Anthony veut lire La mélancolie de la résistance par László Krasznahorkai
Pas facile de faire un choix parmi les écrits du (récent) Nobel de littérature.
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Rassure-toi, tu ne vas pas mourir de lire.
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73% terminé ! Anthony a lu 38 sur 52 livres.
Pas facile de faire un choix parmi les écrits du (récent) Nobel de littérature.
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— Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. Déjà, dans la onzième édition, nous ne sommes pas loin de ce résultat. Mais le processus continuera encore longtemps après que vous et moi nous serons morts. Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint. Il n’y a plus, dès maintenant, c’est certain, d’excuse ou de raison au crime par la pensée. C’est simplement une question de discipline personnelle, de maîtrise de soi-même. Mais même cette discipline sera inutile en fin de compte. La Révolution sera complète quand le langage sera parfait.
— 1984 de George Orwell (17%)
En lice pour le Goncourt 2025.
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L’horrible, dans ces Deux Minutes de la Haine, était, non qu’on fût obligé d’y jouer un rôle, mais que l’on ne pouvait, au contraire, éviter de s’y joindre. Au bout de trente secondes, toute feinte, toute dérobade devenait inutile. Une hideuse extase, faite de frayeur et de rancune, un désir de tuer, de torturer, d’écraser des visages sous un marteau, semblait se répandre dans l’assistance comme un courant électrique et transformer chacun, même contre sa volonté, en un fou vociférant et grimaçant.
— 1984 de George Orwell (3%)
Dans l'ancienne traduction française d'Amélie Audiberti.
« De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous …
C'est dans le cadre d'une opération « Masse critique » de Babelio que j'ai reçu ce drôle d'objet qu'est Salamalecs. J'ai mis quelques secondes à comprendre la malice. Sans trop en dévoiler, la forme de l'ouvrage colle au récit, scindé en deux parties d'une même histoire, car il « n'en existe qu'une en ce monde ». Du sans-papiers qui tente d'obtenir le sésame, nous retiendrons l'attente, la violence, les vies cachées, exploitées ; mais aussi, heureusement, la solidarité. De la vie antérieure à l'arrivée sur le sol français, nous serons plongés dans la violence du Sri Lanka. Une violence dont le récit – peut-être celui du réfugié qui veut justifier sa demande de visa – ne fait aucune concession. Le style de l'auteur ne prend aucun détour. Il est cru, honnête, ne cherche pas à satisfaire mes attentes de lecteur. Minimaliste et factuel, la narration nous incite à croire à …
C'est dans le cadre d'une opération « Masse critique » de Babelio que j'ai reçu ce drôle d'objet qu'est Salamalecs. J'ai mis quelques secondes à comprendre la malice. Sans trop en dévoiler, la forme de l'ouvrage colle au récit, scindé en deux parties d'une même histoire, car il « n'en existe qu'une en ce monde ». Du sans-papiers qui tente d'obtenir le sésame, nous retiendrons l'attente, la violence, les vies cachées, exploitées ; mais aussi, heureusement, la solidarité. De la vie antérieure à l'arrivée sur le sol français, nous serons plongés dans la violence du Sri Lanka. Une violence dont le récit – peut-être celui du réfugié qui veut justifier sa demande de visa – ne fait aucune concession. Le style de l'auteur ne prend aucun détour. Il est cru, honnête, ne cherche pas à satisfaire mes attentes de lecteur. Minimaliste et factuel, la narration nous incite à croire à un simple récit autobiographique. Ce n'est pas à proprement parler le cas, bien que l'auteur ait nourri le livre de sa propre expérience de réfugié. Si je suis resté sur ma faim sur le plan littéraire, les éditions Zulma – c'est ma huitième lecture chez eux – ont encore une fois enrichi mon regard sur le monde. Ici, nous ne sortons pas indemnes de la violence qui, parfois insoutenable, colle aux personnages, et ce partout, sans frontière géographique. Un récit universel qui, malheureusement, ne fait que révéler une seule et même histoire : le récit de celles et ceux qui fuient l'horreur et cherchent simplement à vivre plus sereinement.
Nandan a eu deux vies, comme deux faces d’une médaille... ou d’un même livre. Côté recto : enrôlé de force …
Impressionné jeune par le tableau qu'il vit dans un livre d'art, l'auteur nous livre le cheminement de son idée originale sur le tableau. L'impression venant autant de l'émotion artistique que du mystère de ce tableau, un des plus emblématiques de la mise en abyme.
Le couple royal, au fond, est-il en peinture ou en reflet ? Reflet du tableau, hors du tableau ? Qui sommes-nous, nous spectateur ? Pourquoi la plupart des personnages nous regardent-ils ainsi ? Et ce tableau de revers, serait-ce effectivement Les Ménines ?
L'auteur nous livre l'histoire de ce tableau et de ces interprétations, citant Daniel Arasse ou Hugo Damish, jusqu'à cette conclusion inédite.
Par la configuration, par le mystère, par la réflexion (sic) et la mise en abyme, on pense aux Epoux Arnolfini de Jan Van Eyck. Et l'on aura raison, Velasquez fût familier de ce tableau et de ce peintre, lui …
Impressionné jeune par le tableau qu'il vit dans un livre d'art, l'auteur nous livre le cheminement de son idée originale sur le tableau. L'impression venant autant de l'émotion artistique que du mystère de ce tableau, un des plus emblématiques de la mise en abyme.
Le couple royal, au fond, est-il en peinture ou en reflet ? Reflet du tableau, hors du tableau ? Qui sommes-nous, nous spectateur ? Pourquoi la plupart des personnages nous regardent-ils ainsi ? Et ce tableau de revers, serait-ce effectivement Les Ménines ?
L'auteur nous livre l'histoire de ce tableau et de ces interprétations, citant Daniel Arasse ou Hugo Damish, jusqu'à cette conclusion inédite.
Par la configuration, par le mystère, par la réflexion (sic) et la mise en abyme, on pense aux Epoux Arnolfini de Jan Van Eyck. Et l'on aura raison, Velasquez fût familier de ce tableau et de ce peintre, lui qui fût en charge du mobilier royal.
Jean-Philippe Postel, dans l'excellent L'Affaire Arnolfini, en a fait une passionnante enquête et une révélation inédite. Révélation qui me semble plus magistrale et plus raisonnée que celle que la réflexion du présent livre.
Il n'en reste pas moins que ce fût un plaisir sans doute que vous partagerez si vous aimez les enquêtes sur les tableaux, dévoilant leurs sens cachés, réels ou supposés.
On regrettera le prix, 20€, pour si peu de page. Mais ce n'est pas vraiment un poche et le grammage et la présence d'images couleurs peuvent l'expliquer.
Ce livre est un gros coup de coeur que j'ai lu et relu plusieurs fois.
Ce n'est pas un ennemi-to-lover contrairement à ce que peut laisser penser la 4e de couverture. Penny et Tate ne sont pas amies, mais certainement pas ennemies non plus. C'est juste qu'elles ont des caractères différents et ne peuvent s'empêcher de se chamailler. Mais elles sont toujours là pour l'une pour l'autre dans les moments difficiles. Et des moments difficiles, elles ont dû en affronter un paquet. Maladie, deuil, relation mère-fille abîmée, et tellement de blessures et de souffrances ! Et puis il y a ce truc entre elles, qu'elles ne veulent pas, ne peuvent pas nommer et qu'elles fuient. Parce que ce n'est jamais le bon moment, parce qu'elles ont trop perdu.
Cette histoire m'a bouleversé. Ce n'est pas une romance légère. C'est triste. C'est révoltant. Et c'est magnifique. Leur relation est …
Ce livre est un gros coup de coeur que j'ai lu et relu plusieurs fois.
Ce n'est pas un ennemi-to-lover contrairement à ce que peut laisser penser la 4e de couverture. Penny et Tate ne sont pas amies, mais certainement pas ennemies non plus. C'est juste qu'elles ont des caractères différents et ne peuvent s'empêcher de se chamailler. Mais elles sont toujours là pour l'une pour l'autre dans les moments difficiles. Et des moments difficiles, elles ont dû en affronter un paquet. Maladie, deuil, relation mère-fille abîmée, et tellement de blessures et de souffrances ! Et puis il y a ce truc entre elles, qu'elles ne veulent pas, ne peuvent pas nommer et qu'elles fuient. Parce que ce n'est jamais le bon moment, parce qu'elles ont trop perdu.
Cette histoire m'a bouleversé. Ce n'est pas une romance légère. C'est triste. C'est révoltant. Et c'est magnifique. Leur relation est touchante.
Parmi les représentations de "Calamity Jane", j'avais surtout en tête, en ouvrant le livre, celle qu'en proposait David Milch dans 'Deadwood', série qui rejouait et magnifiait les archétypes de l'imaginaire du western. Avec "Calamity Jane, un homme comme les autres", Justine Niogret en propose une version plus personnelle et intime. C'est en effet au côté d'une femme confrontée à la mort, en toute fin de vie (ou même peut-être déjà morte), que l'autrice nous convie, une femme entraînée dans un parcours rétrospectif douloureux par un mystérieux personnage. Le récit est court, aussi brut que poignant. La mythologisation de Calamity Jane s'effrite peu à peu pour dévoiler le portrait d'une vie cabossée, excessive, marquée par une quête solitaire, forcément insatisfaite, pour tenter de se trouver une place, en étant une femme, dans l'hostilité de l'Ouest étatsunien. C'est l'histoire d'une confrontation, impitoyable, face aux mises en récit derrière lesquelles se construit l'illusion …
Parmi les représentations de "Calamity Jane", j'avais surtout en tête, en ouvrant le livre, celle qu'en proposait David Milch dans 'Deadwood', série qui rejouait et magnifiait les archétypes de l'imaginaire du western. Avec "Calamity Jane, un homme comme les autres", Justine Niogret en propose une version plus personnelle et intime. C'est en effet au côté d'une femme confrontée à la mort, en toute fin de vie (ou même peut-être déjà morte), que l'autrice nous convie, une femme entraînée dans un parcours rétrospectif douloureux par un mystérieux personnage. Le récit est court, aussi brut que poignant. La mythologisation de Calamity Jane s'effrite peu à peu pour dévoiler le portrait d'une vie cabossée, excessive, marquée par une quête solitaire, forcément insatisfaite, pour tenter de se trouver une place, en étant une femme, dans l'hostilité de l'Ouest étatsunien. C'est l'histoire d'une confrontation, impitoyable, face aux mises en récit derrière lesquelles se construit l'illusion d'un personnage, mais aussi celle du prix qui a été payé pour exister. Un récit qui marque et qui se lit d'une traite.
@Balbec Le lien vers le son de France cu : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-point-culture/pourquoi-faut-il-retraduire-les-classiques-1399510
« Un traducteur, c’est comme un interprète de musique. Et un grand livre mérite d’avoir plusieurs interpretations. » Sophie Benech dans l'émission Le Point Culture sur France Culture #Dostoïevski #livre #littérature #LittératureRusse #BookWyrm #PAL #lecture
« Un traducteur, c’est comme un interprète de musique. Et un grand livre mérite d’avoir plusieurs interpretations. » Sophie Benech dans l'émission Le Point Culture sur France Culture #Dostoïevski #livre #littérature #LittératureRusse #BookWyrm #PAL #lecture
Calamity n'avait jamais désiré Bill. Elle avait désiré être désirée comme Bill l'était. Que sa force, sa fierté, et ce qu'il fallait bien appeler sa virilité soient un appel entendu, et qu'on vienne y boire pour se rassurer d'une vie difficile. Mais ces trois qualités, chez lui, étaient chez Calamity, un appeau à mauvais hommes, à aventures douloureuses, un poids que certains voyaient comme une raison de s'en prendre à elle. De tenter de la briser, de casser cette nature de boeuf au labour qu'elle portait dans son esprit. Quant aux autres, qu'y lisaient-ils ? Une chose toute semblable aux monstruosités des tentes de cirques ambulants, ces hommes-troncs, ces femmes à barbe, ces nains de foire, ces adolescents à tête d'épingle. Des merveilles du pays, mais qu'on n'aurait jamais fait entrer chez soi. Calamity avait été un monstre, pour les uns comme pour les autres. _ Bill, on l'a laissé vivre. On lui a donné le droit d'être Bill. Khamsa VéNazar n'ajouta rien.
— Calamity Jane, un homme comme les autres de Justine Niogret (51%)
Je m'habille toujours comme un gentleman. Je porte une cravate, un pantalon et une veste assortis auxquels j'ajoute un manteau de couleur sombre quand il fait froid. Je passe dix minutes à faire reluire mes chaussures chaque matin. J'entretiens soigneusement ma coiffure et ma barbe. Mes ongles sont propres, je les taille chaque semaine. J'ai toujours un journal français à la main. On en trouve gratuitement aux entrées du métro. Je ne me risquerais pas dehors sans tous ces apprêts. Une mise élégante permet d'éviter les contrôles d'identité et les séjours au poste. Si vous voyez dans Paris un basané comme moi en tenue de gentleman, vous saurez qu'il craint probablement la police.
— Salamalecs de Antonythasan Jesuthasan (Page 12)