Anthony a cité Un perdant magnifique par Florence Seyvos
Parfois, comme Irène, je pensais que notre mère ferait bien de partir. Pas à cause de la carabine, nous avions compris depuis longtemps que Jacques n’était pas Barbe-Bleue. Mais parce que la vie avec lui était aussi difficile qu’une ascension en haute montagne. C’était lui qui inventait à chaque heure le paysage, les parois, les abîmes, les points de vue stupéfiants. Notre mère s’y adaptait, nous aussi. Pourtant quelque chose en lui nous émouvait, au-delà de l’amour qu’il nous portait. Peut-être était-ce justement sa folie. Peut-être était-ce, aussi, son ridicule.
— Un perdant magnifique de Florence Seyvos (59%)