Ameimse a commencé la lecture de La mort de l’auteur par Nnedi Okorafor

La mort de l’auteur de Nnedi Okorafor
Zelu est nigériano-américaine. Zelu est paraplégique. Zelu est auteure. Mais Zelu n’est pas reconnue : ni par sa famille nombreuse …
Un compte bookwyrm pour y partager/recenser diverses lectures : - des romans de littératures de l'imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique). Lus principalement en VF, parfois en VO anglophone. - quelques écrits adoptant des perspectives critiques pouvant être féministes, décoloniales, écologiques... - possiblement à l'occasion des livres d'histoire.
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Zelu est nigériano-américaine. Zelu est paraplégique. Zelu est auteure. Mais Zelu n’est pas reconnue : ni par sa famille nombreuse …
« Je sens une nouvelle fois cette aspiration que j’ai voulu étouffer : une faim de revanche qui n’a pas …
Les éditions L'Atalante proposent en cette rentrée une nouvelle novella de l'autrice Premee Mohamed. J'ai beaucoup apprécié ses précédentes, dans le registre du post-apocalyptique comme du conte horrifique. Cette fois-ci, l'autrice nous entraîne dans un tout autre univers - que je suis très curieuse de découvrir. À suivre :)
La colère est une énergie. Une jeune femme, esclave dans le Sud, s’aperçoit qu’il lui est possible, en un instant, …
J'ai lu "À l'Est des rêves" il y quelques mois, et je n'avais pas vraiment accroché. A l'occasion d'une rencontre prévue avec l'autrice au Lautaret (rencontre qui n'a finalement pas eu lieu), j'ai lu, sur les conseils d'un ami, "Croire aux fauves", que j'ai beaucoup apprécié. L'autrice y raconte une rencontre (tragique) avec un ours lors d'une mission de terrain au Kamchatka, rencontre qui a marqué l'autrice à la fois physiquement et psychologiquement. L'autrice y raconte, avec une écriture intime, comment la rencontre avec l'ours a rendu poreuse la frontière entre l'approche rationnelle qu'elle suit pour étudier les peuples du Kamchatka, et une approche plus sensible, qui fait partie intégrante de la culture de ses peuples. Cette dualité est matérialisée par deux carnets de terrain qu'elle utilise: un carnet noir, dans lequel elle note ses observations factuelles, et un carnet de couleur, dans lequel elle note ses rêves. Ces deux …
J'ai lu "À l'Est des rêves" il y quelques mois, et je n'avais pas vraiment accroché. A l'occasion d'une rencontre prévue avec l'autrice au Lautaret (rencontre qui n'a finalement pas eu lieu), j'ai lu, sur les conseils d'un ami, "Croire aux fauves", que j'ai beaucoup apprécié. L'autrice y raconte une rencontre (tragique) avec un ours lors d'une mission de terrain au Kamchatka, rencontre qui a marqué l'autrice à la fois physiquement et psychologiquement. L'autrice y raconte, avec une écriture intime, comment la rencontre avec l'ours a rendu poreuse la frontière entre l'approche rationnelle qu'elle suit pour étudier les peuples du Kamchatka, et une approche plus sensible, qui fait partie intégrante de la culture de ses peuples. Cette dualité est matérialisée par deux carnets de terrain qu'elle utilise: un carnet noir, dans lequel elle note ses observations factuelles, et un carnet de couleur, dans lequel elle note ses rêves. Ces deux carnets finissent par se fondre en un seul, à la fin du roman.
Un livre sublime, qui me questionne aussi, en tant que scientifique, sur mon rapport à l'univers.
Un roman avec pour toile de fond le passé esclavagiste et la traite atlantique qui met en scène un peuple sous-marin descendant de femmes esclavisées enceintes jetées par-dessus bord lors de la traversée. Rivers Solomon entreprend d'y explorer des thématiques fortes autour de la place de l'Histoire, du rôle et du poids de la mémoire, de ce qui définit individuellement, mais aussi collectivement... C'est court, mais c'est dense. C'est aussi plein de toutes sortes d'émotions. Le style est brut, tout en étant d'une grande sensibilité. C'était le premier texte que je lisais de Rivers Solomon, et cette lecture en appelle d'autres !
C'est un texte d'analyse d'une période très courte de la République de Weimar 1930/1933 qui s'achève avec la nomination de Hitler au poste de Chancelier par le Président du Reich, Hindenburg. Il reprend presque au jour près et aux paroles prononcées ou écrites dans des courriers ou des journaux, des principaux acteurs de cette époque. Il analyse la situation économique et les raisons que chacun, hommes politiques, patrons et dirigeants d'entreprises, leaders syndicaux, universitaires, etc. ont pu exprimer pour expliciter leur choix. Il met en évidence, au-delà de certaines particularités liées à la psychologie de certains de ces personnages historiques, la soif de pouvoir de ces hommes et leur conviction profonde que seule la politique menée par eux était valable. Du coup, on note les aveuglements qui empêchent de renoncer à la poursuite de politiques désastreuses ou au calcul personnel de certains qui se jettent dans des compromissions pour satisfaire …
C'est un texte d'analyse d'une période très courte de la République de Weimar 1930/1933 qui s'achève avec la nomination de Hitler au poste de Chancelier par le Président du Reich, Hindenburg. Il reprend presque au jour près et aux paroles prononcées ou écrites dans des courriers ou des journaux, des principaux acteurs de cette époque. Il analyse la situation économique et les raisons que chacun, hommes politiques, patrons et dirigeants d'entreprises, leaders syndicaux, universitaires, etc. ont pu exprimer pour expliciter leur choix. Il met en évidence, au-delà de certaines particularités liées à la psychologie de certains de ces personnages historiques, la soif de pouvoir de ces hommes et leur conviction profonde que seule la politique menée par eux était valable. Du coup, on note les aveuglements qui empêchent de renoncer à la poursuite de politiques désastreuses ou au calcul personnel de certains qui se jettent dans des compromissions pour satisfaire leur ego ou leur soif de pouvoir ou de gains espérés. L'inconséquence de ces alliances et le mépris à l'égard d'un jeu démocratique amène à détruire petit à petit l'état de droit, les principes Constitutionnels et favorise la montée en puissance d'un Etat autoritaire, raciste, pour permettre un enrichissement d'une élite financière et industrielle sous couvert de politiques sécuritaires et guerrières. Au-delà de ces descriptions, on ne peut s'empêcher de faire des liens avec une actualité qui sans en être la copie, tend à reproduire certaines tendances tout aussi inquiétantes.
Quelle incroyable découverte ce fut pour moi, autant pour ce roman, que pour cet auteur si peu connu en France. Le Manuscrit trouvé à Saragosse serait difficile à classer tant il est riche. L'emboîtement d'histoires dans l'histoire – sur quatre ou cinq niveaux –, l'humour, la quantité impressionnante de personnages qui livrent leurs histoires, se croisent et se révèlent, la richesse des détails historiques, philosophiques ou scientifiques ; Le Manuscrit trouvé à Saragosse pourrait être accordé au pluriel.
Wikipédia annonce la couleur : cette « œuvre complexe relève à la fois du roman picaresque, du roman libertin, du conte philosophique et du récit fantastique ». Si le roman a été écrit en français, il a tardé à être connu et les choses se compliquent parce qu'il y a eu plusieurs éditions (souvent incomplètes). Aussi, je vous conseille de lire celle de 1810 (richement annotée et commentée par François Rosset & …
Quelle incroyable découverte ce fut pour moi, autant pour ce roman, que pour cet auteur si peu connu en France. Le Manuscrit trouvé à Saragosse serait difficile à classer tant il est riche. L'emboîtement d'histoires dans l'histoire – sur quatre ou cinq niveaux –, l'humour, la quantité impressionnante de personnages qui livrent leurs histoires, se croisent et se révèlent, la richesse des détails historiques, philosophiques ou scientifiques ; Le Manuscrit trouvé à Saragosse pourrait être accordé au pluriel.
Wikipédia annonce la couleur : cette « œuvre complexe relève à la fois du roman picaresque, du roman libertin, du conte philosophique et du récit fantastique ». Si le roman a été écrit en français, il a tardé à être connu et les choses se compliquent parce qu'il y a eu plusieurs éditions (souvent incomplètes). Aussi, je vous conseille de lire celle de 1810 (richement annotée et commentée par François Rosset & Dominique Triaire et publiée aux éditions Flammarion).
Je vous conseille de prendre le temps de vous plonger dans ce volumineux bouquin, mais aussi d'aller chercher plus d'informations sur son étonnant auteur. Pour ma part, je vais continuer mon exploration par la lecture de ses récits de voyage.
La colère est une énergie. Une jeune femme, esclave dans le Sud, s’aperçoit qu’il lui est possible, en un instant, …
Lors du commerce triangulaire des esclaves, quand une femme tombait enceinte sur un vaisseau négrier, elle était jetée à la …
Une très belle histoire autour d'un sentiment très fort d'une jeune femme, Clémence, pour sa grand-mère atteinte d'Alzeimer. Les dessins, couleur pastel pour le présent et sans couleur pour le passé, permettent de suivre leurs rapports tout au long des pages de leur voyage. Elles se retrouvent ou s'éloignent parfois, échangent des confidences, parlent de leur vie et ne s'oublient pas... C'est une BD émouvante autour du souvenir et de l'importance des liens familiaux construits avec le temps et l'amour qui les a tissés.
Avec Tovaangar, Céline Minard nous offre une version lumineuse du monde d’après. Si la civilisation humaine n’est plus, ses vestiges …
Je croyais que c'était une histoire d'amour, dis-tu. L’insistance de ta lola est restée dans ton esprit depuis le début, et tu prononces ces mots calmement, avec un haussement d’épaules, comme pour faire savoir à ces artistes que c’est bien, qu’elle n’a pas tant d’importance, cette pensée, que peut-être la définition de ce qu’est une histoire d’amour pourrait être étendue pour inclure tout ce qui s’est passé jusqu’ici. Tu dis ça comme des excuses. Comme si c’était une chose pour laquelle il fallait s’excuser. Un enfant fugueur, qui fonce à travers les étagères en porcelaine : Je pensais que c’était une histoire d’amour. J’avais espéré que ce soit une histoire d’amour. Tu le dis avec honte, embarrassé de l’avoir dit, souhaitant pouvoir le retirer. Tu le dis avec l’inquiétude d’avoir trahi une partie secrète de toi-même qui ne veut pas être exposée, un vieux démon en toi, malade et impatient. Tu le dis avec espoir. Timidement et sans conviction. L’espoir de quelqu’un qui sait qu’il est sur le point de quitter un rêve pour se réveiller dans une réalité qu’il ne comprend pas. Le pub attend, tout comme ton lit vide. Je croyais que c’était une histoire d’amour. Tu regrettes de l’avoir dit, comme si tu savais que cela allait affaiblir le conte. Le dépouiller de sa fumée et de son ombre. Mais tu le dis quand même.
Je voulais profiter des vacances estivales pour lire des auteur·ices que je souhaitais découvrir depuis longtemps. J'ai commencé par Simon Jimenez, et ça a été une belle expérience.
Il a été difficile de me détacher du livre une fois la lecture commencée, alors même que les débuts peuvent dérouter. "Le pays sans lune" propose en effet une narration qui se déploie à plusieurs niveaux et dans différents registres, mais aussi depuis plusieurs espaces et temporalités. Un triple récit, avec des aller-retours, entre un pays qui paraît contemporain et où sévit une guerre dont on ne sait presque rien, un royaume ancien et lointain évoquant un imaginaire asiatique, et une mystérieuse scène de théâtre évoluant hors du temps et de l'espace.
La lecture offre une expérience narrative en soi qui m'a fascinée. Le récit, polyphonique, défie certains carcans ou catégories littéraires, déjoue certaines logiques ou attentes, tout en se réappropriant avec …
Je voulais profiter des vacances estivales pour lire des auteur·ices que je souhaitais découvrir depuis longtemps. J'ai commencé par Simon Jimenez, et ça a été une belle expérience.
Il a été difficile de me détacher du livre une fois la lecture commencée, alors même que les débuts peuvent dérouter. "Le pays sans lune" propose en effet une narration qui se déploie à plusieurs niveaux et dans différents registres, mais aussi depuis plusieurs espaces et temporalités. Un triple récit, avec des aller-retours, entre un pays qui paraît contemporain et où sévit une guerre dont on ne sait presque rien, un royaume ancien et lointain évoquant un imaginaire asiatique, et une mystérieuse scène de théâtre évoluant hors du temps et de l'espace.
La lecture offre une expérience narrative en soi qui m'a fascinée. Le récit, polyphonique, défie certains carcans ou catégories littéraires, déjoue certaines logiques ou attentes, tout en se réappropriant avec un souffle épique rare les codes et les archétypes d'une fantasy légendaire, guerrière et tragique, dont il est difficile de s'extraire une fois propulsée dans l'histoire. L'auteur m'a donné l'impression d'être un chef d'orchestre, jouant sur les tonalités, les ambiances, tout en parvenant à suivre et à mener à bien un fil narratif avec une linéarité et des choix qui font sens. Sous sa plume particulièrement évocatrice, des scènes proposant parfois des atrocités et des violences difficilement soutenables côtoient des passages d'une poésie et d'une sensibilité puissantes. La traduction de Patrick Dechesne semble rendre parfaitement justice à l'oeuvre, et son travail est à saluer.
Lors du commerce triangulaire des esclaves, quand une femme tombait enceinte sur un vaisseau négrier, elle était jetée à la …