Apprenti mathématicien, professeur à l'université Paris Cité
Apprenti musicien (batterie, tablas)
Apprenti lecteur (romans, essais, poésie… en français ou en anglais)
Une nuit, Yonghye se réveille et va au réfrigérateur, qu'elle vide de toute la viande …
Deuxième livre de cette autrice, récupéré dans la boite à livres. Ça démarre très bien, l'opposition entre la banalité de ce couple et la radicalité soudaine de cette femme est vraiment angoissante.
Deuxième livre de cette autrice, récupéré dans la boite à livres. Ça démarre très bien, l'opposition entre la banalité de ce couple et la radicalité soudaine de cette femme est vraiment angoissante.
Au cœur du livre, une femme et un homme. Elle a perdu sa voix, lui …
Deux personnes à qui le monde se dérobe, l'un perd la vue, l'autre la garde de son fils, et qui, presque par retour, se rétractent sur eux-mêmes. La seconde perd l'usage de la parole, le premier se cantonne à donner ses leçons de grec ancien. Et pendant deux tiers du livre, c'est plus ou moins tout ce qui nous est donné, dans une prose contemporaine qui se veut poétique, mais d'une poésie qui m'a paru insipide, sinon frelatée. Et puis vient le moment où un accident assez banal conduit la seconde à prendre soin du premier. Là, le livre s'éclaire un peu, la poésie agit enfin. Le dernier chapitre, hélas, nous offrira un ultime maniérisme.
C'était une lecture de boîte à livre, découverte avec La végétarienne et Impossibles adieux. Je ne sais pas encore si je laisserai leur chance à ces deux autres livres ou s'ils rejoindront la …
Deux personnes à qui le monde se dérobe, l'un perd la vue, l'autre la garde de son fils, et qui, presque par retour, se rétractent sur eux-mêmes. La seconde perd l'usage de la parole, le premier se cantonne à donner ses leçons de grec ancien. Et pendant deux tiers du livre, c'est plus ou moins tout ce qui nous est donné, dans une prose contemporaine qui se veut poétique, mais d'une poésie qui m'a paru insipide, sinon frelatée.
Et puis vient le moment où un accident assez banal conduit la seconde à prendre soin du premier. Là, le livre s'éclaire un peu, la poésie agit enfin.
Le dernier chapitre, hélas, nous offrira un ultime maniérisme.
C'était une lecture de boîte à livre, découverte avec La végétarienne et Impossibles adieux. Je ne sais pas encore si je laisserai leur chance à ces deux autres livres ou s'ils rejoindront la boîte à livres sans autre forme de procès.
Au cœur du livre, une femme et un homme. Elle a perdu sa voix, lui …
Une découverte de boîte à livres, il y avait plusieurs livres de cette autrice récompensée l'an dernier par le prix Nobel e littérature, à chaque fois en une poignée d'exemplaires, l'occasion d'essayer. Pour l'instant, je suis mitigé.
Une découverte de boîte à livres, il y avait plusieurs livres de cette autrice récompensée l'an dernier par le prix Nobel e littérature, à chaque fois en une poignée d'exemplaires, l'occasion d'essayer.
Pour l'instant, je suis mitigé.
Le 24 décembre 1534, place Maubert, pendant que chacun s'apprête à fêter Noël, un imprimeur, …
Une histoire romancée de l'imprimeur-éditeur-graveur de caractères Antoine Augereau, racontée par son élève Claude Garamond. On y rencontre la Réforme balbutiante et les tourments que la Sorbonne de l'époque fit subir à ceux (et quelques celles) qui osèrent réfléchir un peu trop, et en particulier prétendre lire la Bible dans sa version originale.
Il y a de belles choses dans ce livre, j'étais très sensible à l'émotion qui relie typographie et gravure de caractère à l'érudition et à la quête théologique. Mais il est parfois un peu trop boursoufflé, et ça m'a rendu un peu triste.
(Le cœur du livre est un livre dans le livre, écrit et imprimé par Garamond lui-même — le Garamond de fiction bien sûr — en l'espace de 2 mois. Et j'ai comme l'impression que le style oral de ce récit, avec ses redondances, ses digressions que l'auteur regrette rapidement, ne colle pas …
Une histoire romancée de l'imprimeur-éditeur-graveur de caractères Antoine Augereau, racontée par son élève Claude Garamond. On y rencontre la Réforme balbutiante et les tourments que la Sorbonne de l'époque fit subir à ceux (et quelques celles) qui osèrent réfléchir un peu trop, et en particulier prétendre lire la Bible dans sa version originale.
Il y a de belles choses dans ce livre, j'étais très sensible à l'émotion qui relie typographie et gravure de caractère à l'érudition et à la quête théologique. Mais il est parfois un peu trop boursoufflé, et ça m'a rendu un peu triste.
(Le cœur du livre est un livre dans le livre, écrit et imprimé par Garamond lui-même — le Garamond de fiction bien sûr — en l'espace de 2 mois. Et j'ai comme l'impression que le style oral de ce récit, avec ses redondances, ses digressions que l'auteur regrette rapidement, ne colle pas avec celui d'un opuscule qui serait écrit dans la colère de la mort d'Augereau et l'urgence du témoignage.)
Et si j'ai droit à une critique additionnelle, c'est que « la veuve de Chevallon » (ainsi mentionnée plusieurs fois dans le livre) avait un nom, Charlotte Guillard, et qu'elle a eu une belle importance dans l'histoire de l'imprimerie une fois qu'elle a repris l'officine de son mari. Mais ce livre avait été écrit avant la thèse de Rémi Jimenes, et peut-être ces données n'étaient alors pas tout à fait accessibles.
Le 24 décembre 1534, place Maubert, pendant que chacun s'apprête à fêter Noël, un imprimeur, …
Un roman historique autour de l'imprimeur et typographe Antoine Augereau (et non Augureau comme sur la 4e de couv) exécuté le 24 décembre 1534 place Maubert, pour avoir imprimé les « placards », ces affiches anti-catholiques collées sur les murs de plusieurs villes de France, jusque sur la porte de la chambre du roi François Ier.
Un roman historique autour de l'imprimeur et typographe Antoine Augereau (et non Augureau comme sur la 4e de couv) exécuté le 24 décembre 1534 place Maubert, pour avoir imprimé les « placards », ces affiches anti-catholiques collées sur les murs de plusieurs villes de France, jusque sur la porte de la chambre du roi François Ier.
Jane tells the spectral story of the life and death of Maggie Nelson s aunt …
Je ne saurais dire si ce livre m'a plu ou pas, du ce n'est qu'à un moment, c'était devenu un peu « trop », je ne me permettrais encore moins d'affirmer qu'il est, ou pas, réussi. Le commentaire le plus juste est peut-être celui de la 4e de couverture qui constate qu'avec ce livre, Maggie Nelson déplace les barrières qui entourent le monde de la poésie, et démontre quel type d'histoire elle peut raconter, peut-être au-delà de ce qui avait jamais été tenté, certainement au-delà de ce que j'avais jamais eu l'occasion de lire.
Je ne saurais dire si ce livre m'a plu ou pas, du ce n'est qu'à un moment, c'était devenu un peu « trop », je ne me permettrais encore moins d'affirmer qu'il est, ou pas, réussi. Le commentaire le plus juste est peut-être celui de la 4e de couverture qui constate qu'avec ce livre, Maggie Nelson déplace les barrières qui entourent le monde de la poésie, et démontre quel type d'histoire elle peut raconter, peut-être au-delà de ce qui avait jamais été tenté, certainement au-delà de ce que j'avais jamais eu l'occasion de lire.
Tous tracés, et alors ? Bienvenue dans le capitalisme de surveillance ! Les géants du …
Je démarre la lecure de cet essai acheté il y a déjà longtemps. J'en note un passage, dès le premier chapitre :
La confusion entre le capitalisme de surveillance et les technologies dont il se sert lance un premier défi à la compréhension. Le capitalisme de surveillance n’est pas une technologie, c’est une logique qui imprègne la technologie et la met en œuvre. C’est une forme de marché inimaginable en dehors du marché numérique, mais ce n’est pas la même chose que le « numérique ».
Je démarre la lecure de cet essai acheté il y a déjà longtemps. J'en note un passage, dès le premier chapitre :
La confusion entre le capitalisme de surveillance et les technologies dont il se sert lance un premier défi à la compréhension. Le capitalisme de surveillance n’est pas une technologie, c’est une logique qui imprègne la technologie et la met en œuvre. C’est une forme de marché inimaginable en dehors du marché numérique, mais ce n’est pas la même chose que le « numérique ».
Jane tells the spectral story of the life and death of Maggie Nelson s aunt …
C'est un livre de poésie qui mêle prose et poèmes de l'autrice et extraits du journal intime de sa tante, la Jane du titre, assassinée en 1969.
Le livre a été écrit avant The red parts, alors que ce meurtre était encore un mystère, mais que je lis après parce que je ne le connaissais pas, et finalement c'est presque plus facile comme ça.
C'est un livre de poésie qui mêle prose et poèmes de l'autrice et extraits du journal intime de sa tante, la Jane du titre, assassinée en 1969.
Le livre a été écrit avant The red parts, alors que ce meurtre était encore un mystère, mais que je lis après parce que je ne le connaissais pas, et finalement c'est presque plus facile comme ça.
Depuis qu’il a quitté la police, Fin Macleod vit sur son île natale des Hébrides, …
Le moins bon des trois volumes. Je suis frustré que l'auteur ne fasse que si peu évoluer son héros (certes, c'est sur deux ans, mais...). Ce dernier tome repose sur des années cruciales de la vie du héros dans ses 20 ans dont rien n'avait été dit auparavant, c'est bizarre... Déçu et frustré, car le cadre géographique aurait dû permettre une très bonne trilogie. Comme j'écrivais sur Mastodon, la trilogie Terra Alta de Javier Cercas est infiniment plus intéressante.
Le moins bon des trois volumes. Je suis frustré que l'auteur ne fasse que si peu évoluer son héros (certes, c'est sur deux ans, mais...). Ce dernier tome repose sur des années cruciales de la vie du héros dans ses 20 ans dont rien n'avait été dit auparavant, c'est bizarre... Déçu et frustré, car le cadre géographique aurait dû permettre une très bonne trilogie. Comme j'écrivais sur Mastodon, la trilogie Terra Alta de Javier Cercas est infiniment plus intéressante.
En rupture avec son passé, Fin Macleod retourne sur son lie natale de Lewis. La …
C'est le tome 2 d'une série policière en trois volumes qui met en scène un policier (ou ex-policier) issu de cette île des Hébrides et mêle son histoire personnelle avec l'intrigue criminelle. Pour ce tome, j'ai été un peu gêné par la façon dont, au début du livre, la narration semble négliger les apports du premier tome. D'un autre côté, il y a un exercice narratif intéressant qui consiste à assister au monologue intérieur d'un des personnages, atteint de la maladie d'Alzheimer. Ainsi, en tant que lecteur, on en sait un peu plus que les héros du livre. Ce n'est pas non plus absolument concluant, au sens où ça s'apparente à du divulgâchage et prive l'auteur de possibles effets de surprise. La fin du livre est prenante (même si je m'attendais à l'une des révélations, ce qui est rare).
C'est le tome 2 d'une série policière en trois volumes qui met en scène un policier (ou ex-policier) issu de cette île des Hébrides et mêle son histoire personnelle avec l'intrigue criminelle. Pour ce tome, j'ai été un peu gêné par la façon dont, au début du livre, la narration semble négliger les apports du premier tome. D'un autre côté, il y a un exercice narratif intéressant qui consiste à assister au monologue intérieur d'un des personnages, atteint de la maladie d'Alzheimer. Ainsi, en tant que lecteur, on en sait un peu plus que les héros du livre. Ce n'est pas non plus absolument concluant, au sens où ça s'apparente à du divulgâchage et prive l'auteur de possibles effets de surprise. La fin du livre est prenante (même si je m'attendais à l'une des révélations, ce qui est rare).
En rupture avec son passé, Fin Macleod retourne sur son lie natale de Lewis. La …
Je commence la lecture du deuxième volume de cette trilogie écossaise. Et ça démarre très très mal.
Il s'agit du style de roman policier dans lesquels l'intrigue policière repose en partie sur la vie personnelle de l'enquêteur. Dans ce genre, j'ai vraiment adoré la trilogie Terra Alta de Javier Cercas.
Mais ici, le point de départ du tome 2 est le même que celui du tome 1, alors que ce que le tome 1 révélait aurait dû tout changer. On va voir ce que ça donne plus tard, peut-être j'abuse, mais c'est à se demander s'il y a des éditeurs dans la maison d'édition.
Je commence la lecture du deuxième volume de cette trilogie écossaise. Et ça démarre très très mal.
Il s'agit du style de roman policier dans lesquels l'intrigue policière repose en partie sur la vie personnelle de l'enquêteur. Dans ce genre, j'ai vraiment adoré la trilogie Terra Alta de Javier Cercas.
Mais ici, le point de départ du tome 2 est le même que celui du tome 1, alors que ce que le tome 1 révélait aurait dû tout changer. On va voir ce que ça donne plus tard, peut-être j'abuse, mais c'est à se demander s'il y a des éditeurs dans la maison d'édition.
" J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. …
Olivier Mannoni, traducteur d'Hitler et de pas mal d'ouvrages de philosophie politique de langue allemande, est bien placé pour analyser comment la coulée brune du fascisme passe par la langue. Dans ce livre, son propos est de montrer comment ça se passe, en ce moment, en France. Le livre est ainsi une tirade assez sévère contre le programme politique de l'extrême droite débusqué par l'ineptie langagière des tenants de ses partis. D'autres y passent aussi, comme les Gilets jaunes, les complotistes antivaxx, Mélenchon, et aussi Macron et quelques uns des siens… Le prisme principal est la manipulation habile et rigoureuse de la langue, de sorte que l'ambiance est un tout petit peu coincée, ambiance Le Figaro / Académie française. De même, la novlangue managériale n'est qu'à peine évoquée, si bien que le livre tourne vite à la dénonciation des indignations — en particulier dans un très douteux chapitre, qui met …
Olivier Mannoni, traducteur d'Hitler et de pas mal d'ouvrages de philosophie politique de langue allemande, est bien placé pour analyser comment la coulée brune du fascisme passe par la langue. Dans ce livre, son propos est de montrer comment ça se passe, en ce moment, en France. Le livre est ainsi une tirade assez sévère contre le programme politique de l'extrême droite débusqué par l'ineptie langagière des tenants de ses partis. D'autres y passent aussi, comme les Gilets jaunes, les complotistes antivaxx, Mélenchon, et aussi Macron et quelques uns des siens…
Le prisme principal est la manipulation habile et rigoureuse de la langue, de sorte que l'ambiance est un tout petit peu coincée, ambiance Le Figaro / Académie française.
De même, la novlangue managériale n'est qu'à peine évoquée, si bien que le livre tourne vite à la dénonciation des indignations — en particulier dans un très douteux chapitre, qui met l'indignation de Stéphane Hessel sur le même plan que les indignations bas de gamme qui inondent les tribunes politiques.
Dans son chapitre sur l'école, il dénonce le discours émancipateur moderne (qui observerait que l'organisation de l'École est ségrégatrice et n'assume pas sa mission émancipatrice auprès des classes populaires), tout en citant Bégaudeau comme exemple de ce discours, alors que bon…
On dirait qu'il manque à une patte à ce petit livre, qui prendrait au sérieux la situation sociale et son évolution dans les cinquante dernières années.
Autre problème : le livre est paru en octobre 2024 ; peut-être aurait-il dû attendre 6 mois pour pouvoir analyser l'élection de Trump et la distorsion inouïe du langage qu'on observe depuis l'automne dernier.
Une belle déception.
" J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. …
Olivier Mannoni, traducteur de Hitler, analyse comment le fascisme corrompt la langue, et comment ce phénomène s'observe dans nos sociétés contemporaines. De quoi voir la vie en rose… (Et ça sera vraisemblablement une lecture plus facile que LTI, de Klemperer, que je n'ai pas lu.)
Olivier Mannoni, traducteur de Hitler, analyse comment le fascisme corrompt la langue, et comment ce phénomène s'observe dans nos sociétés contemporaines. De quoi voir la vie en rose… (Et ça sera vraisemblablement une lecture plus facile que LTI, de Klemperer, que je n'ai pas lu.)