Arsène a publié une critique de Ce que j'appelle oubli par Laurent Mauvignier
le meurtre d'un homme
Après avoir vu l'adaptation au théâtre à Avignon de ce texte, j'ai retrouvé dans ma mémoire le décor, l'acteur qui débitait le texte d'une manière tellement poignante. Lorsque j'ai vu la pièce, je me souviens de cette remarque attribuée au procureur, policier, journaliste, etc. "on ne meurt pas pour si peu" et en relisant le texte, Laurent Mauvignier fait bien apparaître l'indécence de cet énoncé. Il ne s'agit pas de cela, mais bien de la place des personnes qui se retrouvent en marge de la société, qu'on ne veut pas voir et dont l'existence n'a plus d'importance aux yeux de tout un chacun, ils errent dans la ville, sales souvent, dorment dehors, mendient de quoi manger ou boire et ne trouvent que des regards qui les évitent, car ils dérangent par leur existence l'équilibre de la société. Du coup, quelle importance à leur accorder, ces quelques claques, injures, coups assénés …
Après avoir vu l'adaptation au théâtre à Avignon de ce texte, j'ai retrouvé dans ma mémoire le décor, l'acteur qui débitait le texte d'une manière tellement poignante. Lorsque j'ai vu la pièce, je me souviens de cette remarque attribuée au procureur, policier, journaliste, etc. "on ne meurt pas pour si peu" et en relisant le texte, Laurent Mauvignier fait bien apparaître l'indécence de cet énoncé. Il ne s'agit pas de cela, mais bien de la place des personnes qui se retrouvent en marge de la société, qu'on ne veut pas voir et dont l'existence n'a plus d'importance aux yeux de tout un chacun, ils errent dans la ville, sales souvent, dorment dehors, mendient de quoi manger ou boire et ne trouvent que des regards qui les évitent, car ils dérangent par leur existence l'équilibre de la société. Du coup, quelle importance à leur accorder, ces quelques claques, injures, coups assénés par des vigiles qui se sentent au-dessus et qui se sentent le droit de s'en prendre impunément à ces moins que rien. Un texte court, dérangeant pour notre bonne conscience car nous en croisons tous les jours des gens en marge, qui n'ont jamais choisi de le devenir, qui avaient des rêves, une famille, une enfance, des amis, des voisins, une histoire...et que nous évitons de regarder car ils nous renvoient une image de nous-mêmes qui nous dérange. Pourtant, cela devrait nous mettre en colère contre cette société qui les crée, une indignation collective car cela va bien au-delà des vies individuelles.