À Macondo, petit village isolé d’Amérique du Sud, l’illustre famille Buendia est condamnée à cent …
Un après-midi du mois d'août, accablée sous le poids insupportable de sa propre obstination, Amaranta s'enferma dans sa chambre, décidée à pleurer sur sa solitude jusqu'à la mort, après qu'elle eut dit son dernier mot à son tenace prétendant :
– Oublions-nous à jamais, lui dit-elle ; nous sommes déjà trop vieux pour ce genre de choses.
À Macondo, petit village isolé d’Amérique du Sud, l’illustre famille Buendia est condamnée à cent …
Carmelita Montiel, une vierge de vingt ans, sortait d'un bain d'eau de fleur d'oranger et était en train d'éparpiller des feuilles de romarin sur le lit de Pilar Ternera quand retentit la détonation. Aureliano José était destiné à connaître avec elle tout le bonheur que lui avait refusé Amaranta, à en avoir sept fils et à mourir de vieillesse dans ses bras, mais la balle de fusil qui lui entra par l'épaule et lui déchiqueta la poitrine avait été dirigée par une mauvais interprétation des cartes.
La rencontre entre un auteur majeur de la bande dessinée et un éminent spécialiste des …
Un gachis
2 stars
On ressort avec un sentiment pour le moins circonspect de la lecture de cet ouvrage.
Pourtant, tout commence bien. Le livre se présente comme un dialogue entre le quidam moyen (Christophe Blain, l'auteur de bande-dessinée) et un expert sur le climat (Jancovici). La première moitié de l'ouvrage est palpitant, drôle et fouillé. Il nous rappelle avec détails les affres de l'utilisation des énergies fossiles sur notre monde. C'est précis et percutant, aussi bien pour quelqu'un qui s'intéresse déjà au sujet, que pour le pire climatosceptique.
Et puis il y a basculement dans le récit, quand on en vient à parler des solutions. La bande-dessinée devient un tract publicitaire pour la filière nucléaire française.
Le parti pris est tellement grossier qu’on pourrait imaginer le livre posé dans les salles d’attente des bureaux d’ORANO. Il balaye les problèmes d’un revers de la main. Tchernobyl ? Pas si grave. Les déchets nucléaires ? …
On ressort avec un sentiment pour le moins circonspect de la lecture de cet ouvrage.
Pourtant, tout commence bien. Le livre se présente comme un dialogue entre le quidam moyen (Christophe Blain, l'auteur de bande-dessinée) et un expert sur le climat (Jancovici). La première moitié de l'ouvrage est palpitant, drôle et fouillé. Il nous rappelle avec détails les affres de l'utilisation des énergies fossiles sur notre monde. C'est précis et percutant, aussi bien pour quelqu'un qui s'intéresse déjà au sujet, que pour le pire climatosceptique.
Et puis il y a basculement dans le récit, quand on en vient à parler des solutions. La bande-dessinée devient un tract publicitaire pour la filière nucléaire française.
Le parti pris est tellement grossier qu’on pourrait imaginer le livre posé dans les salles d’attente des bureaux d’ORANO. Il balaye les problèmes d’un revers de la main. Tchernobyl ? Pas si grave. Les déchets nucléaires ? Il suffit de les enterrer. Les énergies renouvelables ? De l’argent jeté par les fenêtres.
L’ouvrage n’aborde en revanche pas nombre de points problématiques comme la fourniture en uranium, les tensions géopolitiques, le démantèlement des centrales, notre incapacité à construire une centrale en moins de 20 ans, ce que l’on laisse à nos descendants avec les déchets (pour cela lire l’excellent « le Droit du Sol » de Davodeau), etc. Autant de sujet qui auraient dû être traités, s’il avait voulu convaincre. Ce n’est plus fouillé, ni percutant, ni drôle mais une simple propagande.
Le livre aurait pu être un formidable outil de vulgarisation sur les problèmes climatiques, si seulement. L’essentiel de l’ouvrage est pourtant bon, mais une telle mise en avant du nucléaire gâche absolument tout. Je suis navré que ce livre reste en tête des ventes depuis si longtemps. Il ne devrait pas être lu et diffusé si largement.
À Macondo, petit village isolé d’Amérique du Sud, l’illustre famille Buendia est condamnée à cent …
Ces goûts cachés, vaincus en d'autres temps par le mélange d'oranges et de rhubarbe, rallumèrent un appétit impossible à contenir lorsqu'elle se mit à pleurer. Elle remangea de la terre. [...] Les poignées de terre rendaient moins lointain et plus réel le seul homme qui méritait pareil avilissement, comme si cette terre qu'il foulait de ses fines bottes vernies en quelque autre endroit du monde transmettait jusqu'à elle la densité et la chaleur de son sang, par cette saveur minérale qui lui laissait un goût de cendre dans la bouche et déposait un sédiment de paix au fond de son cœur.
HP Lovecraft est devenu l'écrivain de littérature fantastique le plus influent de l'Histoire. Dans ce …
Une biographie de Lovecraft avec de très belles illustrations.
4 stars
Le style est informel, avec parfois des répétitions et des maladresses, ce qui peut donner l’impression que l’auteur écrit à la va-vite, mais c’est très fouillé.
On découvre un homme complexe et plein de contradictions :
réactionnaire, raciste et antisémite, il épouse une femme juive, un des ses amis les plus proches et juif et homosexuel, et il fréquente volontiers des gens qui ne partagent pas du tout ses opinions,
il cultive une apparence d’aristocrate du XIXème siècle mais vis dans la pauvreté,
malgré ses opinions radicalement conservatrices, il est foncièrement athée, passionné par la science, et méprise la religion et les puritains…
Son rapport à la science est intéressant parce qu’il conditionne complètement son œuvre. On n’y trouve pas de surnaturel au sens traditionnel, ni d’opposition entre le bien et de mal, notions trop liées à la morale religieuse qu’il méprise. L’horreur vient de l’espace, de dimensions inconnues ou …
Le style est informel, avec parfois des répétitions et des maladresses, ce qui peut donner l’impression que l’auteur écrit à la va-vite, mais c’est très fouillé.
On découvre un homme complexe et plein de contradictions :
réactionnaire, raciste et antisémite, il épouse une femme juive, un des ses amis les plus proches et juif et homosexuel, et il fréquente volontiers des gens qui ne partagent pas du tout ses opinions,
il cultive une apparence d’aristocrate du XIXème siècle mais vis dans la pauvreté,
malgré ses opinions radicalement conservatrices, il est foncièrement athée, passionné par la science, et méprise la religion et les puritains…
Son rapport à la science est intéressant parce qu’il conditionne complètement son œuvre. On n’y trouve pas de surnaturel au sens traditionnel, ni d’opposition entre le bien et de mal, notions trop liées à la morale religieuse qu’il méprise. L’horreur vient de l’espace, de dimensions inconnues ou de temps immémoriaux. Les « divinités » et les monstres du mythe de Cthulhu sont des allégories des échelles de temps et d’espace proprement monstrueuses de l’univers, et révèlent l’insignifiance de l’humanité, ce qui donne un côté philosophique à ses histoires, en plus de leur qualités littéraires et de leur caractère novateur.
Cet aspect philosophique a hélas complètement échappé à August Derleth, le principal héritier spirituel de Lovecraft. Il a certes joué un rôle essentiel dans la transmission, mais en voulant compléter les zones d’ombres, il a introduit des hiérarchies entre les entités Lovecraftiennes, construisant un panthéon et créant le concept même de « mythe de Cthulhu » (en plus d’introduire des notions de bien et de mal dans les histoires qu’il cosignait de leurs deux noms mais qu’il écrivait seul à partir de brouillons d’idées du maître). C’est de la version Derleth que s’inspire le jeu de rôle « L’appel de Cthulhu »…
Bref, je n’attendais pas grand-chose de cet ouvrage qu’on m’a offert pour Noël, mais finalement j’ai trouvé ça très intéressant. Et c’est très joliment illustré.