Elle a dit, c'est génial finalement, considère qu'on est les deux filles d'une seule et …
Sa mort a déclenché en moi un vrai siège à l’intérieur duquel le chagrin sinuait à peine. J’ai pensé que c’était l’affairement, toutes ces choses à organiser sous le choc, les membres gourds, l’œil perpétuellement rivé sur tout ce qui avait pu m’échapper : je bougeais, je parlais, mais tout était ralenti, mes pieds étaient pris dans la glace, ça ramait, ça n’avançait pas.
Roman d'aventures ou dystopie, voici LE western du Grand Nord. Un roman déjà culte. Steppes …
Au nord du monde
4 étoiles
Le récit est bien mené, efficace et parfaitement assaisonné de révélations qui nous font peu à peu découvrir la vie et la solitude de Makepeace. Cependant, ma seule déception réside dans l'absence d'originalité du monde post-apocalyptique décrit par l'auteur. On y retrouve tous les éléments habituels que l'on trouve souvent dans les romans et les séries après un effondrement. Cette image du héros solitaire – survivaliste – portant seul en lui ce qui reste de l'humanité, fait face à la dangerosité du groupe, indubitablement pourvu de tout ce qui caractérise le pire de l'être humain.
Roman d'aventures ou dystopie, voici LE western du Grand Nord. Un roman déjà culte. Steppes …
Et c'est dans ces moments-là que j'avais l'impression de comprendre un peu mon père, parce que le monde que je voulais ressemblait à celui qu'il devait avoir en tête quand il est parti pour le Grand Nord. Et je me suis rendu compte que ce n'était pas sa faute. C'était dans la nature même de notre époque. C'était dans la nature même des calamités qui avaient frappé notre planète. Les gens portaient toutes ces possibilités en eux, ange et démon, selon la direction que l'époque leur faisait prendre. Comme la graine qui fend le béton, c'est leur appétit pour la vie qui les rendait si destructeurs. Nous avions tous le malheur d'être nés à une époque où les ressources vitales étaient devenues très rares.
Dans un futur post-apocalyptique indéterminé, une communauté d’hommes et de femmes a organisé sa survie …
Silo
3 étoiles
La dystopie est originale et bien trouvée, un modèle du genre, et elle est bien exploitée par l’histoire, qui est pleine de bonnes idées. Bon, on sent bien que certains détails techniques sont survolés, et d‘autres sont franchement tirés par les cheveux, mais le livre ne se réclame pas de la hard SF, et ça n’empêche pas de se laisser entraîner par l’intrigue.
Non, ce qui m’a vraiment dérangé c’est l’écriture : c’est lourd, il y a des longueurs pénibles, et d’une manière générale l’écriture des personnages manque de finesse. J’ai même failli lâcher le livre au début, et j’ai traîné à le terminer.
Au final, ce roman m’a laissé une impression mitigée, malgré ses bonnes idées.
Roman d'aventures ou dystopie, voici LE western du Grand Nord. Un roman déjà culte. Steppes …
Je fais encore jouer le pianola de temps à autre, il y a une boîte de rouleaux en état de marche, mais il est presque entièrement désaccordé. Je n'ai pas l'oreille assez bonne pour le régler, ni assez mauvaise pour que ça me soit indifférent.
Bon, j'ai écouté l'émission et je suis assez dubitatif. Je n'ai pas du tout, mais pas du tout l'impression d'avoir lu le même livre que les deux critiques. Certaines remarques m'ont vraiment interloqué. Je crois que cette émission n'est pas pour moi.
En 1971, Harley Mann revisite son enfance et raconte l'installation de sa famille dans les …
Le royaume enchanté
4 étoiles
Une plongée dans la vie de la communauté religieuse des Shakers, en Floride, au début du siècle dernier. Roman richement documenté où l'auteur lui-même semble éprouver une certaine fascination pour ladite communauté. Russell Banks a découvert les Shakers pendant ses études et il avait déjà écrit une première ébauche du roman dans les années soixante.
J'ai souvent pensé à Proust. Non pas pour la forme, mais pour les thèmes de la mémoire et de la jalousie. Cette plongée dans le passé, via des souvenirs du principal narrateur, explore avec justesse les processus par lesquels nous nous remémorons notre jeunesse.
En 1971, Harley Mann revisite son enfance et raconte l'installation de sa famille dans les …
La vieillesse venue, les actes que nous regrettons le plus sont ceux que nous avons commis dans notre jeunesse moins par bêtise que par colère et par le sentiment d’être blessés. Trop aveuglés par la rage et la douleur pour percevoir la cause formelle de notre action, nous n’agissons que sur sa cause matérielle.
Pour tromper l’ennui de leur vie citadine, quatre trentenaires décident de s’offrir une virée en …
Délivrance
5 étoiles
De Délivrance, je connaissais déjà l'adaptation cinématographique, signée John Boorman, une vraie, grande et belle claque cinématographique comme j'en ai rarement eu, comme souvent quand on regarde un film aussi puissant très jeune.
J'ai d'ailleurs eu l'occasion il y a quelques mois de le revoir sur grand écran, moi qui n'avais jamais eu cette chance (je vous en parle ici).
C'est à ce moment que j'ai appris que le film était l'adaptation d'un roman signé James Dickey, auteur qui semble avoir insinué à l'époque auprès de l'équipe de tournage que tout ce qui y était relaté lui était réellement arrivé.
Des propos particulièrement choquants quand on connaît un minimum l'histoire de cette descente de rivière en canoë presque improvisée par 4 citadins à la recherche de sensations authentiques qui tournera tout bonnement au cauchemar quand ils seront confrontés à la rudesse des éléments et de la population locale.
J'étais à …
De Délivrance, je connaissais déjà l'adaptation cinématographique, signée John Boorman, une vraie, grande et belle claque cinématographique comme j'en ai rarement eu, comme souvent quand on regarde un film aussi puissant très jeune.
J'ai d'ailleurs eu l'occasion il y a quelques mois de le revoir sur grand écran, moi qui n'avais jamais eu cette chance (je vous en parle ici).
C'est à ce moment que j'ai appris que le film était l'adaptation d'un roman signé James Dickey, auteur qui semble avoir insinué à l'époque auprès de l'équipe de tournage que tout ce qui y était relaté lui était réellement arrivé.
Des propos particulièrement choquants quand on connaît un minimum l'histoire de cette descente de rivière en canoë presque improvisée par 4 citadins à la recherche de sensations authentiques qui tournera tout bonnement au cauchemar quand ils seront confrontés à la rudesse des éléments et de la population locale.
J'étais à la fois curieuse et remplie d'appréhension quand il s'est agi de découvrir la façon dont certaines scènes avaient été pensées par l'auteur (la scène du banjo, la scène de l'escalade et puis... LA scène...). C'est avec surprise que je me suis rendue compte que l'adaptation était finalement particulièrement fidèle à ce roman d'une force inouïe.
J'y ai tout retrouvé : la sensation d'enfermement émanant de la profondeur des gorges, la puissance et le chaos qui se dégagent de cette rivière sauvage, la terreur, la paranoïa...
L'écriture de James Dickey a une force évocatrice rare. Chaque ligne est imprégnée de la puissante image des paysages, de l'odeur entêtante de la végétation, du bruit parfois envoûtant, parfois effroyable de l'eau qui s'écoule.
Dans cette atmosphère humide et étouffante, il développe une terrible intrigue, dont le suspense maîtrisé nous entraîne peu à peu vers l'épouvante, questionnant sans cesse la psychologie de ses héros, qui sont tous d'une ambiguïté dérangeante.
Summum du roman survivaliste, Délivrance nous entraîne à la frontière de l'humanité, quand la morale cède à l'instinct.
Sa lecture fut asphyxiante et terriblement marquante.