C’est une nuit d’orage : les branches agitées des noyers labourent péniblement l’air nocturne. Des étoiles flambent derrière les feuilles. “Quelles forces, bonnes ou mauvaises, m’ont conduit où je suis ?” se demande-t-il, et il s’aperçoit avec tristesse que le pied de son fauteuil a fini par creuser un trou dans l’épaisseur du tapis rouge. C’est ainsi que le docteur Crane, assis dans son fauteuil, réfléchit en faisant tournoyer ses bretelles. Mais les histoires qui suivent les gens jusque dans leur chambre à coucher sont difficiles. Je ne puis vraiment continuer cette histoire. Je me mets à tortiller un bout de ficelle ; je retourne quatre ou cinq sous dans la poche de mon pantalon.

— Les vagues de Virginia Woolf (18%)