Anthony veut lire Le temps fut par Ian Mcdonald
![Ian Mcdonald: Le temps fut (Paperback, français language, 2020, Le Bélial')](/images/covers/fcf85020-6866-4ee3-8238-d635a6392429.jpeg)
Le temps fut de Ian Mcdonald
Bouquiniste indépendant, Emmett Leigh déniche un jour un petit recueil de poèmes lors de la liquidation de la librairie d’un …
Rassure-toi, tu ne vas pas mourir de lire.
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62% terminé ! Anthony a lu 31 sur 50 livres.
Bouquiniste indépendant, Emmett Leigh déniche un jour un petit recueil de poèmes lors de la liquidation de la librairie d’un …
Livre qui donne une belle image de ce que signifie la normalité, la norme et comment cette norme se manifeste dans notre société. C'est un ouvrage collectif, qui questionne et répond par des réponses issues de l'expérience réelle, concrète des êtres humains. Sur une proposition de Fabienne Giuliani, psychothérapeute, les chercheurs du Groupe interdisciplinaire de l’Université de Lausanne, physiologiste, psychologue, mathématicien, juriste, philosophe et historien de la culture, ont tenté d’analyser la normalité, ce lieu commun rétif à toute définition simple et que le vivant ne cesse de négocier. Pierre Gisel, Alain Papaux, Hugues Poltier, Pierre Ryter, Françoise Schenk et Henri Volken.
C'est toute l'histoire du pont que retrace ici Ivo Andric, depuis sa construction par le vizir Mehmed-pacha Sokolovic - enfant …
— Regarde plutôt là-bas la périssoire, continua-t-elle – et tout en parlant, elle m’indiquait à travers la vitre de la portière que nos haleines commençaient à embuer, une grise silhouette oblongue et squelettique appuyée contre le mur opposé à celui occupé par les rayonnages des pamplemousses. – Regarde plutôt là-bas la périssoire, et admire, je t’en prie, avec quelle honnêteté, avec quelle dignité et avec quel courage moral elle a su tirer de sa totale perte de fonction les conséquences qu’elle devait en tirer. Les choses, elles aussi, meurent, mon cher. Et alors, puisqu’elles aussi doivent mourir, eh bien, mieux vaut les laisser mourir. De plus, cela a beaucoup plus de style, tu ne crois pas ?
— Le jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani (39%)
Il y a quelque chose d'assez fascinant dans cette novella dans la manière dont se dévoilent peu à peu devant les scientifiques qui les découvrent puis les étudient ces mystérieuses "baleines célestes", créatures colossales et mystérieuses qui donnent l'impression aux observateurices que des étoiles bougeraient. En adoptant le point de vue de la scientifique qui va permettre leur découverte par les êtres humains, ce récit est d'abord celui d'une forme d'émerveillement communicatif dans un futur lointain où de nombreuses planètes ont été colonisées par l'espèce humaine. Par un contraste savamment entretenu, on se heurte cependant vite aux limites de l'éblouissement initial, car l'histoire délocalise dans l'espace et vis-à-vis de ces baleines célestes des problématiques très contemporaines de nos sociétés d'aujourd'hui dans leurs rapports au vivant : se développer/croître/suivre des promesses économiques et donc plutôt pencher vers l'éradication de créatures qui entravent ces développements et supposent des adaptations coûteuses pour pouvoir …
Il y a quelque chose d'assez fascinant dans cette novella dans la manière dont se dévoilent peu à peu devant les scientifiques qui les découvrent puis les étudient ces mystérieuses "baleines célestes", créatures colossales et mystérieuses qui donnent l'impression aux observateurices que des étoiles bougeraient. En adoptant le point de vue de la scientifique qui va permettre leur découverte par les êtres humains, ce récit est d'abord celui d'une forme d'émerveillement communicatif dans un futur lointain où de nombreuses planètes ont été colonisées par l'espèce humaine. Par un contraste savamment entretenu, on se heurte cependant vite aux limites de l'éblouissement initial, car l'histoire délocalise dans l'espace et vis-à-vis de ces baleines célestes des problématiques très contemporaines de nos sociétés d'aujourd'hui dans leurs rapports au vivant : se développer/croître/suivre des promesses économiques et donc plutôt pencher vers l'éradication de créatures qui entravent ces développements et supposent des adaptations coûteuses pour pouvoir cohabiter avec elles. L'autrice entretient un décalage entre le cadre futuriste et les modes de pensées qui demeurent ancrés dans notre XXIe siècle pour en souligner la logique mortifère (cependant accompagné d'un discours ayant tendance à naturaliser l'espèce humaine que je trouve, à titre personnel, toujours frustrant avec l'écueil de l'essentialisation qui fige les enjeux).
Au final, une novella très agréable à lire et qui ne m'a pas laissé indifférente, entre émerveillement scientifique et dénonciation.
Combien d’années s’est-il écoulé depuis ce lointain après-midi de juin ? Plus de trente. Pourtant, si je ferme les yeux, Micòl Finzi-Contini est toujours là, accoudée au mur d’enceinte de son jardin, me regardant et me parlant. En 1929, elle n’était guère plus qu’une enfant, une fillette de treize ans maigre et blonde avec de grands yeux clairs, magnétiques. Et moi, j’étais un jeune garçon en culotte courte, très bourgeois et très vaniteux, qu’un petit ennui scolaire suffisait à jeter dans le désespoir le plus puéril. Nous nous regardions fixement l’un l’autre. Au-dessus d’elle, le ciel était bleu et compact, un ciel chaud et déjà estival, sans le moindre nuage. Rien ne pourrait le changer, ce ciel, et rien, effectivement, ne l’a changé, du moins dans le souvenir.
— Le jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani (15%)
@fresseng effectivement j'ai déjà constaté ce bug de propagation des modifications. Pour l'heure tu peux simplement supprimer et réécrire le statut. Je vais regarder si le problème a été transmis aux développeurs... qui vous le savez sans doute sont assez débordés :-( Il faudra donc être patient. Sinon je suis ouvert aux critiques :-) d'autant plus que de mon côté je ne fais qu'héberger l'instance et corriger quelques trucs quand c'est simple et que cela ne complique pas les mises à jours. Bonne journée.
EDIT : en fait je vois la modification de votre citation/commentaire sur piaille. C'est peut être plus compliqué qu'il n'y parait :-)
@fresseng @ptl@tooting.ch le risque c'est de se retrouver avec un mastodon sur bookwyrm. Il ne faut pas oublier que la fédération c'est sympa mais ça implique quelques désagréments non négligeables (notamment sur le plan écologique) : - un stockage de données considérable, puisque les publications sont dupliquées sur chaque instance - une multiplication des communications entre les instances Du coup, ce qui peut paraitre "un trou dans la fédération" 😉 est pour moi, administrateur d'instance, un avantage... on ne surcharge pas les instances bw avec du mastodon :-) Bonne fin de journée.
@fresseng @ptl@tooting.ch bonjour vous deux. Sur BW on ne peut booster que ce qui est sur une instance bookwyrm... et je dois dire que je trouve ça mieux techniquement puisque on ne surcharge pas l'instance de publications extérieures à BW :-)
Un extrait de la conclusion « Socrate raconte que, jadis, les cigales étaient des êtres humains, tellement amoureux des arts des Muses qu'ils passaient leur vie à chanter et oubliaient de manger ou de boire jusqu'à en mourir. Pour cela, ils furent récompensés et transformés en cigales, afin qu'ils puissent continuer à dédier leur vie aux arts des Muses sans devoir se préoccuper de rien d'autre. Les cigales de Socrate passent leur vie dans la skholé, l'oisiveté dont nous avons parlé. Elles ne travaillent pas et c'est ce qui les rend divines. Socrate raconte ce mythe pour démontrer que Phèdre et lui ne doivent pas s'endormir bercés par le chant des cigales. Ce serait indigne de ces divins insectes : il faut faire comme eux, se consacrer à la skholé et continuer à discuter. Cela pourrait sembler contradictoire : les cigales sont oisives, ne faudrait-il pas que Socrate et Phèdre …
Un extrait de la conclusion « Socrate raconte que, jadis, les cigales étaient des êtres humains, tellement amoureux des arts des Muses qu'ils passaient leur vie à chanter et oubliaient de manger ou de boire jusqu'à en mourir. Pour cela, ils furent récompensés et transformés en cigales, afin qu'ils puissent continuer à dédier leur vie aux arts des Muses sans devoir se préoccuper de rien d'autre. Les cigales de Socrate passent leur vie dans la skholé, l'oisiveté dont nous avons parlé. Elles ne travaillent pas et c'est ce qui les rend divines. Socrate raconte ce mythe pour démontrer que Phèdre et lui ne doivent pas s'endormir bercés par le chant des cigales. Ce serait indigne de ces divins insectes : il faut faire comme eux, se consacrer à la skholé et continuer à discuter. Cela pourrait sembler contradictoire : les cigales sont oisives, ne faudrait-il pas que Socrate et Phèdre le soient aussi pour les honorer ? Oui, en effet, mais la skholé n'est pas un repos passif, elle est une oisiveté active, une oisiveté engagée. Les cigales ne sont pas flemmardes, inactives ou fatiguées, elles se dédient activement à l'oisiveté qui consiste à chanter, à perdre du temps certes, mais en le remplissant avec les arts des Muses. Si Socrate et Phèdre s'endormaient à l'ombre, cela signifierait qu'ils sont fatigués, mais ne sont fatigués que ceux qui ont travaillé, qui sont du côté de l'ascholia, de l'occupation, des affaires : il est au contraire nécessaire de se situer du côté de la skholé et de se dédier activement à la perte de temps. »
Par ce raccourci, un peu facile, grâce aux cigales, avec cette lecture, je m’arrête sur mes pratiques personnelles du numérique. Et mes non-choix.
Comme les nouvelles des Lunettes d’or, Le Jardin des Finzi-Contini peint la société provinciale italienne. Autour d’une énigmatique figure de …
« Nous étions partis six cent cinquante, nous revenions trois », écrit Primo Levi. De mes lectures concentrationnaires, je note cette sensation de vertige, de peur devant le vide abyssal que décrivent les survivants à leur retour. Parce qu'après cela, comment revenir ? L'extraordinaire voyage que notre narrateur (et auteur) fit pour revenir chez lui, après la libération du camp par les forces russes, ce voyage surréaliste est décrit comme une parenthèse, une trêve avant toutes les difficultés que représente ce retour. Et il pourrait paraître étonnant d'y trouver de la "difficulté" après les innombrables horreurs que les déportés subirent dans les camps de la mort. Mais pour nous, lecteurs, cette trêve sera une aventure étonnante, instructive sur le plan historique, souvent émouvante, et parfois même très drôle. Et nous éprouvons aussitôt après le rire une sorte de gêne devant notre amusement. « Pour Primo Levi, il faut raconter, raconter, …
« Nous étions partis six cent cinquante, nous revenions trois », écrit Primo Levi. De mes lectures concentrationnaires, je note cette sensation de vertige, de peur devant le vide abyssal que décrivent les survivants à leur retour. Parce qu'après cela, comment revenir ? L'extraordinaire voyage que notre narrateur (et auteur) fit pour revenir chez lui, après la libération du camp par les forces russes, ce voyage surréaliste est décrit comme une parenthèse, une trêve avant toutes les difficultés que représente ce retour. Et il pourrait paraître étonnant d'y trouver de la "difficulté" après les innombrables horreurs que les déportés subirent dans les camps de la mort. Mais pour nous, lecteurs, cette trêve sera une aventure étonnante, instructive sur le plan historique, souvent émouvante, et parfois même très drôle. Et nous éprouvons aussitôt après le rire une sorte de gêne devant notre amusement. « Pour Primo Levi, il faut raconter, raconter, raconter sans relâche ». Notre devoir, à nous, c'est d'écouter.
Nous regagnâmes nos wagons le cœur lourd, n'ayant éprouvé aucune joie à voir Vienne détruite et les Allemands battus. Plutôt de la peine. Non pas de la compassion, mais une peine plus vaste qui se confondait avec notre propre misère, avec la sensation lourde et menaçante d'un mal irréparable et définitif, omniprésent, tapi comme une gangrène dans les viscères de l'Europe et du monde, source de mal à venir.
— La Trêve de Primo Levi (95%)
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, un groupe de prisonniers italiens, rescapés des camps nazis, entame une marche …
« Nous étions mille cinq cents. La première fournée. Les mères pondeuses du futur de la Nation. L'espoir non pas …