Anthony a commencé la lecture de En prison par Frédéric Boyer
En prison de Frédéric Boyer
Il y a quelques années, on lui proposa d'être professeur en prison. Il accepta sans penser à l'injustice qui nous …
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Il y a quelques années, on lui proposa d'être professeur en prison. Il accepta sans penser à l'injustice qui nous …
Vous êtes bien cruels, vous autres hommes ! Vous êtes charmés que nous ayons des passion que nous ne puissions pas satisfaire : vous nous traitez comme si nous étions insensibles ; et vous seriez bien fâchés que nous le fussions : vous croyez que nos désirs, si longtemps mortifiés, seront irrités à votre vue. Il y a de la peine à se faire aimer ; il est plus court d’obtenir du désespoir de nos sens ce que vous n’osez attendre de votre mérite.
Lettre VII (Fatmé à Usbek à Erzeron)
— Lettres Persanes de Montesquieu (9%)
Les Lettres persanes sont un roman épistolaire de Montesquieu rassemblant la correspondance fictive échangée entre deux voyageurs persans, Usbek et …
La Faim, du Nobel norvégien Knut Hamsun, est une sacrée « claque littéraire ». Une incursion dans le flux de pensées d’un auteur aux prises avec la misère, qui sombre peu à peu – consciemment – dans des épisodes de folie brillamment exprimés. Le dispositif narratif, les mots, le style : toute l’écriture semble coller au réel, à tel point que nous nous sentons projetés dans la Pensée du narrateur. J’ai pris connaissance du passé de l’auteur en cours de lecture, de sa pitoyable déchéance, survenue plusieurs dizaines d’années après l’écriture de ce roman. Sans cela, je n’aurais peut-être pas choisi ce livre. Mais je suis heureux d’avoir découvert cette plume. J’ai plusieurs fois eu la sensation d’être immergé dans la peau de ces âmes errantes que nous croisons dans les rues : ces femmes et ces hommes qui nous font détourner le regard ou que nous prenons en pitié. …
La Faim, du Nobel norvégien Knut Hamsun, est une sacrée « claque littéraire ». Une incursion dans le flux de pensées d’un auteur aux prises avec la misère, qui sombre peu à peu – consciemment – dans des épisodes de folie brillamment exprimés. Le dispositif narratif, les mots, le style : toute l’écriture semble coller au réel, à tel point que nous nous sentons projetés dans la Pensée du narrateur. J’ai pris connaissance du passé de l’auteur en cours de lecture, de sa pitoyable déchéance, survenue plusieurs dizaines d’années après l’écriture de ce roman. Sans cela, je n’aurais peut-être pas choisi ce livre. Mais je suis heureux d’avoir découvert cette plume. J’ai plusieurs fois eu la sensation d’être immergé dans la peau de ces âmes errantes que nous croisons dans les rues : ces femmes et ces hommes qui nous font détourner le regard ou que nous prenons en pitié. Ces gens qui, parfois, parlent seuls, hurlent et effraient, ou que, au contraire, le mutisme rend invisibles dans nos paysages urbains. Vous aurez donc compris à quel point cet ouvrage m’a ébranlé.
Cette ouvre de la fin du XIXème siècle reste extrémement moderne du fait qu'elle nous conte la folie hallucinée d'un …
En 1984, deux jeunes frères exilés aux États-Unis retournent au Guatemala, au cour de la forêt de l'Altiplano, participer à …
Les Lettres persanes sont un roman épistolaire de Montesquieu rassemblant la correspondance fictive échangée entre deux voyageurs persans, Usbek et …
Une fois encore, je me défilerai en me refusant d'attribuer une « note » à un récit écrit il y a six siècles. Et si j'ai trouvé quelques longueurs dans la succession des exemples fournis par Christine de Pizan, des modèles féminins issus de l'Histoire (un agréable mélange de personnages historiques et mythologiques dont on ne sait si l'autrice tient l'existence pour véritablement « réelle » ou imaginée), j'ai trouvé le principe du récit d'une fabuleuse ingéniosité : une allégorie à base de superbes analogies tirées de la construction d'une cité. Le novice que je suis comprend que l'autrice travaille à construire un récit-citadelle qui remet sur le devant de la scène toutes ces Femmes que l'histoire a, au minimum, avilies, au pire, réduites à des personnages secondaires insignifiants, une sorte de décorum de l'histoire de l'homme. Christine de Pizan ouvre la voie au féminisme, et bien qu'évidemment l'époque fasse …
Une fois encore, je me défilerai en me refusant d'attribuer une « note » à un récit écrit il y a six siècles. Et si j'ai trouvé quelques longueurs dans la succession des exemples fournis par Christine de Pizan, des modèles féminins issus de l'Histoire (un agréable mélange de personnages historiques et mythologiques dont on ne sait si l'autrice tient l'existence pour véritablement « réelle » ou imaginée), j'ai trouvé le principe du récit d'une fabuleuse ingéniosité : une allégorie à base de superbes analogies tirées de la construction d'une cité. Le novice que je suis comprend que l'autrice travaille à construire un récit-citadelle qui remet sur le devant de la scène toutes ces Femmes que l'histoire a, au minimum, avilies, au pire, réduites à des personnages secondaires insignifiants, une sorte de décorum de l'histoire de l'homme. Christine de Pizan ouvre la voie au féminisme, et bien qu'évidemment l'époque fasse peser quelques lourdeurs morales – notamment concernant la chasteté de ses héroïnes ou leur fidélité indéfectible –, nous retrouvons ici bien des arguments qui, malheureusement, pourraient encore être utilisés ici et là malgré les siècles et les indéniables avancées sociétales. Un texte incroyable donc.
Edition enrichie (Introduction, analyse, chronologie, table des noms propres). Née à Venise en 1364, fille de l'astrologue de Charles V, …
Mes chères amies, ne faites pas mauvais usage de ce nouveau matrimoine, comme le font ces arrogants qui s’enflent d’orgueil en voyant multiplier leurs richesses et croître leur prospérité.
— La cité des dames de Christine de Pizan (75%)
« En vérité, malheureux celui qui veut gouverner autrui, et ne peut se gouverner lui-même ! Malheur à celui dont le principal souci est de se gaver de nourriture, et qui ne se soucie point de ceux qui ont faim ! Maudit celui qui veut être au chaud, et qui ne réchauffe ni ne couvre ceux qui meurent de froid ! Malheur à celui qui veut se reposer, et qui fait trimer les autres ! (...) »
— La cité des dames de Christine de Pizan (68%)
Vénérées, excellentes et honorables princesses de France et de tous pays, et vous dames, damoiselles, femmes de toutes conditions, vous qui avez aimé, qui aimez et qui aimerez la vertu et la sagesse, vous qui êtes mortes, vous qui vivez encore et vous qui viendrez à l’avenir, réjouissez-vous toutes et soyez heureuses de notre nouvelle Cité, qui, Dieu merci, est déjà presque toute construite avec ses maisons bien agencées et ses habitantes déjà presque toutes réunies.
— La cité des dames de Christine de Pizan (64%)
Bikepunk, donc. Autant préciser d'emblée que la simple évocation du titre et de la thématique, entre maîtrise du vélo et dépendance technologique, ont immédiatement coché toutes mes cases littéraires et au-delà. Inconditionnel de l'œuvre avant même de l'avoir lue au point de manifester mon intérêt pour ses produits dérivés — t-shirts et polo —, j'en écris maintenant une chronique qui peut être influencée par cet a priori des plus favorables, essentiellement du fait d'une thématique largement au cœur de mes préoccupations majeures, personnelles comme professionnelles.
Et pourtant, Bikepunk m'a surpris. Je connaissais, les écrits de Ploum, du Stagiaire à Printeurs, et me targue immodestement de connaître l'univers littéraire de la science-fiction. Je peux l'écrire, désormais : j'ai beaucoup aimé les œuvres précédentes de Ploum, sans néanmoins pouvoir me départir de l'impression d'une maturation quelque peu inaboutie. Puis, ce fut Bikepunk. Ce roman montre sans conteste possible l'évolution …
Bikepunk, donc. Autant préciser d'emblée que la simple évocation du titre et de la thématique, entre maîtrise du vélo et dépendance technologique, ont immédiatement coché toutes mes cases littéraires et au-delà. Inconditionnel de l'œuvre avant même de l'avoir lue au point de manifester mon intérêt pour ses produits dérivés — t-shirts et polo —, j'en écris maintenant une chronique qui peut être influencée par cet a priori des plus favorables, essentiellement du fait d'une thématique largement au cœur de mes préoccupations majeures, personnelles comme professionnelles.
Et pourtant, Bikepunk m'a surpris. Je connaissais, les écrits de Ploum, du Stagiaire à Printeurs, et me targue immodestement de connaître l'univers littéraire de la science-fiction. Je peux l'écrire, désormais : j'ai beaucoup aimé les œuvres précédentes de Ploum, sans néanmoins pouvoir me départir de l'impression d'une maturation quelque peu inaboutie. Puis, ce fut Bikepunk. Ce roman montre sans conteste possible l'évolution du talent de Ploum vers une œuvre achevée, vers un ouvrage touchant au tout meilleur de la science-fiction telle que je l'apprécie : à la fois thriller divertissant et conte philosophique porteur d'une vérité crue.
Le tout meilleur par son thème. Une préoccupation majeure aujourd'hui, entre dépendances énergétique et technologique, que je découvre pour la première fois exposée par la fiction, à travers les pérégrinations cyclistes de Gaïa et Thy dans un monde post apocalyptique, sous une plume ciselée.
La technologie a causé la perte de l'humanité. Le vélo est une technologie. Les cyclistes sont haïs. Sommée de mettre son utérus à disposition de la communauté lors de sa puberté, Gaïa rejoint le cycliste paria Thy, et tous deux s'enfuient. C'est en traversant ou rejoignant d'autres communautés à travers les ruines d'une civilisation perdue qu'ils trouveront des réponses à des questions qu'ils ne s'étaient pas posées.
Bikepunk est un ouvrage précieux, car il aborde la thématique essentielle de l'envahissement technologique auquel nous sommes aujourd'hui confrontés, avec son cortège d'insidieuses de dépendances et de menaces sur les fondements mêmes de nos démocraties et du climat de notre planète. Et pourtant, contrairement à la plupart des articles et des essais sur le sujet, Bikepunk est joyeux. C'est un roman enlevé, un page turner en bon français, un roman qui ne vous lâche pas. Mais c'est aussi, toujours en bon français, un feel good book, une science-fiction post apocalyptique joyeuse, qui n'est pas sans rappeler La Route, le chef-d'œuvre de Cormac McCarthy, dont Bikepunk prend le contre-pied émotionnel tout en en partageant les paysages. Précieux, donc, pour porter ces thématiques difficiles et essentielles auprès d'un public autrement hors de portée.
Vous avez compris. J'ai adoré Bikepunk. Cela fait bien longtemps que je ne m'étais pas plongé dans un livre de cette qualité. Merci Ploum, et bravo. Merci aussi à Bruno Leyval, illustrateur, et à PVH éditions, pour la qualité de l'objet livre lui-même.
Pour conclure cette critique, dithyrambique, je le crains, il me faut absolument vous donner quelques extraits des chroniques du flash, garanties sans informations susceptibles de perturber le plaisir de la lecture de Bikepunk. La dernière est ma préférée.
Page 12
Mais sans les routes lisses et parfaites nécessaires aux voitures, il n'était pas possible de créer les premiers vélos. Sans les pneumatiques conçus pour absorber les vibrations d'une tonne de métal en mouvement, il n'aurait pas été imaginable d'inventer le VTT. En ce sens, le vélo représente "la voiture nouvelle génération", le descendant direct de l'automobile.
Page 21
Toute technologie vient avec son questionnement : en sommes-nous le maître ou l'esclave ? Est-ce un progrès ou un affaiblissement ?
Page 63
Avec l'avion, le train et la voiture, l'humanité avait inventé la téléportation. Elle ne se déplaçait plus que d'un aéroport à une gare ou à une sortie d'autoroute. Les paysages n'étaient plus que des décors vaguement pittoresques aperçus depuis les abords de stations d'essence toutes identiques.
Le piéton devint une espèce réduite à se déplacer vers ou depuis une place de parking. Marcher un kilomètre entre deux points n'était même plus envisageable tant le territoire entre les routes semblait inconnu, hostile.
Page 201
Un sac sur le dos ou sur la selle, les humains s'aventuraient parfois hors des villes. Pour quelques heures ou quelques jours, les immeubles laissaient la place aux arbres, le chant des oiseaux remplaçait le bruit des voitures. La solitude des paysages se substituait aux conversations incessantes.
Malgré l'épuisement la saleté et la puanteur un énorme sourire traversait le visage de celleux qui rentraient chez iels les muscles douloureux et le corps couvert d'écorchures.
"Rien", répondaient-iels à celleux qui leur demandaient quel équipement moderne connecté leur avait le plus manqué durant l'expédition. À la question "Alors, c'était bien?", la langue se trouvait démunie pour répondre autrement que par un regard lointain.
Un regard qui se portait déjà sur la prochaine aventure.
Page 219
Nous croyions échanger entre humains, mais nous ne faisions qu'envoyer nos correspondances à des algorithmes automatiques qui les agrégeaient pour ensuite produire du contenu idéal, affichant sur nos écrans les messages ayant la plus grande probabilité d'accroître notre consommation.
Incapables de communiquer sans algorithmes interposés, les humains étaient prisonniers, condamnés à l'abrutissement solitaire.
Une minorité s'en rendit compte et décida de lutter. Ses membres tentèrent, pour la millième fois de l'histoire, de réinventer la communication entre humains, de nous avertir.
Personne ne les entendit. Personne ne les remarqua. Leurs messages n'avaient, après tout, qu'une trop faible probabilité d'augmenter notre consommation.
Je sais enfin qu'une abbaye glorieuse telle que celle de Murbach, en ces temps si tristes, n'a plus un seul scribe, qu'à Saint-Gall sont restés peu de moines qui sachent écrire, que c'est désormais dans les cités que naissent corporations et guildes composées de séculiers qui travaillent pour les universités, et que seule votre abbaye renouvelle de jour en jour, que dis-je ?, porte à des sommets toujours plus hauts les gloires de votre ordre...
— Le nom de la rose de Umberto Eco (Page 44)
On est en 1327 et ce paragraphe au début du livre me rappelle une discussion de @crideaukikuchi qui expliquait le moment où les moines perdirent le monopole de la copie des livres.
J'apprécie cet auteur, mon commentaire est donc orienté. Lisez-le ce livre-là ! Il est incroyable. Il relate l'histoire, l'origine de la société ... par l'entremise des anges. Parce que les anges ont occupé et occupent toutes les religions. J'ai découvert et compris beaucoup de choses sur notre société actuelle et l'église chrétienne telle qu'elle est organisée. Notre société étant une suite logique de l'organisation religieuse européenne de jadis. L'auteur, nous explique l'élaboration de la société des anges, puis de celle des Hommes. Il nous explique en quoi la chute d'un ange, a causé une brèche dans le monde parfait et fait de notre société humaine un combat interminage. L'auteur fait appel à des Pères de l'Eglise, des recherches anthropologiques et théologiques pour étayer son essai. J'ai découvert que les anges de la Cité céleste n'existent que par leur tâche subordonnée aux ordres supérieurs.
Attention ce n'est pas du tout un …
J'apprécie cet auteur, mon commentaire est donc orienté. Lisez-le ce livre-là ! Il est incroyable. Il relate l'histoire, l'origine de la société ... par l'entremise des anges. Parce que les anges ont occupé et occupent toutes les religions. J'ai découvert et compris beaucoup de choses sur notre société actuelle et l'église chrétienne telle qu'elle est organisée. Notre société étant une suite logique de l'organisation religieuse européenne de jadis. L'auteur, nous explique l'élaboration de la société des anges, puis de celle des Hommes. Il nous explique en quoi la chute d'un ange, a causé une brèche dans le monde parfait et fait de notre société humaine un combat interminage. L'auteur fait appel à des Pères de l'Eglise, des recherches anthropologiques et théologiques pour étayer son essai. J'ai découvert que les anges de la Cité céleste n'existent que par leur tâche subordonnée aux ordres supérieurs.
Attention ce n'est pas du tout un livre religieux ! Mais purement sociologique et philosophique. C'est l'histoire de notre humanité et de son organisation qui nous est contée. La société est un thème qui concerne le pouvoir, l'exercice du pouvoir, au ciel comme sur terre. Et la conclusion, c'est que même au ciel, il est question des anges du futurs, qui sont ardemment attendu.
Bon, voilà. C'est un ouvrage original, un travail qui donne une autre vision de la vie et des choses qui font le quotidien.