Anthony reviewed Fragile/s by Nicolas Martin
Fragile/s
4 stars
La voix de Typhaine est sans doute ce qui m’a le plus marqué à la lecture de ce premier roman de Nicolas Martin. Elle se distingue par un réalisme saisissant, dépeinte avec une extrême sensibilité dans un style singulier. La première partie du roman est celle que j’ai le plus appréciée, que j’ai vraiment aimée. Peu à peu, l’angoisse monte, et nous nous retrouvons piégés avec la narratrice, plongés dans un univers carcéral où la claustrophobie est garantie. Mais paradoxalement, le contexte dystopique — une dictature 2.0, une monstrueuse machine à broyer dont l'omniscience est incarnée par la voix d’Alix — devient presque secondaire dans le récit. Il est difficile de classer cette première moitié du roman. Il y a ici comme l'effeuillage d'une fleur jusqu'à la découverte de son pistil.
Dans la seconde moitié du livre, nous plongeons brusquement et violemment dans un univers plus familier, celui de la …
La voix de Typhaine est sans doute ce qui m’a le plus marqué à la lecture de ce premier roman de Nicolas Martin. Elle se distingue par un réalisme saisissant, dépeinte avec une extrême sensibilité dans un style singulier. La première partie du roman est celle que j’ai le plus appréciée, que j’ai vraiment aimée. Peu à peu, l’angoisse monte, et nous nous retrouvons piégés avec la narratrice, plongés dans un univers carcéral où la claustrophobie est garantie. Mais paradoxalement, le contexte dystopique — une dictature 2.0, une monstrueuse machine à broyer dont l'omniscience est incarnée par la voix d’Alix — devient presque secondaire dans le récit. Il est difficile de classer cette première moitié du roman. Il y a ici comme l'effeuillage d'une fleur jusqu'à la découverte de son pistil.
Dans la seconde moitié du livre, nous plongeons brusquement et violemment dans un univers plus familier, celui de la science-fiction telle que nous la connaissons, mais de celle qui s’appuie sur la science. Et c’est là que nous reconnaissons le Nicolas Martin (public) qui a animé pendant des années La Méthode Scientifique. Cette seconde partie, à plusieurs voix, est davantage centrée sur le récit et sur l'explication. La route de ce second volet est droite, peut-être un peu trop centrée sur sa destination finale. Ce second volet est plus rationnel. Il vient clore ce roman en une sorte d'unification de la sensibilité et du matérialisme... pour dépeindre deux facettes du genre humain.
Si j'avais la possibilité de transmettre un petit mot à l'auteur, ce serait : persévérez dans l'écriture et offrez-nous un autre roman !