Le roman nous plonge dans la Bulgarie communiste de la fin des années 80. A travers le regard d'une fillette de 7 ans, nous découvrons le quotidien "gris clair ou gris foncé" de la dictature. Pour tromper son ennui, la narratrice s'approprie la légende du cosmonaute dont son école honore le nom : Iouri Gagarine. Fascinée par la conquête spatiale soviétique, vantée par son grand-père, communiste émérite, elle se découvre une vocation, ou plutôt une mission secrète : devenir à son tour une héroïne de l'Espace.
La chute du mur de Berlin va sonner le glas de ces enfantillages. La gamine qui se préparait à l'envol en Spoutnik déchante à mesure qu'elle découvre l'envers du décor : si ses parents se cachaient des heures entières dans la salle de bain, c'était pour écouter Radio Free Europe en espérant la fin de ce régime honni. Parmi d'autres mensonges déconcertants, elle apprend …
Le roman nous plonge dans la Bulgarie communiste de la fin des années 80. A travers le regard d'une fillette de 7 ans, nous découvrons le quotidien "gris clair ou gris foncé" de la dictature. Pour tromper son ennui, la narratrice s'approprie la légende du cosmonaute dont son école honore le nom : Iouri Gagarine. Fascinée par la conquête spatiale soviétique, vantée par son grand-père, communiste émérite, elle se découvre une vocation, ou plutôt une mission secrète : devenir à son tour une héroïne de l'Espace.
La chute du mur de Berlin va sonner le glas de ces enfantillages. La gamine qui se préparait à l'envol en Spoutnik déchante à mesure qu'elle découvre l'envers du décor : si ses parents se cachaient des heures entières dans la salle de bain, c'était pour écouter Radio Free Europe en espérant la fin de ce régime honni. Parmi d'autres mensonges déconcertants, elle apprend que le père Gel, alias le Père Noël, n'existe pas ou que Iouri Gagarine ne fut pas le premier homme à s'approcher de la lune… Quelques années plus tard, l'heure de la "Transition démocratique" a sonné.
Alors que fleurissent les sex-shops dans son quartier, nous retrouvons notre narratrice en pleine métamorphose adolescente. Depuis qu'elle a entendu, sur des chaînes occidentales, les tubes du groupe Nirvana, sa vision du monde a changé. Résolue à devenir l'égérie d'un groupe de punk-rock, la voilà contrainte de se rabattre sur Grigor, jeune guitariste flegmatique avec lequel elle multiplie les provocations, sans succès.
Dégoûtée par le carriérisme fulgurant de son cousin Andreï, devenu un politicien maffieux, elle assiste, impuissante, à l'hospitalisation de son grand-père dont les idéaux trahis virent à la confusion mentale… Ce premier roman sait trouver le ton, décalé, elliptique et nerveux, pour conjuguer l'univers intérieur de l'enfance et les bouleversements de la grande Histoire. L'héroïne, qui doit autant à l'effrontée Zazie qu'à l'intrépide Fifi Brindacier, subvertit avec une naïveté fantasque la langue de bois du totalitarisme et les faux-semblants de la démocratie.
Elitza Gueorguieva dépeint les dernières années et la chute du communisme dans la Bulgarie de son enfance, fin des années 80 et début des années 90. À la joie succède rapidement le désenchantement d'une population qui voit ses élites muter sans véritablement changer. Le regard est celui d'une fillette qui peu à peu perd son innocence dans un monde chaotique, où la petite boutique de sa rue change d'enseigne au gré des mutations de l'époque. Si j'ai bien apprécié d'en savoir plus sur l'histoire de la Bulgarie, j'ai moins accroché littérairement parlant.