De septembre 1973 à juin 1980, Annie Chemla nous livre le journal d’une militante du …
Ce témoignage d’Annie Chemla est passionnant ! Je connaissais dans les grandes lignes la brève histoire du MLAC, les avortements clandestins et les procès. Mais ici, derrière la « grande histoire », c’est l’histoire humaine qui se dévoile. Au delà de la lutte pour conquérir de nouveaux droits, c’est une histoire de femmes, de sororité, d’empouvoirement, de ce que l’action concrète fait, bien au delà des discours et des actions symboliques.
Et puis, en ces temps de monté du fascisme, lire des récits de luttes victorieuses fait un bien fou. Oui, elles l’ont fait, et cela donne l’espoir que demain d’autres le refassent.
Après cinq cents millions d’existence, une étoile inconnue de la constellation du Cocher finit ses …
L'idée principale du roman est séduisante : les conséquences d'une disparition programmée des adultes et l'évolution du monde une fois les enfants/ados seuls. Une bonne partie du livre est intéressante, explorant des possibilités et des choix sociétaux originaux. Certains passages sont toutefois un peu longuets. Par contre je trouve qu'on reste sur sa faim lorsqu'on referme le livre. Dommage !
MOISSON AU CLAIR DE LA TERRE
Le nouveau roman de Catherine Dufour, autrice de science-fiction …
Au-delà de sa fonction agricole, la ferme représente un vaste espace sensoriel. Car, si la nourriture est primordiale pour les populations de toutes espèces, la sensorialité ne l’est pas moins. La beauté d’un jardin nourrit l’esprit via les sens : couleurs, parfums, bruits de source, chants d’oiseaux, fraîcheur de l’air et douceur de l’herbe. Pour parvenir à ce résultat, j’ai mêlé les variétés consommables avec des essences ornementales, en plus des plantes nécessaires à la fertilisation et la fixation de l’azote.
Quand Tass était enfant, les adultes lui ont raconté l'histoire de sa terre à plusieurs …
Frapper l'épopée
3 stars
Bon, je serai direct : je n'ai pas aimé ce « dernier livre » d'Alice Zeniter. Mon sentiment s'est imposé dès les premiers chapitres et, bien que j'aie donné toutes ses chances au livre en espérant y trouver plus de plaisir dans la deuxième partie, ce ne fut pas le cas. Mon impression est celle d'un exposé sur la Nouvelle-Calédonie – sur ce point, j'ai appris beaucoup de choses –, mais sans trouver la bonne voie pour parvenir à coller à celle (la voix) de Tass (l'héroïne), ni aux mots des autres personnages. Un livre didactique mais, en ce qui me concerne, sans cœur. Un livre « bon élève » qui sait réciter sa leçon laborieusement apprise.
Kintu is a novel by Ugandan author Jennifer Nansubuga Makumbi. It was her doctoral novel, …
Une saga familiale d'une intensité exceptionnelle.
5 stars
Face à un tel livre on est renvoyé à son incompétence comme "critique littéraire" du dimanche sur les réseaux sociaux. Je vais toutefois me lancer.
Ce roman est une saga familiale qui commence en 1750 avec l'histoire du gouverneur d'une province du Buganda, Kintu. Par ses erreurs, il s'attire, sur lui et sur sa descendance, une terrible malédiction.
On retrouve diverses branches de sa descendance plus de 200 ans plus tard à la fin du XXeme siècle, aux prises avec cette même malédiction, mais aussi avec les différents maux qui frappent l'Ouganda. Le régime d'Amin Dada, la guerre, l'épidémie de Sida, plus généralement aux tensions de cette société où les valeurs traditionnelles se heurtent aux monothéismes, au militarisme, aux épidémies. On suit ce "clan" qui cherche à se reconstituer et à réparer les fautes de leur aïeul pour mettre fin à la malédiction qui les frappe.
J'ai énormément apprécié ce …
Face à un tel livre on est renvoyé à son incompétence comme "critique littéraire" du dimanche sur les réseaux sociaux. Je vais toutefois me lancer.
Ce roman est une saga familiale qui commence en 1750 avec l'histoire du gouverneur d'une province du Buganda, Kintu. Par ses erreurs, il s'attire, sur lui et sur sa descendance, une terrible malédiction.
On retrouve diverses branches de sa descendance plus de 200 ans plus tard à la fin du XXeme siècle, aux prises avec cette même malédiction, mais aussi avec les différents maux qui frappent l'Ouganda. Le régime d'Amin Dada, la guerre, l'épidémie de Sida, plus généralement aux tensions de cette société où les valeurs traditionnelles se heurtent aux monothéismes, au militarisme, aux épidémies. On suit ce "clan" qui cherche à se reconstituer et à réparer les fautes de leur aïeul pour mettre fin à la malédiction qui les frappe.
J'ai énormément apprécié ce livre, une plongée dans les coutumes et la vie du Buganda, puis celles de l'Ouganda, de façon très vivante dans les deux cas. Une vraie immersion. Plusieurs intrigues sont menées de front et s'entremêlent, avec des personnages aux prises à des problèmes à la fois spirituels et terriblement concrets.
En un volume, on a quelque chose qui tient à la fois des Rougon-Macquart pour les "fêlures" qui resurgissent de génération en génération, et de "Cent ans de solitude" pour là aussi le suivi de cette famille sur des décennies, et ce côté magique, cyclique sans l'être tout à fait.
En ce sens j'ai l'impression que c'est un chef d'œuvre, en tout cas un roman qui restera marquant pour moi.
Quand Tass était enfant, les adultes lui ont raconté l'histoire de sa terre à plusieurs …
Tes Kanak, fais-en des propriétaires. C’est par là qu’on les aura, qu’on les élèvera au rang d’humains – et qu’on les écrasera au rang de pauvres, par ailleurs, puisqu’on pourra alors les déposséder légalement. On penserait que Guillain suivrait son Guyot, et même ça lui faciliterait la tâche. On prend une stratégie déjà connue, on l’applique à un autre territoire, on ne réfléchit pas trop, on ne perd pas de temps.
Mais quelque chose se grippe dans la belle machine saint-simonienne de Guillain : voilà qu’il ne veut pas créer un indigénat propriétaire.
De l'ancien au Nouveau Monde, la fabuleuse épopée d'un vaurien en quête de fortune... En …
Conçue sur la base d'un roman picaresque "L'histoire de la vie de l'aventurier nomme don Pablos de Ségovie, vagabond exemplaire et miroir des filous", il s'agit d'en créer une seconde partie.
Et c'est une réussite à mon avis. D'autant que la BD se décompose en trois chapitres qui s'éclairent les uns les autres. Chaque chapitre apporte un nouvel angle de vue, enrichit le conte et surtout reste conforme aux romans picaresques. Il s'agit bien d'un récit sous forme "autobiographique" dont le héros issu des couches misérables de la société qui cherche à s'élever mais sans y arriver quelque soient ses efforts, condamné par une forme de déterminisme social et ce récit décrit une société de manière assez crue.
Les dessins sont pleins de détails et rendent le récit encore plus attachant avec beaucoup d'humour.
@tract_linguistes@social.sciences.re@MarCandea@mastodon.zaclys.com oui, dans les notes de bas de page j'ai effectivement pour « bâtard » : « Le Dictionnaire de Furetière, publié en 2 vol. in-folio. L’auteur fut exclu de l’Académie en 1685, parce qu’on l’accusa d’avoir profité du travail de ses confrères pour composer le Dictionnaire universel qui porte son nom. »
Les Lettres persanes sont un roman épistolaire de Montesquieu rassemblant la correspondance fictive échangée entre …
J’ai ouï parler d’une espèce de tribunal qu’on appelle l’Académie française. Il n’y en a point de moins respecté dans le monde ; car on dit qu’aussitôt qu’il a décidé, le peuple casse ses arrêts, et lui impose des lois qu’il est obligé de suivre.
Il y a quelque temps que pour fixer son autorité il donna un code de ses jugements [le dictionnaire de l'Académie]. Cet enfant de tant de pères était presque vieux quand il naquit ; et, quoiqu’il fût légitime, un bâtard, qui avait déjà paru, l’avait presque étouffé dans sa naissance.
[4e de couverture]
« Et si vous avaliez du verre brisé ? » Comment cet …
Mais bien sûr, les vêtements n’étaient pas le point essentiel, songea plus tard Vincent dans le train qui la ramenait à Greenwich. Ce n’était pas ça qui la retenait dans cette nouvelle vis étrange, dans le royaume de l’argent ; ce n’était pas la compagnie de Jonathan, même si elle avait pour lui une sincère affection ; ce n’était même pas l’inertie. Ce qui la retenait dans le royaume, c’était le fait – précédemment inconcevable – de ne pas avoir à penser à l’argent, car c’est bien cela que l’argent vous procure : la liberté de cesser d’y penser. Si vous n’en avez jamais été privé, vous ne pouvez pas comprendre la profondeur de cette donnée, à quel point cela change radicalement votre vie.
L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Dans les urnes comme dans les esprits, ses …
Et cette bataille sémantique est rendue possible par le déploiement des empires médiatiques idéologiques que j'ai évoqués plus tôt. Car la technique de l'extrême droite consiste à marteler, marteler, et marteler encore : que personne ne pulsse donner une définition précise des termes "woke" ou "islamo-gauchisme" n'a que peu d'importance, ce qui compte c'est que ces mots et le flot d'idées nauséabondes qu'ils véhiculent colonisent progressivement notre vocabulaire et, de là, nos esprits.