Critiques et Commentaires

Ameimse

Ameimse@bw.heraut.eu

A rejoint ce serveur il y a 1 année, 8 mois

Un compte bookwyrm pour y partager/recenser diverses lectures : - des romans de littératures de l'imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique). Lues principalement en VF, parfois en VO anglophone. - des écrits adoptant des perspectives critiques pouvant être féministes, décoloniales, écologiques... - possiblement à l'occasion des livres d'histoire.

Sur mastodon, je suis par là : social.sciences.re/@ameimse

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a publié une critique de Mauvaise graine par Octavia E. Butler (Patternist, #1)

Octavia E. Butler: Mauvaise graine (Paperback, 2025, Au Diable Vauvert)

Être aux pouvoirs sans limite, Doro est un esprit ancien qui engendre des humains sur …

Mauvaise graine

Publié en 1980, 'Mauvaise graine' n'est pas le premier roman écrit par Octavia Butler dans sa série Patternist à laquelle elle se consacre de 1976 à 1984, à travers cinq romans - dont un qu'elle désavouera plus tard, le qualifiant de "roman Star Trek". Il est plus précisément le quatrième roman de la série ; mais l'histoire qui y est relatée le situe, chronologiquement, en premier, d'où le choix des éditions Diable Vauvert de commencer par lui. J'y ai retrouvé quelques-unes des caractéristiques et qualités marquantes de la prose d'Octavia Butler (ici traduite par Jessica Shapiro) que j'avais tant appréciées dans la trilogie Xenogenesis.

"Mauvaise graine" est tout d'abord un récit particulièrement immersif : l'autrice nous installe instantanément aux côtés de personnages dont elle prend soin, au sens où elle leur accorde toujours une épaisseur, une existence, ne les réduisant jamais à l'état de simples artifices/ressorts narratifs. Le récit vient …

Sophie Lewis: Pour en finir avec la famille (2025, Hystériques & AssociéEs) Aucune note

Biologique ou choisie, traditionnelle ou réinventée, nucléaire ou élargie, Sophie Lewis n'épargne aucune famille. En …

Contre la famille : abolir, prendre soin, s'émanciper

Aucune note

"Pour en finir avec la famille" est un court essai stimulant dans lequel l'autrice replace et restitue de façon synthétique les critiques formulées à l'encontre de l'institution de la famille, à différentes époques et dans différents contextes. C'est très accessible et se lit façon fluide, abordant de façon stimulante de nombreuses facettes de l'abolition de la famille et invitant les lecteurices à se questionner sous différents angles.

J'ai beaucoup aimé la manière dont Sophie Lewis restitue des pans d'histoire des idées/des revendications qui ont pu être oubliées dans une histoire des luttes au sein de laquelle cette question a été invisibilisée ces dernières décennies. Elle le fait toujours de façon très dynamique ; le bémol étant qu'elle va parfois très (trop) vite sur certains points qu'on aimerait voir approfondis, mais le mérite de l'essai est déjà d'avoir su rassembler et rendre accessible ces réflexions foisonnantes.

Sophie Lewis: Pour en finir avec la famille (2025, Hystériques & AssociéEs) Aucune note

Biologique ou choisie, traditionnelle ou réinventée, nucléaire ou élargie, Sophie Lewis n'épargne aucune famille. En …

J'avais initialement ouvert un compte bookwyrm pour y rassembler mes lectures de fictions, pour me forcer à prendre le temps de lire des romans - ce que je ne faisais plus à une époque. Mais ça fait plusieurs semaines que je songe ou à créer un deuxième compte, ou à diversifier la ligne de ce compte, pour les lectures autres (non liées au travail). L'alternative est un format mastodon où, même si j'ai la chance d'être sur une instance où je peux rédiger de longs posts, ne me semble pas toujours adaptée. Pour l'instant, je conserve donc un seul compte bookwyrm où je vais sans doute parler de mes lectures de façon plus diversifiée. Je verrai à l'usage comment cela évoluera.

Pour commencer, donc, une de mes lectures "autres" d'avril : "Pour en finir avec la famille". L'occasion de découvrir Sophie Lewis, grâce à la traduction d'une traductrice qui a …

a commencé la lecture de Les Amants du Ragnarok par Jean-Laurent Del Socorro

Jean-Laurent Del Socorro: Les Amants du Ragnarok (Albin Michel Imaginaire) Aucune note

" Temps des haches, temps des épées, Les boucliers sont fendus, Temps des tempêtes, temps …

Après une réécriture des légendes arthuriennes en 2023 avec "Morgane Pendragon", Jean-Laurent Del Socorro poursuit son projet de triptyque consacré aux mythologies européennes, investissant cette fois la mythologie scandinave dans "Les Amants du Ragnarök". Diverses figures féminines y sont à nouveau à l'honneur ; et après le bon souvenir que m'a laissé par "Morgane Pendragon", j'avais donc envie de découvrir ce nouveau roman.

a publié une critique de Les Oiseaux du temps par Amal El-Mohtar

Amal El-Mohtar, Max Gladstone: Les Oiseaux du temps (Paperback, français language, 2021, Mu)

Bleu et Rouge, deux combattants ennemis d'une étrange guerre temporelle, s'engagent dans une correspondance interdite, …

Une histoire d'amour à travers l'espace et le temps

Un court roman semi-épistolaire mettant en scène une histoire d'amour dans le cadre science-fictionnel d'une guerre impitoyable se déployant à travers l'espace et le temps, au sein de laquelle s'affrontent deux camps, dont les deux protagonistes sont chacune une des fers de lance.

C'est une lecture qui m'a d'abord marquée par son style formel. Jouant sur un registre évocateur et onirique, riche en métaphores, le roman m'a fait l'effet d'une beauté littéraire, aux atouts stylistiques indéniables, mais quelque peu froide et distante. Puis, à mesure que le récit a progressé, qu'une dimension sentimentale, touchante à sa façon, s'est faite plus perceptible dans ces lettres dont le style évolue peu à peu, je me suis sentie de plus en plus investie dans l'histoire. L'oeuvre joue et exploite à merveille un contraste aussi déroutant que déstabilisant entre, d'un côté, l'intime et le sensible amoureux qui fleurissent au fil des lettres échangées, et …

a commencé la lecture de Mauvaise graine par Octavia E. Butler (Patternist, #1)

Octavia E. Butler: Mauvaise graine (Paperback, 2025, Au Diable Vauvert)

Être aux pouvoirs sans limite, Doro est un esprit ancien qui engendre des humains sur …

Au diable vauvert poursuit sa publication en français de l'oeuvre d'Octavia Butler, avec ce printemps la première histoire de la série Patternist, Mauvaise Graine, publiée initialement en 1980 et proposée ici avec une traduction par Jessica Shapiro. Les romans d'Octavia Butler m'ont toujours marquée, même si parfois un peu trop secouée, hâte de découvrir celui-ci.

a publié une critique de Sagas & Sable d'os par Travis Baldree (Légendes & Lattes, #0.5)

Travis Baldree: Sagas & Sable d'os (2024, Ynnis Editions)

20 ans avant Légendes & Lattes, l’aventure commence ici…

Ça y est : la vie …

Cosy fantasy & librairie

Cette semaine, j'avais besoin d'une lecture posée et calme, qui prenne soin de ses lecteurices comme de ses personnages. Quoi de mieux dans ce cas que de la "cosy fantasy" ? J'ai donc exhumé de ma PàL le second roman écrit par Travis Baldree se déroulant dans l'univers de "Légendes & Lattes", dont le parfum des roulés à la cannelle continue de flotter dans ma mémoire (et autour de ma bibliothèque).

On y retrouve le personnage de Viv, mais 20 ans avant la tentative par l'orc ex-mercenaire d'ouvrir le café dont nous avions suivi le lancement dans "Légendes & Lattes". J'ai préféré le fait qu'il s'agisse d'une préquelle plutôt qu'une suite : cela permet de ne pas remettre en cause tout ce qui avait été construit dans ce premier tome. Pour le reste, on retrouve dans "Sagas & Sable d'os" la recette qui avait fait le charme du précédent roman …

a publié une critique de La Cité des Miracles par Robert Jackson Bennett (Les Cités divines, #3)

Robert Jackson Bennett: La Cité des Miracles (2025, Albin Michel)

La spectaculaire conclusion de la trilogie des Cités divines.

Roi déchu, ancien prisonnier politique, espion …

Conclusion convaincante pour la trilogie des Cités divines

L'auteur a su continuer d'explorer les diverses facettes de cet univers si riche posé dans le premier tome - même si l'effet de surprise-émerveillement initial suscité par ce dernier sera resté une expérience inégalée. Cependant, loin d'adopter une structure figée comme on peut parfois le trouver dans des mondes de fantasy qui finissent par laisser une impression diffuse de monde anhistorique, la trilogie aura vu son cadre évoluer politiquement, socialement et surtout technologiquement - empruntant certains côtés au steampunk dans ce dernier tome. Sur le fond, le 3e volet reprend le concept des précédents, en démarrant par une enquête. Cependant tout avance très -plus- vite : l'enjeu n'est cette fois pas tant la résolution d'un mystère que celui d'une véritable confrontation annoncée. A nouveau aussi, on change avec ce troisième tome de personnage principal, se centrant cette fois sur Sigrud - cela fonctionne, notamment en raison de tout le lourd …

a commencé la lecture de Sagas & Sable d'os par Travis Baldree (Légendes & Lattes, #0.5)

Travis Baldree: Sagas & Sable d'os (2024, Ynnis Editions)

20 ans avant Légendes & Lattes, l’aventure commence ici…

Ça y est : la vie …

Après avoir conclu une trilogie de fantasy épique, je retourne à de la "cosy fantasy". J'avais adoré Légendes & Lattes, ses roulés à la cannelle et toute l'ambiance qui traversait le livre. Travis Baldree nous propose ici de retrouver le personnage principal, mais vingt ans avant les événements relatés dans Légendes & Lattes. Cette fois, Viv, une orc mercenaire, ne se lance pas dans la création d'un café, mais, contrainte à la convalescence après une mauvaise blessure, elle va mettre les pieds dans une librairie. Beaucoup aimé les premiers chapitres lus hier soir.

a commencé la lecture de La Cité des Miracles par Robert Jackson Bennett (Les Cités divines, #3)

Robert Jackson Bennett: La Cité des Miracles (2025, Albin Michel)

La spectaculaire conclusion de la trilogie des Cités divines.

Roi déchu, ancien prisonnier politique, espion …

La conclusion de la trilogie des Cités divines, qui se déroule 13 ans après les événements du tome 2. Les premiers chapitres lus hier soir s'annoncent prometteurs, dans la droite lignée des deux précédents tomes.

a publié une critique de La Lance de Peretur par Nicola Griffith

Nicola Griffith: La Lance de Peretur (2025, Argyll)

Dans la vallée de la Tywi, les profondeurs d’une grotte dissimulent une mère et sa …

La Lance de Peretur, ou une réécriture queer du mythe de Perceval

J'ai toujours un faible pour les romans qui réinvestissent les légendes arthuriennes. Je crois que je suis fascinée de voir combien les auteurices continuent d'ajouter des variantes personnelles, suivant des registres assez différents, avec des lectures des événements qui leur sont propres. Tous ces écrits constituent un fil d'itérations ininterrompu depuis le Moyen Âge, démontrant toute la plasticité du mythe et la façon dont il peut encore et toujours être réinventé à toute époque.

Ces dernières années, j'ai adoré la trilogie que leur a consacré Alex Nikolavitch. Et, avec une réécriture inclusive, Morgane Pendragon de Jean-Laurent Del Socorro avait aussi été intéressant. Par son concept de départ, "La Lance de Peretur" peut sans doute être rapproché de ce dernier roman. L'ouvrage que publie Argyll se termine d'ailleurs par un billet de l'autrice qui précise les conditions dans lesquelles l'idée de cet écrit est né. Initialement, il s'agissait d'une commande pour …

a publié une critique de Protocole solitude par Joanna Russ

Joanna Russ: Protocole solitude (2024, Cambourakis)

Après un mystérieux accident, huit voyageurs interstellaires – quatre femmes, trois hommes et une enfant …

Protocole solitude

"Protocole solitude" est le premier roman que je lis de Joanna Russ - après m'être plongée dans ses archives, également publiées chez Cambourakis, dans "L'exoplanète féministe de Joanna Russ". Il s'agit d'une autrice qui s'inscrit dans le courant de la science-fiction féministe états-unienne des années 70. "Protocole solitude" est ainsi un court roman qui a été publié en 1977, traduit pour la première fois en français l'an dernier.

Est mis en scène un groupe de naufragé·es de l'espace, échoué·es sur une planète isolée, éloignée de tout. Ce n'est pas une histoire de survie, au contraire : le récit évoque les codes de ce genre pour mieux les détruire. D'emblée, la première phrase du roman avertit : ce petit groupe dépareillé est de toute façon destiné à mourir, plus ou moins rapidement. C'est cette histoire que va relater "Protocole solitude", à travers le récit d'une des naufragé·es, laquelle va dicter à …

a commencé la lecture de La Lance de Peretur par Nicola Griffith

Nicola Griffith: La Lance de Peretur (2025, Argyll)

Dans la vallée de la Tywi, les profondeurs d’une grotte dissimulent une mère et sa …

Une publication chez Argyll et une déclinaison/réappropriation dans l'univers des légendes arthuriennes que je retrouve toujours avec beaucoup de plaisir : c'était donc une sortie littéraire que je guettais avec beaucoup de curiosité (et d'attente). L'ouvrage est présenté par la maison d'édition comme un roman queer revisitant le mythe de Perceval. A suivre :)

a commencé la lecture de Protocole solitude par Joanna Russ

Joanna Russ: Protocole solitude (2024, Cambourakis)

Après un mystérieux accident, huit voyageurs interstellaires – quatre femmes, trois hommes et une enfant …

Je fais un peu les choses à l'envers avec l'oeuvre de Joanna Russ. J'ai en effet lu ces dernières semaines "L'exoplanète féministe de Joanna Russ", publiée chez Cambourakis. Une plongée dans les archives de cette autrice états-unienne, sélectionnées et traducties par Charlotte Houette et Clara Pacotte, qui propose un livre hybride, à naviguer entre cartes postales humoristiques, courts essais, piques sarcastiques bien aiguisées et correspondances (notamment un échange passionnant et touchant sur l'écriture avec Dorothy Allison à propos de "Peau"). Ca a été l'occasion de mieux découvrir une autrice que je connaissais seulement de nom. Je me suis donc dit que c'était l'occasion de poursuivre en découvrant un de ses romans de science-fiction. Plusieurs ont été traduits récemment en français, et notamment, toujours chez Cambourakis, "Protocole solitude". Initialement publié en 1977 aux Etats-Unis et traduit l'an dernier en français. Ce n'est pas forcément le type de roman que j'ai l'habitude …

a publié une critique de Hexa par Gabrielle Filteau-Chiba

Gabrielle Filteau-Chiba: Hexa (French language, 2025, Stock)

Thalie, 16 ans, vit avec ses parents, Gabriel et Sandrine, dans la Cité de Sainte-Foy …

"À toi de décider si tu veux faire partie du monde des machines ou de celui des Fées"

"Hexa" est le premier roman que je lis de l'autrice québécoise Gabrielle Filteau-Chiba, notamment invitée dans La Terre au Carré en début d'année (www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/l-invite-au-carre-5740266), qui en a déjà plusieurs à son actif.

L'histoire se déroule dans un futur post-effondrement étatique suite aux destructions environnementales et aux bouleversements climatiques qui ont eu lieu. Dans un tel cadre, "Hexa" suit quelques protagonistes dans un récit qui s'articule autour de deux parties aux temporalités différentes. La première suit le point de vue d'une adolescente, formatée par une vie dans une cité recluse où la survie repose sur un régime de contrôle et de propagande aux accents totalitaires : elle va découvrir, dans le grand nord canadien, un nouvel horizon et une autre façon de concevoir la vie au sein d'une communauté de femmes qui replantent des arbres et tentent de redonner vie à des terres détruites par l'exploitation humaine passée. La …