Anthony a commencé la lecture de La nuit au coeur par Nathacha Appanah

La nuit au coeur de Nathacha Appanah
« De ces nuits et de ces vies, de ces femmes qui courent, de ces cœurs qui luttent, de ces …
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76% terminé ! Anthony a lu 40 sur 52 livres.

« De ces nuits et de ces vies, de ces femmes qui courent, de ces cœurs qui luttent, de ces …
Ambiance sombre de misère, de désespoir et de violence. Dans ce monde souterrain, plongé dans les ténèbres, c'est la loi du plus fort et du plus riche. Les meurtres, les viols et la pédophilie sont plus ou moins la norme. Le pire de ce qu'il y a chez les humains y est décrit. Quelques personnages, des femmes, tentent de changer le système pour un monde meilleur, tout en ayant elles-même les mains bien sales et une morale à géométrie variable. Les enfants/ados sont les seuls personnages que j'ai trouvé attachants : pas encore pourris par ce monde, et très lucides sur le fait d'être des proies, déterminés à survivre, et sans devenir des pourritures.
Ambiance sombre de misère, de désespoir et de violence. Dans ce monde souterrain, plongé dans les ténèbres, c'est la loi du plus fort et du plus riche. Les meurtres, les viols et la pédophilie sont plus ou moins la norme. Le pire de ce qu'il y a chez les humains y est décrit. Quelques personnages, des femmes, tentent de changer le système pour un monde meilleur, tout en ayant elles-même les mains bien sales et une morale à géométrie variable. Les enfants/ados sont les seuls personnages que j'ai trouvé attachants : pas encore pourris par ce monde, et très lucides sur le fait d'être des proies, déterminés à survivre, et sans devenir des pourritures.
Une BD qui présente la grève menée par des ouvrières, non syndiquées, de la manufacture de n ⁹ de tabac à Marseille en 1887. Cette grève menée par des ouvrières, d'origine italiennes pour beaucoup, se déclenche suite à la mise à pied de l'une d'entre elle. Très vite, elles ont des revendications qui vont bien au-delà du simple renvoi du contremaître et tourne autour d'augmentation de salaires et de meilleures conditions de travail. Elles bénéficient de la solidarité des autres ouvriers de la ville et permettra de créer ensuite un syndicat. Une petite erreur quant à la mention d'un parti communiste qui n'adviendra qu'une vingtaine d'années après. Le dessin est un peu dépouillé, en noir et blanc, avec parfois du bleu pour les photos. C'est plutôt le thème traité qui m'a intéressé que son traitement graphique.
Une BD qui présente la grève menée par des ouvrières, non syndiquées, de la manufacture de n ⁹ de tabac à Marseille en 1887. Cette grève menée par des ouvrières, d'origine italiennes pour beaucoup, se déclenche suite à la mise à pied de l'une d'entre elle. Très vite, elles ont des revendications qui vont bien au-delà du simple renvoi du contremaître et tourne autour d'augmentation de salaires et de meilleures conditions de travail. Elles bénéficient de la solidarité des autres ouvriers de la ville et permettra de créer ensuite un syndicat. Une petite erreur quant à la mention d'un parti communiste qui n'adviendra qu'une vingtaine d'années après. Le dessin est un peu dépouillé, en noir et blanc, avec parfois du bleu pour les photos. C'est plutôt le thème traité qui m'a intéressé que son traitement graphique.
Ròt-Bò-Krik est une petite maison d'édition, dont les livres au format de poche ont tous pour couverture des illustrations imaginées au XIXe siècle par William Morris. Je surveille depuis 2021 avec impatience toutes ses sorties. Jusqu'à présent, ce sont les essais proposés, livres d'histoire comme essais politiques anti/décoloniaux, qui avaient retenu mon attention. Mais elle publie aussi des oeuvres de fiction, à l'image, en cette rentrée, de "La grotte aux poissons aveugles", de Ayoh Kré Duchâtelet, dont c'est le premier roman. C'était l'occasion où jamais de découvrir par la fiction cette maison d'édition.
Ce court texte, qui peut être classé en novella, nous entraîne dans un futur proche, en 2065, au sein de la Confédération du Niger-Congo. Alors que l'ordre établi y est de plus en plus remis en cause, l'histoire s'ouvre sur l'interrogatoire par les autorités d'une mystérieuse personne appelée "La Sonde". En ingurgitant tour à tour treize …
Ròt-Bò-Krik est une petite maison d'édition, dont les livres au format de poche ont tous pour couverture des illustrations imaginées au XIXe siècle par William Morris. Je surveille depuis 2021 avec impatience toutes ses sorties. Jusqu'à présent, ce sont les essais proposés, livres d'histoire comme essais politiques anti/décoloniaux, qui avaient retenu mon attention. Mais elle publie aussi des oeuvres de fiction, à l'image, en cette rentrée, de "La grotte aux poissons aveugles", de Ayoh Kré Duchâtelet, dont c'est le premier roman. C'était l'occasion où jamais de découvrir par la fiction cette maison d'édition.
Ce court texte, qui peut être classé en novella, nous entraîne dans un futur proche, en 2065, au sein de la Confédération du Niger-Congo. Alors que l'ordre établi y est de plus en plus remis en cause, l'histoire s'ouvre sur l'interrogatoire par les autorités d'une mystérieuse personne appelée "La Sonde". En ingurgitant tour à tour treize billes noires, elle va plonger les lecteurices, comme ses interlocuteurices, dans un récit alternant de courtes scènes historiques remontant jusqu'au XVIIIe siècle et des confrontations actuelles dans ce cadre futuriste, le huis clos de l'interrogatoire s'élargissant peu à peu, au-delà des flashbacks, pour laisser entrevoir, dans le présent, l'ampleur de la révolte en cours.
Le livre entremêle différents thèmes et emprunte à plusieurs genres, oscillant de l'horreur fantastique au polar, de l'historique à la science-fiction, questionnant et déstabilisant ce que l'on serait prompt à nommer le rapport au réel, au fil d'un récit construit comme une mosaïque. La toile de fond est celle de la colonialité violente et implacable qui se déploie à travers les siècles en Afrique centrale, des réductions en esclavage aux colonisations, jusqu'aux mainmises néocoloniales contemporaines autour de l'extraction des ressources qui perpétuent l'exploitation des populations. Face à cette violence qui se reconfigure mais ne s'interrompt pas, l'incipit annonce d'emblée le fil rouge du roman : "oeil pour oeil, tous aveugles". En effet, découlant des croyances tout autant que produit des exactions commises, surgi de la lisière des mondes et des réalités, quelque chose se manifeste et déploie ses ailes, entreprenant une vengeance horrifique et sanglante.
Dénonciation brutale, usant d'un registre fantastique métaphorique où les horreurs répondent à d'autres formes d'horreurs, "La grotte aux poissons aveugles" offre une lecture "coup de poing" semblable à un cri de révolte.
L’univers de George Orwell a tellement marqué les esprits qu’il fait désormais partie du langage commun. L’omniprésence de Big Brother est telle que j’avais l’impression d’avoir déjà lu l’ouvrage. Et si j’ai le vague souvenir d’avoir vu, adolescent, sa version cinématographique, je n’étais jamais allé à la source. Mais tout cela n’a en rien gâché ma lecture, et j’ai compris pourquoi cette référence fait désormais partie de notre « culture populaire » en Occident. J’ai choisi de lire l’ouvrage dans sa traduction française originale (d’Amélie Audiberti). Celle-ci a été récemment traitée de « vieillotte », mais je ne regrette pas ce choix. La description de l’univers de 1984 par son auteur est impressionnante de détails. Nous y sommes rapidement plongés, dès les premiers chapitres, que j’ai d’ailleurs le plus appréciés. Le travail sur le langage (Novlangue), sur la réécriture de l’Histoire, sur la « Doublepensée » : George Orwell a …
L’univers de George Orwell a tellement marqué les esprits qu’il fait désormais partie du langage commun. L’omniprésence de Big Brother est telle que j’avais l’impression d’avoir déjà lu l’ouvrage. Et si j’ai le vague souvenir d’avoir vu, adolescent, sa version cinématographique, je n’étais jamais allé à la source. Mais tout cela n’a en rien gâché ma lecture, et j’ai compris pourquoi cette référence fait désormais partie de notre « culture populaire » en Occident. J’ai choisi de lire l’ouvrage dans sa traduction française originale (d’Amélie Audiberti). Celle-ci a été récemment traitée de « vieillotte », mais je ne regrette pas ce choix. La description de l’univers de 1984 par son auteur est impressionnante de détails. Nous y sommes rapidement plongés, dès les premiers chapitres, que j’ai d’ailleurs le plus appréciés. Le travail sur le langage (Novlangue), sur la réécriture de l’Histoire, sur la « Doublepensée » : George Orwell a minutieusement pensé un univers totalitaire implacable et plonge son héros, peut-être le dernier Homme. S’il n’échappe pas à quelques travers de l’époque (notamment une belle pointe de sexisme), Wilson est suffisamment proche moralement et intellectuellement de son ou sa lecteurice pour nous guider tout du long. Je n’irai pas plus loin pour ne pas faire de divulgâchage, mais je conseille fortement la lecture de ce roman d’anticipation, d’une part parce qu’il en dit beaucoup sur les principes du totalitarisme, d’autre part parce qu’il est à la hauteur de son entrée dans notre imaginaire collectif.

Dans l'ancienne traduction française d'Amélie Audiberti.
« De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous …
Lire Tonio Kröger de Thomas Mann, c’était comme me regarder dans un miroir légèrement déformant — trop honnête pour être confortable. Tonio, ce fils de bourgeois attiré par l’art, perdu entre deux mondes, m’a accompagné bien plus loin que je ne l’avais prévu.
Il ne sait pas où il appartient. Il admire la normalité mais ne peut s’y fondre. Il embrasse la vie d’artiste, mais en porte la solitude comme un fardeau. Moi aussi, j’ai ressenti cette tension : vouloir être ailleurs, tout en regrettant ce qu’on quitte. Chaque page me renvoyait à mes propres tiraillements.
Mann écrit avec une précision glaciale, mais le feu couve en dessous. Ce n’est pas un roman bruyant. C’est une longue respiration inquiète. Une quête d’identité qui ne promet pas de réponses claires.
Tonio retourne dans sa ville natale, espérant peut-être se réconcilier avec lui-même. Ce voyage m’a ému. Pas …
Lire Tonio Kröger de Thomas Mann, c’était comme me regarder dans un miroir légèrement déformant — trop honnête pour être confortable. Tonio, ce fils de bourgeois attiré par l’art, perdu entre deux mondes, m’a accompagné bien plus loin que je ne l’avais prévu.
Il ne sait pas où il appartient. Il admire la normalité mais ne peut s’y fondre. Il embrasse la vie d’artiste, mais en porte la solitude comme un fardeau. Moi aussi, j’ai ressenti cette tension : vouloir être ailleurs, tout en regrettant ce qu’on quitte. Chaque page me renvoyait à mes propres tiraillements.
Mann écrit avec une précision glaciale, mais le feu couve en dessous. Ce n’est pas un roman bruyant. C’est une longue respiration inquiète. Une quête d’identité qui ne promet pas de réponses claires.
Tonio retourne dans sa ville natale, espérant peut-être se réconcilier avec lui-même. Ce voyage m’a ému. Pas par ce qu’il découvre, mais parce qu’il ose affronter le vertige de ne pas être “à sa place”.
Ce texte m’a marqué par son honnêteté silencieuse. Pas de drame excessif. Juste le sentiment, profondément humain, d’être toujours un peu à côté du monde — et d’apprendre à vivre avec.
S’accrocher jour après jour, semaine après semaine, pour prolonger un présent qui n’avait pas de futur, était un instinct qu’on ne pouvait vaincre, comme on ne peut empêcher les poumons d’aspirer l’air tant qu’il y a de l’air à respirer.
— 1984 de George Orwell (43%)
Dix-neuf ans se sont écoulés depuis mon premier voyage d'Afrique. Ce temps est loin de moi, mais les mêmes motifs me guident et me soutiennent. Les gens passionnés pour l'étude sont tous un peu comme le géomètre syracusain qu'un soldat de Metellus a pu tuer et non distraire. Je bénis même l'heureuse abstraction qui me donne des plaisirs isolés et paisibles au milieu de l'affreux chaos où notre siècle est plongé. Que de choses depuis dix-neuf ans ! Des empires renversés, des royaumes séparés, d'autres rejoints, d'autres balançant encore.
— Voyages de Jan Potocki (38%)
C'est, de fait, une petite oligarchie désinvolte, égoïste et bornée qui a fait le choix, le calcul et le pari de l'assassinat d'une démocratie : des libéraux autoritaires qui, convaincus de leur légitimité supra-électorale, persuadés du bien-fondé de leur politique de < réformes > (le mot était déjà omniprésent en 1932), infatués de leur génie, de leur naissance et de leurs réseaux, ont froidement décidé que la seule voie rationnelle et raisonnable, pour se maintenir au pouvoir et éviter toute victoire de la gauche, était l'alliance avec les nazis. Hitler comme voie de la raison, ou comment l'extrême centres a mis l'extrème droite au pouvoir --- c'est l'objet de la présente enquête, qui se veut instruction, dans tous les sens du terme, et que Ion pourra aussi lire comme un réquisitoire.
— Les irresponsables de Johann Chapoutot (Page 35)
Fin de l'introduction.
1932.
Fin de l'introduction.
1932.
Ce roman nous entraîne dans les coulisses de l'industrie du cinéma, à l'époque d'un premier âge d'or hollywoodien dans les années 1930. Mais l'autrice en propose une déclinaison originale, à partir d'un imaginaire fantastique qui lui permet d'évoquer la fascination que peut exercer ce cadre cinématographique ainsi que tous les travers de cette industrie. En effet, la mythologie qui est dessinée au fil des pages adopte des accents résolument métaphoriques en prenant en quelque sorte aux mots différentes formules classiquement employées pour évoquer ce qui s'y joue : ainsi, être une étoile conduit bel et bien à luire et à s'élever dans le ciel pour y briller, pour certaines, pour l'éternité, tandis que les puissants perdent et vendent bel et bien leur âme et leur humanité, et que les années de vie se marchandent de façon usuelle contre des services... On navigue avec curiosité dans un univers où toute cette …
Ce roman nous entraîne dans les coulisses de l'industrie du cinéma, à l'époque d'un premier âge d'or hollywoodien dans les années 1930. Mais l'autrice en propose une déclinaison originale, à partir d'un imaginaire fantastique qui lui permet d'évoquer la fascination que peut exercer ce cadre cinématographique ainsi que tous les travers de cette industrie. En effet, la mythologie qui est dessinée au fil des pages adopte des accents résolument métaphoriques en prenant en quelque sorte aux mots différentes formules classiquement employées pour évoquer ce qui s'y joue : ainsi, être une étoile conduit bel et bien à luire et à s'élever dans le ciel pour y briller, pour certaines, pour l'éternité, tandis que les puissants perdent et vendent bel et bien leur âme et leur humanité, et que les années de vie se marchandent de façon usuelle contre des services... On navigue avec curiosité dans un univers où toute cette dimension magique est commune et banale, et l'autrice l'exploite habilement avec un style toujours allusif et évocateur, mais sans jamais verser dans l'exposition, ni présenter précisément les règles.
Dans une telle ambiance de relecture magique du décor hollywoodien, "La reine sirène" s'impose comme un roman d'affirmation dans le sillage de sa narratrice, d'origine chinoise, lesbienne, qui entend tracer sa propre voie et devenir une étoile dans, et malgré, ce milieu patriarcal, raciste et hétéronormé que sont les studios où elle va devoir évoluer. Ce n'est pas sans ambivalences qu'elle affirme ses ambitions, qu'elle trace des lignes rouges, qu'elle expérimente et tente ainsi de trouver sa place depuis la blanchisserie de ses parents. En tant que narratrice rétrospective, sa voix porte et nous entraîne à ses côtés d'elle au fil d'un récit relativement linéaire et balisé, mais qui n'en est pas moins efficace ; son parcours permettant de dénoncer tour à tour le sexisme, le racisme et l'homophobie auxquels elle est confrontée.
C'était le premier texte que je lisais de Nghi Vo, et je ne compte pas m'arrêter là !
Pas facile de faire un choix parmi les écrits du (récent) Nobel de littérature.
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— Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. Déjà, dans la onzième édition, nous ne sommes pas loin de ce résultat. Mais le processus continuera encore longtemps après que vous et moi nous serons morts. Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint. Il n’y a plus, dès maintenant, c’est certain, d’excuse ou de raison au crime par la pensée. C’est simplement une question de discipline personnelle, de maîtrise de soi-même. Mais même cette discipline sera inutile en fin de compte. La Révolution sera complète quand le langage sera parfait.
— 1984 de George Orwell (17%)
En lice pour le Goncourt 2025.
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L’horrible, dans ces Deux Minutes de la Haine, était, non qu’on fût obligé d’y jouer un rôle, mais que l’on ne pouvait, au contraire, éviter de s’y joindre. Au bout de trente secondes, toute feinte, toute dérobade devenait inutile. Une hideuse extase, faite de frayeur et de rancune, un désir de tuer, de torturer, d’écraser des visages sous un marteau, semblait se répandre dans l’assistance comme un courant électrique et transformer chacun, même contre sa volonté, en un fou vociférant et grimaçant.
— 1984 de George Orwell (3%)