Un éclairage très intéressant sur la naissance de la Vème République, avec ce qu'il faut bien nommer un coup d'État organisé par les soutiens de Gaulle, et la mise en place d'un régime très autoritaire sous couvert de menaces terroristes algériennes. Très instructif au moment où on se pose des questions sur notre régime !
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Un compte bookwyrm pour y partager/recenser diverses lectures : - des romans de littératures de l'imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique). Lus principalement en VF, parfois en VO anglophone. - quelques écrits adoptant des perspectives critiques pouvant être féministes, décoloniales, écologiques... - possiblement à l'occasion des livres d'histoire.
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Ameimse a commencé la lecture de Cinquante fleurs pour te briser le cœur par GennaRose Nethercott

Cinquante fleurs pour te briser le cœur de GennaRose Nethercott
Une attraction d’autoroute hors-norme : « L’escalier de l’éternité » ; une collection de fleurs monstrueuses ; une femme qui …
Ameimse a terminé la lecture de La grotte aux poissons aveugles par Ayoh Kré Duchâtelet

La grotte aux poissons aveugles de Ayoh Kré Duchâtelet
Congo, 2065, plus de trois siècles après la condamnation à mort de la prophétesse Kimpa Vita. L'église d'Épine brûlée, mouvement …

tho_jea a terminé la lecture de La guerre civile en france, 1958-1962 par Grey Anderson
Ameimse a publié une critique de La reine sirène par Nghi Vo
La reine sirène
4 étoiles
Ce roman nous entraîne dans les coulisses de l'industrie du cinéma, à l'époque d'un premier âge d'or hollywoodien dans les années 1930. Mais l'autrice en propose une déclinaison originale, à partir d'un imaginaire fantastique qui lui permet d'évoquer la fascination que peut exercer ce cadre cinématographique ainsi que tous les travers de cette industrie. En effet, la mythologie qui est dessinée au fil des pages adopte des accents résolument métaphoriques en prenant en quelque sorte aux mots différentes formules classiquement employées pour évoquer ce qui s'y joue : ainsi, être une étoile conduit bel et bien à luire et à s'élever dans le ciel pour y briller, pour certaines, pour l'éternité, tandis que les puissants perdent et vendent bel et bien leur âme et leur humanité, et que les années de vie se marchandent de façon usuelle contre des services... On navigue avec curiosité dans un univers où toute cette …
Ce roman nous entraîne dans les coulisses de l'industrie du cinéma, à l'époque d'un premier âge d'or hollywoodien dans les années 1930. Mais l'autrice en propose une déclinaison originale, à partir d'un imaginaire fantastique qui lui permet d'évoquer la fascination que peut exercer ce cadre cinématographique ainsi que tous les travers de cette industrie. En effet, la mythologie qui est dessinée au fil des pages adopte des accents résolument métaphoriques en prenant en quelque sorte aux mots différentes formules classiquement employées pour évoquer ce qui s'y joue : ainsi, être une étoile conduit bel et bien à luire et à s'élever dans le ciel pour y briller, pour certaines, pour l'éternité, tandis que les puissants perdent et vendent bel et bien leur âme et leur humanité, et que les années de vie se marchandent de façon usuelle contre des services... On navigue avec curiosité dans un univers où toute cette dimension magique est commune et banale, et l'autrice l'exploite habilement avec un style toujours allusif et évocateur, mais sans jamais verser dans l'exposition, ni présenter précisément les règles.
Dans une telle ambiance de relecture magique du décor hollywoodien, "La reine sirène" s'impose comme un roman d'affirmation dans le sillage de sa narratrice, d'origine chinoise, lesbienne, qui entend tracer sa propre voie et devenir une étoile dans, et malgré, ce milieu patriarcal, raciste et hétéronormé que sont les studios où elle va devoir évoluer. Ce n'est pas sans ambivalences qu'elle affirme ses ambitions, qu'elle trace des lignes rouges, qu'elle expérimente et tente ainsi de trouver sa place depuis la blanchisserie de ses parents. En tant que narratrice rétrospective, sa voix porte et nous entraîne à ses côtés d'elle au fil d'un récit relativement linéaire et balisé, mais qui n'en est pas moins efficace ; son parcours permettant de dénoncer tour à tour le sexisme, le racisme et l'homophobie auxquels elle est confrontée.
C'était le premier texte que je lisais de Nghi Vo, et je ne compte pas m'arrêter là !
Ameimse a commencé la lecture de La grotte aux poissons aveugles par Ayoh Kré Duchâtelet

La grotte aux poissons aveugles de Ayoh Kré Duchâtelet
Congo, 2065, plus de trois siècles après la condamnation à mort de la prophétesse Kimpa Vita. L'église d'Épine brûlée, mouvement …
Ameimse a terminé la lecture de La reine sirène par Nghi Vo

La reine sirène de Nghi Vo
Quand un cinéma ouvre ses portes à une rue de la blanchisserie de ses parents et qu’elle assiste à la …

Clochix a cité Folie et résistance par Claire Touzard
Nous sommes aussi dans une ère de chocs brutaux, et comme l’a écrit Naomi Klein dans La stratégie du choc, les dirigeant·es se servent de notre paralysie, face à ces chocs, pour infléchir la marche du monde. Il est évident aujourd’hui que l’afflux constant d’informations, non maîtrisé, nous pousse à adopter des comportements paradoxaux ; à la fois sur-stimulé·es, nous nous indignons en permanence, nous sommes sur-connecté·es à l’actualité. Cet état de stress, d’agitation, de colère sans cesse renouvelé nous maintient captif·ves – trop occupé·es à sauter sur chaque nouvelle, traversant un ascenseur émotionnel constant, nous oublions de vivre ou de prendre du recul, pour nous organiser et trouver des solutions. Cette agitation frénétique nous paraît être du militantisme, alors qu’elle nous empêche de faire émerger des pensées de fond. Elle a un impact prouvé, sur notre perte d’attention, d’envie, et génère des dépressions graves. Et pire encore, nos émotions génèrent un flux qui alimente la machine capitaliste.
Ça n’est pas le passage le plus intéressant du livre, mais c’est très adapté aux temps que nous vivons.
Ameimse a publié une critique de Calamity Jane, un homme comme les autres par Justine Niogret
Calamity Jane, un homme comme les autres
4 étoiles
Parmi les représentations de "Calamity Jane", j'avais surtout en tête, en ouvrant le livre, celle qu'en proposait David Milch dans 'Deadwood', série qui rejouait et magnifiait les archétypes de l'imaginaire du western. Avec "Calamity Jane, un homme comme les autres", Justine Niogret en propose une version plus personnelle et intime. C'est en effet au côté d'une femme confrontée à la mort, en toute fin de vie (ou même peut-être déjà morte), que l'autrice nous convie, une femme entraînée dans un parcours rétrospectif douloureux par un mystérieux personnage. Le récit est court, aussi brut que poignant. La mythologisation de Calamity Jane s'effrite peu à peu pour dévoiler le portrait d'une vie cabossée, excessive, marquée par une quête solitaire, forcément insatisfaite, pour tenter de se trouver une place, en étant une femme, dans l'hostilité de l'Ouest étatsunien. C'est l'histoire d'une confrontation, impitoyable, face aux mises en récit derrière lesquelles se construit l'illusion …
Parmi les représentations de "Calamity Jane", j'avais surtout en tête, en ouvrant le livre, celle qu'en proposait David Milch dans 'Deadwood', série qui rejouait et magnifiait les archétypes de l'imaginaire du western. Avec "Calamity Jane, un homme comme les autres", Justine Niogret en propose une version plus personnelle et intime. C'est en effet au côté d'une femme confrontée à la mort, en toute fin de vie (ou même peut-être déjà morte), que l'autrice nous convie, une femme entraînée dans un parcours rétrospectif douloureux par un mystérieux personnage. Le récit est court, aussi brut que poignant. La mythologisation de Calamity Jane s'effrite peu à peu pour dévoiler le portrait d'une vie cabossée, excessive, marquée par une quête solitaire, forcément insatisfaite, pour tenter de se trouver une place, en étant une femme, dans l'hostilité de l'Ouest étatsunien. C'est l'histoire d'une confrontation, impitoyable, face aux mises en récit derrière lesquelles se construit l'illusion d'un personnage, mais aussi celle du prix qui a été payé pour exister. Un récit qui marque et qui se lit d'une traite.

Armavica a publié une critique de Roulements de tambours pour Rancas par Manuel Scorza
Roman poignant d'une lutte désespérée
5 étoiles
Ce roman relate l'histoire vraie de la lutte courageuse mais désespérée que les paysans de quelques villages des Andes ont menée contre l'avancée inéluctable d'une corporation minière américaine qui les a expropriés de leurs terres dans les années 1950, dans l'indifférence voire le mépris d'une administration corrompue jusqu'à la moëlle. L'écriture est très drôle et inventive, et les personnages touchants. C'est un véhicule parfait pour un sujet aussi injuste et révoltant. La publication de ce livre a d'ailleurs contribué à la libération d'un de ses personnages principaux, qui croupissait en prison après les événements relatés. Je le recommande vraiment, autant pour ses qualités littéraires que pour la découverte de cette injustice et de cette lutte.
Ameimse a commencé la lecture de La reine sirène par Nghi Vo

La reine sirène de Nghi Vo
Quand un cinéma ouvre ses portes à une rue de la blanchisserie de ses parents et qu’elle assiste à la …
Ameimse a terminé la lecture de Calamity Jane, un homme comme les autres par Justine Niogret

Calamity Jane, un homme comme les autres de Justine Niogret
Calamity Jane. Légende de l’Ouest, mythe viril, silhouette dressée entre whisky et poudre. Mais qu’y a-t-il derrière le masque ? …
Calamity n'avait jamais désiré Bill. Elle avait désiré être désirée comme Bill l'était. Que sa force, sa fierté, et ce qu'il fallait bien appeler sa virilité soient un appel entendu, et qu'on vienne y boire pour se rassurer d'une vie difficile. Mais ces trois qualités, chez lui, étaient chez Calamity, un appeau à mauvais hommes, à aventures douloureuses, un poids que certains voyaient comme une raison de s'en prendre à elle. De tenter de la briser, de casser cette nature de boeuf au labour qu'elle portait dans son esprit. Quant aux autres, qu'y lisaient-ils ? Une chose toute semblable aux monstruosités des tentes de cirques ambulants, ces hommes-troncs, ces femmes à barbe, ces nains de foire, ces adolescents à tête d'épingle. Des merveilles du pays, mais qu'on n'aurait jamais fait entrer chez soi. Calamity avait été un monstre, pour les uns comme pour les autres. _ Bill, on l'a laissé vivre. On lui a donné le droit d'être Bill. Khamsa VéNazar n'ajouta rien.
— Calamity Jane, un homme comme les autres de Justine Niogret (51%)
Ameimse a commencé la lecture de Calamity Jane, un homme comme les autres par Justine Niogret

Calamity Jane, un homme comme les autres de Justine Niogret
Calamity Jane. Légende de l’Ouest, mythe viril, silhouette dressée entre whisky et poudre. Mais qu’y a-t-il derrière le masque ? …
Ameimse a publié une critique de La grande verdure par Lucie Heder
La grande verdure
4 étoiles
"La grande verdure" se démarque et trouve indéniablement sa place dans le genre du "post-effondrement" autour duquel de nombreuses sorties littéraires tendent à se succéder depuis plusieurs années. Dans ce roman, les lecteurices sont directement plongé·es dans un cadre de ruines urbaines où, face à des conditions climatiques considérablement dégradées (où tempêtes de poussière, chaleur écrasante, mais aussi déluges destructeurs se succèdent), un petit groupe de quelques dizaines de personnes tente de (re)construire une communauté ("la grande verdure"), laquelle s'articule notamment autour de formes végétales de régulation, médiatisant par le recours à des plantes, les discussions et l'expression des émotions. Derrière la classique relecture de "l'utopie des un·es peut être/devenir la dystopie des autres" et du dévoiement d'idéaux qui ressortent initialement, le roman propose une narration singulière, intime et sensible, questionnant et problématisant l'enjeu de la place des émotions et des traumatismes dans les rapports humains. Plutôt que de détailler …
"La grande verdure" se démarque et trouve indéniablement sa place dans le genre du "post-effondrement" autour duquel de nombreuses sorties littéraires tendent à se succéder depuis plusieurs années. Dans ce roman, les lecteurices sont directement plongé·es dans un cadre de ruines urbaines où, face à des conditions climatiques considérablement dégradées (où tempêtes de poussière, chaleur écrasante, mais aussi déluges destructeurs se succèdent), un petit groupe de quelques dizaines de personnes tente de (re)construire une communauté ("la grande verdure"), laquelle s'articule notamment autour de formes végétales de régulation, médiatisant par le recours à des plantes, les discussions et l'expression des émotions. Derrière la classique relecture de "l'utopie des un·es peut être/devenir la dystopie des autres" et du dévoiement d'idéaux qui ressortent initialement, le roman propose une narration singulière, intime et sensible, questionnant et problématisant l'enjeu de la place des émotions et des traumatismes dans les rapports humains. Plutôt que de détailler et décortiquer les tensions ou débats internes au collectif de la grande verdure, l'autrice fait le choix de nous entraîner aux côtés d'une personne déjà entrée en dissidence et ayant quitté la communauté. Toute la narration est ainsi proposée du point de vue de Lierre Helix. Mêlant néologismes et un registre symbolique mis en scène de différentes façons, c'est un récit au style oralisant, très vivant, qui se déploie. Avec ses rares retours à la ligne qui ne se font que lors des dialogues des personnages, il restitue de façon brute, parfois âpre, toujours intense, la subjectivité d'une narratrice, pleine de questionnements, de doutes et de contradictions. Au fil d'une narration à fleur de peau et tourbillonnante, toujours en mouvement, à l'image de celle qui raconte, le roman invite à s'interroger sur ce qu'implique faire communauté, explorant la complexité des dynamiques d'inclusion et d'exclusion qui s'y jouent et les manières dont le collectif et l'individuel peuvent se répondre, se co-construire, mais aussi se heurter. L'histoire est simple, mais les ramifications envisagées multiples.
Bref, "La grande verdure" explore avec un style propre la thématique du post-effondrement et des questionnements que peut impliquer une (re)construction, à une échelle individuelle comme collective. Une intéressante lecture !