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Anthony

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46% terminé ! Anthony a lu 24 sur 52 livres.

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François Mauriac: Le Nœud de Vipères (Paperback, French language, Librairie Generale Francaise)

Vieil avare qui veut se venger des siens en les déshéritant, Louis se justifie dans …

Le Nœud de vipères

À la première personne, nous avons les confessions remplies de haine d'un vieil avare paranoïaque qui ourdit un plan pour priver sa descendance de ses richesses. Sa voix, exprimée dans plusieurs longues "confessions" espacées dans le temps car écrites à des moments où il se pense aux portes de la mort, est particulièrement acerbe et donc souvent très drôle. On en viendrait presque à comprendre ses raisons, à se laisser attendrir, juste au moment où son revirement, l'illumination par la foi chez l'athée férocement anti-clérical, l'amène à revoir ses décisions, à perdre la haine qui faisait sa force, et se faire engloutir par ce "nœud de vipères" dont on commençait à se demander s'il n'était pas le pur produit de sa méfiance maladive, une rage qui aurait déteint, une conséquence plutôt qu'une cause. Un doute nourri (mais pas confirmé) par le basculement de point de vue final. L'histoire de la …

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Alberto Breccia, Héctor Oesterhled: L'éternaute 1969 (GraphicNovel, Français language, 2010, Rackham)

En 1969, l’hebdomadaire d’actualités argentin Gente commande à Oesterheld une nouvelle version de L’Éternaute, que …

L'éternaute 1969

Une bonne ambiance science-fiction low-fi et rétro, magnifiée et brouillée par le dessin de Breccia et son travail sur les textures. Un dessin frappant même si pas toujours lisible, donc, mais la fin du monde mérite-t-elle une ligne claire quand tout se délite et que les personnages sont plongés dans l'horreur de l'inconnu ? D'autant plus que la forme feuilletonnesque (les planches ont été originellement publiées dans un journal) invite à condenser le récit, synthétiser et accélérer les évènements. Donc pour créer l'atmosphère, l'univers, l'ambiance, tout repose sur le dessin, sur chaque case, même, puisqu'il est difficile de sur-découper ou de rester contemplatif dans ce genre de format. Évidemment on pourrait souhaiter avoir un récit plus fourni, des personnages plus développés, mais il faut réussir à découper mentalement la lecture selon les trois pages hebdomadaires pour en saisir l'essence, aux accents souvent politiques (on parle notamment d'une Amérique du Sud …

Marie Kirschen, Maëlle Le Corre: Gouines (Paperback, French language, 2024, Points)

Qu'est-ce qu'être gouine ? Bien plus qu'une orientation sexuelle, l'homosexualité féminine se conjugue au pluriel …

Votre révolte, vos choix, vos parents les avaient rendus caduques, anéantis, avant même qu'ils ne vous viennent à l'esprit, par quelques judicieux placements financiers. Vous étiez toujours déjà à l'abri. En explorant des trajectoires qui ne comprennent pas un rapport strict au travail, en allant vers des professions plus précaires mais à forte reconnaissance sociale, vous avez cru prendre des risques, mais vous n'avez jamais mis en danger votre confort sur le moyen et le long terme. (« À mes camarades radicales, à toutes les autres », d'Amandine Agić)

Gouines de , (Page 163)

Marie Kirschen, Maëlle Le Corre: Gouines (Paperback, French language, 2024, Points)

Qu'est-ce qu'être gouine ? Bien plus qu'une orientation sexuelle, l'homosexualité féminine se conjugue au pluriel …

On ne parle jamais de la violence des femmes. Dans un monde patriarcal, les femmes sont « fragiles ». Fragiles veut dire faibles, faibles veut dire sans force, et sans force veut dire sans violence. C'est faux, bien sûr, c'est beaucoup d'images donc de projections. Une image est fixe, et toi, tu as toujours été en mouvement, tu n'as jamais été à ta place dans les cages dans lesquelles on voulait t'enfermer. Même dans les marges, il y a des nomes, des hiérarchies et des échelles. Tu étais en bas. Et, durant ton apprentissage de gouine, les lesbiennes t'ont fait comprendre que tu étais d'abord noire. (« Nos solitudes ensemble », de Erika Nomeni)

Gouines de , (Page 144)

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a publié une critique de La servante écarlate par Margaret Atwood

Margaret Atwood: La servante écarlate (Paperback, French language, 2017, Robert Laffont)

Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des …

La servante écarlate

Je ne savais rien de ce roman – je n'avais pas vu la série – si ce n'est que c'était une dystopie. Et j'ai été impressionné par la qualité et la profondeur de l'écriture. Ça confirme ma conviction qu'il vaut toujours mieux lire un livre avant d'en voir une adaptation.

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a publié une critique de Re:Start par Katia Lanero Zamora

Katia Lanero Zamora: Re:Start (EBook, Français language, 2025, Argyll)

Comme quarante pour cent de la population mondiale, vous êtes en surpoids ? Vous ne …

Re:Start

Poursuite de mes découvertes dans cette collection de novellas, ReciFs, que publie Argyll depuis l'automne - avec toujours de magnifiques illustrations de couverture proposées par Anouck Faure.

Nous plongeant au sein d'une communauté de femmes, dans laquelle les logiques financières sur lesquelles repose l'entreprise, dont toutes oeuvrent à promouvoir les produits, côtoient des dérives que d'aucun·es qualifieraient de sectaires, Re:Start offre un récit prenant et nerveux, oscillant entre thriller et incursions dans du body horror. La construction du chapitre d'ouverture délivre d'ailleurs une première claque et s'assure de l'attention des lecteurices : je n'ai plus pu décrocher une fois lancée. En exploitant de façon parfois brutale les diverses facettes de son univers, l'autrice propose une novella résolument à thèse : c'est une dénonciation d'un certain rapport au corps féminin façonné et imposé par la société et de ce que cela produit sur des femmes se brisant en tentant d'atteindre des …

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Raynor Winn: Le chemin de sel (Paperback, français language, 2024, 10/18) Aucune note

Quand Raynor et Moth se retrouvent à la rue, ils prennent une décision surprenante, parcourir …

« Pourquoi est-ce qu'on danse ? — Parce que nous avons un toit. — Et c'est une bonne chose ? — Une chose magnifique. — Alors on devrait danser encore ! »

Je finis ce livre, moitié charmé, moitié en colère contre le commentaire du Figaro littéraire (« Une aventure terrible et merveilleuse. ») tant tout ce que décrit ce livre incarne les contradictions du monde moderne, des gens laissés à la rue, sans moyens, pour les autres, le manque de temps, d'exercice libre, le manque de soin aussi d'une médecine parfois absente, la mise à distance de l'environnement naturel, sa destruction et, « en même temps », sa magnification mercantile...

Peut-être, pourtant, la seule chose qu'on ait à faire, la seule chose qu'on puisse même faire, c'est de marcher, un pas après l'autre, et encore un autre, jusqu'à ce que peu à peu veuille bien tomber tout ce qui …

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a publié une critique de La femme squelette par Cécile Vallade

Cécile Vallade: La femme squelette (GraphicNovel, français language, 2023, Eidola éditions)

On ne sait plus pourquoi elle avait été jetée à l'eau par son père, mais …

La femme squelette

Un conte muet, illustré uniquement par des pleines double-pages, que ce soit pour représenter un paysage entier ou un petit hameçon, ce qui instaure un rythme de lecture très apaisé, mais étonnamment pas dénué de rythme grâce à un découpage très intelligent. Les dessins sont magnifiques et invitent à la contemplation, même quand ils sont très épurés. Une petite réserve sur la fin de l'histoire, où même si c'est représenté avec une grande tendresse, tend un peu trop vers le syndrome du sauveur qui se voit "récompensé".

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a cité La Migration annuelle des nuages par Premee Mohamed (La Migration annuelle des nuages, #1)

Premee Mohamed: La Migration annuelle des nuages (Paperback, français language, 2025, L'Atalante) Aucune note

« On a toujours le temps de tout recommencer, de partir dans une autre direction, …

À l’époque, à l’époque. À l’époque des armes à feu. On ne sait pas au juste ce qu’on veut dire par à l’époque ; « av. J.-C. », « ap. J.-C. », puis « à l’époque ». Quand, au juste, en quelle année ? L’enfance évanouie de Yash et Maliah. Avant le cad. Avant les méga-tempêtes – l’ultime, et l’ultime d’après, et toutes les suivantes, qui souvent, mais pas toujours, déboulaient dans la vallée comme un géant qui se cognait le gros orteil et s’effondrait sur nous dans une rage impuissante qui nous bombardait de décombres. Elles n’ont pas causé la fin de tout, nous disions-nous : la fin arrivait de toute façon. Mais on ne sait pas bien ce qui a été responsable de la scission entre à l’époque et maintenant. Tout a brûlé, tout s’est envolé, sans laisser de traces, comme un cadavre qui ne s’est pas fossilisé. À mesure qu’on mine les décharges (au moins, ils nous ont laissé beaucoup de plastique, c’était gentil) et qu’on s’enfonce dans les caves et les archives pour dénicher les livres que nos ancêtres n’ont pas brûlés pour survivre aux hivers, on la ressent parfois, cette rage qui vous envahit comme une bouffée d’air chaud devant un feu, qui vous soulève aux épaules ou vous traverse comme une tornade – la rage d’être né trop tard, de l’avoir raté, une rage dirigée contre ceux qui en ont profité d’une manière qui nous en a privés. Et on ne sait même pas à quoi ce « en » fait référence. On sait seulement qu’on veut en avoir notre part, que ça n’arrivera jamais : à cause d’eux, c’est impossible. Ce qui a été brisé, on ne pourra jamais le réparer. On trouve tout ça dans les romans : smartphones, Internet, satellites, Station spatiale internationale, croisières, voyages, SMS, trains, survoler des pays entiers en avion, avec les ombres des nuages, noires et humides, qui courent sur la terre comme de l’encre ; mais aussi tout ce qui y figure sans que l’auteur n’y prête attention, tant c’était normal, et qu’il nous permet de voir du coin de son œil. Restaurants. Riz. Bennes à ordures. Préservatifs. Bosons. Irrigations. Pensions. Bananes. Je songe : Bordel de Dieu, imagine un monde où on pouvait avoir peur de voler.

La Migration annuelle des nuages de  (La Migration annuelle des nuages, #1)

Camila Sosa Villada: Les Vilaines (Paperback, French language, 2022, Points) Aucune note

La nuit, dans le parc Sarmiento à Córdoba en Argentine, la Tante Encarna arpente les …

Chez moi, la peur était partout. Elle ne dépendait pas du climat ou d'une circonstance en particulier : la peur, c'était le père. Aucun policier, aucun client, aucune circonstance cruelle ne m'ont inspiré une peur semblable à celle que m'inspirait mon père. À vrai dire, je crois que lui aussi éprouvait une terrible peur pour moi. Il se peut que telle soit l'origine de toutes les larmes des trans : qu'elles viennent de la terreur réciproque qu'éprouvent le père et la toute jeune trans. Cette blessure s'ouvre aux yeux du monde et nous, les trans, nous pleurons.

Les Vilaines de  (Page 54)

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Camila Sosa Villada: Les Vilaines (Paperback, French language, 2022, Points) Aucune note

La nuit, dans le parc Sarmiento à Córdoba en Argentine, la Tante Encarna arpente les …

Maria, une sourde-muette très jeune et plutôt chétive, passe près de moi tel un succube, elle ouvre la porte d'Encarna sans frapper, très délicatement, et tombe sur ce tableau. Tante Encarna allaitant un nouveau-né, avec son sein rempli d'huile de moteur d'avion. La paix qui envahit le corps de Tante Encarna est telle qu'elle semble léviter à dix centimètres au-dessus du sol, cet enfant draine la douleur historique qui l'habite. Le secret le mieux gardé des nourrices, le plaisir et la douleur d'être drainées par un chiot. Une douloureuse injection de paix. Tante Encarna a les yeux révulsés, l'extase est totale. Elle murmure, inondée de larmes qui glissent sur ses seins et tombent sur les habits de l'enfant.

Les Vilaines de  (Page 19)

a publié une critique de Un perdant magnifique par Florence Seyvos

Florence Seyvos: Un perdant magnifique (EBook, français language, 2025, Éditions de l'Olivier)

Au cœur d'une famille en pleine implosion, le beau-père atypique capte toutes les attentions. Mythomane, …

Un perdant magnifique

Je découvre l'écriture de Florence Seyvos à travers « Un perdant magnifique » et, posant le livre achevé sur ma table de chevet, je suis assez surpris d'avoir été emporté par une histoire somme toute « banale ». Une famille, les aléas de la vie, un beau-père excentrique et fascinant sous le regard de la cadette des deux filles. Il faut dire que l'autrice écrit remarquablement bien, dans une langue à la fois naturelle et travaillée. Le regard bienveillant de la narratrice sur un personnage qui provoque tantôt attraction, tantôt révulsion, la capacité de nous garder en haleine sur un simple aller-retour en Italie, la longueur quasi parfaite du roman : les ingrédients sont savamment mélangés pour nous offrir quelques heures agréables de lecture.