La spécificité de la fantasy, du fantastique et de la science-fiction est de n'avoir aucun modèle unique, aucun référencement clairement établi dans le monde dit réel. Il n'y a donc d'autre choix, pour la plume qui écrit autant que pour les yeux et l'esprit qui lisent, que d'en appeler aux trésors conscients ou inconscients de leur imagination. Lorsque, fin 2023 à Nantes, sur la scène majeure du festival de science-fiction des Utopiales, l'écrivain californien Kim Stanley Robinson explique pourquoi il préfèrera toujours lire une œuvre sans autre support que les mots sur la page plutôt que d'avoir recours à quelque béquille visuelle ou audiovisuelle, un film ou une série TV, il rejoint Gustave Flaubert et tant d'autres auteurs et autrices de la littérature dite blanche, aux a priori réalistes, semblant assumer un rapport censément tangible au réel.
— Pourquoi lire de la science-fiction et de la fantasy ? (et aller chez son libraire) : Manifeste pour les littératures de l'imaginaire de Ariel Kyrou, Jérôme Vincent (Page 70 - 71)