Leito a publié une critique de D'or et d'oreillers par Flore Vesco
D'or et d'oreillers
4 étoiles
Avertissement sur le contenu Ne pas lire le dernier paragraphe pour ne pas se faire révéler des éléments de l'intrigue.
Ne connaissant pas les romans de Flore Vesco, je ne m'attendais à rien de particulier en piochant cette BD au hasard sur une pile sans même jeter un œil au quatrième de couverture. J'ai d'abord et avant tout été totalement bluffé par les dessins de Mayalen Goust, au croisement de beaucoup de styles et d'inspirations, de l'animation à l'Art Nouveau. Un style plutôt flamboyant, notamment dans l'attention toute particulière qu'elle porte à la composition de ses pages (on oublie les traditionnelles cases bien tracées), comme hantées par la maison labyrinthique et protéimorphe de Lord Handerson. L'histoire, quant à elle, m'a parfois désarçonné. Non pas tant parce qu'on sort du cadre du conte classique pour mieux le remettre en question lui et nos mœurs (c'est presque un genre en soi), mais parce que je n'étais pas toujours certain de ce qu'on me racontait, et j'ai parfois dû revenir quelques pages en arrière. Le côté volontairement mystérieux et suggestif de la trame, auquel s'ajoutent les comptines/palindromes/formules-magiques qui sortent de nulle part (même si assez amusants) y sont certainement pour quelque chose.
SPOILER
Mais en fin de compte, aujourd'hui encore je ne sais pas si notre héroïne est tombée amoureuse d'un homme qui s'est introduit dans sa couche (même si c'est "juste un doigt") et qui l'a observée se masturber (même si peut-être pas complètement à son insu), ce qui est plutôt problématique, alors que ce récit semble tout de même globalement être un contre-pied à l'idéal de princesse qui s'abandonne à son prince en lui opposant celui d'une femme indépendante — y compris et surtout sexuellement. Certainement qu'il faudrait que je relise cette BD plus attentivement pour trancher.
