Heureux les paresseux au soleil accoudés sur les parapets de cette pierre d'un blanc si pur, dont les « Ponts et Chaussées » bâtissent leurs digues et brise-lames ! D'autres sont couchés à plat ventre sur les blocs avancés que le flot peu à peu ronge, fissure et désagrège. D'autres pêchent ; se piquent les doigts sous l'eau aux ambulacres des oursins, attaquent au couteau les coquilles collées aux roches. Il y a, tout autour des ports, une faune de tels oisifs, mi-philosophes, mi-mollusques. Point de compagnons plus agréables pour un poète. Ils sont les véritables amateurs du Théâtre Marin : rien de la vie du port qui leur échappe.
— La mer, la mer, toujours recommencée ! de Paul Valéry (Page 71)