
Mais qui enseigne l'écologie ? de Baptiste Lanaspeze, Marin Schaffner
Qui peut dire qu’il a été formé à l’écologie ? Et à quelle écologie ?
Entre sciences dites humaines et …
Apprenti mathématicien, professeur à l'université Paris Cité Apprenti musicien (batterie, tablas) Apprenti lecteur (romans, essais, poésie… en français ou en anglais)
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Qui peut dire qu’il a été formé à l’écologie ? Et à quelle écologie ?
Entre sciences dites humaines et …
Ce livre résulte de recherches sur les transformations récentes d'un concept aussi vieux que la mathématique elle-même, celui de nombre …
J'avais mis beaucoup d'attente dans ce petit livre, un roman au substrat autobiographique, dont j'avais entendu la traductrice à la télévision, et dont l'auteur est paraît-il un grand nom de la littérature israélienne moderne. Hélas, malgré une très belle utilisation narrative du rêve, j'ai l'impression qu'il passe à côté de ses multiples sujets, survivre, seul, à un massacre immense, construire un pays neuf (et tant pis pour ses occupants indigènes), décider de son destin d'écrivain. Le passage où Erwin/Aharon parvient à écrire est terriblement décevant, tant sa langue manque alors affreusement de relief. Et le début du livre décrit sans recul la formation d'un homme nouveau, complet, de l'agriculture à la lecture en passant par l'entraînement au combat, que j'ai trouvé glaçante dans le contexte post-fasciste du roman.
Ouvre les yeux ! Lentement, ses paupières clignent, il émerge des rivages paisibles du sommeil, là où ses parents sont …
C'est un livre de réparation, après les massacres et les crimes, la fureur ey la dévastation. Plein de la foi protestante de l'auteur, les célébrations de Noël y marquent trois étapes d'une renaissance qu'on eût pas cru possible lorsque s'ouvre le livre:
« C'était donc de ce pas qu'on allait, quand la mort vous avait touché entre les deux épaules. D'un pas léger, comme si l'on avait des ailes, mais, sous terre, quelque chose accompagnait vos pas et ce n'était ni léger ni ailé : c'était noir et pesant, comme le suc du pavot. »
Je finis ce livre trois semaines après l'avoir commencé, le jour de Pâques, celui de la Résurrection.
Quand vous venaient les vers que vous notiez et qui semblaient toujours tomber de la cime des grands arbres, qui les avaient reçus des étoiles. On ne les modelait pas comme l'argile qu'on ramasse. Peut-être les modelait-on, mais le miracle n'était pas ce modelé, c'était l'inspiration, et on ne savait pas qui vous en faisait don.
— Missa sine nomine de Ernst Emil Wiechert (Page 528)
Ça y est, je ne suis plus une fraude, j’ai enfin lu Bourdieu ! Bon, une BD inspirée de Bourdieu. Disons que j’ai enrichi mon capital culturel de quelques notions de sociologie. Cet album est une passionnante introduction à la sociologie et aux travaux de Bourdieu. À travers un jeune prof de lycée, ses proches et ses élèves, Tiphaine Rivière illustre, au propre et au figuré, les notions de capital social et de reproduction. Elle mélange les mises en situation et les citations, le théorique et le pratique. Ça rend la lecture parfois exigeante, du moins d’où je pars, mais toujours passionnante. Je veux d’autres ouvrages de vulgarisation de cette qualité !
Il me semble seulement que nous devrions nous rapprocher un peu de Dieu, nous serrer contre ses genoux, et que l'Église ne rend pas la chose facile. Au temps jadis peut-être, quand on parlait de la « communauté des fidèles ».
— Missa sine nomine de Ernst Emil Wiechert (Page 446)
(C'est le pasteur Wittkopp qui parle, l'histoire se passe en Allemagne, juste après la fin du nazisme.)
C'est la fin de la guerre. Vêtu d'un manteau à rayures bleues blanches, lesté d'un lourd paquetage, un homme rentre chez lui. On devine, et on apprend peu à peu, ce qu'il a souffert. L'histoire, cependant, semble s'orienter vers la guérison de ces souffrance et la réparation des crimes… Je n'en sais encore pas plus.
Un Agatha Christie de la boîte à livres pour se changer les idées. Certains passages sont pas mal, mais la seconde partie de l'histoire m'a vraiment laissé sur ma faim. Je ne veux pas divulgâcher, je ne peux donc pas en dire grand chose, mais la résolution de l'enquête m'a vraiment paru artificielle.
Une collection d'essais autour de Jaccottet et de quelques peintres qu'il a accompagnés de ses vers. Le livre se termine par un bel entretien de Jaccottet et Labrusse autour de la peinture. Une lecture apaisante, mais que j'ai trouvé un peu moins profonde que celle du petit livre de Matz.
Un livre en quatre parties, reliées par un tambour sacré que découvre la narratrice des premières et quatrième parties alors qu'elle doit disperser — elle est brocanteure — une maison dont le propriétaire vient de mourir. La seconde partie relate les épisodes tragiques qui ont conduit à la construction de ce tambour et la seconde partie le montre à l'œuvre.
Malgré la force de cette histoire en quatre tableaux, l'ensemble m'a laissé sur ma faim, comme si c'était la juxtaposition de trois nouvelles. Peut-être ces trois-cents pages ne suffisent-elles pas à décrire avec plus de profondeur les relations entre les personnages qu'a créés Erdrich, et ce que ce tambour leur fait.
Je termine les presque 500 pages du voyage de l'autre côté du miroir proposé par Naomi Klein. Hasard du calendrier, ou peut-être pas, mon voyage littéraire a débuté juste après le 20 janvier 2025, date à laquelle nos amis américains ont traversé le miroir, accentuant par là l'épaisseur de la lecture de l'ouvrage de Naomi Klein.
Elle nous y propose une relecture de la fragmentation politique actuelle, au Canada, son pays, mais aussi aux États-Unis, en Europe, et finalement partout à la surface de la planète. Au-delà de la classique répartition en trois blocs à l'aune de laquelle nous comprenons la politique française aujourd'hui, elle propose deux mondes miroirs qui s'ignorent. Dans le premier, son monde, la terre est ronde, le dérèglement climatique est une réalité d'origine humaine, et la Russie a envahi l'Ukraine. Dans l'autre monde, qui lui fait face, toutes ces réalités peuvent être remises en cause au …
Je termine les presque 500 pages du voyage de l'autre côté du miroir proposé par Naomi Klein. Hasard du calendrier, ou peut-être pas, mon voyage littéraire a débuté juste après le 20 janvier 2025, date à laquelle nos amis américains ont traversé le miroir, accentuant par là l'épaisseur de la lecture de l'ouvrage de Naomi Klein.
Elle nous y propose une relecture de la fragmentation politique actuelle, au Canada, son pays, mais aussi aux États-Unis, en Europe, et finalement partout à la surface de la planète. Au-delà de la classique répartition en trois blocs à l'aune de laquelle nous comprenons la politique française aujourd'hui, elle propose deux mondes miroirs qui s'ignorent. Dans le premier, son monde, la terre est ronde, le dérèglement climatique est une réalité d'origine humaine, et la Russie a envahi l'Ukraine. Dans l'autre monde, qui lui fait face, toutes ces réalités peuvent être remises en cause au service d'un narratif alternatif.
Afin d'atténuer l'ignorance qu'ont ces deux mondes l'un de l'autre, son propos est de relater la plongée qu'elle a effectuée pendant plusieurs mois en trouvant le moyen de franchir le miroir. Il en ressort une analyse politique tout à fait originale qui permet de montrer comment le côté alternatif du miroir se nourrit des petites et grandes faiblesses du côté du miroir que l'on pourrait qualifier de scientifique --- le sien, le mien --- en en construisant un double modifié.
Une lecture épaisse, parfois difficile, parfois glaçante, mais révélatrice. J'ai lu que ce livre était immanquable. Je confirme. Pour une introduction plus longue, France Inter a proposé une interview de l'autrice. J'essaierai également d'en proposer une chronique plus détaillée.