Anthony a terminé la lecture de Le Silence de la mer par Jean Bruller
Le Silence de la mer de Jean Bruller
Sous l'Occupation, une famille française est contrainte de loger Werner von Ebrennac, un officier allemand : c'est un homme de …
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Succès ! Anthony a lu 55 sur 52 livres.
Sous l'Occupation, une famille française est contrainte de loger Werner von Ebrennac, un officier allemand : c'est un homme de …
Un court essais politique sur la montée du RN ces vingts dernières années et la réussite de sa dédiabolisation. Analyse en partie de la réussite de celle-ci. C'est aussi un appel à changer les choses pour recentrer la vie politique française. ça se lit vite, c'est bien écrit et super bien documentée.
L’enfance est terriblement sérieuse, ne l’oubliez pas. Un enfant engage tout son être. Et nous, hommes graves et mûrs ? A quoi sommes-nous prêts à engager tout notre être ? Nous tenons trop à notre chère carcasse. On l’a bien vu, quand ces bourgeois galonnés abandonnaient leurs troupes battues, et sillonnaient la France dans la 15 CV où ils avaient empilé leur famille et leur coffre-fort. Non, l’amour lointain de Thomas Muritz pour le Pont des Arts ne me fait pas sourire. Il fait lever en moi une ardente tendresse. Que je n’en vienne pas un jour à sourire, c’est ce que je me souhaite à moi-même. Extrait de « la marche à l'étoile » (septième nouvelle du recueil)
— Le Silence de la mer de Jean Bruller (76%)
Découvert en discutant science-fiction avec Evelyne, de La Petite Librairie de Ars-sur-Moselle. La thématique actuellement en vogue de l'IA... mais c'est une réédition de 2009. Dans la lignée du Neuromancien ? Ou de Matrix ?
Le début d'une trilogie en tous les cas.
Ce qu’il est, l’homme ? La plus salope des créatures ! La plus vile et la plus sournoise et la plus cruelle ! Le tigre, le crocodile ? Mais ce sont des anges à côté de nous ! Et ils ne jouent pas de plus au petit saint, au grave penseur, au philosophe, au poète ! Et tu voudrais que je garde tout ça sur mes rayons ? Pour quoi faire ? Pour, le soir, converser élégamment avec Monsieur Stendhal, comme jadis, avec Monsieur Baudelaire, avec Messieurs Gide et Valéry, pendant qu’on rôtit tout vifs des femmes et des gosses dans une église ? Pendant qu’on massacre et qu’on assassine sur toute la surface de la terre ? Pendant qu’on décapite des femmes à la hache ? Pendant qu’on entasse les gens dans des chambres délibérément construites pour les asphyxier ? Pendant qu’un peu partout des pendus se balancent aux arbres, aux sons de la radio qui donne peut-être bien du Mozart ? Pendant qu’on brûle les pieds et les mains des gens pour leur faire livrer les copains ? Extrait de « l'Impuissance » (quatrième nouvelle du recueil)
— Le Silence de la mer de Jean Bruller (48%)
Une lecture non programmée, mais un roman que j'avais mis de côté il y a plusieurs mois dans ma liseuse. J'essaie de ne pas me lancer dans de nouvelles trilogies actuellement, mais parfois les circonstances en décident autrement. Et les débuts de ce livre ont été une vraiment belle et efficace entrée en matière qui m'a instantanément happée dans l'univers complexe qui se déploie peu à peu sous les yeux des lecteurices - un univers qui semble aussi riche et dense que déroutant et intrigant. À suivre !
@fresseng hâte d'avoir ton retour. Comme beaucoup, je n'ai vu que le film, excellent soit dit en passant. Bonne fin d'année Nicolas.
Monologues d'une lesbienne quadra dépressive : il y a mieux pour attirer le chaland. Et pourtant : la langue est ciselée au cordeau, jouissive dans ses expressions déjantées et inattendues, poétiques au cœur d'une noirceur tournée en dérision à chaque ligne. La thématique y reprend du poil de la bête, dans de courts chapitres a priori sans queue ni tête, désopilants des propos sans filtres que tient l'auteure sur le mal-être de la narratrice, engoncée dans la carapace qu'elle s'est forgée pour tenir - tenir dans un univers féminin étouffant (mère, sœur), dans des relations qu'elle s'obstine à rompre (ses amantes), dans la découverte crue de la sexualité à l'adolescence, totalement et rapidement assumée. Toute carapace, même gelée, peut se fissurer : les craquelures apparaissent au milieu d'un cynisme qui s'exprime jusqu'à la dernière page, ouvrant à autre chose qu'à l'aspiration à la disparition physique. La plume d'Eva Baltasar s'est …
Monologues d'une lesbienne quadra dépressive : il y a mieux pour attirer le chaland. Et pourtant : la langue est ciselée au cordeau, jouissive dans ses expressions déjantées et inattendues, poétiques au cœur d'une noirceur tournée en dérision à chaque ligne. La thématique y reprend du poil de la bête, dans de courts chapitres a priori sans queue ni tête, désopilants des propos sans filtres que tient l'auteure sur le mal-être de la narratrice, engoncée dans la carapace qu'elle s'est forgée pour tenir - tenir dans un univers féminin étouffant (mère, sœur), dans des relations qu'elle s'obstine à rompre (ses amantes), dans la découverte crue de la sexualité à l'adolescence, totalement et rapidement assumée. Toute carapace, même gelée, peut se fissurer : les craquelures apparaissent au milieu d'un cynisme qui s'exprime jusqu'à la dernière page, ouvrant à autre chose qu'à l'aspiration à la disparition physique. La plume d'Eva Baltasar s'est taillée dans des recueils de poésie : le texte l'illustre à chaque mot. Magnifique traduction d'Annie Bats, qui donne à entendre une langue sonore, colorée, exprimant quelque chose de cette expérience du décalage entre paraître attendu dans nos relations, et aspirations profondes. L'ouvrage est relativement court, composé de brefs chapitres qui s'enchaînent sans lien direct apparent parfois ; il est aussi particulièrement intense ; comme si sa brièveté venait pour faciliter la respiration après cette plongée sous une terre gelée.
L’officier, à la porte, dit : « S’il vous plaît. » Sa tête fit un petit salut. Il sembla mesurer le silence. Puis il entra. La cape glissa sur son avant-bras, il salua militairement et se découvrit. Il se tourna vers ma nièce, sourit discrètement en inclinant très légèrement le buste. Puis il me fit face et m’adressa une révérence plus grave. Il dit : « Je me nomme Werner von Ebrennac. » J’eus le temps de penser, très vite : « Le nom n’est pas allemand. Descendant d’émigré protestant ? » Il ajouta : « Je suis désolé. »
— Le Silence de la mer de Jean Bruller (10%)
Sous l'Occupation, une famille française est contrainte de loger Werner von Ebrennac, un officier allemand : c'est un homme de …
La petite est morte. Ça, point de doute, la narratrice l'annonce dès le début. Le ton est donné. Nous sommes tout ouïe derrière la vitre sans tain, à l'écoute du témoignage de celle, invisible, qui assiste à tout, de celle, la « bonne », qui connaît peut-être mieux la famille que ses propres membres. Parce que sa mère l'a prévenue, elle a tenté de l'en disculper : tu l'aimeras, parce que tu es humaine, c'est comme ça, mais jamais tu ne feras partie de cette famille. Un monologue bouleversant d'une de ces femmes à qui l'on ne donne jamais la parole, que seul l'exceptionnel, ici, vient interroger. Alors elle parle, elle parle et profite de l'occasion pour digresser, pour remonter au début, aux débuts ; elle dresse peu à peu le tableau du drame, du bruit, du silence, d'un pays violent. Elle parle, et c'est évidemment poignant.
Un tissu est capable de garder de très nombreux secrets, y avez-vous déjà songé ? Les genoux usés parce qu’on est souvent tombé par terre, l’entrejambe poli par le frottement de cuisses trop fortes, les coudes marqués par des heures et des heures d’ennui. Les tissus ne mentent pas, ne font pas semblant : il y a un endroit où ils s’usent, se déchirent, se tachent. Il y a beaucoup de façons de parler. La voix est seulement la plus simple.
— Propre de Alia Trabucco Zerán (74%)
Je me tenais là, sans savoir quoi faire. La petite criait, grognait, entre la peur et la douleur. À cet instant, Monsieur a levé les yeux et m’a cherchée du regard. Un regard empli de rancœur. Parce que la bonne avait ressenti de la pitié pour sa famille.
— Propre de Alia Trabucco Zerán (67%)
« Je m’appelle Estela, vous m’entendez ? Es-te-la Gar-cí-a. »
La fillette meurt. Voici le fait par lequel Estela commence …