Anthony veut lire Près de la mer par Abdulrazak Gurnah

Près de la mer de Abdulrazak Gurnah
Près de la mer entremêle le destin de deux hommes réfugiés politique en Angleterre. Un grand texte sur l'exil et …
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67% terminé ! Anthony a lu 35 sur 52 livres.
Près de la mer entremêle le destin de deux hommes réfugiés politique en Angleterre. Un grand texte sur l'exil et …
Par ces temps magnifiques et sordides, préférant presque toujours ses préoccupations aux occupations de mon cœur, je vivais au hasard, à la poursuite du hasard, qui seul parmi les divinités avait su garder son prestige. Personne n’en avait instruit le procès, et quelques-uns lui restituaient un grand charme absurde, lui confiant jusqu’au soin des décisions infimes. Je m’abandonnais donc.
— Le Paysan de Paris de Louis Aragon (50%)
Pendant la guerre, le mensonge qui eut le plus d'efficacité sur l'ensemble du peuple allemand, est le slogan de la « bataille du destin pour le peuple allemand » [der Schicksalskampf des deutschen Volkes]; lancé par Hitler ou Goebbels, il suggérait, premièrement, que cette guerre n'était pas une guerre ; deuxièmement que c'était le destin et non l'Allemagne, qui l'avait commencée ; et, troisièmement, que c'était une question de vie ou de mort pour les Allemands qui devaient anéantir leurs ennemis ou être anéantis eux-mêmes.
— Eichmann à Jérusalem de Hannah Arendt (Page 123)
Mais que tout cela semble tristement d'actualité !
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Eichmann « invita » les responsables juifs de Berlin pour l'inspecter. Ils furent effarés : « On dirait une usine automatisée, ou une minoterie reliée à une boulangerie. À un bout, on met un Juif qui possède encore quelques biens, une fabrique, ou un magasin, ou un compte en banque ; et il traverse l'immeuble de comptoir en comptoir, de bureau en bureau, et ressort à l'autre bout sans argent, sans droits, avec seulement un passeport où on lit : "Vous devez quitter le pays dans les quinze jours. Sinon, vous irez dans un camp de concentration." ».
— Eichmann à Jérusalem de Hannah Arendt (Page 112)
De cette histoire, il ne restera pour Anna que deux choses, une magnifique enfant et un seul chapitre qu’il lui arrivera de raconter : la violence des derniers jours, le gâchis final. Mais l’amour, non. La vie ensemble, non. Il ne demeurera de « mémorable » que l’ombre au tableau. Tout le reste : un amas de vieux cartons qu’elle ne désirera jamais rouvrir.
— Roman de plages de Arnaud Cathrine (Page 73)
Un album dur, très dur. On plonge dans ce qu’il y a de pire dans l’humanité, la barbarie à l’état brut. L’exploitation de mômes dans des mines pour extraire les minerais nécessaires à nos gadgets, les enfants devenus soldats, ivres de violence, les réseaux exploitant celles et ceux qui essaient de s’échapper pour survivre… Et malgré tout, au milieu de toute cette horreur, quelques brefs instants de grâce. C’est un livre qui remue, mais je me demande qu’en tirer, si ce n’est un renforcement de mon aversion pour le genre humain.
Le procès est celui de ses actes, et non des souffrances des Juifs, il n'est pas celui du peuple allemand ou de l'humanité, pas même celui de l'antisémitisme et du racisme.
— Eichmann à Jérusalem de Hannah Arendt (Page 47)
Voici un texte qui, par la controverse qu'il suscita dès sa parution chez les historiens, eut le mérite essentiel de …
Un livre essentiel. Peut-être les historien·nes protesteront de cette utilisation de l'histoire du temps récent pour éclairer le temps présent. Mais l'auteur ne cherche pas tant à brosser des comparaisons qu'à montrer des phénomènes symptomatiques de la tyrannie, et à les mettre en regard des principes moraux (car il s'agit bien de cela) censés sous-tendre nos démocraties.
Un témoignage très intéressant sur la longue convalescence après une hémorragie cérébrale. Victime d’un AVC, l’autrice a eu la chance d’être prise en charge rapidement et de pouvoir sortir le l’hôpital au bout de quelques jours, apparemment sans séquelles. Mais personne ne lui avait dit combien la convalescence serait longue et pénible. C’est un récit à la première personne que j’ai trouvé très utile pour aider à la prise de conscience des difficultés rencontrées par les malades « invisibles » mais pas imaginaires.
Manon Garcia n'est pas sortie indemne de ce procès. On ne sort pas indemne de cette lecture. La réification de Gisèle Guillou me semble similaire à la déshumanisation des femmes, des hommes et des enfants par leurs bourreaux dans les nombreux massacres d'hier et d'aujourd'hui. Parce qu'au fond, Gisèle Guillou n'était pas présente à l'occasion de ces nombreux viols. Non pas parce qu'elle était plongée dans ce qui s'apparente à un coma, mais parce que ces hommes lui avaient dénié tout droit d'exister en tant que sujet. Si le crime contre l'humanité existait à l'échelle individuelle, nous pourrions classer cette affaire dans ce registre. L'autrice et philosophe Manon Garcia a suivi le procès de Mazan et nous livre ses réflexions, pertinentes et riches de ses travaux antérieurs. Certains passages (notamment le chapitre concernant les vidéos) sont rudes mais indispensables en ce qu'ils nous bousculent et nous permettent de marcher sur …
Manon Garcia n'est pas sortie indemne de ce procès. On ne sort pas indemne de cette lecture. La réification de Gisèle Guillou me semble similaire à la déshumanisation des femmes, des hommes et des enfants par leurs bourreaux dans les nombreux massacres d'hier et d'aujourd'hui. Parce qu'au fond, Gisèle Guillou n'était pas présente à l'occasion de ces nombreux viols. Non pas parce qu'elle était plongée dans ce qui s'apparente à un coma, mais parce que ces hommes lui avaient dénié tout droit d'exister en tant que sujet. Si le crime contre l'humanité existait à l'échelle individuelle, nous pourrions classer cette affaire dans ce registre. L'autrice et philosophe Manon Garcia a suivi le procès de Mazan et nous livre ses réflexions, pertinentes et riches de ses travaux antérieurs. Certains passages (notamment le chapitre concernant les vidéos) sont rudes mais indispensables en ce qu'ils nous bousculent et nous permettent de marcher sur un fil délicat entre l'usage de notre intellect et l'indispensable résonance de nos émotions.
« Je suis philosophe, je m'intéresse aux rapports entre les femmes et les hommes : après un premier livre sur …
Si 3 années s'étaient écoulées entre ma lecture du premier tome et du second, j'ai cette fois directement enchaîné sur le troisième tome de Noon. Je n'ai pas regretté :)
Ce troisième roman est plus vaste (et plus long) que les deux précédents. Les auteurices semblent prendre un plaisir communicatif à explorer plus avant les ramifications et les facettes de leur univers, y compris par-delà le cadre géographique jusqu'alors établi, en nous entraînant au-delà même de la cité qui a toujours été la toile de fond des histoires. Cela a pour conséquence une narration certainement plus dispersée, où tous les fils mettent du temps à être réunis. Cependant, je ne me suis pas moins laissée embarquer dans ces diverses intrigues, lesquelles accordent justement de l'espace et des occasions de s'exprimer de façon plus affirmée à toute la galerie de personnages avec lesquels les lecteurices sont déjà familièr·es. Les auteurices donnent …
Si 3 années s'étaient écoulées entre ma lecture du premier tome et du second, j'ai cette fois directement enchaîné sur le troisième tome de Noon. Je n'ai pas regretté :)
Ce troisième roman est plus vaste (et plus long) que les deux précédents. Les auteurices semblent prendre un plaisir communicatif à explorer plus avant les ramifications et les facettes de leur univers, y compris par-delà le cadre géographique jusqu'alors établi, en nous entraînant au-delà même de la cité qui a toujours été la toile de fond des histoires. Cela a pour conséquence une narration certainement plus dispersée, où tous les fils mettent du temps à être réunis. Cependant, je ne me suis pas moins laissée embarquer dans ces diverses intrigues, lesquelles accordent justement de l'espace et des occasions de s'exprimer de façon plus affirmée à toute la galerie de personnages avec lesquels les lecteurices sont déjà familièr·es. Les auteurices donnent tout simplement envie de passer du temps dans leur monde, notamment parce que, outre la richesse de l'imaginaire construit, le roman confirme l'attachement que l'on pouvait avoir pour diverses figures, mais aussi le savoir-faire d'une écriture qui exploite et se réapproprie de façon habile différents archétypes du genre. En filigrane, "Le Désert des cieux" continue de proposer une réflexion sur l'exercice du pouvoir. Plus particulièrement, le roman met en scène un questionnement moral, éthique, autour des choix et des arbitrages que les personnes en détenant sont amenées à prendre. Se croisent et s'affrontent respect de principes que d'aucun·es jugent intangibles et approches se revendiquant pragmatique pour perpétuer l'existant, préoccupations pour des trajectoires personnelles et pour le devenir du collectif.
Au final, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire l'ensemble de la trilogie. 'Noon' s'est avérée être une intéressante oeuvre de fantasy : à la fois classique et familière, exécutée de façon convaincante et trouvant un style et une tonalité propre.
Deux semaines pour lire ce livre pourtant pas très long. Même si j'avais peu d'énergie le soir, il n'a pas été facile de se laisser prendre par ce récit presque sans histoire. Ce ferait probablement une bonne pièce de théâtre en trois actes, une tranche de vie d'une famille étendue (père, mère, deux enfants, frère de la mère, frère du père, une femme qui a eu un enfant avec le frère du père, et cet enfant), durant trois 5 avril successifs, 2019 (matin), 2020 (après-midi), 2021 (soir). Les relations sont compliquées, tendues, pleines de désir et de ressentiment, de non-dits ou de mal-dits, et s'il finira par se passer quelque chose, ce n'est qu'entre le deuxième et le troisième acte.
Il y a des choses touchantes dans cette histoire, pas mal même, mais aussi beaucoup de relations qui tournent au cliché, et le contraste avec la richesse de The Hours …
Deux semaines pour lire ce livre pourtant pas très long. Même si j'avais peu d'énergie le soir, il n'a pas été facile de se laisser prendre par ce récit presque sans histoire. Ce ferait probablement une bonne pièce de théâtre en trois actes, une tranche de vie d'une famille étendue (père, mère, deux enfants, frère de la mère, frère du père, une femme qui a eu un enfant avec le frère du père, et cet enfant), durant trois 5 avril successifs, 2019 (matin), 2020 (après-midi), 2021 (soir). Les relations sont compliquées, tendues, pleines de désir et de ressentiment, de non-dits ou de mal-dits, et s'il finira par se passer quelque chose, ce n'est qu'entre le deuxième et le troisième acte.
Il y a des choses touchantes dans cette histoire, pas mal même, mais aussi beaucoup de relations qui tournent au cliché, et le contraste avec la richesse de The Hours, que j'avais adoré, est rude.
Et l'écriture de Cunningham, que j'avais trouvé fine dans The Hours, mais peut-être je me souviens mal, ou bien je n'y avais pas été sensible, m'a ici paru terriblement plate. Voici un exemple qui m'a fait hurler.
It would be easier if she were more innocent. It would be easier if she felt surer about the lines that separate pity from desire, and desire from rage. She does not love men. She does not love Garth. And yet something keeps shifting inside her, a queasiness that's not love but is not nothing and maybe, in its way, is not exactly, not entirely, not love.
On voit bien l'intérêt que porte l'auteur à cette espèce de combat intérieur, lorsqu'un personnage tourne autour de son propre désir, je veux bien que l'on en fasse l'un des axes d'un roman, mais est-ce l'avalanche de négation qui suffira à faire de ce paragraphe un modèle de littérature.
Peut-être la traduction française rendra ce livre un peu plus lisible. Mais pour moi, ce n'aura été qu'une triste déception.
Achetez, achetez la damnation de votre âme, vous allez enfin vous perdre, voici la machine à chavirer l’esprit. J’annonce au monde ce fait divers de première grandeur : un nouveau vice vient de naître, un vertige de plus est donné à l’homme : le Surréalisme, fils de la frénésie et de l’ombre. Entrez entrez, c’est ici que commencent les royaumes de l’instantané.
— Le Paysan de Paris de Louis Aragon (26%)