Anthony a cité Les Vilaines par Camila Sosa Villada
Maria, une sourde-muette très jeune et plutôt chétive, passe près de moi tel un succube, elle ouvre la porte d'Encarna sans frapper, très délicatement, et tombe sur ce tableau. Tante Encarna allaitant un nouveau-né, avec son sein rempli d'huile de moteur d'avion. La paix qui envahit le corps de Tante Encarna est telle qu'elle semble léviter à dix centimètres au-dessus du sol, cet enfant draine la douleur historique qui l'habite. Le secret le mieux gardé des nourrices, le plaisir et la douleur d'être drainées par un chiot. Une douloureuse injection de paix. Tante Encarna a les yeux révulsés, l'extase est totale. Elle murmure, inondée de larmes qui glissent sur ses seins et tombent sur les habits de l'enfant.
— Les Vilaines de Camila Sosa Villada (Page 19)