Dans un monde post-apocalyptique – non loin de la ville de Fontainebleau (! ) - …
Mécanique Céleste
4 étoiles
Super BD de science-fiction dans une forêt de Fontainebleau post-accident nucléaire. Très bien découpé et hyper lisible (même dans les scènes de match). De beaux paysages et chara-design avec de belles couleurs type aquarelle. L'univers y est bien développé sans reposer uniquement dessus. Bref, tout invite à en lire les quelques 200 pages d'un coup.
Grandir. Se confronter aux autres, faire face aux premières déconvenues, au regard de l'autre, aux …
Éveils
4 étoiles
Une belle proposition graphique sur tous ces éveils qui sont les prises de conscience cumulées sur d'où on vient, dans quel monde on vit et surtout ce que ça signifie d'être une femme, de ne pas s'appartenir.
Les pages qui reprennent les rêves avec des petits êtres sont une merveille également, mais globalement on reste un peu sur sa faim, un effet de liste qui ne nous emmène pas plus loin que les considérations qu'il apporte (qui sont importantes et intéressantes mais dont on ne fait pas grand chose en fin de compte).
Claire, trentenaire, multiplie les relations sans lendemain et désespère de construire un couple. En s'installant …
Idéal standard
4 étoiles
Une BD chouette et drôle sur les (dés)illusions de l'hétérosexualité, l'injonction au couple et à la famille.
Le tout dans un style qui rappelle parfois Sempé et dont un des aspects qui m'a le plus plu est l'efficacité et la diversité subtile avec laquelle Aude Picault donne des expressions à ses personnages, elle a une économie de moyens qui ne l'empêche pas de dessiner des masques caricaturaux et hilarants.
Une rumeur délirante (la disparition de jeunes filles dans les salons d'essayage de commerçants juifs) …
La rumeur d'Orléans
4 étoiles
Je suis peu habitué à lire de la sociologie, mais quelqu'un a mentionné ce livre ici, et j'ai donc été le chercher parce que je suis travaillé par la question de la rumeur et du complot, et plus largement par les mécaniques qui sous-tendent les mouvements de foule, ou les lynchages.
L'enquête passionnante menée par Edgar Morin et son équipe vise à expliquer pourquoi la rumeur a pris forme à Orléans là où en d'autres villes ses avatars sont restés à l'état de légende urbaine ou de cour de récré. Les raisons avancées sont multiples mais je retiendrai surtout celles qui tournent autour de la "modernité" dans une ville "moyenne". Ce qui est en fait un certain sentiment de déclassement enclenche des réactions conservatrices et ses réflexions plus ou moins conscientes (dont le raccourci le plus formidable restera : la mini-jupe mène à la prostitution).
Il est plus difficile d'expliquer …
Je suis peu habitué à lire de la sociologie, mais quelqu'un a mentionné ce livre ici, et j'ai donc été le chercher parce que je suis travaillé par la question de la rumeur et du complot, et plus largement par les mécaniques qui sous-tendent les mouvements de foule, ou les lynchages.
L'enquête passionnante menée par Edgar Morin et son équipe vise à expliquer pourquoi la rumeur a pris forme à Orléans là où en d'autres villes ses avatars sont restés à l'état de légende urbaine ou de cour de récré. Les raisons avancées sont multiples mais je retiendrai surtout celles qui tournent autour de la "modernité" dans une ville "moyenne". Ce qui est en fait un certain sentiment de déclassement enclenche des réactions conservatrices et ses réflexions plus ou moins conscientes (dont le raccourci le plus formidable restera : la mini-jupe mène à la prostitution).
Il est plus difficile d'expliquer concrètement comment se répand la rumeur, comment elle circule entre les âges, entre les classes, entre les sexes, comment elle s'étoffe, comment à son pic une blague lancée le matin peut revenir le soir comme une information sérieuse, même si le groupe social de départ et le catalyseur/déclencheur ont été facilement identifiés.
Reste la question de l'antisémitisme, actif ou passif (les intéressés sont les seuls à ne pas être mis au courant), dont les auteurs avancent quelques explications et arrivent à une estimation étrangement juste des formes et des canaux qu'il prendra dans les décennies à venir. Même si des lectures complémentaires s'imposent pour mieux comprendre pourquoi on en revient toujours aux même boucs émissaires, même vingt ans à peine après la libération des camps dont on pensait encore qu'elle "vaccinerait" l'occident contre tout antisémitisme.
La fin de l'ouvrage réunit des articles de presse et les carnets d'enquête des chercheurs, ce qui est comme une seconde lecture agrémentée d'exemples plus divers et concrets, de sonder un peu ce qui s'en disait sur le moment, ce qui est très enrichissant.
Fernanda, une belle et insolente lycéenne passionnée de littérature et de films d’horreur, se réveille …
Mâchoires / Mandibula
5 étoiles
Un vrai plaisir de lecture, mélange de poésie macabre surréaliste et de thriller, saupoudré de psychanalyse avec des vrais bouts de creepy pasta dedans.
Un monde féminin régi par des désirs refoulés où tout se bouscule, la cruauté primaire des adolescentes, l'exploration de la peur (pour y trouver quoi ?), toujours à la limite du fantastique, prêts à se faire engloutir par les mâchoires du texte qui nous bombarde d'images fascinantes et mystérieuses quitte à suivre deux temporalités phrase sur phrase, comme pour aller à la vitesse de la pensée qui est plus rapide que la réalité.
De nos jours. Ici, ailleurs et partout.
Le haut joueur connu sous le nom d’Argent …
La Maison des Jeux T3 : Le Maître
3 étoiles
Un tome qui répond aux questions en suspens des deux précédents, mais délaisse en même temps ce qui faisait le charme de la trilogie, à savoir le mystère autour de la Maison des Jeux et de ses joueurs, en ne gardant que ce qui était peut-être son point faible : l'intrigue et le déroulement de la partie.
Je suis content de l'avoir lu pour clore la série et finir de dévoiler les derniers mystères (qui était le narrateur des deux premiers tomes ? qui est Argent ? qui est la Maîtresse du Jeu ? pourquoi le denier Romain a tant d'importance ?…) mais j'aurais aimé plus de maîtrise et moins d’esbroufe. Il y avait quelque chose à faire avec les échecs, mais là c'est trop libre, trop vague, trop peu à voir avec le jeu d'échec et les déplacements des pièces, tout est possible, on comprend mal pourquoi telle pièce …
Un tome qui répond aux questions en suspens des deux précédents, mais délaisse en même temps ce qui faisait le charme de la trilogie, à savoir le mystère autour de la Maison des Jeux et de ses joueurs, en ne gardant que ce qui était peut-être son point faible : l'intrigue et le déroulement de la partie.
Je suis content de l'avoir lu pour clore la série et finir de dévoiler les derniers mystères (qui était le narrateur des deux premiers tomes ? qui est Argent ? qui est la Maîtresse du Jeu ? pourquoi le denier Romain a tant d'importance ?…) mais j'aurais aimé plus de maîtrise et moins d’esbroufe. Il y avait quelque chose à faire avec les échecs, mais là c'est trop libre, trop vague, trop peu à voir avec le jeu d'échec et les déplacements des pièces, tout est possible, on comprend mal pourquoi telle pièce est une tour et telle autre un pion sinon qu'une est plus compétente que l'autre (mais dans ce cas qu'est-ce qui distingue un cavalier d'un fou ?), et comme tout semble possible et que le seul but est de tuer son adversaire, ça manque de surprise et à la lecture c'est facile de perdre son engagement.
Ça reste une chouette trilogie, d'autant qu'elle se lit très vite, mais il y avait des trésors d'imagination à développer avec le concept de base. Le premier tome nous ouvrait à un univers enthousiasmant, et le deuxième faisait une autre proposition pour rebattre les cartes, mais le troisième se contente de clore l'histoire, nous laissant un peu sur notre faim.
Il y a ceux qui y débarquent, s’y précipitent, s’y abandonnent. Il y a ceux …
Manhattan Transfer
4 étoiles
New York début de siècle comme si on y était, un roman très vivant qui livre quasiment des instantanés de la modernité, un récit éclaté entre ses multiples personnages emmenés dans le tourbillon de la ville-monde, qui apparaissent, se croisent et disparaissent sans que rien n'arrête le rythme effréné de New-York et sa bande-son en constant fond sonore.
Malheureusement pour moi, je ne connaissais aucune des chansons qui apparaissent dans le texte, donc je devais me contenter des paroles ou imaginer un air qui colle (il existe peut-être une édition qui identifie tous les morceaux et permettrait de les écouter en lisant ?).
J'ai trop étalé ma lecture et j'avais parfois du mal à m'y retrouver dans les personnages et leur évolution, peut-être aussi parce que j'ai eu du mal à m'attacher à eux et réellement m'intéresser à leur sort, ce qui me faisait osciller entre m'accrocher pour suivre le …
New York début de siècle comme si on y était, un roman très vivant qui livre quasiment des instantanés de la modernité, un récit éclaté entre ses multiples personnages emmenés dans le tourbillon de la ville-monde, qui apparaissent, se croisent et disparaissent sans que rien n'arrête le rythme effréné de New-York et sa bande-son en constant fond sonore.
Malheureusement pour moi, je ne connaissais aucune des chansons qui apparaissent dans le texte, donc je devais me contenter des paroles ou imaginer un air qui colle (il existe peut-être une édition qui identifie tous les morceaux et permettrait de les écouter en lisant ?).
J'ai trop étalé ma lecture et j'avais parfois du mal à m'y retrouver dans les personnages et leur évolution, peut-être aussi parce que j'ai eu du mal à m'attacher à eux et réellement m'intéresser à leur sort, ce qui me faisait osciller entre m'accrocher pour suivre le fil et enregistrer les informations, et des moments de pur plaisir de lecture face à la langue déployée par Dos Passos et le monde bouillonnant qu'il nous livre.
Qu’il s’agisse de politique nationale ou étrangère, de santé publique ou de solidarité internationale, Zerocalcare …
Faire front
4 étoiles
Un ensemble de courtes BD mêlant reportage et réflexion personnelle, toujours menées avec humour et sans se contenter de flotter en surface.
Un gros coup de cœur pour le reportage sur les kurdes irakiens ("comment dessiner ce qu'on n'a pas vu ?") et bien sûr le récit du montage de sa première série d'animation ("comment se sentir légitime ?" "comment faire une œuvre personnelle en la mettant dans les mains d'autres personnes ?" "faut-il sacrifier son œuvre au nom de la pureté politique ?").
[Résumé éditeur]
Plongez dans La Vie secrète des arbres avec le forestier le plus célèbre …
La Vie secrète des arbres
4 étoiles
Sans avoir lu l'original, j'ai trouvé cette adaptation très réussie. La lecture est fluide, pas encombrée par des tonnes de texte, laisse la place à de belles illustrations (style parfaitement adapté du dessinateur), et pourtant l'information est là, une vulgarisation fournie mais toujours claire qui donne réellement envie de s'intéresser davantage aux arbres en donnant a minima des angles d'approche.
J'avais un peu peur, avec ce genre de livre, qu'on tombe dans l'anthropomorphisme à tout va, et finalement, même si c'est un peu le cas, je trouve que ça sert la vulgarisation sans basculer dans un ésotérisme vaseux dont se défend d'ailleurs l'auteur.
De plus, je pense que c'est un livre dans lequel il est facile de revenir pour en feuilleter des passages, ce qui est toujours agréable dans un tel condensé d'informations (qui flirte parfois avec la liste).
Dans les années trente, Arturo Bandini, fils d' immigrés italiens, quitte le Colorado pour l'Eldorado, …
Demande à la poussière
4 étoiles
Une des meilleures préfaces que j'ai lu. Bukowski sait comment donner envie de lire un livre : il a lu toute la bibliothèque municipale, des classiques à la géologie et la chirurgie, et ne trouve plus rien qui l'intéresse jusqu'à-ce que…
Arturo Bandini est un paumé, désespérant et touchant à la fois, s'imaginant des futurs glorieux (le plus grand écrivain que la Terre ait porté) tout en sabotant inlassablement son présent. Un gars qui a eu du talent et désespère de le retrouver, qui tombe amoureux sans pouvoir s'empêcher d'être odieux. Mais qui finit par faire son chemin et porter un regard de plus en plus juste sur celles et ceux qui l'entourent, sans avoir réellement le pouvoir de les extraire à la poussière du désert.
J'ai peu de choses à dire sur ce livre sinon qu'il aura été une très belle expérience de lecture et m'a ouvert la porte …
Une des meilleures préfaces que j'ai lu. Bukowski sait comment donner envie de lire un livre : il a lu toute la bibliothèque municipale, des classiques à la géologie et la chirurgie, et ne trouve plus rien qui l'intéresse jusqu'à-ce que…
Arturo Bandini est un paumé, désespérant et touchant à la fois, s'imaginant des futurs glorieux (le plus grand écrivain que la Terre ait porté) tout en sabotant inlassablement son présent. Un gars qui a eu du talent et désespère de le retrouver, qui tombe amoureux sans pouvoir s'empêcher d'être odieux. Mais qui finit par faire son chemin et porter un regard de plus en plus juste sur celles et ceux qui l'entourent, sans avoir réellement le pouvoir de les extraire à la poussière du désert.
J'ai peu de choses à dire sur ce livre sinon qu'il aura été une très belle expérience de lecture et m'a ouvert la porte à John Fante, que je ne manquerai pas de revenir visiter.
À ma gauche, Jack Barron, présentateur vedette, empêcheur de tourner en rond et pourfendeur des …
Jack Barron et l'Éternité
4 étoiles
Un roman de science-fiction bien dans son époque (fin des années 60) :
- une misogynie très marquée où le personnage secondaire féminin ne se sent exister et "vraiment femme" qu'une fois qu'elle porte le nom de l'homme qu'elle aime, et où les femmes de manière générale sont attirées par l'expression du pouvoir au point d'en ressentir de fortes pulsations sexuelles
- une vision très pessimiste de la condition des noirs américains (dans des descriptions à la Chester Himes) où, bien qu'on soit dans un récit d'anticipation, un politicien afro-américain ne peut même pas imaginer candidater à la présidentielle (au mieux être l'homme de l'ombre)
- et surtout, puisque c'est le sujet principal du roman : les médias comme quatrième pouvoir capables de tenir tête aux tout-puissants milliardaires qui contrôlent jusqu'à la tête de l'état (mais pas l'émission la plus regardée de la télévision)
Donc il serait difficile de parler …
Un roman de science-fiction bien dans son époque (fin des années 60) :
- une misogynie très marquée où le personnage secondaire féminin ne se sent exister et "vraiment femme" qu'une fois qu'elle porte le nom de l'homme qu'elle aime, et où les femmes de manière générale sont attirées par l'expression du pouvoir au point d'en ressentir de fortes pulsations sexuelles
- une vision très pessimiste de la condition des noirs américains (dans des descriptions à la Chester Himes) où, bien qu'on soit dans un récit d'anticipation, un politicien afro-américain ne peut même pas imaginer candidater à la présidentielle (au mieux être l'homme de l'ombre)
- et surtout, puisque c'est le sujet principal du roman : les médias comme quatrième pouvoir capables de tenir tête aux tout-puissants milliardaires qui contrôlent jusqu'à la tête de l'état (mais pas l'émission la plus regardée de la télévision)
Donc il serait difficile de parler d'un roman visionnaire à proprement parler, même si d'une certaine manière beaucoup des sujets abordés résonnent encore avec l'actualité.
Un texte rédigé dans un style bien rempli (un poil trop ?), qui cherche les luttes intérieures de ses personnages, les tient au bord de la névrose.
D'excellentes scènes de joute télévisuelle avec ses décomptes et ses interruptions publicitaires et le génie de Jack Barron qui joue du temps et de son interlocuteur. Ce sont les moments clés très réussis du roman qui, sinon, tend à avancer plus lentement que le lecteur notamment sur la fin.
Une lutte du pouvoir contre la morale, et l'effrayante hypothèse de l'existence d'un prix que personne ne saurait refuser, l'argument de corruption ultime.
Mais l'Éternité est porteuse d'un terrible secret, car un instrument de pouvoir ne saurait se construire autrement qu'au détriment des plus faibles.
Martin est garde au parc national des Pyrénées. Il travaille notamment au suivi des derniers …
Entre fauves
3 étoiles
Un bon polar mêlant les points de vue et les temporalités pour faire tendre tout le récit vers son climax. On navigue entre les Pyrénées et la Namibie via quatre voix (dont celle plus fugace d'un lion) et deux timelines successives mais racontées en parallèle pour faire monter la mayonnaise. C'est habile et bien structuré.
C'est aussi très documenté, mais parfois un poil démonstratif de ce point de vue : le registre, mais surtout le vocabulaire spécifique/spécialisé, est adapté à chaque narrateur, ce qui est agréable et intéressant, mais on a parfois l'impression de fourrage de termes techniques ou de mots en langue locale pour faire "authentique" (je l'ai senti sur des précisions incongrues concernant la pratique du ski de rando, un autre le sentira dans la manière de parler du jeune berger Himba). Donc c'est à la fois appréciable (on aime les auteurs qui fouillent leur sujet) et un …
Un bon polar mêlant les points de vue et les temporalités pour faire tendre tout le récit vers son climax. On navigue entre les Pyrénées et la Namibie via quatre voix (dont celle plus fugace d'un lion) et deux timelines successives mais racontées en parallèle pour faire monter la mayonnaise. C'est habile et bien structuré.
C'est aussi très documenté, mais parfois un poil démonstratif de ce point de vue : le registre, mais surtout le vocabulaire spécifique/spécialisé, est adapté à chaque narrateur, ce qui est agréable et intéressant, mais on a parfois l'impression de fourrage de termes techniques ou de mots en langue locale pour faire "authentique" (je l'ai senti sur des précisions incongrues concernant la pratique du ski de rando, un autre le sentira dans la manière de parler du jeune berger Himba). Donc c'est à la fois appréciable (on aime les auteurs qui fouillent leur sujet) et un poil "exposé de vulgarisation".
En termes narratif c'est plaisant et les séquences de tension finale sont assez réussies (chasse au lion qui tourne mal versus course-poursuite en ski de randonnée). Le cadre d'une récit mondialisé où tout est interconnecté et (en conséquence) rien n'est simple, fonctionne bien et l'auteur fait le choix de nous laisser toutes les cartes en main pour juger des choix et actions de chacun des personnages.
Ce roman d'aventures, qui commence en Écosse en 1745, entraîne le lecteur sur les champs …
Le Maître de Ballantrae
4 étoiles
Un bon vieux roman d'aventures centré autour de la figure d'un personnage hors du commun (dans ce cas un homme dénué de morale et de scrupules, même vis-à-vis de sa propre famille, l'incarnation du mal dont rien ne laisse espérer une possible rédemption). Il y a du drame, de la tragédie, du mystère, on voyage d'un bout à l'autre du monde, il y a des pirates et un trésor, des duels et des trahisons…
Le roman est présenté comme une histoire vraie, la publication sans modification d'un manuscrit récupéré par un ami de l'auteur (dans lequel est aussi inclus, en poupée russe, le manuscrit d'un autre personnage pour des évènements auxquels le narrateur n'a pas assisté personnellement). La lecture se précise donc au fur et à mesure qu'on apprend à connaître notre narrateur, l'intendant du domaine des Durie, qui se contente de consigner les évènements sans prétention littéraire, si ce …
Un bon vieux roman d'aventures centré autour de la figure d'un personnage hors du commun (dans ce cas un homme dénué de morale et de scrupules, même vis-à-vis de sa propre famille, l'incarnation du mal dont rien ne laisse espérer une possible rédemption). Il y a du drame, de la tragédie, du mystère, on voyage d'un bout à l'autre du monde, il y a des pirates et un trésor, des duels et des trahisons…
Le roman est présenté comme une histoire vraie, la publication sans modification d'un manuscrit récupéré par un ami de l'auteur (dans lequel est aussi inclus, en poupée russe, le manuscrit d'un autre personnage pour des évènements auxquels le narrateur n'a pas assisté personnellement). La lecture se précise donc au fur et à mesure qu'on apprend à connaître notre narrateur, l'intendant du domaine des Durie, qui se contente de consigner les évènements sans prétention littéraire, si ce n'est l'expression de ses états d'âmes, que ce soit pour fustiger le Maître de Ballantrae, défendre son maître (le frère de ce dernier), ou tenter de justifier son propre comportement selon les circonstances. Cela donne lieu à un certain comique, notamment lorsqu'il tente de mettre en contexte sa lâcheté, ou ses glissements de position par rapport à tel ou tel personnage.
Force est de le constater, nous-mêmes au long du roman sommes balancés entre la fascination et l'effroi envers le cruel Maître de Ballantrae, entre la peine et l'ennui vis-à-vis de son frère victime de ses manigances.
Au début, j'ai pas mal eu besoin de contexte historique (merci les notes de bas de page) n'ayant que peu de connaissances sur le Royaume-Uni du XVIIIe et encore moins sur la guerre civile avec les jacobites. Mais une fois que j'avais compris ce que signifiaient les allégeances de chacun, toute fluides qu'elles fussent, je suis pleinement entré dans le récit de la lutte sans merci entre deux frères que le destin a opposés en un coup de pile ou face.
De mai à juillet 2019 se tient le procès France Télécom - Orange. Sept dirigeants …
Personne ne sort les fusils
5 étoiles
Un essai court mais brillant qui aborde le problème du néolibéralisme par la langue (le langage), démonte, traduit et réécrit un discours aux conséquences réelles et dramatiques (ici la vague de suicides et dépressions chez France Télécom-Orange).
Une approche puissante qui invente ses propres termes pour penser le capitalisme en-dehors des termes qu'il a imposé. C'est donc via la littérature que Sandra Lucbert nous permet de comprendre les faits dans toute leur absurdité morbide (quasiment une ré-objectivisation des faits, déformés par la novlangue des accusés et des médias derrière eux).
Une lecture plus laborieuse sur la fin tant le style prend d'importance, mais personnellement j'étais porté par le réquisitoire contre le flow tant tout le livre m'a paru reformuler de manière juste et percutante des pensées personnelles plus ou moins latentes.
« J’ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m’étais forcée par politesse, pour ne …
La chair est triste hélas
4 étoiles
Un livre très intéressant et percutant, qui se lit vite.
Ovidie explique le pourquoi et le comment de sa grève du sexe à partir de son expérience toute personnelle, mais qui dans les trois premiers quarts a largement une portée universelle. D'une certaine manière, elle permet de poser des mots sur beaucoup de non-dits sur la place du sexe au sein d'un couple hétérosexuel, de cristalliser des pensées qui ont pu nous traverser l'esprit.
Sur la fin, elle aborde davantage la question de l'amour, et malgré l'évocation rapide de ce qu'elle estime comme sa vie amoureuse actuelle (pour résumer grossièrement : les amis et la famille), il y a une certaine tristesse dans le texte et une forme de résignation : elle ne veut pas tomber amoureuse d'un homme pour toutes les raisons expliquées depuis le début du livre et plus encore, mais elle ne s'autorise pas non plus à …
Un livre très intéressant et percutant, qui se lit vite.
Ovidie explique le pourquoi et le comment de sa grève du sexe à partir de son expérience toute personnelle, mais qui dans les trois premiers quarts a largement une portée universelle. D'une certaine manière, elle permet de poser des mots sur beaucoup de non-dits sur la place du sexe au sein d'un couple hétérosexuel, de cristalliser des pensées qui ont pu nous traverser l'esprit.
Sur la fin, elle aborde davantage la question de l'amour, et malgré l'évocation rapide de ce qu'elle estime comme sa vie amoureuse actuelle (pour résumer grossièrement : les amis et la famille), il y a une certaine tristesse dans le texte et une forme de résignation : elle ne veut pas tomber amoureuse d'un homme pour toutes les raisons expliquées depuis le début du livre et plus encore, mais elle ne s'autorise pas non plus à aimer de femme (pas de femme plus jeune, par vanité, et pas de plus âgée pour une raison que j'ai oublié, mais je n'ai plus le livre entre les mains). Une vision assez pessimiste.
Plus qu'un manifeste (ce dont elle se défend d'entrée de jeu), ou un projet de société basé sur la grève sexuelle pour l'amélioration des relations homme-femme, ce livre donne une impulsion pour chercher à définir son propre projet de vie amoureuse et sexuelle.