisuel public et d'un accès libre aux ondes radiotélévisuelles était au cœur des exigences progressistes. Bien qu'il y ait des groupes de défense des libertés civiles qui s opposent toujours à la censure pratiquée par les entreprises, et des groupes de défense des droits civiques qui luttent pour la "neutralité du Net", les progressistes actuels, pour la plupart, n'ont pas mis la lutte pour une sphère informationnelle démocratique et responsable au centre de leur programme politique. Au contraire, nombre d'entre eux ont joyeusement applaudi aux "déplateformations" décidées par les entreprises, jusqu'à ce qu'ils subissent le même sort.
Naomi Klein met ici en lumière l'un des impensés des plus importants, l'un des points les plus faibles, des progressistes aujourd'hui : l'absence de lutte pour une information, pour des médias sociaux, libres et démocratiques, dégagés des influences partisanes.
Pour preuve : la plupart d'entre eux continuent à communiquer sur X, au risque de voir leurs messages manipulés.
Empruntant son sujet aux tragiques mystères des maisons d'Autriche et de Bavière, Cocteau met face …
L'aigle à deux têtes
5 stars
Une intrigue dont on connaît la fin dès les premières pages, mais qui ne cesse de surprendre. Le théâtre de Jean Cocteau est très agréable à lire. Nous voici plongés dans la vie d'une reine qui n’a sans doute jamais espéré gouverner, mais que les protocoles enserrent jusqu’à ce qu’elle trouve en un visiteur inattendu le courage et la volonté de s’en libérer.
« J’ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m’étais forcée par politesse, pour ne …
La chair est triste hélas
4 stars
Un livre très intéressant et percutant, qui se lit vite.
Ovidie explique le pourquoi et le comment de sa grève du sexe à partir de son expérience toute personnelle, mais qui dans les trois premiers quarts a largement une portée universelle. D'une certaine manière, elle permet de poser des mots sur beaucoup de non-dits sur la place du sexe au sein d'un couple hétérosexuel, de cristalliser des pensées qui ont pu nous traverser l'esprit.
Sur la fin, elle aborde davantage la question de l'amour, et malgré l'évocation rapide de ce qu'elle estime comme sa vie amoureuse actuelle (pour résumer grossièrement : les amis et la famille), il y a une certaine tristesse dans le texte et une forme de résignation : elle ne veut pas tomber amoureuse d'un homme pour toutes les raisons expliquées depuis le début du livre et plus encore, mais elle ne s'autorise pas non plus à …
Un livre très intéressant et percutant, qui se lit vite.
Ovidie explique le pourquoi et le comment de sa grève du sexe à partir de son expérience toute personnelle, mais qui dans les trois premiers quarts a largement une portée universelle. D'une certaine manière, elle permet de poser des mots sur beaucoup de non-dits sur la place du sexe au sein d'un couple hétérosexuel, de cristalliser des pensées qui ont pu nous traverser l'esprit.
Sur la fin, elle aborde davantage la question de l'amour, et malgré l'évocation rapide de ce qu'elle estime comme sa vie amoureuse actuelle (pour résumer grossièrement : les amis et la famille), il y a une certaine tristesse dans le texte et une forme de résignation : elle ne veut pas tomber amoureuse d'un homme pour toutes les raisons expliquées depuis le début du livre et plus encore, mais elle ne s'autorise pas non plus à aimer de femme (pas de femme plus jeune, par vanité, et pas de plus âgée pour une raison que j'ai oublié, mais je n'ai plus le livre entre les mains). Une vision assez pessimiste.
Plus qu'un manifeste (ce dont elle se défend d'entrée de jeu), ou un projet de société basé sur la grève sexuelle pour l'amélioration des relations homme-femme, ce livre donne une impulsion pour chercher à définir son propre projet de vie amoureuse et sexuelle.
J’avais adoré Avide, de Myriam Vincent, et la présentation de son premier roman publié, Furie, me faisait envie. J’ai bien aimé sa lecture, à deux réserves près. Là où Ève occupait un job alimentaire devant un écran, Marilyn est tueuse à gage au service d’un malfrat, et prend un certain plaisir à donner la mort. C’est moins facile de m’identifier à elle. Ensuite, en lisant la présentation, je m’étais imaginé une histoire de justicière féministe qui tue des salauds. Mais c’est plus compliqué, Marilyn devient tueuse pour venger sa meilleure amie, mais l’histoire est centrée sur ses états d’âmes et sa difficulté à mener de front deux vies. Ceci posé, j’ai dévoré le livre, car l’écriture est une fois de plus efficace. Marilyn est attachante, le suspens monte…
Empruntant son sujet aux tragiques mystères des maisons d'Autriche et de Bavière, Cocteau met face …
Acte I scène VI
(La reine)
Je ne vous demande pas de me parler. Je vous demande de vous asseoir. Vous avez perdu beaucoup de sang. Prenez ce siège, c'est le fauteuil du roi.
Et si je vous offre de vous y asseoir, c'est parce que j'ai décidé — dé-ci-dé — de vous traiter d'égal à égal. En ce qui me concerne, je ne peux plus vous envisager comme un homme.
Quoi? Vous me demandez qui vous êtes? Mais, cher monsieur, vous êtes ma mort.
C'est ma mort que je sauve. C'est ma mort que je cache. C'est ma mort que je réchauffe. C'est ma mort que je soigne. Ne vous y trompez pas.
L’art de la discussion, c’est l’art de la guerre. 38 stratagèmes d’attaque et de défense …
L'art d'avoir toujours raison
No rating
Une série de techniques (stratagèmes) plus ou moins grossières pour prendre le dessus dans un débat. De ce que je comprends de la démarche, le but n'est pas la Vérité, mais de convaincre un auditoire, d’avoir raison. Selon l'auteur, et j’aurais tendance à le rejoindre sur ce point, une caractéristique de l’être humain est qu’il place sa conviction première (la thèse qu’il va défendre) au-dessus de la vérité : il préfère gagner sa joute en sachant sa théorie fausse plutôt que d’accepter la victoire de l’adversaire.
Ces stratagèmes sont moins intéressants comme outils d’attaque que comme moyens de se défendre contre les stratégies que l’on peut déceler dans les médias ou les joutes politiques.
À quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme …
Non que j’aie oublié Hanna. Mais au bout d’un certain temps, mon souvenir d’elle cessa de m’accompagner. Elle resta en arrière comme une ville quand le train repart. Elle est là quelque part derrière vous, on pourrait s’y rendre et s’assurer qu’elle existe bien. Mais pourquoi ferait-on cela ?
« Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce …
Lecture laborieuse et sous-texte dérengeant
3 stars
Bon. C'est peut être moi, mais j'ai trouvé cette lecture laborieuse.
L'auteur choisit de mettre en lumière le silence imposé par l'Etat algérien sur la guerre civile qui s'est déroulé dans ce pays dans les années 90. Pour cela nous suivons comme narratrice principale une survivante, miraculeusement rescapée d'un égorgement, qui l'a rendu presque muette. Elle devient une trace vivante de cette guerre qu'on essaye de faire disparaitre. Enceinte, c'est dans le monologue avec son foetus que nous suivons ces réflexions, sa vision de l'Algérie, et une espèce de road trip, pour revenir sur le lieu de son égorgement.
Le choix de la fiction peut s'entendre, et nous permet de toucher du doigt l'horreur des massacres, qui pourrait rester clinique ou statistique dans un documentaire. Le parallèle entre le silence imposée à la société et celui à la narratrice est éclairant.
Mais je garde une impression de confusion grandissante au …
Bon. C'est peut être moi, mais j'ai trouvé cette lecture laborieuse.
L'auteur choisit de mettre en lumière le silence imposé par l'Etat algérien sur la guerre civile qui s'est déroulé dans ce pays dans les années 90. Pour cela nous suivons comme narratrice principale une survivante, miraculeusement rescapée d'un égorgement, qui l'a rendu presque muette. Elle devient une trace vivante de cette guerre qu'on essaye de faire disparaitre. Enceinte, c'est dans le monologue avec son foetus que nous suivons ces réflexions, sa vision de l'Algérie, et une espèce de road trip, pour revenir sur le lieu de son égorgement.
Le choix de la fiction peut s'entendre, et nous permet de toucher du doigt l'horreur des massacres, qui pourrait rester clinique ou statistique dans un documentaire. Le parallèle entre le silence imposée à la société et celui à la narratrice est éclairant.
Mais je garde une impression de confusion grandissante au fur et à mesure de l'avancé de l'intrigue, faite de changement de points de vues, de temporalité hachée...un peu comme la fin d'Apocalypse Now ! Alors c'est peut être le point de vue de la narratrice, qui est mal en point, mais ça rend vraiment la lecture désagréable et on finit par ne plus comprendre ce qui lui arrive.
D'un point de vue très subjectif, j'ai l'impression que l'auteur souhaitait donner des gages à un certain public de lecteurs français. Les seuls personnages positifs sont une poignée de femmes, clientes ou employés du salon de coiffure de l'héroïne. Pour le reste, et c'est le cas de tous les hommes : des lâches, des bourreaux, des fous, des fanatiques, des hypocrites, des imbéciles...Même le pays est moche ! A l'exception d'une ou deux plages d'Oran au petit matin, avant que les algériens, sales et bruyants n'y arrivent bien entendu.
Dans la catégorie grosse ficelle : la mère de l'héroïne est orpheline, abandonnée en juillet 1962 le jour de l'Indépendance algérienne à la porte d'une mosquée. Personne ne se soucie d'elle parmi les fidèles, mais sera recueillie par un couple d'infirmiers, et donc formés par la France. Vous avez compris la métaphore ? clin d'oeil
Le sujet vaut le coup, l'écriture beaucoup moins et le sous-texte qui permet de dire à l'ancien colon de continuer à se sentir supérieur à ses algériens qui ont eu l'audace de se révolter a biaisé l'ensemble de ma lecture.