Anthony veut lire White par Bret Easton Ellis

White de Bret Easton Ellis
Que raconte White, première expérience de " non-fiction " pour Bret Easton Ellis ? Tout et rien. " Tout dire …
Rassure-toi, tu ne vas pas mourir de lire.
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78% terminé ! Anthony a lu 41 sur 52 livres.

Que raconte White, première expérience de " non-fiction " pour Bret Easton Ellis ? Tout et rien. " Tout dire …
Combien de fois dans la journée, dans la nuit, j’ai été happée par les sensations de mon ancienne vie qui semblait être encore accrochée à moi. Combien de fois dans la journée, dans la nuit, j’ai failli céder devant la force de sa traction.
Il faut dire ces choses-là parce que si parfois il nous arrive de retourner vers nos bourreaux, c’est aussi vers nous-mêmes que nous retournons, vers ce seul nous que nous connaissions, vers ce seul corps que nous sachions faire exister désormais.
— La nuit au coeur de Nathacha Appanah (85%)
Mais je ne suis ni de sa famille ni une amie et je ne peux prétendre à aucun chagrin, aucun regret. Peut-être que je veux maîtriser le temps que parfois j’imagine telle une boucle qui revient au même moment, au même endroit. La même date mais une année après. Si j’écrivais un livre de science-fiction, une faille temporelle s’ouvrirait à cet instant et me ramènerait au 4 mai 2021, à temps pour essayer de changer les événements. Peut-être que je veux simplement déposer un bouquet et faire exactement ce que j’ai écrit dans le mot glissé entre les fleurs : « Chère Chahinez, je pense à toi. N. »
— La nuit au coeur de Nathacha Appanah (63%)
La leçon de ces histoires est simple et à la portée de tous. Politiquement parlant, elle est que, dans des conditions de terreur, la plupart des gens s'inclineront, mais que certains ne s'inclineront pas; de même, la leçon que nous donnent les pays où l'on a envisagé la Solution finale, est que «cela a pu arriver» dans la plupart d'entre eux, mais que cela n'est pas arrivé partout. Humainement parlant, il n'en faut pas plus, et l'on ne peut raisonnablement pas en demander plus, pour que cette planète reste habitable pour l'humanité.
— Eichmann à Jérusalem de Hannah Arendt (Page 409)
Dans le chapitre «Preuves et témoins»
Il ne m’échappe pas que j’ai vingt-cinq ans et qu’à cet âge je devrais vivre autre chose que cette vie double où le jour je travaille dans une rédaction, je parle et je discute avec des collègues, je suis au-dehors de ce monde, j’écris des articles et je frôle des rêves d’avant, de cette vie à écrire et à réfléchir, et le soir, je rentre dans une maison-prison où le compagnon-maton est déjà torse nu en train de lire sur son fauteuil, tirant sur sa cigarette, attendant son dîner. Le soir, je la sens, à mesure que j’approche de la maison, je la sens, cette peur physique et morale. C’est quelque chose à éprouver, cette sensation d’une grande main froide qui se pose sur son cœur, ce liquide noir qui envahit son esprit, ce fatras grouillant dans son ventre, le gouffre imprévisible que représente la nuit.
— La nuit au coeur de Nathacha Appanah (23%)
Le titre est une reprise de celui de Marc Bloch, au lendemain de la défaite de la France face à l'Allemagne nazie en 1940. Il est suivi du sous-titre "Sur le consentement à l'écrasement de Gaza". Didier Fassin passe en revue ce qui a suivi le 7 octobre 2023. Déjà il n'oublie pas tout ce qui a précédé cette date depuis la création de l'état d'Israël au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale sur un territoire alors peuplé très majoritairement par des Palestiniens, territoire sous mandat britannique. Il rappelle cette colonisation des terres palestiniennes en contradiction absolue des décisions prises à l'époque, en opposition absolue de toutes les résolutions successives prises à l'ONU. Il met en évidence la manière éhontée des puissances occidentales d'invisibiliser les souffrances infligées aux Palestiniens, à Gaza mais aussi en Cisjordanie comme à Jérusalem-Est, de nier le caractère génocidaire de la guerre entreprise par l'armée israélienne, …
Le titre est une reprise de celui de Marc Bloch, au lendemain de la défaite de la France face à l'Allemagne nazie en 1940. Il est suivi du sous-titre "Sur le consentement à l'écrasement de Gaza". Didier Fassin passe en revue ce qui a suivi le 7 octobre 2023. Déjà il n'oublie pas tout ce qui a précédé cette date depuis la création de l'état d'Israël au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale sur un territoire alors peuplé très majoritairement par des Palestiniens, territoire sous mandat britannique. Il rappelle cette colonisation des terres palestiniennes en contradiction absolue des décisions prises à l'époque, en opposition absolue de toutes les résolutions successives prises à l'ONU. Il met en évidence la manière éhontée des puissances occidentales d'invisibiliser les souffrances infligées aux Palestiniens, à Gaza mais aussi en Cisjordanie comme à Jérusalem-Est, de nier le caractère génocidaire de la guerre entreprise par l'armée israélienne, de réprimer toutes les manifestations de soutien au peuple palestinien y compris les demandes de type humanitaire ou de cessez-le-feu, de caractériser comme otages les Israéliens retenus par le Hamas et de prisonniers les Palestiniens retenus de manière tout aussi arbitraire par l'armée et les institutions israéliennes, d'omettre les tortures subies par ces derniers... De fait les puissances occidentales soutiennent le pouvoir israélien pour plusieurs raisons. La première tourne autour de leur responsabilité dans ce qu'on nomme la Shoah, le génocide des juifs commis par les nazis avec le soutien de plusieurs pays comme la France. C'est aussi la poursuite d'une logique coloniale occidentale menée par Israël contre les arabes, le racisme sous-tendu vis-à-vis des arabes, avec une confusion volontaire entre arabes/musulmans/terroristes comme d'ailleurs entre antisémite/antisioniste. Et enfin, les crédits accordés par les USA qui permettent à Israël d'acquérir des armes américaines (ce qui fait tourner les usines américaines) et de les tester en s'en servant. Sans oublier que cela permet de fait d'accéder à des ressources en matières premières ! Et le texte, écrit en mai 2924, n'a rien perdu de sa force de dénonciation. D'ailleurs, il en a écrit un nouveau en 2025 qui poursuit cette description terrible et l'actualité lui donne raison !
Une interview de Mathilde Audasso sur son livre très éclairante www.hors-serie.net/emissions/la-psychanalyse-est-elle-de-gauche/
Dans cette pièce imaginaire – parce qu’il n’y a que dans cet endroit que je peux les réunir, parce qu’il n’y a que dans cet endroit que je peux maîtriser le récit, inverser les rôles, devenir à mon tour un petit bourreau, exercer un pouvoir d’emprise et de fascination, exiger écoute et silence –, dans cette pièce imaginaire donc, je les laisserai mariner un peu, eux qui pensent qu’ils n’ont rien en commun. Ils continueront leur inspection du lieu comme d’autres pissent sur les murs, ils appelleront au secours en vain, ils discuteront et se disputeront.
— La nuit au coeur de Nathacha Appanah (4%)
Une chronique acerbe de notre époque analysée comme le moment où les "salauds" rejoignent le mouvement vers le fascisme, selon l'adage selon lequel le fascisme "commence avec les fous, se réalise grâce aux salauds, et continue à cause des cons". Le style est plaisant, mais pas sûr qu'il apporte grand chose à un observateur attentif de l'actualité politique. Il sera sûrement utile plus tard comme un témoignage de l'époque actuelle.
Une chronique acerbe de notre époque analysée comme le moment où les "salauds" rejoignent le mouvement vers le fascisme, selon l'adage selon lequel le fascisme "commence avec les fous, se réalise grâce aux salauds, et continue à cause des cons". Le style est plaisant, mais pas sûr qu'il apporte grand chose à un observateur attentif de l'actualité politique. Il sera sûrement utile plus tard comme un témoignage de l'époque actuelle.

« De ces nuits et de ces vies, de ces femmes qui courent, de ces cœurs qui luttent, de ces …
Ambiance sombre de misère, de désespoir et de violence. Dans ce monde souterrain, plongé dans les ténèbres, c'est la loi du plus fort et du plus riche. Les meurtres, les viols et la pédophilie sont plus ou moins la norme. Le pire de ce qu'il y a chez les humains y est décrit. Quelques personnages, des femmes, tentent de changer le système pour un monde meilleur, tout en ayant elles-même les mains bien sales et une morale à géométrie variable. Les enfants/ados sont les seuls personnages que j'ai trouvé attachants : pas encore pourris par ce monde, et très lucides sur le fait d'être des proies, déterminés à survivre, et sans devenir des pourritures.
Ambiance sombre de misère, de désespoir et de violence. Dans ce monde souterrain, plongé dans les ténèbres, c'est la loi du plus fort et du plus riche. Les meurtres, les viols et la pédophilie sont plus ou moins la norme. Le pire de ce qu'il y a chez les humains y est décrit. Quelques personnages, des femmes, tentent de changer le système pour un monde meilleur, tout en ayant elles-même les mains bien sales et une morale à géométrie variable. Les enfants/ados sont les seuls personnages que j'ai trouvé attachants : pas encore pourris par ce monde, et très lucides sur le fait d'être des proies, déterminés à survivre, et sans devenir des pourritures.
Une BD qui présente la grève menée par des ouvrières, non syndiquées, de la manufacture de n ⁹ de tabac à Marseille en 1887. Cette grève menée par des ouvrières, d'origine italiennes pour beaucoup, se déclenche suite à la mise à pied de l'une d'entre elle. Très vite, elles ont des revendications qui vont bien au-delà du simple renvoi du contremaître et tourne autour d'augmentation de salaires et de meilleures conditions de travail. Elles bénéficient de la solidarité des autres ouvriers de la ville et permettra de créer ensuite un syndicat. Une petite erreur quant à la mention d'un parti communiste qui n'adviendra qu'une vingtaine d'années après. Le dessin est un peu dépouillé, en noir et blanc, avec parfois du bleu pour les photos. C'est plutôt le thème traité qui m'a intéressé que son traitement graphique.
Une BD qui présente la grève menée par des ouvrières, non syndiquées, de la manufacture de n ⁹ de tabac à Marseille en 1887. Cette grève menée par des ouvrières, d'origine italiennes pour beaucoup, se déclenche suite à la mise à pied de l'une d'entre elle. Très vite, elles ont des revendications qui vont bien au-delà du simple renvoi du contremaître et tourne autour d'augmentation de salaires et de meilleures conditions de travail. Elles bénéficient de la solidarité des autres ouvriers de la ville et permettra de créer ensuite un syndicat. Une petite erreur quant à la mention d'un parti communiste qui n'adviendra qu'une vingtaine d'années après. Le dessin est un peu dépouillé, en noir et blanc, avec parfois du bleu pour les photos. C'est plutôt le thème traité qui m'a intéressé que son traitement graphique.
Ròt-Bò-Krik est une petite maison d'édition, dont les livres au format de poche ont tous pour couverture des illustrations imaginées au XIXe siècle par William Morris. Je surveille depuis 2021 avec impatience toutes ses sorties. Jusqu'à présent, ce sont les essais proposés, livres d'histoire comme essais politiques anti/décoloniaux, qui avaient retenu mon attention. Mais elle publie aussi des oeuvres de fiction, à l'image, en cette rentrée, de "La grotte aux poissons aveugles", de Ayoh Kré Duchâtelet, dont c'est le premier roman. C'était l'occasion où jamais de découvrir par la fiction cette maison d'édition.
Ce court texte, qui peut être classé en novella, nous entraîne dans un futur proche, en 2065, au sein de la Confédération du Niger-Congo. Alors que l'ordre établi y est de plus en plus remis en cause, l'histoire s'ouvre sur l'interrogatoire par les autorités d'une mystérieuse personne appelée "La Sonde". En ingurgitant tour à tour treize …
Ròt-Bò-Krik est une petite maison d'édition, dont les livres au format de poche ont tous pour couverture des illustrations imaginées au XIXe siècle par William Morris. Je surveille depuis 2021 avec impatience toutes ses sorties. Jusqu'à présent, ce sont les essais proposés, livres d'histoire comme essais politiques anti/décoloniaux, qui avaient retenu mon attention. Mais elle publie aussi des oeuvres de fiction, à l'image, en cette rentrée, de "La grotte aux poissons aveugles", de Ayoh Kré Duchâtelet, dont c'est le premier roman. C'était l'occasion où jamais de découvrir par la fiction cette maison d'édition.
Ce court texte, qui peut être classé en novella, nous entraîne dans un futur proche, en 2065, au sein de la Confédération du Niger-Congo. Alors que l'ordre établi y est de plus en plus remis en cause, l'histoire s'ouvre sur l'interrogatoire par les autorités d'une mystérieuse personne appelée "La Sonde". En ingurgitant tour à tour treize billes noires, elle va plonger les lecteurices, comme ses interlocuteurices, dans un récit alternant de courtes scènes historiques remontant jusqu'au XVIIIe siècle et des confrontations actuelles dans ce cadre futuriste, le huis clos de l'interrogatoire s'élargissant peu à peu, au-delà des flashbacks, pour laisser entrevoir, dans le présent, l'ampleur de la révolte en cours.
Le livre entremêle différents thèmes et emprunte à plusieurs genres, oscillant de l'horreur fantastique au polar, de l'historique à la science-fiction, questionnant et déstabilisant ce que l'on serait prompt à nommer le rapport au réel, au fil d'un récit construit comme une mosaïque. La toile de fond est celle de la colonialité violente et implacable qui se déploie à travers les siècles en Afrique centrale, des réductions en esclavage aux colonisations, jusqu'aux mainmises néocoloniales contemporaines autour de l'extraction des ressources qui perpétuent l'exploitation des populations. Face à cette violence qui se reconfigure mais ne s'interrompt pas, l'incipit annonce d'emblée le fil rouge du roman : "oeil pour oeil, tous aveugles". En effet, découlant des croyances tout autant que produit des exactions commises, surgi de la lisière des mondes et des réalités, quelque chose se manifeste et déploie ses ailes, entreprenant une vengeance horrifique et sanglante.
Dénonciation brutale, usant d'un registre fantastique métaphorique où les horreurs répondent à d'autres formes d'horreurs, "La grotte aux poissons aveugles" offre une lecture "coup de poing" semblable à un cri de révolte.
L’univers de George Orwell a tellement marqué les esprits qu’il fait désormais partie du langage commun. L’omniprésence de Big Brother est telle que j’avais l’impression d’avoir déjà lu l’ouvrage. Et si j’ai le vague souvenir d’avoir vu, adolescent, sa version cinématographique, je n’étais jamais allé à la source. Mais tout cela n’a en rien gâché ma lecture, et j’ai compris pourquoi cette référence fait désormais partie de notre « culture populaire » en Occident. J’ai choisi de lire l’ouvrage dans sa traduction française originale (d’Amélie Audiberti). Celle-ci a été récemment traitée de « vieillotte », mais je ne regrette pas ce choix. La description de l’univers de 1984 par son auteur est impressionnante de détails. Nous y sommes rapidement plongés, dès les premiers chapitres, que j’ai d’ailleurs le plus appréciés. Le travail sur le langage (Novlangue), sur la réécriture de l’Histoire, sur la « Doublepensée » : George Orwell a …
L’univers de George Orwell a tellement marqué les esprits qu’il fait désormais partie du langage commun. L’omniprésence de Big Brother est telle que j’avais l’impression d’avoir déjà lu l’ouvrage. Et si j’ai le vague souvenir d’avoir vu, adolescent, sa version cinématographique, je n’étais jamais allé à la source. Mais tout cela n’a en rien gâché ma lecture, et j’ai compris pourquoi cette référence fait désormais partie de notre « culture populaire » en Occident. J’ai choisi de lire l’ouvrage dans sa traduction française originale (d’Amélie Audiberti). Celle-ci a été récemment traitée de « vieillotte », mais je ne regrette pas ce choix. La description de l’univers de 1984 par son auteur est impressionnante de détails. Nous y sommes rapidement plongés, dès les premiers chapitres, que j’ai d’ailleurs le plus appréciés. Le travail sur le langage (Novlangue), sur la réécriture de l’Histoire, sur la « Doublepensée » : George Orwell a minutieusement pensé un univers totalitaire implacable et plonge son héros, peut-être le dernier Homme. S’il n’échappe pas à quelques travers de l’époque (notamment une belle pointe de sexisme), Wilson est suffisamment proche moralement et intellectuellement de son ou sa lecteurice pour nous guider tout du long. Je n’irai pas plus loin pour ne pas faire de divulgâchage, mais je conseille fortement la lecture de ce roman d’anticipation, d’une part parce qu’il en dit beaucoup sur les principes du totalitarisme, d’autre part parce qu’il est à la hauteur de son entrée dans notre imaginaire collectif.

Dans l'ancienne traduction française d'Amélie Audiberti.
« De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous …