s_mailler veut lire Attachements par Charles Stépanoff

Attachements de Charles Stépanoff
Comment nous relions-nous à notre environnement et comment nous en détachons-nous ? Comment en sommes-nous arrivés à vivre dans des …
Je lis un peu de tout, surtout en français, parfois en espagnol ou en anglais.
J'ai quelques livres à donner listés sur inventaire.io : inventaire.io/shelves/27f5f8e89b15ab0504501d147cc2b876
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Comment nous relions-nous à notre environnement et comment nous en détachons-nous ? Comment en sommes-nous arrivés à vivre dans des …
Il faut de la patience, du temps, un peu à l'image des éleveurs de rennes que l'on suit au gré des migrations de leurs troupeaux ... il faut du temps pour passer de l'arc Arctique à la Toundra. Il faut du temps pour comprendre l'incroyable intelligence de la cosmologie paysanne française qui a été balayée d'un seul coup... avec l'avènement d'un certain "jardin d'Acclimatation" élaboré par un Saint-Hilaire. Alors j'ai compris d'une certaine manière la boucherie qu'est devenu notre époque et sa triste survenue. Parce que ça n'a pas été facile de faire plier ces misérables paysans pour leur faire intégrer les idéologies de la zootechniques des élites... ces mêmes technologies qui sont peut-être bien le terreau de nos préjugés sur un grand nombre de différence pour pas dire nos pensées racistes (même celles que l'on oserait s'avouer). Ce livre est une somme à déguster tout en lenteur ,parce que …
Il faut de la patience, du temps, un peu à l'image des éleveurs de rennes que l'on suit au gré des migrations de leurs troupeaux ... il faut du temps pour passer de l'arc Arctique à la Toundra. Il faut du temps pour comprendre l'incroyable intelligence de la cosmologie paysanne française qui a été balayée d'un seul coup... avec l'avènement d'un certain "jardin d'Acclimatation" élaboré par un Saint-Hilaire. Alors j'ai compris d'une certaine manière la boucherie qu'est devenu notre époque et sa triste survenue. Parce que ça n'a pas été facile de faire plier ces misérables paysans pour leur faire intégrer les idéologies de la zootechniques des élites... ces mêmes technologies qui sont peut-être bien le terreau de nos préjugés sur un grand nombre de différence pour pas dire nos pensées racistes (même celles que l'on oserait s'avouer). Ce livre est une somme à déguster tout en lenteur ,parce que tout est subtil quand on vit au rythme des animaux, qui sont un lien entre la terre et le ciel, qu'il faut apprivoiser ou parfois domestiquer mais souvent simplement s'y attacher... eh, oui, s'attacher à son animal et faire en sorte que l'animal qui reste alors semi-sauvage, qu'il s'attache aussi un peu à vous... c'est merveilleux. C'est un savoir très ancien, très lointain.
De sa prison, Humbert homme d'une quarantaine d'années se confesse en racontant sa folie amoureuse pour une fillette de 12 …
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de …
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de l'esclavage portaient à l'éducation. Malgré des rencontres entre ces luttes pour le droit de vote et celles pour la fin de l'esclavage, il s'avère que le racisme qui imprégnait les populations blanches, notamment les femmes des classes moyennes a empêché toute convergence. Puis elle traite du rapport avec l'exploitation mise en lace par le capitalisme, les luttes des ouvrières et la place des femmes communistes. Elle traite également les mythes autour du viol, du racisme et violeur noir, de l'avortement et du contrôle des naissances. Elle termine par le déclin du travail domestique et des luttes autour d'un salaire pour payer le travail domestique des femmes.
A. Davis, en partant de cette place singulière des femmes noires, esclaves puis "libres" mais asservies par le système capitaliste, rappelle d'une part qu'au départ, elle était bien l'égale de l'homme, contribuait au même titre qu'eux au travail et que, homme comme femme, tout un chacun devait contribuer à l'apport de biens et l'entretien au sein du foyer. Elle rappelle aussi que c'est le système capitaliste qui a contribué à la séparation du travail domestique considéré comme une tâche dévalorisée et à laquelle les femmes, notamment noires, étaient assignées. Si au départ, faire du savon, créer et laver les vêtements et le linge,... était de la même importance, le fait de déporter certaines tâches à l'extérieur du ménage avait contribuer à dévaloriser le travail de tenue du foyer en le limitant aux femmes pour ce qu'on appelle les tâches ménagères au détriment d'une activité valorisée. Ainsi lorsqu'on parle de donner un chèque pour payer ce travail, cela ne change rien au côté harassant et sans attrait de ce travail. Elle parle même de l'apartheid en Afrique du Sud où le système capitaliste amenait même une séparation des hommes noirs et des femmes noires, sans souci aucun de la bonne maintenance du foyer. Ce n'était pas leur souci car pas rentable !
La mobilisation et l'engagement des femmes pour l'abolition de l'esclavage, la fin de la ségrégation ou les droits civiques - …
Un grand roman d'entrée dans le monde moderne par un personnage qui monte à la capitale (un peu comme les Illusions Perdues). Ici c'est Denise qui découvre les grands magasins parisiens, avatar du capitalisme (qui n'est pas encore nommé comme tel) où l'objectif premier est la croissance (permanente et exponentielle), et le monopole (qu'on laisse crever tous ceux qui ne peuvent suivre). La méthode est le mouvement constant (et étourdissant) des flux de marchandises et de capitaux (le flux tendu), et l'inondation du marché (créer la demande). Ça parle de publicité et de marketing (les géniales recettes de Mouret sont encore utilisées de nos jours). Ça parle du monde du travail au XIXe (quasiment les seules revendications qu'arrivent à faire entendre les employés sont sur la qualité de la cuisine à la cantine alors qu'ils dorment dans des logements sous-chauffés, avec un couvre-feu, certains à même le sol dans la …
Un grand roman d'entrée dans le monde moderne par un personnage qui monte à la capitale (un peu comme les Illusions Perdues). Ici c'est Denise qui découvre les grands magasins parisiens, avatar du capitalisme (qui n'est pas encore nommé comme tel) où l'objectif premier est la croissance (permanente et exponentielle), et le monopole (qu'on laisse crever tous ceux qui ne peuvent suivre). La méthode est le mouvement constant (et étourdissant) des flux de marchandises et de capitaux (le flux tendu), et l'inondation du marché (créer la demande). Ça parle de publicité et de marketing (les géniales recettes de Mouret sont encore utilisées de nos jours). Ça parle du monde du travail au XIXe (quasiment les seules revendications qu'arrivent à faire entendre les employés sont sur la qualité de la cuisine à la cantine alors qu'ils dorment dans des logements sous-chauffés, avec un couvre-feu, certains à même le sol dans la boutique, qu'ils sont en permanence sur un siège éjectable — pas question de tomber enceinte — et que tout les encourage à se monter les uns contre les autres pour espérer gagner plus). Ça parle encore de plein d'autres choses mais ça parle surtout d'un monde qui s'effondre (les magasins familiaux, spécialisés et indépendants) sous le poids du nouveau qui fait littéralement disparaître jusqu'au souvenir de sa concurrence en l'engloutissant dans son magasin en permanente expansion. Les chapitres où le magasin fait ses grandes ouvertures sont des tourbillons dont on ressort aussi essoufflé que les clientes qui ont perdu toute notion du temps et de leurs besoin réels. Une merveille. C'est un roman génial, et en fin de compte je ne sais pas toujours si Zola est fasciné ou critique de l'univers qu'il dépeint, certainement un peu des deux.
@Leito c'est chouette de trouver ici des critiques de classiques, ça peut donner envie de s'y plonger ou de s'y replonger !
Ubik, written in 1966 and published in 1969, is one of Philip K. Dick's masterpieces (The Three Stigmata of Plamer …
Un roman vertigineux. De la SF encore très moderne — malgré quelques couleurs un peu passées — où le capitalisme a englouti le monde et les sociétés remplacé les états, un monde où tout se paye et où on ne peut pas sortir de son propre appartement si on n'a pas la monnaie pour passer sa porte. Philip K. Dick nous entraîne une nouvelle fois dans une réalité distordue, version moins paranoïaque (quoique), mais surtout une réalité qui s'effrite au fil du récit sans qu'on sache plus à quoi se raccrocher quand même le passé peut être changé.
Bien qu'il soit regroupé par Elkin avec le totémisme sexuel, le totémisme « conceptionnel » des Aranda et des Aluridja paraît bien différent du premier quant à son principe. Le totem de chaque enfant n'est pas fonction du sexe ou de la filiation, en effet, mais du lieu où la mère a pris conscience de sa grossesse, soit qu'elle s'y soit effectivement trouvée, soit qu'elle l'ait visité en rêve. Il s'agit bien sûr d'un site totémique, c'est-à-dire d'un endroit où un être du Rêve a déposé des âmes-enfants de son espèce totémique, l'une d'entre elles étant réputée pénétrer dans la matrice de la mère pour y former le nouveau-né. Un enfant aranda n'aura donc pas nécessairement le même totem que son père, sa mère ou ses frères et sœurs, les sous-sections qui fonctionnent comme des classes matrimoniales n'ayant ici aucun rapport avec les affiliations totémiques.
— Par-delà nature et culture de Philippe Descola (Bibliothèque des sciences humaines) (Page 266)
Fascinant cette diversité des sociétés humaines, avec des idées inimaginables pour un peuple, évidentes pour un autre.
@Plumereine haha ok ça m'avait fait bugger du coup !!
@Plumereine pourquoi les "textes d'origine" en néerlandais ? Ces histoires sont écrites à la base en néerlandais ?
Des forêts luxuriantes de l'Amazonie aux éten- dues glacées de l'Arctique canadien, certains peuples conçoivent donc leur insertion dans l'environnement d'une manière fort différente de la nôtre. Ils ne se pensent pas comme des collectifs sociaux gérant leurs relations à un écosystème, mais comme de simples composantes d'un ensemble plus vaste au sein duquel aucune discrimination véritable n'est établie entre humains et non-humains.
— Par-delà nature et culture de Philippe Descola (Bibliothèque des sciences humaines) (Page 46)
Seul l'Occident moderne s'est attaché à bâtir l'opposition, donc la discontinuité supposée, entre la nature et la culture. L'anthropologie perpétue …
À partir de leurs expériences chez les autochtones Achuars d'Amazonie et sur la ZAD de Notre-Dame des Landes, les deux auteurs nous livrent un dialogue passionnant sur les conséquences politiques, économiques, écologiques de notre vision du monde "naturaliste" (dans leur vocabulaire, cela signifie "qui sépare radicalement les humains des non-humains). Ils y opposent une vision où au contraire la frontière entre humains et non-humains, entre nature et culture, est inexistante.
Ces considérations anthropologiques les amènent à esquisser des pistes révolutionnaires nouvelles et enthousiasmantes, basées sur le "chatoiement" de la diversité humaine, l'apparition de communautés alternatives en marge des États-Nations capitalistes, et l'effort pour se défaire de notre naturalisme pour oser embrasser d'autres "façons d'être au monde".
Cette lecture est une vraie bouffée d'oxygène dans nos temps obscurs.