Ameimse a cité Searoad par Ursula K. Le Guin
Les femmes d'écume, houleuses, roulent, croulent, blanc sale, blanc jauni, gris bruni, et filent, s'enflent, s'envolent, brisées. Elles s'étendent de tout leur long à la lisière des vagues, arrondies et caillées, tremblantes et frémissantes, hanches frissonnantes, fesses tressaillantes, écharpées par le vent dru et perçant, éparpillées jusqu'au néant, anéanties. À nouveau, les longues vagues se brisent et les femmes d'écume gisent, blanches et blanc sale, jaunes et brunies, et s'enflent, tremblent sous le vent, filent, s'anéantissent, et la longue vague se brise à nouveau. Les femmes de pluie sont tout en hauteur ; elles ont la tête dans les nuages. Elles marchent au pas cadencé des tempêtes, promptes et altières. Ce sont de hautes présences de lumière et d'eau arpentant les sables sans fin contre l'obscurité de la forêt. Elles avancent vers le nord, l'intérieur des terres, à l'assaut des collines. Elles pénètrent dans les brèches des monts sans résister ni rencontrer de résistance, lumière dans l'obscurité, brume dans la forêt, pluie dans la terre.
— Searoad de Ursula K. Le Guin (Page 1)
