"Grâce à Viviane j'étais devenu immense, j'avais touché le ciel d'une main et la terre …
Ma reine
4 étoiles
Le narrateur est un enfant atteint de "retard mental" (qui semble être un cumul de plusieurs pathologies que je ne m'avancerais pas à diagnostiquer) qui raconte son plus bel été et sa rencontre avec Viviane (la reine du titre).
Le roman tire parti de la vision "décalée" de son narrateur pour exprimer, par saillies, une vision poétique du monde, sans pour autant trop en faire, ou le faire de manière trop volontaire comme ça peut être le cas dans ce genre de roman.
C'est l'émancipation d'un personnage à la marge qui trouve son bonheur…dans la marge (sur un plateau montagneux ou auprès d'un berger alcoolique et taiseux), c'est touchant et drôle, très fluide à lire, ça se mange tout seul.
Conrad Aiken (1889-1973), avant tout poète, mais aussi romancier…, …
Neige silencieuse, neige secrète
4 étoiles
Un très beau texte, qui flirte avec la poésie, à travers les yeux d'un garçon qui voit son monde s'envelopper dans une neige toujours plus épaisse, mais qu'il est le seul à voir.
Un texte très court, également, qui coupe le lecteur dans son élan. Je l'ai lu comme s'il allait y avoir encore 100 pages derrière, alors au tout début je me suis senti lésé, avant de me rendre compte que ce qui avait été dit/lu était bien suffisant pour m'occuper encore un certain temps.
Donc un plaisir de lecture, à ne pas dévorer comme un roman à suspense, mais avec patience et inspiration.
Après leur victoire à la Mécanique Céleste, Aster et l'équipe de Pan se retrouvent cloîtrés …
Mécanique Céleste : La Source
4 étoiles
Toujours efficace dans le découpage et très fort pour donner une gestuelle et de l'expressivité à ses personnages, mais pour cette suite, l'histoire m'a moins porté. On est moins avec les personnages (qu'on connait déjà, c'est peut-être ça) et malgré quelques moments d'action amusants (un "chat perché" notamment), ce tome paraît plus fade que le premier.
« On enterre une femme à deux heures… » C’est par ces mots que commence …
L'enfant brûlé
5 étoiles
Stig Dagerman a une écriture très précise qui dit sans cesse ce qui est et ce qui n'est pas, et qui prend des mots simples pour leur donner une signification plus profonde et souvent plus inquiétante.
C'est un roman sur les masques qu'on porte (et "se démasquer ce n'est que mettre un autre masque"), sur un personnage qui ne cesse de se mentir à lui-même. Un jeune homme qui se définit par le deuil de sa mère, pour se rendre compte peu à peu que sa mort n'est pas la véritable raison de son mal-être, voire qu'elle n'était pas réellement cette figure sacrée qu'il érige face à son père, son amante et sa propre fiancée.
Haïssant celle qu'il aime et aimant celle qu'il se force à haïr, il y a quelque chose de pitoyable (et détestable) dans son attitude qui n'en rend que plus forts les quelques moments de grâce …
Stig Dagerman a une écriture très précise qui dit sans cesse ce qui est et ce qui n'est pas, et qui prend des mots simples pour leur donner une signification plus profonde et souvent plus inquiétante.
C'est un roman sur les masques qu'on porte (et "se démasquer ce n'est que mettre un autre masque"), sur un personnage qui ne cesse de se mentir à lui-même. Un jeune homme qui se définit par le deuil de sa mère, pour se rendre compte peu à peu que sa mort n'est pas la véritable raison de son mal-être, voire qu'elle n'était pas réellement cette figure sacrée qu'il érige face à son père, son amante et sa propre fiancée.
Haïssant celle qu'il aime et aimant celle qu'il se force à haïr, il y a quelque chose de pitoyable (et détestable) dans son attitude qui n'en rend que plus forts les quelques moments de grâce et de lucidité qui le frappent.
Japon, 2160.
Les androïdes ont envahi la vie quotidienne, partout sauf sur l'île de Kino, …
Idéal
4 étoiles
Une très belle bande-dessinée, avec une belle recherche graphique : les couleurs dans le chaud et vert pâle, les discrets effets de texture, des compositions complexes et une vraie science du découpage qui sait faire ressentir ce qui ne se dit pas.
Tout le livre respire la maîtrise dans cette histoire d'un passé qui nous empêche d'avancer (dans le couple, dans la carrière, et plus largement dans ce Japon du futur où on veut revenir à la fermeture du pays). C'est intelligent et inquiétant sans devenir froid, c'est beau, et si je voulais trouver un défaut, je dirais que c'est presque trop réfléchi dans ses références et ses recherches (on frôle le japonisme) pour que ça passe inaperçu.
Il y a cinquante ans, la flotte terrienne a réussi à repousser l'attaque des Doryphores... …
La Stratégie Ender
3 étoiles
Un concept de base intéressant, sur une humanité qui se prépare à un guerre future contre des envahisseurs qu'elle a miraculeusement repoussé une première fois. La tension d'une bataille imminente, mais impossible à prévoir, des extraterrestres absents et jamais décrits pendant la quasi totalité du récit, la géopolitique mondiale redessinée par les ennemis de l'extérieur, mais toujours prête à rebasculer dans l'ancien ordre établi (celui de la Guerre Froide).
D'autres éléments ont moins bien vieilli, notamment parce que très vagues, comme la sélection/création d'enfants super-intelligents (seul le facteur de la lignée génétique semble important, pas de formation ou presque, pas de manipulation…).
La progression du récit, retrouvée depuis dans de nombreuses sagas jeunesse et donc plus attendue pour un lecteur actuel, est celle de la formation du héros qui passe les épreuves pour devenir, contre toute attente, le meilleur de sa formation/école/sport/… le meilleur élève qu'on ait jamais vu.
Et …
Un concept de base intéressant, sur une humanité qui se prépare à un guerre future contre des envahisseurs qu'elle a miraculeusement repoussé une première fois. La tension d'une bataille imminente, mais impossible à prévoir, des extraterrestres absents et jamais décrits pendant la quasi totalité du récit, la géopolitique mondiale redessinée par les ennemis de l'extérieur, mais toujours prête à rebasculer dans l'ancien ordre établi (celui de la Guerre Froide).
D'autres éléments ont moins bien vieilli, notamment parce que très vagues, comme la sélection/création d'enfants super-intelligents (seul le facteur de la lignée génétique semble important, pas de formation ou presque, pas de manipulation…).
La progression du récit, retrouvée depuis dans de nombreuses sagas jeunesse et donc plus attendue pour un lecteur actuel, est celle de la formation du héros qui passe les épreuves pour devenir, contre toute attente, le meilleur de sa formation/école/sport/… le meilleur élève qu'on ait jamais vu.
Et il y a toujours cette difficulté de raconter le génie d'un personnage fictif par ses actions, qu'il faudrait être également génial pour pouvoir inventer sans donner ce sentiment d'artificialité ou de banalité qui ne manque pas de ressortir dans ce genre d'histoire.
Le twist final, bien que prévisible, est très bon, mais globalement, je suis assez mal à l'aise avec la vision de l'éducation portée par ce roman. Même si les personnages parlent à plusieurs moments de leurs méthodes comme de crimes envers les enfants, l'idée globale, qui fonctionne, et qui est justifiée par son succès, est que pour créer les héros ultimes il faut briser des gens, les détruire moralement, que dans la logique guerrière, et dans la stratégie militaire, l'humain n'a pas de place. Comme si notre seule chance de survie était de perdre toute humanité.
À la décharge de l'auteur, l'ouverture finale semble mener vers une autre piste, mais la mécanique globale de la souffrance comme moyen d'éducation n'est pas ma tasse de thé.
Ce monde a pour nom Singularity. Il est contrôlé par un Sénat tout puissant, qui …
Flesh Empire
4 étoiles
Un noir et blanc très graphique, tout dans la symétrie, la géométrie et le contraste (du dessin vectoriel mais tout de même fourni) qui est clairement le point fort de cette BD dont l'histoire reste classique (même en inversant le schéma classique du basculement de l'humanité vers la machine), et les thèmes intéressants mais peu développés, ou en tout cas peu politisés.
Un plaisir visuel, donc, qui peut se parcourir plusieurs fois, plus qu'une piste de réflexion ou une grande surprise narrative.
Vieil avare qui veut se venger des siens en les déshéritant, Louis se justifie dans …
Le Nœud de vipères
4 étoiles
À la première personne, nous avons les confessions remplies de haine d'un vieil avare paranoïaque qui ourdit un plan pour priver sa descendance de ses richesses. Sa voix, exprimée dans plusieurs longues "confessions" espacées dans le temps car écrites à des moments où il se pense aux portes de la mort, est particulièrement acerbe et donc souvent très drôle.
On en viendrait presque à comprendre ses raisons, à se laisser attendrir, juste au moment où son revirement, l'illumination par la foi chez l'athée férocement anti-clérical, l'amène à revoir ses décisions, à perdre la haine qui faisait sa force, et se faire engloutir par ce "nœud de vipères" dont on commençait à se demander s'il n'était pas le pur produit de sa méfiance maladive, une rage qui aurait déteint, une conséquence plutôt qu'une cause. Un doute nourri (mais pas confirmé) par le basculement de point de vue final.
L'histoire de la …
À la première personne, nous avons les confessions remplies de haine d'un vieil avare paranoïaque qui ourdit un plan pour priver sa descendance de ses richesses. Sa voix, exprimée dans plusieurs longues "confessions" espacées dans le temps car écrites à des moments où il se pense aux portes de la mort, est particulièrement acerbe et donc souvent très drôle.
On en viendrait presque à comprendre ses raisons, à se laisser attendrir, juste au moment où son revirement, l'illumination par la foi chez l'athée férocement anti-clérical, l'amène à revoir ses décisions, à perdre la haine qui faisait sa force, et se faire engloutir par ce "nœud de vipères" dont on commençait à se demander s'il n'était pas le pur produit de sa méfiance maladive, une rage qui aurait déteint, une conséquence plutôt qu'une cause. Un doute nourri (mais pas confirmé) par le basculement de point de vue final.
L'histoire de la haine n'est pas linéaire, elle est toute en circonvolutions et indémêlable, les innocents sont les prochains coupables et il ne faut pas attendre de fable moralisatrice de ce roman passionnant où tous — à l'exception d'une enfant — sont des vipères.
En 1969, l’hebdomadaire d’actualités argentin Gente commande à Oesterheld une nouvelle version de L’Éternaute, que …
L'éternaute 1969
4 étoiles
Une bonne ambiance science-fiction low-fi et rétro, magnifiée et brouillée par le dessin de Breccia et son travail sur les textures. Un dessin frappant même si pas toujours lisible, donc, mais la fin du monde mérite-t-elle une ligne claire quand tout se délite et que les personnages sont plongés dans l'horreur de l'inconnu ?
D'autant plus que la forme feuilletonnesque (les planches ont été originellement publiées dans un journal) invite à condenser le récit, synthétiser et accélérer les évènements. Donc pour créer l'atmosphère, l'univers, l'ambiance, tout repose sur le dessin, sur chaque case, même, puisqu'il est difficile de sur-découper ou de rester contemplatif dans ce genre de format.
Évidemment on pourrait souhaiter avoir un récit plus fourni, des personnages plus développés, mais il faut réussir à découper mentalement la lecture selon les trois pages hebdomadaires pour en saisir l'essence, aux accents souvent politiques (on parle notamment d'une Amérique du Sud …
Une bonne ambiance science-fiction low-fi et rétro, magnifiée et brouillée par le dessin de Breccia et son travail sur les textures. Un dessin frappant même si pas toujours lisible, donc, mais la fin du monde mérite-t-elle une ligne claire quand tout se délite et que les personnages sont plongés dans l'horreur de l'inconnu ?
D'autant plus que la forme feuilletonnesque (les planches ont été originellement publiées dans un journal) invite à condenser le récit, synthétiser et accélérer les évènements. Donc pour créer l'atmosphère, l'univers, l'ambiance, tout repose sur le dessin, sur chaque case, même, puisqu'il est difficile de sur-découper ou de rester contemplatif dans ce genre de format.
Évidemment on pourrait souhaiter avoir un récit plus fourni, des personnages plus développés, mais il faut réussir à découper mentalement la lecture selon les trois pages hebdomadaires pour en saisir l'essence, aux accents souvent politiques (on parle notamment d'une Amérique du Sud lâchement abandonnée par le Nord à des envahisseurs extraterrestres en guise de pacte de paix).
La forme feuilletonnesque laisse au lecteur le temps de développer lui-même les thèmes évoqués entre la lecture de deux épisodes (par exemple de l'importance de la trace historique quand l'humanité court probablement à sa perte, voire à une extinction totale).
Je n'ai pas lu la première version dessinée par Solano Lopez, donc je n'ai pas de point de comparaison quand au style ou au développement de l'histoire.
On ne sait plus pourquoi elle avait été jetée à l'eau par son père, mais …
La femme squelette
4 étoiles
Un conte muet, illustré uniquement par des pleines double-pages, que ce soit pour représenter un paysage entier ou un petit hameçon, ce qui instaure un rythme de lecture très apaisé, mais étonnamment pas dénué de rythme grâce à un découpage très intelligent.
Les dessins sont magnifiques et invitent à la contemplation, même quand ils sont très épurés.
Une petite réserve sur la fin de l'histoire, où même si c'est représenté avec une grande tendresse, tend un peu trop vers le syndrome du sauveur qui se voit "récompensé".
Le Prince Gourignot de Faouët est bien malheureux, et pour cause, le voilà transformé en …
Ballades
5 étoiles
Une BD hilarante, au dessin aussi malléable, caricatural et inventif que ne l'est le faux langage moyenâgeux que parlent les personnages.
C'est très réussi et très réjouissant.
Comment ne pas vouloir devenir grenouille après avoir refermé ce livre ?
Fernando Vidal Olmos est obsédé par une idée : les aveugles relèvent tous d'une société …
Rapport sur les aveugles
4 étoiles
Ça faisait longtemps que je voulais lire une BD de Breccia, et je ne pouvais pas mieux tomber, avec ce court volume hallucinatoire.
Le dessin est magnifique, un noir et blanc qui déchire et fond les formes et les textures, des visages muets et inquiétants et des visions cauchemardesques des profondeurs qui donnent un ton mythologique au récit paranoïaque et surréaliste d'Ernesto Sábato.
Le tourisme est la première industrie mondiale, même s'il est pratiqué par seulement 3,5 % …
Manuel de l'antitourisme
4 étoiles
Malgré son titre, cet essai pose des bases théoriques et bien documentées pour la critique du tourisme plus qu'il ne propose de vraies méthodes d'antitourisme. Il n'en est pas moins très intéressant et soulève la plupart des problèmes du tourisme en les replaçant dans leur contexte global. Une industrie majeure aux conséquences et retombées multiples et globales, dont les clients ne représentent pourtant que 3,5% de la population mondiale (même avec une définition large du "touriste").
L'auteur passe en revue les conséquences délétères du tourisme : économiques (dépendance…), écologiques (transports, artificialisation…), culturelles (folklorisation, muséification…)… Tourisme "éthique" ou pas.
Il explique aussi très rapidement l'évolution de la notion de voyage, des "explorateurs" aristocrates du XIXe aux premiers congés payés, l'envie d'ailleurs et de découverte qui entrent désormais en contradiction avec une certaine idée d'efficacité, de refus de l'imprévu (notre temps est limité, notre argent est compté, on met en place la …
Malgré son titre, cet essai pose des bases théoriques et bien documentées pour la critique du tourisme plus qu'il ne propose de vraies méthodes d'antitourisme. Il n'en est pas moins très intéressant et soulève la plupart des problèmes du tourisme en les replaçant dans leur contexte global. Une industrie majeure aux conséquences et retombées multiples et globales, dont les clients ne représentent pourtant que 3,5% de la population mondiale (même avec une définition large du "touriste").
L'auteur passe en revue les conséquences délétères du tourisme : économiques (dépendance…), écologiques (transports, artificialisation…), culturelles (folklorisation, muséification…)… Tourisme "éthique" ou pas.
Il explique aussi très rapidement l'évolution de la notion de voyage, des "explorateurs" aristocrates du XIXe aux premiers congés payés, l'envie d'ailleurs et de découverte qui entrent désormais en contradiction avec une certaine idée d'efficacité, de refus de l'imprévu (notre temps est limité, notre argent est compté, on met en place la même idée de rendement qu'à ce travail dont on essaie de s'éloigner pour mieux revenir) et en conséquence de l'uniformisation des expériences aux quatre coins du globe.
C'est un livre intéressant car il documente, quantifie et formule des phénomènes qu'on peut avoir déjà observé ou vécu (notamment cette idée que le "touriste" c'est toujours l'autre, notre incapacité à nous voir comme partie du problème).
Après son exposé global, Rodolphe Christin propose quelques pistes qui atténueraient les effets délétères du tourisme tout en posant que ça reviendrait globalement à déplacer le problème (d'ailleurs cette partie s'appelle les "Illusions du tourisme durable") et que la vraie solution, la plus efficace, serait de mettre fin au tourisme.
Mais comme c'est une solution inapplicable, inégalitaire dans ses conséquences, et qu'il croit réellement en ce que peut apporter le voyage à chacun, il développe rapidement l'idée selon laquelle il faudrait, pour revoir notre rapport au tourisme/voyage, revoir les modes d'accès à ces lieux touristiques. Faire du trajet un point majeur du voyage, arrêter de tout faire pour faciliter l'accès, ne plus encourager les visites mais accueillir celles qui auraient "fait l'effort" et seraient automatiquement plus "motivées", puisqu'il faudrait une réelle volonté d'atteindre l'objectif. On redonnerait une place prédominante au guide ou à l'habitant pour déchiffrer et circuler au sein d'un espace moins balisé. Forcer la curiosité, amener à trouver l'altérité quand tout n'est pas pré-mâché.
Si ses conclusions sont intéressantes, elles mériteraient d'être davantage développées et accompagnées de plus d'exemples concrets, même si la brièveté de cet essai est aussi une de ses qualités.
Et une petite réserve que je me dois de poser ici, même si je sais que l'auteur ne voit pas les choses comme ça, mais face aux gens qui m'expliquent que le vrai voyage, hors du tourisme marchand, c'est aller à la rencontre des autres, j'ai souvent l'impression que ça se résume beaucoup à profiter de l'hospitalité des gens pour dormir à l'œil (en ayant un peu discuté et raconté chacun sa vie avant bien sûr).
Même si ce n'est bien sûr pas aussi cynique, il faut aussi arrêter de se voir comme un aventurier.e en terre inexplorée et se rappeler constamment que chaque action, chaque idée qui nous traverse est potentiellement répétée tous les jours par plein d'autres petit.e.s malin.e.s que nous. Et c'est beaucoup le nombre et la répétition qui créent une pression sur les espaces et les populations traversés (ce n'est pas parce que vous êtes seul.e.s dans votre bivouac magnifique ce soir qu'il n'y a pas chaque année des centaines de personnes qui piétinent ce même endroit). L'action individuelle a un poids, car elle est en réalité la répétition de ce qui, à l'échelle globale, est une force de pression collective.
Un jour, une métamorphe tombe amoureuse d’un jeune homme nommé Ambroise. Elle peut changer de …
47 Cordes - T1
4 étoiles
Timothé Le Boucher continue de sortir des thrillers perturbants, oniriques avec une touche de fantastique, mais il pousse les curseurs encore un peu plus loin, que ce soit graphiquement ou scénaristiquement.
Il y a toujours cette obsession pour la jeunesse et la beauté, qu'il s'empresse de tordre et de déformer, mais toujours avec un glamour sous-jacent dont je ne sais pas s'il est toujours à mon goût, mais qui réussit en tout cas à produire ce mélange de fascination et de répulsion qui donne une ambiance si particulière à ses récits.
L'album est ponctué d'images-totem en pleine page, à mi-chemin entre la vision et la page de couverture pour un magazine de comics fantastiques. Et il y a aussi les bouts de carnet dessinés par le personnage principal qui retranscrivent son état intérieur sur un ton et un style très différent du reste du récit, en contrepoint comique (mais pas …
Timothé Le Boucher continue de sortir des thrillers perturbants, oniriques avec une touche de fantastique, mais il pousse les curseurs encore un peu plus loin, que ce soit graphiquement ou scénaristiquement.
Il y a toujours cette obsession pour la jeunesse et la beauté, qu'il s'empresse de tordre et de déformer, mais toujours avec un glamour sous-jacent dont je ne sais pas s'il est toujours à mon goût, mais qui réussit en tout cas à produire ce mélange de fascination et de répulsion qui donne une ambiance si particulière à ses récits.
L'album est ponctué d'images-totem en pleine page, à mi-chemin entre la vision et la page de couverture pour un magazine de comics fantastiques. Et il y a aussi les bouts de carnet dessinés par le personnage principal qui retranscrivent son état intérieur sur un ton et un style très différent du reste du récit, en contrepoint comique (mais pas que) très réussi.
Mais même avec son style assez fouillé (et qui découle des recherches de ses précédents albums, qui se sent dans les représentations de corps difformes ou en métamorphose) c'est encore l'histoire qui nous accroche et nous tient, jusqu'à nous faire attendre la suite avec intérêt.