Antoine Chambert-Loir a terminé la lecture de Contre la littérature politique par Pierre Alféri
Contre la littérature politique. Drôle de titre pour un livre collectif dont les six auteurices se sont illustrées dans le registre de la littérature politique. C'est que le refus que clame le titre de ce livre est celui d'une sorte de littérature politique qui, à force de prétendre être politique, oublierait qu'elle est littérature, à moins que ce ne soit le contraire : à trop être littérature, perdre le fil du politique. Les six textes qui constituent ce petit livre sont ainsi six exercices de littérature politique, aux formes littéraires variées, du conte (Volodine) à la liste d'aphorismes (Quintane) et l'essai (Viel) en passant par la lettre (Alferi) et le poème (Yousfi, Kaplan).
Ce sont d'ailleurs ces deux derniers textes qui me semblent le mieux témoigner de cette volonté d'une litterature politique qui voudrait ne perdre de vue ni la littérature ni la politique, et qui en tout cas m'ont …
Contre la littérature politique. Drôle de titre pour un livre collectif dont les six auteurices se sont illustrées dans le registre de la littérature politique. C'est que le refus que clame le titre de ce livre est celui d'une sorte de littérature politique qui, à force de prétendre être politique, oublierait qu'elle est littérature, à moins que ce ne soit le contraire : à trop être littérature, perdre le fil du politique. Les six textes qui constituent ce petit livre sont ainsi six exercices de littérature politique, aux formes littéraires variées, du conte (Volodine) à la liste d'aphorismes (Quintane) et l'essai (Viel) en passant par la lettre (Alferi) et le poème (Yousfi, Kaplan).
Ce sont d'ailleurs ces deux derniers textes qui me semblent le mieux témoigner de cette volonté d'une litterature politique qui voudrait ne perdre de vue ni la littérature ni la politique, et qui en tout cas m'ont le plus touché. Avec son Chant pour des armes splendides, Louisa Yousfi revisite l'Iliade après #BLM sous la forme d'un chant homérique interrompu par une voix qui semble venue du public, à moins que ce ne soit l'autrice elle-même. Leslie Kaplan propose avec Donnez-moi un mot, juste un mot (... et je soulèverai le monde) un long poème en vers libres à deux voix, qui part d'Alice au pays des merveilles et y revient, avec beaucoup de force. J'avais d'ailleurs bien aimé cette forme dont Nathalie Quintane avait fait son Hamster à l'école.