Ameimse veut lire Quand vient la horde par Aurélie Luong
Quand vient la horde de Aurélie Luong
« On murmurait les terres saccagées, les vivres extorquées à vil prix, les rangées de têtes tranchées, les champs de …
Amatrice de littératures de l'imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique). Lit principalement en VF, parfois en VO anglophone.
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60% terminé ! Ameimse a lu 15 sur 25 livres.
« On murmurait les terres saccagées, les vivres extorquées à vil prix, les rangées de têtes tranchées, les champs de …
Ecrit en 1920 par une scientifique allemande et resté inédit en France, Les Âmes de feu prévoyait déjà la catastrophe …
Dans un livre à paraître, le sociologue Baptiste Brossard souligne d'ailleurs l'étrangeté qu'il y a à penser séparément la santé mentale et l'état du monde. On conçoit l'univers de la santé mentale comme un espace dépolitisé, hors sol, où n'existe que « l'individu en lui-même, parfois accompagné de sa famille proche », observe-t-il ; « dans les processus de soin et de guérison, le politique et le vivant ne font office que de contexte oublié et oubliable. »
— Résister à la culpabilisation de Mona Chollet (Zones) (Page 240 - 241)
Je note ce paragraphe, bouleversant, à un moment où tout autour de nous, famille, milieu professionnel, réseaux sociaux, presse, s'accumulent départs, reconversions, quand ce ne sont pas carrément des retraits. Les motivations varient, de même que les symptômes — lassitude, dégoût, fatigue... — mais c'est partout comme si le Soi et le Monde ne pouvaient plus s'aligner naturellement, où, peut-être plus précisément, comme si les modèles précédents avaient atteint leur limites. Ce qui semble étayer cette hypothèse, c'est la réaction qu'elle suscite chez ceux qui en auraient été les bénéficiaires, ou chez leurs portes-parole, visiblement mortifiés que l'embrigadement ne prenne plus.
Les pourcentages du fœtus s’affichèrent sur l’écran. Je paniquais un instant. « Il va être si… différent de moi. » – C’est vrai… me dit-elle en me tapotant l’esprit. Votre enfant sera différent de vous. Mais pur ou hybride, c’est toujours le cas. » Elle me parla des nombreuses décisions à prendre. Voulais-je le porter ou le placer en incubateur ? Est-ce que je désirais pouvoir lui tenir la main sans combinaison ? Quels gènes activer pour sa source d’énergie ? Ceux qui permettent la transformation de la nourriture, de la chaleur ou des ondes ? Je m’entendis répondre spontanément : « Je veux qu’il puisse changer, et m’entendre chanter. – Chanter ? » La généticienne attendit un instant la traduction du terme. « Bien ! dit-elle soudain. C’est une bonne première décision ! Continuons ainsi. La deuxième. La troisième. Construisons. Accueillons votre enfant. »
— Rossignol de Audrey Pleynet
Nous sommes au début des années 2010 dans l'Oregon, divisé en beaucoup de petites communautés très diverses, après l'effondrement des États-Unis causé par une guerre nucléaire pendant les années 1990. Un homme seul parcourt ces villages et ces sociétés, se battant pour sa survie, devenant facteur pour de chimériques "États-Unis refondés".
Un super livre de science-fiction post-apocalyptique, intéressant je trouve du point de vue sociologique et anthropologique (les sociétés ébauchées sont crédibles et intéressantes). Une fois rentré dedans, impossible d'en décrocher !
Lorsque Patito rencontre Syzygie, géante à l'étonnante voix d'or, le jeune naufrageur se lie aussitôt d'amitié avec elle. Qui oserait …
Classique de la science-fiction espagnole datant de 1984, "La Geste d’Hamlet Evans" est proposé pour la première fois cette année en français grâce aux éditions Argyll, avec une traduction de Sylvie Miller. Il s'agit d'un vaste space-opera qui entraîne ses lecteurices de planètes en planètes, dans le sillage du récit rétrospectif que propose Hamlet Evans de sa vie mouvementée. Dans un futur lointain, ce terrien se rêvait Poète composant des chansons épiques à la gloire des conquêtes de la Corporation qui règne militairement d'une main de fer sur l'espace connu, en constante expansion, des êtres humains. L'histoire suit une structure narrative aussi classique qu'efficace, celle d'un apprentissage, puis d'un désenchantement progressif, Hamlet prenant peu à peu ses distances face à la réalité des exterminations-exploitations méthodiques auxquelles il assiste depuis sa position privilégiée d'observateur chargé de mythifier ces scènes en chansons. Suivant la forme d'un récit autobiographique, "La Geste d'Hamlet Evans" …
Classique de la science-fiction espagnole datant de 1984, "La Geste d’Hamlet Evans" est proposé pour la première fois cette année en français grâce aux éditions Argyll, avec une traduction de Sylvie Miller. Il s'agit d'un vaste space-opera qui entraîne ses lecteurices de planètes en planètes, dans le sillage du récit rétrospectif que propose Hamlet Evans de sa vie mouvementée. Dans un futur lointain, ce terrien se rêvait Poète composant des chansons épiques à la gloire des conquêtes de la Corporation qui règne militairement d'une main de fer sur l'espace connu, en constante expansion, des êtres humains. L'histoire suit une structure narrative aussi classique qu'efficace, celle d'un apprentissage, puis d'un désenchantement progressif, Hamlet prenant peu à peu ses distances face à la réalité des exterminations-exploitations méthodiques auxquelles il assiste depuis sa position privilégiée d'observateur chargé de mythifier ces scènes en chansons. Suivant la forme d'un récit autobiographique, "La Geste d'Hamlet Evans" laisse une large place aux introspections et aux réflexions d'un personnage principal dont la trajectoire et les épreuves portent le récit. Si le roman investit des thématiques qui ont pu être assez traditionnelles dans la SF - un système d'exploitation et de conquêtes militaires maximisé par une mystérieuse IA -, ce qui avait initialement retenu mon attention était la qualité du héros, non pas soldat, mais Poète. Et c'est ce que j'ai particulièrement apprécié dans cette lecture : la manière dont la question des arts - des chansons aux représentations théâtrales, jusqu'au cirque - est croisée avec ce cadre de SF militaire, explorant ainsi leurs diverses facettes, à la fois possibles vecteurs d'une propagande huilée, mais aussi capables d'ouvrir des espaces de critiques et de subversion que craindra le pouvoir - l'orientation du roman tend à mettre en lumière l'art comme forme possible de résistance à l'oppression.
Si je n'ai pas été convaincue par tous les choix narratifs de l'auteur, je me suis facilement laissée entraîner dans cette épopée qui invite à la critique d'un imaginaire spatial de conquête dont elle pousse à dessein la logique mortifère à son paroxysme, mais qui, par bien des aspects, dans les logiques d'exploitation dépeintes, peut faire directement écho à notre présent terrestre.
En cette ère glorieuse du Troisième Moyen Âge, une partie de l’humanité végète sur la vieille Terre tandis que les …
Après Uther et Lancelot, c'est la figure de Perceval qui est ici explorée. Alex Nikolavitch revisite et se réapproprie à merveille les grands thèmes - et les personnages familiers - des légendes arthuriennes. Le soin apporté à la reconstitution de ce monde désormais au bord de l'effondrement est mis au service d'un récit intime et sensible, aux accents parfois épiques et souvent chargés d'amertume. L'ensemble est immersif, régulièrement touchant, souvent fascinant, si bien que je me suis glissée avec beaucoup de plaisir aux côtés de Perceval. Une parfaite conclusion pour une trilogie qui m'a beaucoup plu.
Une épopée, un récit historique, une histoire intime. Comment vivre avec sa propre destinée et celle de sa famille ? Il y a du thé, des papillons, une bergerie, la vallée de Merveilles, un désert, des noms donnés et pris, des ancêtres, des fantômes (beaucoup de fantômes). On suit le récit d’un archiviste qui retrace le parcours de Félicité et Egonia, deux sœurs jumelles qui se sont éloignées, à la recherche des derniers mots de leur mère. C’est vraiment riche et passionnant. L’autrice se permet des changement de style, des chapitres d’une page ou de plusieurs dizaines. Je les ai suivies avec plaisir jusqu’au dénouement, un peu abasourdi comme elles. Dommage qu’il ne soit plus possible de les rencontrer.
Écoute-moi bien, Clé. Je te laisserai y aller, mais écoute-moi. Tu dois faire preuve de la plus grande prudence. Ne t’amuse pas à adopter la plus jolie théière de la brocante. Sinon, tu sais ce qui va arriver ? Tu vas rapporter une bestiole ingérable, qui va te refroidir le thé juste pour t’emmerder et te le versera à côté une fois sur deux. Et si tu n’y prends pas garde, bientôt, tu te retrouveras avec un troupeau de théières sauvages. Parce que ta première théière, c’est la plus importante. La théière-mère. C’est elle qui guidera ensuite tout le troupeau et le soumettra à ta volonté. Comme le chien avec les moutons, tu vois ?
Dans un monde inversé, il est reconnu que les animaux et les plantes ont une vie intellectuelle et sentimentale similaire …
Je triche un peu sur les dates car je n'ai lu qu'un tome et demi de cette triologie qui explore le monde occidental avec les yeux d'un ethnographe venu de l'Amazonie. Avec des images souvent fixes ou proches les unes des autres et accompagnées de dialogues parfois assez longs, la narration a quelque chose de Fabcaro, si ce n'est que les aquarelles sont très douces, et que l'absurde qui émane de l'ensemble vise à nous faire prendre conscience de l'absurdité de notre monde occidental et, par corrélat, qu'il est plus que temps de défendre autre chose. (Les mésanges agressives sont à hurler de rire…)
Depuis qu’elle a intégré le Programme de génoembryologie, Typhaine n’a plus le choix.
Tout est encadré, politique du moindre risque.
L’enfant qu’elle porte, cet enfant sain, ce garçon sain, tout est fait pour qu’il arrive à terme dans les meilleures conditions. Typhaine passe ses semaines à faire des tests, à être transportée de son appartement à la clinique, de la clinique au laboratoire, du laboratoire à l’appartement.
Avant même que le test de grossesse s’avère positif, dès le début des traitements hormonaux, avant même l’intervention de prélèvement d’ovule, le protocole l’a contrainte à interrompre toute activité professionnelle, à réguler strictement son alimentation, plus d’alcool ni de tabac bien sûr, un régime optimisé pour un apport calorique très précis, des compléments alimentaires de synthèse pour remplacer viande, poisson, ou toute forme de produit issu de l’exploitation animale. Typhaine est devenue végane malgré elle, même si elle avait déjà largement banni la viande, devenue un produit de luxe.
— Fragile/s de Nicolas Martin (4%)
En cette ère glorieuse du Troisième Moyen Âge, une partie de l’humanité végète sur la vieille Terre tandis que les …