Antoine Chambert-Loir a commencé la lecture de Ma vie avec Virginia par Leonard Woolf

Ma vie avec Virginia de Leonard Woolf
Extraites du volumineux journal de celui qui partagea la vie de Virginia Woolf de 1912 à 1941, les pages de …
Apprenti mathématicien, professeur à l'université Paris Cité Apprenti musicien (batterie, tablas) Apprenti lecteur (romans, essais, poésie… en français ou en anglais)
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Extraites du volumineux journal de celui qui partagea la vie de Virginia Woolf de 1912 à 1941, les pages de …
Arturo Bandini, jeune écrivain d'une seule nouvelle, a quitté son Colorado natal pour Los Angeles. Il y mène une vie méchante, maladroite et pauvre, sans inspiration. Il y a bien Camilla cette serveuse mexicaine du Columbia Buffet, mais l'affaire s'emmanche plutôt mal. Au milieu de ces déboires, sans qu'il comprenne bien comment, l'écrivain se révèle peu à peu... Pourtant, il semble avoir été dit que chacun des protagonistes de cette histoire devra poursuivre des rêves inaccessibles.
J'avais tout oublié de l'intrigue, qui a quelque chose du conte de Noël mais un conte qui n'aurait pas voulu tourner le dos à la réalité de l'Amérique immigrée, pauvre, ouvrière des années 20. La fierté et l'arrogance en bandoulière, tous les Bandinis se démerdent avec une vie qui ne leur laisse pas beaucoup de marge de manœuvre. Et quand elle semble leur en donner, le prix est vite amer.
— Le printemps ne vas pas tarder, dit-il. — Et comment ! Alors qu'il parlait, un minuscule objet froid toucha le dos de sa main. Il le regarda fondre, car c'était un petit flocon de neige étoilé...
Après avoir lu Mon chien Stupide il y a quelques mois, je reviens à celui-ci, que j'avais lu il y peut-être 30 ans, et poursuivrai, c'est bien probable, avec les trois autres romans autobiographiques de John Fante.
Celui-ci se passe dans l'enfance. Le Bandini du titre est le père, Svevo, un maçon d'origine italienne, joueur invétéré, violent, et un peu malheureux au Colorado. C'est écrit avec pas mal d'humour et de vie.
C'est la présentation par Chamayou de ces deux textes de 1932 qui occupe la plus grande partie du livre et, pour un profane comme moi, c'est aussi la plus intéressante, par les perspectives qu'elle trace entre la démocratie finissante de Weimar et les démocraties affaiblies du monde occidental de ce début du 21e siècle.
Il n'empêche que le discours de Carl Schmitt est glaçant d'autoritarisme antidémocratique, et que la réponse d'Hermann Heller remet en place les contradictions du « libéralisme autoritaire » que le premier suggérait. Bien sûr, l'autorité s'exprime d'abord à l'encontre de l'État-providence, c'est-à-dire, écrit Heller, à l'encontre de 90% de la population, quand l'État autoritaire se retire des aides sociales et de la vie socioculturelle. En matière d'économie, cependant, il s'agit d'éviter « d'entraver davantage la mobilité de l'économie par des constructions artificielles » et, au contraire, d'« assouplir les liens. »
Moind d'un an plus tard, …
C'est la présentation par Chamayou de ces deux textes de 1932 qui occupe la plus grande partie du livre et, pour un profane comme moi, c'est aussi la plus intéressante, par les perspectives qu'elle trace entre la démocratie finissante de Weimar et les démocraties affaiblies du monde occidental de ce début du 21e siècle.
Il n'empêche que le discours de Carl Schmitt est glaçant d'autoritarisme antidémocratique, et que la réponse d'Hermann Heller remet en place les contradictions du « libéralisme autoritaire » que le premier suggérait. Bien sûr, l'autorité s'exprime d'abord à l'encontre de l'État-providence, c'est-à-dire, écrit Heller, à l'encontre de 90% de la population, quand l'État autoritaire se retire des aides sociales et de la vie socioculturelle. En matière d'économie, cependant, il s'agit d'éviter « d'entraver davantage la mobilité de l'économie par des constructions artificielles » et, au contraire, d'« assouplir les liens. »
Moind d'un an plus tard, Schmitt se ralliait au nazisme.
Il est troublant de commencer ce livre juste après avoir lu l'enquête d'Inès Léraud sur le remembrement, tant il est apparent que nos sociétés occidentales, dites démocratiques, ont livré les forces de l'État (son administration, sa police) aux intérêts des entreprises. C'est le projet que formulait le juriste allemand Carl Schmitt en 1932 (il rejoindrait Hitler peu après) et que combattait son confrère Hermann Heller (lui quitterait l'Allemagne en 1933 et mourrait peu après en Espagne). Ces deux textes sont mis en relief par une longue préface de Grégoire Chamayou. (Je viens de commencer !)
@arminaom@mastodon.social moi aussi, en fait ! bonne lecture !
Une nouvelle enquête d'Inès Léraud, l'autrice d'Algues vertes, toujours dessinée par Pierre Van Hove. J'en avais déjà eu des échos par quelques publications dans La revue dessinée, mais le volume apporte une vision d'ensemble qui en fait une lecture indispensable, une pierre supplémentaire au tribunal qui peu à peu se dresse pour juger l'action dramatique du 20e siècle. Productivisme, corruption, infantilisation, enfermement psychiatrique, pollution, destruction générale du vivant et du social.
Merci aux auteurs de ce travail salutaire. Merci également de l'avoir clos par deux très belles pages pleines d'espoir, une autocritique d'un promoteur du remembrement et la description du travail d'une jeune ingénieure en environnement.
Un petit texte de présentation du mouvement français des Scientifiques en rébellion qui défend et pratique des méthodes de désobéissance civile pour résister à la poursuite du massacre climatique.
Écrit de façon collective par une dizaine de ses membres, certains ayant préféré rester anonymes, ce livre est paradoxalement très personnel, au sens où on y perçoit la multiplicité des points d'entrée dans ce mouvement et la diversité des moyens d'action qu'ils se donnent.
Par ce petit livre, c'est une belle invitation qui nous est faite de les rejoindre, ou en tout cas de prendre notre part à la nécessaire résistance devant la catastrophe climatique et l'effondrement du vivant.
Un petit essai de résistance, bien mené, parfois incisif, pas inutile à lire, encore que je doute qu'il ne puisse faire autre chose que prêcher aux convaincus, sans pour autant leur donner des outils de réflexion très efficaces, encore moins de moyens d'agir. Certains paragraphes du chapitre final me semblaient empris d'une espèce d'activisme feelgood et bienveillant, et m'ontplutôt donné envie de chercher la recette du cocktail Molotov.
Parmi les points qui mériteraient une étude plus poussée, et je ne sais si elle existe, il y a * le dévoiement du langage (de « politiquement correct » à « wokisme »), d'abord par l'alt-right américaine dès les années 90, puis repris par toutes les droites * la désaffection des classes populaires pour les partis de gauche, mais aussi le syndicalisme, peut-être provoquée par le point suivant, je ne sais pas * la désaffection des mouvements de gauche pour la lutte …
Un petit essai de résistance, bien mené, parfois incisif, pas inutile à lire, encore que je doute qu'il ne puisse faire autre chose que prêcher aux convaincus, sans pour autant leur donner des outils de réflexion très efficaces, encore moins de moyens d'agir. Certains paragraphes du chapitre final me semblaient empris d'une espèce d'activisme feelgood et bienveillant, et m'ontplutôt donné envie de chercher la recette du cocktail Molotov.
Parmi les points qui mériteraient une étude plus poussée, et je ne sais si elle existe, il y a * le dévoiement du langage (de « politiquement correct » à « wokisme »), d'abord par l'alt-right américaine dès les années 90, puis repris par toutes les droites * la désaffection des classes populaires pour les partis de gauche, mais aussi le syndicalisme, peut-être provoquée par le point suivant, je ne sais pas * la désaffection des mouvements de gauche pour la lutte des classes et leur conversion aux valeurs usuellement prônées par la droite.
J'ai acheté ce livre en même temps que le Résister de Salomé Saqué et Sortir des labos... de @scientifiques_en_rebellion@piaille.fr
« Nul ne peut impunément entraver la marche de l'ordre et du progrès », proclame la 4e de couverture. Ah bon ? Voyons-voir ce que cet écolo-anar d'Edward Abbey (Le gang de la clé à molette, En descendant la rivière...) en pense !
@SuchMichel@piaille.fr Je n'en ai lu que deux, et c'est vraiment pas mal, effectivement!
Un roman policier de bonne facture et de lecture plutôt facile. Ça fait du bien aussi. Un point intéressant du livre est qu'il ne démarre pas d'emblée par les crimes qu'il s'agira finalement d'élucider, même si le point de vue est celui du sherif local. On est donc un peu paumés, et d'ailleurs lui aussi.