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Ariel Kyrou, Jérôme Vincent: Pourquoi lire de la science-fiction et de la fantasy ? (et aller chez son libraire) : Manifeste pour les littératures de l'imaginaire (Paperback, Français language, Les Nouvelles éditions ActuSF) Aucune note

Littératures d'évasion, de réflexion, de recherche, de critique sociétale... Les littératures de l'imaginaire nous sont …

Extrait de l'entretien avec Stéphanie Nicot, « Quand les femmes pilotent le vaisseau », p. 493-500. (...) le paradoxe de ces genres, c'est qu'ils parlent du futur, du passé, de plein de thématiques différentes, mais qu'ils sont produits par des écrivaines et écrivains de leur temps. Il est difficile pour eux de s'en extraire totalement. C'est une littérature qui parle donc du présent. On n'écrit pas les mêmes livres en 1940, en 1980 ou en 2020. Je prends un exemple précis, un sujet auquel je suis évidemment sensible, la question de l'égalité de genre. En l'espace de quarante ans, des auteurs majeurs sont devenus illisibles pour les jeunes générations à cause de leurs représentations des femmes. Certaines œuvres de science-fiction sont extraordinairement datées. C'est la même chose pour les films. Stanley Kubrick est dans mon panthéon personnel des plus grands réalisateurs, mais dans 2001, l'Odyssée de l'espace, les seuls personnages féminins - hormis une copilote - sont des hôtesses de l'air qui apportent des plateaux aux hommes. À l'époque, on n'imagine pas un vaisseau où il y aurait des femmes et de la diversité. Ça ne pardonne pas en SF, parce qu'on est supposé parler du futur, avec des mondes différents, et on se retrouve avec des comportements sexistes ordinaires.

Pourquoi lire de la science-fiction et de la fantasy ? (et aller chez son libraire) : Manifeste pour les littératures de l'imaginaire de , (Page 495)