Profil

Ameimse

Ameimse@bw.heraut.eu

A rejoint ce serveur il y a 2 années, 1 mois

Un compte bookwyrm pour y partager/recenser diverses lectures : - des romans de littératures de l'imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique). Lus principalement en VF, parfois en VO anglophone. - quelques écrits adoptant des perspectives critiques pouvant être féministes, décoloniales, écologiques... - possiblement à l'occasion des livres d'histoire.

Sur mastodon, je suis par là : social.sciences.re/@ameimse

Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre

Livres de Ameimse

Lectures en cours

avatar for Ameimse Ameimse a partagé

a terminé la lecture de The Price of Spring par Daniel Abraham (Long Price Quartet, #4)

Daniel Abraham: The Price of Spring (2009, Tor) Aucune note

Fifteen years have passed since the devastating war between the Galt Empire and the cities …

4 tomes, une longue vie qui les traverse. Ces romans parlent de vie et de mort, d'amour et de haine, de regrets et de culpabilité. C'est aussi une vaste réflexion sur la responsabilité (ce qui n'est pas très original), mais aussi sur ce que signifie le futur (ce qui l'est un peu plus), dans un monde fondé sur le pouvoir des mots... Bref, c'était beau et prenant.

Vinciane Despret: Autobiographie d'un poulpe : et autres récits d'anticipation (Paperback, French language, 2021, Actes Sud)

Connaissez-vous la poésie vibratoire des araignées ? l’architecture sacrée des wombats ? les aphorismes éphémères …

Autobiographie d'un poulpe et autres récits d'anticipation

Un court livre, lu suite au partage de lecture de @Armavica@bookwyrm.social.

Il m'a tour à tour passionné, dérouté, stimulé, interrogé... Sa restitution elle-même est difficile, car c'est un livre qui investit un registre un peu à part, défiant diverses catégories pré-établies, y compris littéraires, jouant entre fiction, science et science-fiction. Cela donne donc une lecture qui perturbe les réflexes et les grilles préalablement intériorisées par les lecteurices pour appréhender un texte qui mêle, voire défie, les genres.

Face à un tel format, j'ai d'abord trouvé aussi fascinante que stimulante la démarche entreprise par l'autrice : une esquisse, en mobilisant un soubassement imaginaire, de désanthropisation du regard scientifique, questionnant les réflexes intériorisés, mais aussi les méthodes qui fondent la scientificité contemporaine. Le texte surfe en quelque sorte sur une ligne de crête. D'une part, on assiste à une déstabilisation/remise en cause de catégories et un renouvellement de méthodes, aboutissant à …

avatar for Ameimse Ameimse a partagé

a publié une critique de The Years par Virginia Woolf

Virginia Woolf: The Years (Paperback, 2008, Harvest Books)

A stirring, straightforward work written near the end of her luminous career, Virginia Woolf's The …

Le temps qui file entre les doigts – Ma traversée de Les Années de Virginia Woolf

Lire Les Années de Virginia Woolf a été pour moi comme feuilleter un album de famille où les images se superposent, incomplètes, parfois floues, mais chargées d’une vérité intime. Le roman suit la famille Pargiter à travers plusieurs décennies, de la fin du XIXe siècle aux années 1930. Pourtant, il ne s’agit pas d’une saga traditionnelle : Woolf s’attache moins aux événements qu’aux sensations, aux changements imperceptibles qui façonnent la vie.

Dès les premières pages, j’ai senti que le temps était le personnage central. Les saisons, la lumière, les bruits de la rue, tout devient indicateur de ce qui change et de ce qui reste. Chaque chapitre est comme une fenêtre ouverte sur un moment précis, sans jamais tout dévoiler. Ce qui m’a frappé, c’est cette capacité à dire l’essentiel par l’ellipse, à suggérer plutôt qu’à expliquer.

Je me suis attaché aux Pargiter non pas pour leurs actions, mais pour …

avatar for Ameimse Ameimse a partagé

a publié une critique de Noon du soleil noir par Laurent Kloetzer (Noon, #1)

Laurent Kloetzer, Laure Kloetzer: Noon du soleil noir (French language, 2022)

Cela se passe dans la plus grande ville du monde connu. La Cité de la …

Noon du soleil noir

Un roman de fantasy qui se lit comme un polar. Il faut dire que Noon le sorcier tient plus de Sherlock Holmes que de Gandalf. D’ailleurs, c’est son assistant Yors qui est le narrateur de l’histoire, un peu à la manière du Dr Watson.

Noon enquête grâce à sa faculté à lire les signes magiques et à naviguer dans un monde parallèle peuplé de morts, de créatures magiques et d’autres sorciers. J’ai bien aimé l’idée des signes anodins du monde réel qui correspondent à une réalité sous-jacente dans le monde du soleil noir.

C’est un livre tout public : le style est simple et accessible, le niveau de violence est à peu près celui d’un Agatha Christie, pas de sujets glauques ni de sous-texte subversif. Si on rajoute à ça les nombreuses illustrations, on pourrait croire qu’il s’agit d’un roman jeunesse (mais apparemment non) .

L’ensemble est sympathique et se …

avatar for Ameimse Ameimse a partagé
Margaret Killjoy: Un Pays de fantômes (fr language, Argyll)

« Je vais être franc avec vous, Dimos. Nous ne vous confions pas ce travail …

avatar for Ameimse Ameimse a partagé

a cité Sur les bouts de la langue par Noémie Grunenwald

Noémie Grunenwald: Sur les bouts de la langue (Paperback, French language, 2024, La Contre Allée)

Sur les bouts de la langue est un essai narratif dans lequel j’explore les enjeux …

D'abord, il faut écrire. Pour écrire, on a besoin d'un peu d'argent et d'une chambre / d'un lieu / d'une pièce (au choix) à soi. Pleins de textes ne sont jamais écrits par leur autrice est trop occupée à biberonner, langer, nettoyer, rassurer, ranger, cuisiner, turbiner, plaire, flatter, stimuler, encourager, coudre, accoucher, réconforter, épiler, lessiver, répondre, câliner, s'imposer, balayer, satisfaire, éviter, soigner, retrouver ses esprits, serpiller, exciter, se défendre, épousseter, habiller, s'habiller, lisser, nourrir, transitionner, produire, s'excuser, excuser, reproduire, sourire, riposter, guérir, s'échapper, servir, fabriquer, cultiver, pétrir, cicatriser, fuir, usiner, se débrouiller, éduquer, réparer, se réparer, s'interrompre parce que ça déborde, ça crie, ça demande, ça exige, ça mate, ça bloque, ça insiste, ça force. Ça laisse tout de suite moins de temps pour écrire. Ça c'est là un premier processus de masculinisation, qui s'articule bien sûr avec d'autres processus comme le blanchiment, l'embourgeoisement, l'hétérosexualisation.

Sur les bouts de la langue de  (Page 62)

avatar for Ameimse Ameimse a partagé

a cité Sur les bouts de la langue par Noémie Grunenwald

Noémie Grunenwald: Sur les bouts de la langue (Paperback, French language, 2024, La Contre Allée)

Sur les bouts de la langue est un essai narratif dans lequel j’explore les enjeux …

Je sais que dans cet ouvrage j'utilise parfois des termes dans les définir. C'est un choix que je fais et que j'assume. D'habitude, c'est toujours aux autres différents de se définir, de se situer, d'exposer leur « parcours », leurs « particuliarités », leurs « origines », leurs « orientations ». On en demande rarement autant aux normaux : les hommes n'ont pas un point de vue masculin, ils ont un point de vue, les blanc·hes ne sont pas blanc·hes, iels sont sans couleur, les hétérosexuel·les n'ont pas d'orientation sexuelle, iels sont naturel·les. Alors pourquoi je devrais définir les relations butch/fem quand jamais personne ne définit les modalités du couple hétérosexuel ? Pour les mêmes raisons, je parle de moi sans me définir clairement. Sans nommer les cicatrices qui marquent mon corps. Sans référencer mes hontes ni mes fiertés. Les femmes sont souvent reléguées à la figuration. Au mieux célébrées pour ce qu'elles sont. Pour ce qu'elles sont supposées être. Pour l'image que les hommes se font d'elles. Jamais pour ce qu'elles font. Je ne veux pas nommer qui je suis car je veux parler de ce que je fais. Ce que je suis est important, oui, mais ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est ce que j'en fais. J'aime ce que je fais. Je crois en ce que je fais. Je veux qu'on me parle de ce que je fais. Pas de qui je suis.

Sur les bouts de la langue de  (Page 73 - 74)

avatar for Ameimse Ameimse a partagé
avatar for Ameimse Ameimse a partagé

a terminé la lecture de Les vilaines par Camila Sosa Villada

Camila Sosa Villada: Les vilaines (Paperback, French language, 2021, Métailié)

La Tante Encarna porte tout son poids sur ses talons aiguilles au cours des nuits …

Un beau texte, manifestement largement autobiographique, mêlant souvenirs d’enfance et portraits touchants. Elle évoque la vie d’une femme trans en Argentine au tournant du millénaire, l’enfance dans un petit village, l’arrivée à la ville, la prostitution et la sororité de la petite bande de prostituées trans. C’est tantôt violent (mentions de viol et violences sexuelles), tantôt tendre, écrit dans une jolie langue pleine de réalisme poétique. En fond se dévoile toute l’hypocrisie de la société à l’égard des transsexuelles, aimées dans l’obscurité, vilipendées à la lumière. La succession d’anecdotes, de tranches de vie, peint un tableau plein d’empathie de ces sœurs. J’ai trouvé ce récit touchant.

a publié une critique de Arborescences par Aiki Mira (Abécédaire de l'imaginaire, #1)

Aiki Mira, luvan, Chi Hui: Arborescences (Paperback, French language, 2024, Asiathèque)

Traduction : Gwennaël Gaffric, Thomas Herth, Miléna Yung

Des imaginaires de Chine et d’Europe pour …

Arborescences

Il s'agit du premier ouvrage d'une nouvelle collection, "Abécédaire de l'imaginaire", s'inscrivant dans la continuité d'une revue allemande, Kapsel, qui traduit et diffuse des histoires de science-fiction chinoise. L'objectif y est de croiser des visions d'auteurices chinois·es et européen·nes, pour initier des échanges et envisager des façons de raconter des futurs. Le projet éditorial est donc le suivant : constituer des ouvrages autour d'une nouvelle écrite par un·e auteurice chinois·e, à partir de laquelle des auteurices européen·nes proposent des textes inédits qui font écho à cette nouvelle. Inaugurant la collection, "Arborescences" rassemble trois nouvelles : "Le nid", d'une autrice chinoise Chi Hui, traduite en français par Gwennaël Gaffric. En écho, deux nouvelles sont proposées : "Une fluctuation dans le vide", d'Aiki Mira (traduction de l'allemand par Thomas Herth et Miléna Yung), et "Marginalia", de luvan. L'ouvrage est accompagné d'illustrations d'étudiant·es de la Haute École des arts du Rhin, à Strasbourg. …

a cité Arborescences par Aiki Mira (Abécédaire de l'imaginaire, #1)

Aiki Mira, luvan, Chi Hui: Arborescences (Paperback, French language, 2024, Asiathèque)

Traduction : Gwennaël Gaffric, Thomas Herth, Miléna Yung

Des imaginaires de Chine et d’Europe pour …

Imaginez les miroitements, iridescence inattendue du ciel, nappe supplémentaire à l'horizontale plastique. Voyez vaciller, au-dessus de vos doigts étirés haut, un nuage crépitant d'éclairs et de formes rosacées. Une nuée comme un nid, mais répandu sur un plan unique et filiforme. Le rêve enfin achevé des lignes de fuite s'offrant à vos yeux solariens à travers les branches de vos arbres. Voyez-vous, grands singes, se déplier la canopée des interrogations cosmiques ? Ce que vous ne percevez qu'à travers vos instruments vogue en superaltitude, là. Cela passe sur nos têtes, nous observe, nous connaît. Nous choisit.

Arborescences de , , (Abécédaire de l'imaginaire, #1) (Page 128)

Extrait de : "Marginalia", de luvan.

a répondu au statut de LienRag

@LienRag L'autrice entreprend une histoire des idées de l'abolitionnisme familial dans le monde occidental depuis le XIXe siècle, mais aussi une histoire de certaines expériences/réalisations qui ont pu exister. Le modèle de la famille nucléaire hétéropatriarcal est celui majoritairement ciblé, car envisagé comme étant celui qui s'est imposé/dominant dans un certain nombre des espaces envisagés. Cependant sa réflexion est plus large et ouvre sur des questions autour du soin et des formes de communisation qui pourraient être envisagées. Une partie de l'essai consiste à l'amener à préciser ce qu'elle entend, elle, par "abolir la famille". Pour un aperçu, voir par exemple par là : editionslatempete.com/abolir-la-famille-me-obrien/