sophie-87 a publié une critique de John Updike's Rabbit at rest par Dilvo I. Ristoff (Modern American literature, #18)
Crépuscule d’un homme ordinaire – Mon adieu à Rabbit at Rest de John Updike
4 étoiles
Lire Rabbit at Rest de John Updike a été pour moi une expérience à la fois intime et éprouvante, comme accompagner un vieil ami lors de ses derniers pas. C’est le quatrième et dernier volume de la saga consacrée à Harry “Rabbit” Angstrom, et j’y ai trouvé une sincérité brutale, sans concession, qui m’a profondément touché.
Nous retrouvons Rabbit à la fin des années 1980, installé en Floride, vieillissant, fatigué, miné par l’obésité, la maladie cardiaque et les excès d’une vie entière. Autour de lui, sa famille – son fils Nelson, englué dans la drogue et les affaires douteuses, sa femme Janice, lasse mais fidèle, et son petit-fils – forment un cercle d’amour imparfait, souvent douloureux. En lisant, j’ai senti le poids de la finitude : chaque geste de Rabbit semble alourdi par le souvenir de ses choix passés, bons ou mauvais.
Ce qui m’a bouleversé, c’est la lucidité d’Updike. …
Lire Rabbit at Rest de John Updike a été pour moi une expérience à la fois intime et éprouvante, comme accompagner un vieil ami lors de ses derniers pas. C’est le quatrième et dernier volume de la saga consacrée à Harry “Rabbit” Angstrom, et j’y ai trouvé une sincérité brutale, sans concession, qui m’a profondément touché.
Nous retrouvons Rabbit à la fin des années 1980, installé en Floride, vieillissant, fatigué, miné par l’obésité, la maladie cardiaque et les excès d’une vie entière. Autour de lui, sa famille – son fils Nelson, englué dans la drogue et les affaires douteuses, sa femme Janice, lasse mais fidèle, et son petit-fils – forment un cercle d’amour imparfait, souvent douloureux. En lisant, j’ai senti le poids de la finitude : chaque geste de Rabbit semble alourdi par le souvenir de ses choix passés, bons ou mauvais.
Ce qui m’a bouleversé, c’est la lucidité d’Updike. Il n’édulcore rien : ni la peur de la mort, ni la honte, ni le ressentiment. Mais il y a aussi, au détour des pages, une tendresse inattendue, une lumière fragile qui éclaire la banalité d’un repas, d’une conversation, d’un silence. J’ai eu l’impression de voir la vie telle qu’elle est vraiment : pleine de regrets, mais aussi de moments fugaces de grâce.
La fin, d’une sobriété désarmante, m’a laissé avec un sentiment de perte réelle. Rabbit disparaît, mais il reste en moi comme une présence, une voix.
Rabbit at Rest n’est pas seulement la conclusion d’une saga ; c’est une méditation sur le vieillissement, le corps qui lâche et la réconciliation impossible mais nécessaire avec soi-même. En le refermant, j’ai eu le sentiment d’avoir dit adieu à un être vivant.