Anthony a commencé la lecture de White par Bret Easton Ellis

White de Bret Easton Ellis
Que raconte White, première expérience de " non-fiction " pour Bret Easton Ellis ? Tout et rien. " Tout dire …
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76% terminé ! Anthony a lu 40 sur 52 livres.

Que raconte White, première expérience de " non-fiction " pour Bret Easton Ellis ? Tout et rien. " Tout dire …
Il avait grandi, maigri, ses tempes commençaient à blanchir, mais aujourd’hui comme jadis, il n’avait toujours pas acquis les repères susceptibles de l’aider à s’orienter ici-bas ni trouvé le moyen d’échanger le cours indivisible de l’univers, dont il constituait un élément (si éphémère fût-il), en une perception rationnelle de l’écoulement du temps, passé comme à venir. Sans implication personnelle et sans passion, il assistait au lent cours des événements humains avec une vague incompréhension teintée de tristesse, sans parvenir à deviner enfin ce que ses « chers amis » attendaient les uns des autres, car la plus grande part de sa conscience, entièrement consacrée à l’extase, l’avait comme exclu du monde terrestre et enfermé (à la plus grande honte de sa mère et pour le plus grand amusement des gens) dans une bulle, la bulle indestructible et transparente de l’instant figé.
— La mélancolie de la résistance de László Krasznahorkai (24%)
Les femmes d'écume, houleuses, roulent, croulent, blanc sale, blanc jauni, gris bruni, et filent, s'enflent, s'envolent, brisées. Elles s'étendent de tout leur long à la lisière des vagues, arrondies et caillées, tremblantes et frémissantes, hanches frissonnantes, fesses tressaillantes, écharpées par le vent dru et perçant, éparpillées jusqu'au néant, anéanties. À nouveau, les longues vagues se brisent et les femmes d'écume gisent, blanches et blanc sale, jaunes et brunies, et s'enflent, tremblent sous le vent, filent, s'anéantissent, et la longue vague se brise à nouveau. Les femmes de pluie sont tout en hauteur ; elles ont la tête dans les nuages. Elles marchent au pas cadencé des tempêtes, promptes et altières. Ce sont de hautes présences de lumière et d'eau arpentant les sables sans fin contre l'obscurité de la forêt. Elles avancent vers le nord, l'intérieur des terres, à l'assaut des collines. Elles pénètrent dans les brèches des monts sans résister ni rencontrer de résistance, lumière dans l'obscurité, brume dans la forêt, pluie dans la terre.
— Searoad de Ursula K. Le Guin (Page 1)

En 1976, mon père a rouvert la maison qu'il avait reçue de sa mère, restée fermée pendant vingt ans. A …
Quel plaisir que de voyager en compagnie de Jan Potocki. Et si le voyage fut long me concernant, ce n'est pas par ennui ou par paresse, mais tout simplement parce que j'ai lu ce livre en parallèle à mes autres lectures – parfois une ou deux pages, parfois plus longtemps en journée – lorsque j'avais un peu de temps à lui consacrer. Jan Potocki a vécu à cheval entre le XVIIIᵉ et le XIXᵉ siècle. Aussi, ses voyages sont géographiques, mais surtout historiques. La plume du voyageur, historien, archéologue, ethnologue et éditeur – selon la présentation de Wikipédia – est des plus agréables. Il n'y a point d’a priori, de jugement, point de sentiment de supériorité, mais un réel enthousiasme à explorer les nombreuses contrées qu'il arpente, avec l’œil érudit, curieux et surtout incroyablement ouvert de l’humaniste qu’il était. Comme je l’écrivais à propos du Manuscrit trouvé à Saragosse, Potocki …
Quel plaisir que de voyager en compagnie de Jan Potocki. Et si le voyage fut long me concernant, ce n'est pas par ennui ou par paresse, mais tout simplement parce que j'ai lu ce livre en parallèle à mes autres lectures – parfois une ou deux pages, parfois plus longtemps en journée – lorsque j'avais un peu de temps à lui consacrer. Jan Potocki a vécu à cheval entre le XVIIIᵉ et le XIXᵉ siècle. Aussi, ses voyages sont géographiques, mais surtout historiques. La plume du voyageur, historien, archéologue, ethnologue et éditeur – selon la présentation de Wikipédia – est des plus agréables. Il n'y a point d’a priori, de jugement, point de sentiment de supériorité, mais un réel enthousiasme à explorer les nombreuses contrées qu'il arpente, avec l’œil érudit, curieux et surtout incroyablement ouvert de l’humaniste qu’il était. Comme je l’écrivais à propos du Manuscrit trouvé à Saragosse, Potocki mériterait bien plus d’attention et de reconnaissance, tant son parcours que ses écrits sont passionnants.

Grand seigneur polonais, Jean Potocki (1761-1815) est surtout connu pour avoir Voyages écrit, à la fin de sa vie, un …
Si l'esprit pouvait toujours penser, le cœur désirer, l'âme s'agiter et vouloir, les saisons ne feraient sur nous que des impressions à peine ressenties. Les passions nous déroberaient à l'influence des climats. Mais l'esprit s'épuise de pensées, le cœur de désirs, et notre âme fatiguée nous invite au calme qu'elle troublait par ses agitations. Alors nous demandons aux objets extérieurs cette chaleur et cette richesse qui n'est plus dans nos sentiments et dans nos idées ; alors nous tournons nos regards vers un ciel pur, vers des sites plus riants ; nous voulons respirer les douces haleines du midi.
— Voyages de Jan Potocki (52%)

Quel danger plane sur cette petite ville du sud-est de la Hongrie ? Quelle est la nature du malaise qui …

« Je prie donc le lecteur de regarder cet Itinéraire moins comme un voyage que comme des Mémoires d’une année …
J'ai été happée, hameçonnée par cette lecture. J'ai trouvé l'écriture juste, comme si chaque mot était exactement à sa place et que toute phrase en plus aurait été superflue. Je n'ai eu aucun ennui, je n'ai pas lu certains paragraphes en diagonale comme cela m'arrive parfois. Je n'ai pas été non plus perdue par trop ou trop peu d'informations. Les éléments de l'univers de cette histoire se mettent en place de façon fluide et arrivent au moment où on en a besoin pour comprendre. Côté histoire justement, c'est un beau voyage initiatique. Le narrateur traverse son monde en découvrant, en apprenant, en changeant. Il apprend de ses erreurs. Et c'est aussi une belle leçon qui nous est donnée.
J'ai été happée, hameçonnée par cette lecture. J'ai trouvé l'écriture juste, comme si chaque mot était exactement à sa place et que toute phrase en plus aurait été superflue. Je n'ai eu aucun ennui, je n'ai pas lu certains paragraphes en diagonale comme cela m'arrive parfois. Je n'ai pas été non plus perdue par trop ou trop peu d'informations. Les éléments de l'univers de cette histoire se mettent en place de façon fluide et arrivent au moment où on en a besoin pour comprendre. Côté histoire justement, c'est un beau voyage initiatique. Le narrateur traverse son monde en découvrant, en apprenant, en changeant. Il apprend de ses erreurs. Et c'est aussi une belle leçon qui nous est donnée.

Réfugié dans son sous-sol, le personnage que met en scène Dostoïevski ne cesse de conspuer l'humaine condition pour prôner son …
J'ai trouvé que ce que j'avais pris de loin pour un monument n'était qu'un rocher d'une forme bizarre et qui même n'appartenait pas à la pointe la plus avancée, mais sur celle-ci, j'ai trouvé un trou carré qui certainement doit avoir recelé une base, mais où est cette base ? où est le monument de Satyrus ? Demandez-le aux humains, race destructive, véritables enfants qui touchent, gâtent et brisent tout. Sortir une base de ce trou carré était un ouvrage difficile, mais rien ne leur coûte lorsqu'il s'agit d'anéantir. Comme je rôdais encore dans les rochers, longtemps après le coucher du soleil, je m'aperçus qu'un si long séjour inquiétait les habitants de ce lieu sauvage : un renard, huché18 à vingt pieds au-dessus de ma tête, me témoigna par des jappements douloureux qu'il était surpris et fâché de me voir ; en effet je l'empêchais de rentrer dans son gîte auprès duquel j'étais sans le savoir, mais il y rentra dès que je me fus éloigné.
— Voyages de Jan Potocki (46%)
Dans cette époque riche en informations, gavée de médias, vouée au nomadisme télévisuel et aux jeux électroniques, nous avons perdu l'art de ne rien faire, de fermer la porte aux bruits de fond et à ce qui nous distrait, de ralentir le rythme en restant simplement seuls avec nous-mêmes. L'ennui – un mot qui existait à peine il y a cent cinquante ans – est une invention moderne. Retirez toute stimulation extérieure et nous ne tenons plus en place, nous paniquons et cherchons quelque chose, n'importe quoi, pour occuper notre temps
— Eloge de la lenteur de Carl Honoré (Page 20 - 21)
Trois jeunes femmes, toutes trois victimes de violences conjugales : Chahinez Daoud, Emma et Nathacha, l'autrice. Seule cette dernière survivra et pourra, par son talent, leur redonner vie, les extraire temporairement de cet instant fatidique et leur offrir le plus bel hommage qu’il se puisse : leur rendre leur vie d'avant. Violences psychologiques, brimades quotidiennes, coups, blessures, viols... jusqu'au meurtre pour deux d'entre elles – ou plutôt à l’assassinat, devrais-je écrire – qui resteront pour nous, spectateurs impuissants, inintelligibles. Sous la plume merveilleuse de Nathacha, véritable baume, la Littérature viendra retisser les morceaux entre eux, la fiction remplir les vides, pour nous exposer une réalité obscène et oh combien injuste. À l'extrême violence humaine s’ajoute celle d’un État défaillant et d’une société encore archaïque. Je qualifierais plus cette œuvre d'essai que d'auto-fiction. Nathacha Appanah décortique avec précision les mécanismes de l'emprise et des pressions sociales qui s’exercent sur ces jeunes …
Trois jeunes femmes, toutes trois victimes de violences conjugales : Chahinez Daoud, Emma et Nathacha, l'autrice. Seule cette dernière survivra et pourra, par son talent, leur redonner vie, les extraire temporairement de cet instant fatidique et leur offrir le plus bel hommage qu’il se puisse : leur rendre leur vie d'avant. Violences psychologiques, brimades quotidiennes, coups, blessures, viols... jusqu'au meurtre pour deux d'entre elles – ou plutôt à l’assassinat, devrais-je écrire – qui resteront pour nous, spectateurs impuissants, inintelligibles. Sous la plume merveilleuse de Nathacha, véritable baume, la Littérature viendra retisser les morceaux entre eux, la fiction remplir les vides, pour nous exposer une réalité obscène et oh combien injuste. À l'extrême violence humaine s’ajoute celle d’un État défaillant et d’une société encore archaïque. Je qualifierais plus cette œuvre d'essai que d'auto-fiction. Nathacha Appanah décortique avec précision les mécanismes de l'emprise et des pressions sociales qui s’exercent sur ces jeunes femmes : la jalousie maladive, la manipulation de l'entourage et de la victime, son isolement jusqu'à la déshumanisation. L'autrice parvient à nous dessiner avec justesse et humanité l'enfer par lequel les bourreaux choisissent des femmes qu'ils disent aimer. Puisse cette introspection adoucir la vie de son autrice, car l'hommage rendu à Chahinez et Emma, lui, est une réussite.