sophie-87 a publié une critique de Sula par Toni Morrison
Amitié, rupture et mémoire – Mon expérience avec Sula de Toni Morrison
5 étoiles
Lire Sula de Toni Morrison a été pour moi comme ouvrir un album de souvenirs où chaque image brûle encore, imprégnée de passion et de douleur. Dès les premières pages, j’ai senti que ce roman n’était pas seulement l’histoire d’une communauté afro-américaine dans l’Ohio, mais aussi un chant sur la fragilité des liens humains et sur les choix qui façonnent nos vies.
L’axe central est l’amitié entre Nel et Sula, deux filles élevées dans le quartier pauvre appelé The Bottom. J’ai été touché par leur complicité enfantine, pleine de rêves et de confidences. Mais ce lien se fissure au fil des années : Nel s’oriente vers une vie de stabilité et de conventions, tandis que Sula choisit la liberté, l’insoumission, et parfois même la solitude. En les suivant, j’ai ressenti la douleur des routes qui se séparent et la nostalgie des promesses de jeunesse brisées.
Sula, en particulier, m’a fascinée …
Lire Sula de Toni Morrison a été pour moi comme ouvrir un album de souvenirs où chaque image brûle encore, imprégnée de passion et de douleur. Dès les premières pages, j’ai senti que ce roman n’était pas seulement l’histoire d’une communauté afro-américaine dans l’Ohio, mais aussi un chant sur la fragilité des liens humains et sur les choix qui façonnent nos vies.
L’axe central est l’amitié entre Nel et Sula, deux filles élevées dans le quartier pauvre appelé The Bottom. J’ai été touché par leur complicité enfantine, pleine de rêves et de confidences. Mais ce lien se fissure au fil des années : Nel s’oriente vers une vie de stabilité et de conventions, tandis que Sula choisit la liberté, l’insoumission, et parfois même la solitude. En les suivant, j’ai ressenti la douleur des routes qui se séparent et la nostalgie des promesses de jeunesse brisées.
Sula, en particulier, m’a fascinée : perçue comme scandaleuse, presque maléfique par sa communauté, elle incarne pourtant une vérité brute, celle de vivre sans se soumettre aux normes. Morrison réussit à la peindre non comme une héroïne ou une coupable, mais comme une énigme humaine.
À travers ce roman, j’ai découvert une écriture vibrante, à la fois poétique et incisive. Morrison mêle le destin individuel aux blessures collectives d’une communauté marquée par l’exclusion et la ségrégation. J’ai senti à chaque page la présence d’une mémoire douloureuse, mais aussi d’une force créatrice.
En refermant Sula, je me suis retrouvé face à une question qui me hante encore : qu’est-ce qui compte le plus – la fidélité aux autres ou la fidélité à soi-même ? Morrison m’a laissé sans réponse claire, mais avec une émotion profonde, comme un écho qui ne cesse de résonner.