Sanchez Mazas est un écrivain et un des fondateurs de la Phalange espagnole. Quelques retenues de ma part à la lecture sur la première partie du livre où j'avais parfois l'impression qu'on cherchait des excuses à ce "bon mais pas grand" poète, qui aurait eu un idéal noble (?!) en tête, de vouloir "sauver la civilisation" à coups de poésie dans un monde régit par des condottiere, et que tout cela n'aurait rien eu à voir avec le régime instauré par Franco à l'issue de la guerre (c'est-à-dire que Javier Cercas n'emploie pas tout à fait le même registre pour parler du Caudillo et des phalangistes, comme s'il y avait deux poids deux mesures). Il n'empêche que quelque soit son talent littéraire et toute abstraites soient ses idées, il aura entraîné le pays dans une guerre civile bien réelle. En fin de compte, le livre rend bien compte de cela, et son véritable héros, celui qui devrait avoir "une rue à son nom", est bien celui de la deuxième partie. Un très bon livre sur les récits de guerre, l'écriture, et la manière dont les grands enjeux dépassent toujours les hommes qui s'y retrouvent projetés.