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Ameimse

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A rejoint ce serveur il y a 1 année, 11 mois

Un compte bookwyrm pour y partager/recenser diverses lectures : - des romans de littératures de l'imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique). Lus principalement en VF, parfois en VO anglophone. - des écrits adoptant des perspectives critiques pouvant être féministes, décoloniales, écologiques... - possiblement à l'occasion des livres d'histoire.

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Livres de Ameimse

Lectures en cours

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a cité Sur les bouts de la langue par Noémie Grunenwald

Noémie Grunenwald: Sur les bouts de la langue (Paperback, French language, 2024, La Contre Allée)

Sur les bouts de la langue est un essai narratif dans lequel j’explore les enjeux …

D'abord, il faut écrire. Pour écrire, on a besoin d'un peu d'argent et d'une chambre / d'un lieu / d'une pièce (au choix) à soi. Pleins de textes ne sont jamais écrits par leur autrice est trop occupée à biberonner, langer, nettoyer, rassurer, ranger, cuisiner, turbiner, plaire, flatter, stimuler, encourager, coudre, accoucher, réconforter, épiler, lessiver, répondre, câliner, s'imposer, balayer, satisfaire, éviter, soigner, retrouver ses esprits, serpiller, exciter, se défendre, épousseter, habiller, s'habiller, lisser, nourrir, transitionner, produire, s'excuser, excuser, reproduire, sourire, riposter, guérir, s'échapper, servir, fabriquer, cultiver, pétrir, cicatriser, fuir, usiner, se débrouiller, éduquer, réparer, se réparer, s'interrompre parce que ça déborde, ça crie, ça demande, ça exige, ça mate, ça bloque, ça insiste, ça force. Ça laisse tout de suite moins de temps pour écrire. Ça c'est là un premier processus de masculinisation, qui s'articule bien sûr avec d'autres processus comme le blanchiment, l'embourgeoisement, l'hétérosexualisation.

Sur les bouts de la langue de  (Page 62)

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a cité Sur les bouts de la langue par Noémie Grunenwald

Noémie Grunenwald: Sur les bouts de la langue (Paperback, French language, 2024, La Contre Allée)

Sur les bouts de la langue est un essai narratif dans lequel j’explore les enjeux …

Je sais que dans cet ouvrage j'utilise parfois des termes dans les définir. C'est un choix que je fais et que j'assume. D'habitude, c'est toujours aux autres différents de se définir, de se situer, d'exposer leur « parcours », leurs « particuliarités », leurs « origines », leurs « orientations ». On en demande rarement autant aux normaux : les hommes n'ont pas un point de vue masculin, ils ont un point de vue, les blanc·hes ne sont pas blanc·hes, iels sont sans couleur, les hétérosexuel·les n'ont pas d'orientation sexuelle, iels sont naturel·les. Alors pourquoi je devrais définir les relations butch/fem quand jamais personne ne définit les modalités du couple hétérosexuel ? Pour les mêmes raisons, je parle de moi sans me définir clairement. Sans nommer les cicatrices qui marquent mon corps. Sans référencer mes hontes ni mes fiertés. Les femmes sont souvent reléguées à la figuration. Au mieux célébrées pour ce qu'elles sont. Pour ce qu'elles sont supposées être. Pour l'image que les hommes se font d'elles. Jamais pour ce qu'elles font. Je ne veux pas nommer qui je suis car je veux parler de ce que je fais. Ce que je suis est important, oui, mais ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est ce que j'en fais. J'aime ce que je fais. Je crois en ce que je fais. Je veux qu'on me parle de ce que je fais. Pas de qui je suis.

Sur les bouts de la langue de  (Page 73 - 74)

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a terminé la lecture de Les vilaines par Camila Sosa Villada

Camila Sosa Villada: Les vilaines (Paperback, French language, 2021, Métailié)

La Tante Encarna porte tout son poids sur ses talons aiguilles au cours des nuits …

Un beau texte, manifestement largement autobiographique, mêlant souvenirs d’enfance et portraits touchants. Elle évoque la vie d’une femme trans en Argentine au tournant du millénaire, l’enfance dans un petit village, l’arrivée à la ville, la prostitution et la sororité de la petite bande de prostituées trans. C’est tantôt violent (mentions de viol et violences sexuelles), tantôt tendre, écrit dans une jolie langue pleine de réalisme poétique. En fond se dévoile toute l’hypocrisie de la société à l’égard des transsexuelles, aimées dans l’obscurité, vilipendées à la lumière. La succession d’anecdotes, de tranches de vie, peint un tableau plein d’empathie de ces sœurs. J’ai trouvé ce récit touchant.

a publié une critique de Arborescences par Aiki Mira (Abécédaire de l'imaginaire, #1)

Aiki Mira, luvan, Chi Hui: Arborescences (Paperback, French language, 2024, Asiathèque)

Traduction : Gwennaël Gaffric, Thomas Herth, Miléna Yung

Des imaginaires de Chine et d’Europe pour …

Arborescences

Il s'agit du premier ouvrage d'une nouvelle collection, "Abécédaire de l'imaginaire", s'inscrivant dans la continuité d'une revue allemande, Kapsel, qui traduit et diffuse des histoires de science-fiction chinoise. L'objectif y est de croiser des visions d'auteurices chinois·es et européen·nes, pour initier des échanges et envisager des façons de raconter des futurs. Le projet éditorial est donc le suivant : constituer des ouvrages autour d'une nouvelle écrite par un·e auteurice chinois·e, à partir de laquelle des auteurices européen·nes proposent des textes inédits qui font écho à cette nouvelle. Inaugurant la collection, "Arborescences" rassemble trois nouvelles : "Le nid", d'une autrice chinoise Chi Hui, traduite en français par Gwennaël Gaffric. En écho, deux nouvelles sont proposées : "Une fluctuation dans le vide", d'Aiki Mira (traduction de l'allemand par Thomas Herth et Miléna Yung), et "Marginalia", de luvan. L'ouvrage est accompagné d'illustrations d'étudiant·es de la Haute École des arts du Rhin, à Strasbourg. …

a cité Arborescences par Aiki Mira (Abécédaire de l'imaginaire, #1)

Aiki Mira, luvan, Chi Hui: Arborescences (Paperback, French language, 2024, Asiathèque)

Traduction : Gwennaël Gaffric, Thomas Herth, Miléna Yung

Des imaginaires de Chine et d’Europe pour …

Imaginez les miroitements, iridescence inattendue du ciel, nappe supplémentaire à l'horizontale plastique. Voyez vaciller, au-dessus de vos doigts étirés haut, un nuage crépitant d'éclairs et de formes rosacées. Une nuée comme un nid, mais répandu sur un plan unique et filiforme. Le rêve enfin achevé des lignes de fuite s'offrant à vos yeux solariens à travers les branches de vos arbres. Voyez-vous, grands singes, se déplier la canopée des interrogations cosmiques ? Ce que vous ne percevez qu'à travers vos instruments vogue en superaltitude, là. Cela passe sur nos têtes, nous observe, nous connaît. Nous choisit.

Arborescences de , , (Abécédaire de l'imaginaire, #1) (Page 128)

Extrait de : "Marginalia", de luvan.

a répondu au statut de LienRag

@LienRag L'autrice entreprend une histoire des idées de l'abolitionnisme familial dans le monde occidental depuis le XIXe siècle, mais aussi une histoire de certaines expériences/réalisations qui ont pu exister. Le modèle de la famille nucléaire hétéropatriarcal est celui majoritairement ciblé, car envisagé comme étant celui qui s'est imposé/dominant dans un certain nombre des espaces envisagés. Cependant sa réflexion est plus large et ouvre sur des questions autour du soin et des formes de communisation qui pourraient être envisagées. Une partie de l'essai consiste à l'amener à préciser ce qu'elle entend, elle, par "abolir la famille". Pour un aperçu, voir par exemple par là : editionslatempete.com/abolir-la-famille-me-obrien/

Camille Leboulanger: Jenny Marx, vivre et lutter avec Karl (Paperback, French language, 2025, Éditions Textuel) Aucune note

La vie de Jenny Marx, qui embrasse l’essentiel du xixe siècle, est restée effacée derrière …

Tel n'est pas notre lot ; nous ne devons pas nous immiscer énergiquement dans les roues du destin. Nous sommes condamnées à la passivité par le péché originel, par la faute de Mme Eve, et notre lot est d'attendre, d'espérer, d'endurer et de souffrir. Tout au plus nous a-t-on confié la tâche de tricoter les bas, l'aiguille et les clefs, et tout ce qui va au-delà est mal.

Jenny Marx, vivre et lutter avec Karl de 

(Un extrait d'une lettre de jeunesse de Jenny von Westphalen, qui deviendra Jenny Marx.)

Si Camille Leboulanger souligne dans sa préface qu'il est "écrivain, romancier, et non historien", il propose ici un récit vivant où extraits d'archives et scènes fictionnées cohabitent pour tenter de restituer une place, et une voix, à Jenny Marx, sur les cartes de visite de laquelle on put lire longtemps "née baronne von Westphalen". À rebours de "[l']histoire des idées comme celle des grands hommes [qui] ignorent les carnets et les lettres des jeunes filles qui ont rompu leurs fiançailles", un livre qui avait retenu ma curiosité et que j'avais mis de côté pour la pause estivale.

a publié une critique de Nous sommes la poussière par Plume D. Serves

Plume D. Serves: Nous sommes la poussière (Hardcover, French language, 2023, Les Moutons électriques)

La vie d’Elias est une course d’obstacles. La vingtaine, elle tente de suivre ses études …

Nous sommes la poussière

Si "Nous sommes la poussière" présente un léger cadre science-fictionnel, c'est de la société française contemporaine que Plume D. Serves souhaite nous parler, ou plus encore dénoncer. Pour cela, l'autrice y introduit une touche d'imaginaire, la magnétophilie, parabole pour parler d'autisme et d'autre handicap visible ou invisible, et de la manière dont les personnes concernées vivent dans notre société. Dans le roman, être magnétophile, c'est voir s'agglomérer autour de soi des poussières magnétiques, pouvant donner naissance à différents symptômes, allant de troubles respiratoires occasionnant des fatigues ou essoufflements chroniques, à une vue fluctuante ou des oreilles ne cessant de se boucher. Le texte l'aborde sous un angle résolument personnel, en suivant le parcours de vie de la narratrice, Elias, et ce depuis les bancs de la fac qu'elle va rapidement être contrainte d'abandonner. On est à ses côtés dans son quotidien, face à ses difficultés, mais aussi au fil de …