LienRag a publié une critique de Paul à Québec par Michel Rabagliati (Paul, #6)
Blotchéen
Je me demande si c'est un hasard que la couverture représente Paul un peu comme Blutch représente son héros ironique Blotch, avec son air blasé et arrogant (surtout blasé chez Paul), et que l'on peut déceler dans son regard un fond de tristesse existentielle.
C'est la BD de la maturité pour Paul (pour Michel, il s'agit probablement de Paul au Parc), et on peut sans doute y constater que les promesses de bonheur vécues avec tant d'intensté par le jeune couple commencent à faire place au désillusionnement de l'embourgeoisement et de la perte de sens qu'il entraîne.
Bien sûr, la BD porte beaucoup sur la mort, mais ce n'est pas la première à le faire dans la série, et je ne suis donc pas convaincu que cela soit la raison de cette neurasthénie naissante.
Par contre la place que prend la mort et les adieux dans cet album va à mon sens permettre de reléguer ce spleen diffus (et clairement pas théorisé par l'auteur, c'est particulièrement visible dans l'album "Paul à la maison") à la périphérie de l'album, et laisser donc la thématique centrale rester sur l'universel de la finitude des vies humaines.
Un bon album donc, très touchant, où ces questions sont traitées avec délicatesse, même si ce n'est pas le meilleur de la série.