Livre trop important merci Noémie Grunenwald pour l'avoir traduit et tout ton taff en général et merci Julia Serano de l'avoir écrit et tout ton taff en général aussi
À lire pour comprendre la transmisogynie et général, à compléter avec Matérialismes trans et Après l'identité de Pauline Clochec, et le site questions.tf
Bleu et Rouge, deux combattants ennemis d'une étrange guerre temporelle, s'engagent dans une correspondance interdite, …
Une histoire d'amour à travers l'espace et le temps
4 stars
Un court roman semi-épistolaire mettant en scène une histoire d'amour dans le cadre science-fictionnel d'une guerre impitoyable se déployant à travers l'espace et le temps, au sein de laquelle s'affrontent deux camps, dont les deux protagonistes sont chacune une des fers de lance.
C'est une lecture qui m'a d'abord marquée par son style formel. Jouant sur un registre évocateur et onirique, riche en métaphores, le roman m'a fait l'effet d'une beauté littéraire, aux atouts stylistiques indéniables, mais quelque peu froide et distante. Puis, à mesure que le récit a progressé, qu'une dimension sentimentale, touchante à sa façon, s'est faite plus perceptible dans ces lettres dont le style évolue peu à peu, je me suis sentie de plus en plus investie dans l'histoire. L'oeuvre joue et exploite à merveille un contraste aussi déroutant que déstabilisant entre, d'un côté, l'intime et le sensible amoureux qui fleurissent au fil des lettres échangées, et …
Un court roman semi-épistolaire mettant en scène une histoire d'amour dans le cadre science-fictionnel d'une guerre impitoyable se déployant à travers l'espace et le temps, au sein de laquelle s'affrontent deux camps, dont les deux protagonistes sont chacune une des fers de lance.
C'est une lecture qui m'a d'abord marquée par son style formel. Jouant sur un registre évocateur et onirique, riche en métaphores, le roman m'a fait l'effet d'une beauté littéraire, aux atouts stylistiques indéniables, mais quelque peu froide et distante. Puis, à mesure que le récit a progressé, qu'une dimension sentimentale, touchante à sa façon, s'est faite plus perceptible dans ces lettres dont le style évolue peu à peu, je me suis sentie de plus en plus investie dans l'histoire. L'oeuvre joue et exploite à merveille un contraste aussi déroutant que déstabilisant entre, d'un côté, l'intime et le sensible amoureux qui fleurissent au fil des lettres échangées, et de l'autre, la férocité létale de la lutte en cours qui sert de toile de fond - lutte jamais vraiment explicitée, mais toujours omniprésente et surplombante.
Au final, une histoire simple, poétique, puissante aussi... Une novella qui mérite l'investissement.
Activiste féministe lesbienne radicale depuis les années 1970, Dorothy Allison a connu le succès avec …
Peau : A propos de sexe, de classe et de littérature
5 stars
Un monument des essais lesbien & féministes. Sex Wars, rapports de classe, perception de la littérature, BDSM et relations butch/fem, réflexions sur le mouvement politique queer, tant de sujets abordés avec justesse. Elle l’a vêcu dans sa chair, et ça fait toute la différence.
C’est vraiment un livre très important pour moi, je ne peux que le conseiller !
Être aux pouvoirs sans limite, Doro est un esprit ancien qui engendre des humains sur …
Au diable vauvert poursuit sa publication en français de l'oeuvre d'Octavia Butler, avec ce printemps la première histoire de la série Patternist, Mauvaise Graine, publiée initialement en 1980 et proposée ici avec une traduction par Jessica Shapiro.
Les romans d'Octavia Butler m'ont toujours marquée, même si parfois un peu trop secouée, hâte de découvrir celui-ci.
Un jeune prof de lycée initie sa classe de terminale à la sociologie. Cette BD …
Ça y est, je ne suis plus une fraude, j’ai enfin lu Bourdieu ! Bon, une BD inspirée de Bourdieu. Disons que j’ai enrichi mon capital culturel de quelques notions de sociologie. Cet album est une passionnante introduction à la sociologie et aux travaux de Bourdieu. À travers un jeune prof de lycée, ses proches et ses élèves, Tiphaine Rivière illustre, au propre et au figuré, les notions de capital social et de reproduction. Elle mélange les mises en situation et les citations, le théorique et le pratique. Ça rend la lecture parfois exigeante, du moins d’où je pars, mais toujours passionnante. Je veux d’autres ouvrages de vulgarisation de cette qualité !
Dans le village ibo d'Umuofia, Okonkwo est un homme écouté dont la puissance et le …
Une superbe immersion dans la fin d'un monde
5 stars
Le livre se décompose en trois parties, la première nettement plus longue que les deux autres. La première partie nous immerge au travers de la vie d'Okonkwo dans un large éventail de traditions et coutumes de son clan : religion, système judiciaire, politique, mariages, coutumes liées à l'enfantement, etc. Cette partie m'a semblé manquer un tout petit peu de liant narratif, mais chaque chapitre étant passionnant par lui-même et pouvant se lire comme une nouvelle, ce n'est absolument pas gênant.
La deuxième partie décrit l'irruption des missionnaires anglicans, puis du reste du système colonial britannique à Umuofia et dans les environs. On retrouve là une narration complètement linéaire (et sans doute ce n'est pas un hasard car on passe, si je me lance dans une interprétation peut-être hasardeuse, du temps cyclique du clan au temps linéaire du prêtre et du colon). L'emprise progressive, d'abord religieuse, puis politique, prise implacablement par …
Le livre se décompose en trois parties, la première nettement plus longue que les deux autres. La première partie nous immerge au travers de la vie d'Okonkwo dans un large éventail de traditions et coutumes de son clan : religion, système judiciaire, politique, mariages, coutumes liées à l'enfantement, etc. Cette partie m'a semblé manquer un tout petit peu de liant narratif, mais chaque chapitre étant passionnant par lui-même et pouvant se lire comme une nouvelle, ce n'est absolument pas gênant.
La deuxième partie décrit l'irruption des missionnaires anglicans, puis du reste du système colonial britannique à Umuofia et dans les environs. On retrouve là une narration complètement linéaire (et sans doute ce n'est pas un hasard car on passe, si je me lance dans une interprétation peut-être hasardeuse, du temps cyclique du clan au temps linéaire du prêtre et du colon). L'emprise progressive, d'abord religieuse, puis politique, prise implacablement par l'homme blanc et l'effondrement du système traditionnel, sont décrits de façon particulièrement vivante, poignante et éclairante.
Robert Neville tente de survivre dans un monde où une pandémie semble avoir transformé toute …
Des vampires au rayon SF
5 stars
Certains livres ont mal vieilli. Ce n'est pas le cas de Je suis une légende. Écrit en 1954, il ne fait pas ses 70 ans. Le récit est en effet intemporel, mais ce n'est pas ce qui en fait la force principale. Les sujets et préoccupations du présent de 1954, abordés ici par la science-fiction, se retrouvent pour certains avec une préoccupante modernité en notre vingt et unième siècle.
Jugez plutôt. C'est d'une épidémie mondiale dont il est question. Elle n'affecte pas le système respiratoire, comme nos années 2020 auraient pu le suggérer, mais modifie de manière assez importante le comportement des personnes infectées. Elles deviennent en effet nocturnes, fuyant la lumière du jour. Elles se nourrissent quasi-exclusivement de sang, préférentiellement humain. Leurs canines ont tendance à pousser un peu plus que d'habitude. Elles craignent l'ail. Il paraîtrait même qu'elles fuient devant les crucifix et les miroirs. Vous avez …
Certains livres ont mal vieilli. Ce n'est pas le cas de Je suis une légende. Écrit en 1954, il ne fait pas ses 70 ans. Le récit est en effet intemporel, mais ce n'est pas ce qui en fait la force principale. Les sujets et préoccupations du présent de 1954, abordés ici par la science-fiction, se retrouvent pour certains avec une préoccupante modernité en notre vingt et unième siècle.
Jugez plutôt. C'est d'une épidémie mondiale dont il est question. Elle n'affecte pas le système respiratoire, comme nos années 2020 auraient pu le suggérer, mais modifie de manière assez importante le comportement des personnes infectées. Elles deviennent en effet nocturnes, fuyant la lumière du jour. Elles se nourrissent quasi-exclusivement de sang, préférentiellement humain. Leurs canines ont tendance à pousser un peu plus que d'habitude. Elles craignent l'ail. Il paraîtrait même qu'elles fuient devant les crucifix et les miroirs. Vous avez bien lu : l'épidémie transforme les personnes infectées en vampires.
Notre légende, Robert Neville, semble être immunisée contre le mal. Exception faite des vampires, il est le dernier homme sur terre, ou du moins le pense-t-il, car il n'a aucun moyen de le vérifier au-delà de son proche périmètre. Harcelé toutes les nuits par les créatures en quête de sang frais, il s'est barricadé à l'intérieur de sa maison. Il profite du répit diurne pour exterminer les vampires en profitant de leur sommeil, à l'aide d'un pieu planté en plein cœur, bien entendu.
Une histoire de vampire somme toute assez classique, selon la description que je viens d'en faire. Impossible cependant d'en dévoiler plus au risque de gâcher la lecture. Tentons néanmoins un indice pour montrer l'originalité de l'œuvre. Les récits traitant de vampires sont généralement classés au rayon Fantastique. L'approche développée ici par Richard Matheson incitera pourtant à classer Je suis une légende au rayon Science Fiction.
Si donc, comme moi, vous avez raté ce roman tout au long des 70 ans qui se sont écoulés depuis sa parution, je me permets de suggérer qu'il faut absolument réparer l'erreur.
@sans_dec@les-carnets-de-lecture-de.l-arbre-a-bafouilles.fr Ah mince. Je te confirme qu'on retrouve dans les tomes suivants des éléments qui ne te convainquent pas dans ce premier tome - même si l'histoire évolue et la grande trame / les grands enjeux apparaissent plus clairement assez rapidement. Donc si tu n'accroches pas à la fin du tome 1, mieux vaut passer à autre chose !
(Cette quadrilogie m'a tellement fascinée / marquée... J'ai jamais autant écrit de lignes sur un livre que sur Terra Ignota ^^ Mais elle laisse en effet aussi bon nombre de lecteurices sur le côté j'ai l'impression, en lisant les réactions des unes et des autres au fil des ans.)
20 ans avant Légendes & Lattes, l’aventure commence ici…
Ça y est : la vie …
Cosy fantasy & librairie
4 stars
Cette semaine, j'avais besoin d'une lecture posée et calme, qui prenne soin de ses lecteurices comme de ses personnages. Quoi de mieux dans ce cas que de la "cosy fantasy" ? J'ai donc exhumé de ma PàL le second roman écrit par Travis Baldree se déroulant dans l'univers de "Légendes & Lattes", dont le parfum des roulés à la cannelle continue de flotter dans ma mémoire (et autour de ma bibliothèque).
On y retrouve le personnage de Viv, mais 20 ans avant la tentative par l'orc ex-mercenaire d'ouvrir le café dont nous avions suivi le lancement dans "Légendes & Lattes". J'ai préféré le fait qu'il s'agisse d'une préquelle plutôt qu'une suite : cela permet de ne pas remettre en cause tout ce qui avait été construit dans ce premier tome.
Pour le reste, on retrouve dans "Sagas & Sable d'os" la recette qui avait fait le charme du précédent roman …
Cette semaine, j'avais besoin d'une lecture posée et calme, qui prenne soin de ses lecteurices comme de ses personnages. Quoi de mieux dans ce cas que de la "cosy fantasy" ? J'ai donc exhumé de ma PàL le second roman écrit par Travis Baldree se déroulant dans l'univers de "Légendes & Lattes", dont le parfum des roulés à la cannelle continue de flotter dans ma mémoire (et autour de ma bibliothèque).
On y retrouve le personnage de Viv, mais 20 ans avant la tentative par l'orc ex-mercenaire d'ouvrir le café dont nous avions suivi le lancement dans "Légendes & Lattes". J'ai préféré le fait qu'il s'agisse d'une préquelle plutôt qu'une suite : cela permet de ne pas remettre en cause tout ce qui avait été construit dans ce premier tome.
Pour le reste, on retrouve dans "Sagas & Sable d'os" la recette qui avait fait le charme du précédent roman : les multiples clins d'oeil aux codes et aux créatures d'une certaine fantasy (mention spéciale à l'homoncule !) ; un récit qui prend le temps de poser une ambiance et de décrire les interactions entre ses personnages et de petits moments du quotidien, à rebours de la fantasy "héroïque" ou "épique". Si on n'y croise pas de roulés à la cannelle, les viennoiseries -et leurs parfums- y ont toute leur place, accompagnées même d'une esquisse de romance. Quant au cadre principal, il est cette fois celui d'une librairie ; ce qui donne l'occasion de placer au centre de bien des discussions le rapport aux livres et des partages de lecture qui, forcément, ne laissent pas indifférent·es les lecteurices occupé·es à tourner les pages du roman.
En résumé, "Sagas & Sable d'os" est un livre qui ronronne de façon relativement convenue (a fortiori dans la mesure où il reprend grosso modo la structure du premier tome dans un autre cadre) mais dont la lecture n'en est pas moins très agréable. Un livre qui prend son temps, soignant son ambiance, ses personnages et leurs relations.
La spectaculaire conclusion de la trilogie des Cités divines.
Roi déchu, ancien prisonnier politique, espion …
Conclusion convaincante pour la trilogie des Cités divines
4 stars
L'auteur a su continuer d'explorer les diverses facettes de cet univers si riche posé dans le premier tome - même si l'effet de surprise-émerveillement initial suscité par ce dernier sera resté une expérience inégalée. Cependant, loin d'adopter une structure figée comme on peut parfois le trouver dans des mondes de fantasy qui finissent par laisser une impression diffuse de monde anhistorique, la trilogie aura vu son cadre évoluer politiquement, socialement et surtout technologiquement - empruntant certains côtés au steampunk dans ce dernier tome.
Sur le fond, le 3e volet reprend le concept des précédents, en démarrant par une enquête. Cependant tout avance très -plus- vite : l'enjeu n'est cette fois pas tant la résolution d'un mystère que celui d'une véritable confrontation annoncée. A nouveau aussi, on change avec ce troisième tome de personnage principal, se centrant cette fois sur Sigrud - cela fonctionne, notamment en raison de tout le lourd …
L'auteur a su continuer d'explorer les diverses facettes de cet univers si riche posé dans le premier tome - même si l'effet de surprise-émerveillement initial suscité par ce dernier sera resté une expérience inégalée. Cependant, loin d'adopter une structure figée comme on peut parfois le trouver dans des mondes de fantasy qui finissent par laisser une impression diffuse de monde anhistorique, la trilogie aura vu son cadre évoluer politiquement, socialement et surtout technologiquement - empruntant certains côtés au steampunk dans ce dernier tome.
Sur le fond, le 3e volet reprend le concept des précédents, en démarrant par une enquête. Cependant tout avance très -plus- vite : l'enjeu n'est cette fois pas tant la résolution d'un mystère que celui d'une véritable confrontation annoncée. A nouveau aussi, on change avec ce troisième tome de personnage principal, se centrant cette fois sur Sigrud - cela fonctionne, notamment en raison de tout le lourd passif du personnage (le thème du poids du passé demeurant central dans l'ensemble de la trilogie).
Au final, la trilogie des Cités divines se sera révélée une lecture prenante et efficace, reposant sur un univers imaginaire riche, mais aussi sur un solide sens du rythme et de l'action. Le fait d'avoir centré chaque tome sur un personnage différent, mais connu depuis le premier tome, aura aussi permis un certain renouvellement en abordant différentes facettes/points de vue de la grande histoire qui sert de fil conducteur.