Premier roman, « Le palais des deux collines » ne peut laisser indifférent en cette période trouble où les malheurs de chacun sont le carburant de haines qui viennent alimenter des feux que nous redoutons éternels. De retour sur ses terres, dans un palais empli de souvenirs, des terres que d'autres viennent s'accaparer, le narrateur est porteur de mille voix, de fantômes qui se doivent de préserver la mémoire d'une famille, d'une communauté, d'un peuple qui ne semble voir en son avenir qu'exil ou destruction. Il semble qu'une forme d'oralité prend ici racine dans le papier, forme de résistance contre l'oubli qui avale tout à la manière d'un incendie qui ne laisse qu'une terre vierge derrière lui. Un premier roman indéniablement réussi.