Apprenti mathématicien, professeur à l'université Paris Cité
Apprenti musicien (batterie, tablas)
Apprenti lecteur (romans, essais, poésie… en français ou en anglais)
Winter Recipes from the Collective is chamber music, an invitation into that privileged realm small …
C'est une poésie qui semble toute simple, faite de seynètes au contexte banal, une promenade, un cours de dessin, une bizarre histoire de passeport perdu. Et pourtant quelque chose y résiste, ne se laisse pas prendre complètement, ne s'abandonne pas non plus à la mièvrerie que pourraient provoquer les thèmes choisis. Et il y a cette sœur, qui traverse tout le recueil, et le colore d'amour et de tristesse.
Winter Recipes from the Collective is chamber music, an invitation into that privileged realm small …
Retour à ce livre de poésie que j'avais commencé début 2023 et abandonné après quelques pages. Cette fois-ci, les mots me parlent plus, et les mondes qu'ils disent ont l'air étrange d'être le nôtre, peut-être même le mien.
« On enterre une femme à deux heures… » C’est par ces mots que commence …
C'est un roman sur la tristesse et la solitude, sur la jalousie bien sûr, sur la haine et sur l'amour, sur la confusion des sentiments. D'une extrême violence intérieure pendant la première partie, le roman s'illumine d'un coup pour s'enfoncer à nouveau. Et si le désert semble refleurir à la fin de l'histoire, on se demande bien combien de temps cela durera, et comment l'auteur ne s'est pas lui-même brûlé à l'écriture de ce drame étourdissant.
« On enterre une femme à deux heures… » C’est par ces mots que commence …
Depuis la croix, tout le trajet a été pénible. Les rafales de neige ont arraché des larmes à ceux qui n'avaient pas pleuré et effacé les pleurs des autres pour ne leur donner que des larmes en échange.
La Terre brûle. Le travail ne s'arrête jamais, tout est devenu marchandise. En quête de …
À la lumière des écrits tardifs de Marx, suscités par sa lecture des sciences naturelles et son étude des sociétés indigènes qui étaient fondées sur une économie stationnaire, Kōhei Saitō explique la vision d'un communisme décroissant, et comment cela permettrait de résoudre les crises démocratique et climatique. Avant cela, il a démontré comment les voies généralement promues, croissance verte, keynésianisme écologique, technologie, ne suffiront pas à déjouer le dérèglement climatique et, même, le poursuivront.
C'est une lecture intéressante, une vision prometteuse. Malheureusement, le livre lui-même est un peu décevant : redondances, arguments répétés comme des mantras que des exemples plus détaillés auraient pu étayer plus solidement, langue assez pauvre de la traduction, au point que je me demande si elle n'était pas essentiellement automatisée. Et ce titre français si banal, alors que le titre original, Le capital dans l'anthropocène inscrivait d'emblée son sujet dans l'étau où nous, humains, sommes actuellement …
À la lumière des écrits tardifs de Marx, suscités par sa lecture des sciences naturelles et son étude des sociétés indigènes qui étaient fondées sur une économie stationnaire, Kōhei Saitō explique la vision d'un communisme décroissant, et comment cela permettrait de résoudre les crises démocratique et climatique. Avant cela, il a démontré comment les voies généralement promues, croissance verte, keynésianisme écologique, technologie, ne suffiront pas à déjouer le dérèglement climatique et, même, le poursuivront.
C'est une lecture intéressante, une vision prometteuse. Malheureusement, le livre lui-même est un peu décevant : redondances, arguments répétés comme des mantras que des exemples plus détaillés auraient pu étayer plus solidement, langue assez pauvre de la traduction, au point que je me demande si elle n'était pas essentiellement automatisée. Et ce titre français si banal, alors que le titre original, Le capital dans l'anthropocène inscrivait d'emblée son sujet dans l'étau où nous, humains, sommes actuellement pris, le capitalisme et la crise climatique qu'il a provoquée.
Une autre lettre de Loïc. Elles sont rares. Quelques phrases griffonnées sur un papier. Il …
J'avais vu le film, plus léché que le roman dont l'écriture m'a paru un peu tristement moderne, à l'image des scènes de sexe qui reviennent toutes les 30 pages. Il n'empêche que l'idée du roman est éventuellement bouleversante, mais surtout effrayante.
« On enterre une femme à deux heures… » C’est par ces mots que commence …
J'avais lu ici ou là, et probablement ici, que ce livre était important et beau. Il a, dès les premiers mots, la beauté dure de ces vieux romans où rien, aucun mot, ne semble superflu.
« On enterre une femme à deux heures, et à onze heures et demie le mari est dans la cuisine, devant le muroir fendu, accroché au-dessus de l'évier. Il n'a pas beaucoup pleuré. »
Quel incipit ! Tout simple, le décor est aussitôt planté, et l'on devine, dans cet homme, un taiseux plein de douleur...
L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Dans les urnes comme dans les esprits, ses …
Et cette bataille sémantique est rendue possible par le déploiement des empires médiatiques idéologiques que j'ai évoqués plus tôt. Car la technique de l'extrême droite consiste à marteler, marteler, et marteler encore : que personne ne pulsse donner une définition précise des termes "woke" ou "islamo-gauchisme" n'a que peu d'importance, ce qui compte c'est que ces mots et le flot d'idées nauséabondes qu'ils véhiculent colonisent progressivement notre vocabulaire et, de là, nos esprits.
La Terre brûle. Le travail ne s'arrête jamais, tout est devenu marchandise. En quête de …
L'humanité n'a jamais été en possession d'autant de technologies permettant de mettre la nature au pas, n'a jamais eu autant d'impact sur la planète entière et, en même temps, n'a jamais été aussi dépourvue face aux forces de la nature.
La Terre brûle. Le travail ne s'arrête jamais, tout est devenu marchandise. En quête de …
Espérons tirer quelques forces intellectuelles de cette défense marxiste de la décroissance. Néo-marxiste, peut-être tant le communisme soviétique s'est vautré dans le même productivisme que les sociétés capitalistes. Et, de toutes façons, ce n'est pas le soviétisme qui est responsable de l'expansion démesurée que le capitalisme a pu mener ces 35 dernières années.
À l’aube des années 1980, Babylon est une ville de Floride comme les autres, avec …
Promesse tenue, ce fut une lecture distrayante et horrifique. Le surnaturel a ceci de plaisant que ceux qui n'en sont pas témoins sont réduits à des sortes de pirouettes pour en expliquer les conséquences. Ça ne le rend que plus vraisemblable. Que plus vrai. En tout cas, je n'irai pas me baigner dans ces rivières près de Babylon.
À l’aube des années 1980, Babylon est une ville de Floride comme les autres, avec …
Les livres de Michael McDowell sont comme une parenthèse dans mes lectures usuelles, l'une de mes rares escapades dans le monde fantastique ou de l'horreur, ils se lisent vite, les méchants sont terribles, les monstres effrayants, les meurtres sauvages…
In his boldest and most far-reaching book yet, world-famous economist Yanis Varoufakis argues that capitalism …
La thèse de Yanis Varoufakis dans ce livre est que les technologies numériques ont provoqué, depuis environ 15 ans, la mutation du capitalisme industriel en un nouveau régime économique qu'il appelle techno-féodalisme.
Le préfixe techno fait référence aux fondations de ce régime, bâti sur une apparente dématérialisation, le cloud, et le développement de l'économie de l'attention où chacune de nos actions numériques est enregistrée et transformée en plus-value.
Féodalisme car ces entreprises vivent désormais d'une rente. Dans le capitalisme traditionnel, chaque client coûte un investissement à l'entreprise : il lui faut acheter du papier, de l'acier, du grain... Dans le monde numérique, le coût marginal d'un client est quasiment nul. À l'opposé, le passage obligé que sont ces compagnies, ces technologies, nous ont transformé en sortes de serfs des temps modernes.
Les conclusions de Varoufakis sont cependant assez maigres, et l'actualité rend ses mises en garde quelque peu déprimantes. …
La thèse de Yanis Varoufakis dans ce livre est que les technologies numériques ont provoqué, depuis environ 15 ans, la mutation du capitalisme industriel en un nouveau régime économique qu'il appelle techno-féodalisme.
Le préfixe techno fait référence aux fondations de ce régime, bâti sur une apparente dématérialisation, le cloud, et le développement de l'économie de l'attention où chacune de nos actions numériques est enregistrée et transformée en plus-value.
Féodalisme car ces entreprises vivent désormais d'une rente. Dans le capitalisme traditionnel, chaque client coûte un investissement à l'entreprise : il lui faut acheter du papier, de l'acier, du grain... Dans le monde numérique, le coût marginal d'un client est quasiment nul. À l'opposé, le passage obligé que sont ces compagnies, ces technologies, nous ont transformé en sortes de serfs des temps modernes.
Les conclusions de Varoufakis sont cependant assez maigres, et l'actualité rend ses mises en garde quelque peu déprimantes. Car selon son analyse, l'unité du prolétariat ne suffira pas à reprendre la main. La lueur d'espérance qu'il suggère vient des technologies elles-mêmes qui pourraient aider à cette unité. On pense aux Printemps arabes, certes, mais les conséquences n'ont pas été glorieuses. On pense aussi à la façon dont Internet donne des moyens d'information globale presqu'instantanée, mais est-ce suffisant pour prévenir un génocide ?