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Maurice Genevoix: Un jour (Paperback, French language, 1976, Seuil) Aucune note

Un jour, une vie. Tel est le résumé du roman vivifiant et contagieux de Maurice …

Vous avez pu vous en rendre compte, les Vieux-Gués ne racolent pas : des allées qui coupent des taillis, des bouts de plaine tout de suite refermés, un étang modeste et secret que tels de mes amis qualifieraient de margouillat. Mais je les aime tels qu'ils sont. Les genêts, les ajoncs y fleurissent comme en Bretagne ; les hampes des digitales, comme en Sologne en cette saison, embrument du même rose les talus des forêts. Les petites draves du printemps, leurs menues collerettes rondes, leurs fleurs lilliputiennes, d'un blanc si pur… Je voudrais, si j'étais poète, chanter ce monde au ras de l'herbe où rosissent les fleurs de l'érodium, où les petits soucis des vignes éparpillent leurs gouttes orangées. Jaune, bleu, rouge, mauve, à la bonne heure ! Quelle formule d'ordinateur me toucherait comme ces mots-là ?

Un jour de  (Page 122 - 123)

Un exemple de description superbe, et cette chute, qui me fait presque imaginer Genevoix prévoyant la naissance des grands modèles de langues. En fait, en 1964, Robert Escarpit avait inventé le littératron, un ordinateur capable de produire automatiquement des discours électoraux après avoir recueilli les préférences des électeurs, puis des romans.

« Cela commençait ainsi: La frêle jeune fille aux yeux pervenche qui descendit a la station de la Porte des Lilas était modestement mais proprement vêtue... La dernière phrase du livre était: Il lut dans son regard extasié la promesse d’un indicible bonheur. »