Auschwitz et après, 1

Aucun de nous ne reviendra

Livre broché, 184 pages

Langue : français

Publié 4 octobre 2018 par Minuit.

ISBN :
978-2-7073-4493-9
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5 étoiles (1 critique)

Aucun de nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d'une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l'ont pas vécue. Charlotte Delbo évoque les souffrances subies et parvient à les porter à un degré d'intensité au-delà duquel il ne reste que l'inconscience ou la mort. Elle n'a pas voulu raconter son histoire, non plus que celle de ses compagnes ; à peine parfois des prénoms. Car il n'est plus de place en ces lieux pour l'individu. Une voix qui chuchote, déchirante. Un chuchotement à fleur de vie et d'horreur. Cette voix une fois entendue vous obsède, ne vous quitte plus. Je ne connais pas d'oeuvre comparable à celle de Charlotte Delbo, sinon Guernica, sinon le film Nuit et brouillard, même pudeur, même déchirure, même atroce tendresse, chez cette femme, chez Alain Resnais. Cette douloureuse et bouleversante incantation est …

3 éditions

a publié une critique de Aucun de nous ne reviendra par Charlotte Delbo (Auschwitz et après, #1)

Aucun de nous ne reviendra

5 étoiles

La génération à laquelle j'appartiens n'a pas échappé à cette conviction qu'il ne fallait pas oublier. Parce que la mémoire serait un remède contre de futures horreurs. J'ai donc grandi, été éduqué en ce sens, été imprégné par ces récits autour des camps d'extermination. Je n'avais jamais rien lu à ce sujet, mais l'école, le lycée et le cinéma m'ont apporté des images et ont façonné en moi un univers « imaginable » de quelque chose d'inimaginable. En ouvrant ce livre de Charlotte Delbo, je pensais en quelque sorte retrouver cet univers. J'y allais un peu à reculons. Mais il n'en est rien. Le récit, une succession de chapitres assez courts, est d'une force évocatrice telle qu'il perturbe ces images intérieures et me plonge dans un univers incompréhensible — d'ailleurs, les vociférations des bourreaux sont le plus souvent inintelligibles. Des nuits « plus épuisantes » que les jours, des jours …