Anthony a cité La faim par Knut Hamsun
Là-bas la mer se berçait, dans un calme lourd. Des navires et des allèges pataudes, au nez épaté, creusaient des sillons dans la surface de plomb fondu, y faisaient éclater des stries à droite et à gauche, et continuaient leur route. Des édredons de fumée tournoyaient en sortant des cheminées ; le coup de piston des machines traversait l’air moite avec un bruit mat. Pas de soleil et pas de vent ; les arbres derrière moi étaient mouillés et le banc où j’étais assis était froid et humide. Le temps passait. Je me mis à somnoler. J’étais fatigué et j’avais un peu froid dans le dos. Un instant après je sentis que mes yeux commençaient à se fermer. Et je les laissai se fermer…
— La faim de Knut Hamsun (22%)