C'est vraiment très bien "L'incroyable expédition de Corentin Tréguier au Congo" (je connaissais pas le podcast), ils jouent avec suffisamment de finesse sur les préjugés exoticistes pour satisfaire le lecteur sans pour autant se vautrer dans la complaisance.
Une question si y'en a qui connaissent l'époque : il est attesté (notamment dans "Quand les français n'étaient pas forts') que oui les élites sahéliennes étaient très ouvertes sur le monde, contrairement aux préjugés que l'on peut avoir.
Et oui aussi les royaumes de la Côte étaient assez développés avant d'être détruits par la traite atlantique (et arabe à l'est).
Mais à la fin du XIX°, c'est crédible ce que rencontre Corentin sur les plateaux ?
C'est mieux de connaître le sujet quand on écrit un livre
2 stars
Si l'intrigue est plutôt réussie, le dessin pas mal et le découpage des scènes d'action assez bien fait, les dialogues sonnent faux et la politique est très simpliste (ce qui est problématique vue l'importance qu'elle a dans l'histoire).
Qui plus est, plusieurs des personnages ne sont pas nommés quand ils sont montrés, donc pour comprendre de qui il s'agit quand d'autres les référencent par leur nom, il faut retourner en arrière, ce qui casse le rythme et l'immersion.
Par ailleurs je ne suis pas spécialiste de l'Afrique du Sud, mais si j'ai bien aimé le détail qui me semble très réaliste de la vision religieuse commune qui unit d'une certaine manière deux familles que tout oppose, il me semble complètement irréaliste de voir une noire appeler un boer autrement que "Baas" dans l'Afrique du Sud rurale de l'apartheid, je me trompe ?
Quand à voir deux policiers blancs descendre seuls …
Si l'intrigue est plutôt réussie, le dessin pas mal et le découpage des scènes d'action assez bien fait, les dialogues sonnent faux et la politique est très simpliste (ce qui est problématique vue l'importance qu'elle a dans l'histoire).
Qui plus est, plusieurs des personnages ne sont pas nommés quand ils sont montrés, donc pour comprendre de qui il s'agit quand d'autres les référencent par leur nom, il faut retourner en arrière, ce qui casse le rythme et l'immersion.
Par ailleurs je ne suis pas spécialiste de l'Afrique du Sud, mais si j'ai bien aimé le détail qui me semble très réaliste de la vision religieuse commune qui unit d'une certaine manière deux familles que tout oppose, il me semble complètement irréaliste de voir une noire appeler un boer autrement que "Baas" dans l'Afrique du Sud rurale de l'apartheid, je me trompe ?
Quand à voir deux policiers blancs descendre seuls (enfin, avec un seul coéquipier) dans un township annoncé comme dangereux,cela me semble également totalement surréaliste...
Si quelqu'un connaît bien le pays, je veux bien confirmation ou démenti (j'avais par exemple appris il y a quelques années que le fameux Soweto est en fait très hétérogène,avec des parties franchement huppées, dès les années 90).
@Balbec J'avais lu juste le début chez un ami, et absolument adoré (notamment pour la langue, comme tu dis).
Cela fait partie des livres tellement beaux que je n'ai pas tenté de les lire, ayant peur de commetter un sacrilège si je ne suis pas d'humeur à rentrer dedans au moment de la lecture...
Avec Le Guêpier en 1977, Daniel Ceppi inventait un nouveau style de bande dessinée d'aventures. …
Construction narrative intéressante mais bancale
3 stars
L'Or Bleu est un album assez bizarre, l'aspect géopolitique n'est pas inintéressant mais quand même traité de façon très très naïve, et le reste de l'album est quand même très bancal.
Ceci notamment parce que l'on découvre dans l'Ivoire de Sheila MacKinley que l'Or Bleu n'est pas un album indépendant mais la première partie d'un diptyque, format courant chez Stephane mais sans être unique (la série se répartissant entre 4 diptyques et 6 albums indépendants, 7 si on compte Lady of Shalott).
Cela rend l'Ivoire assez intéressant, puisque l'on y obtient des explications sur un certain nombre de zones d'ombres de l'Or Bleu, dont certaines dont on n'avais pas forcément conscience.
Et l'histoire est relativement réaliste, les protagonistes renouent avec l’ambi guïté morale qui faisait la saveur de la série.
Donc au final une construction narrative risquée pour le diptyque, et qui malheureusement me semble assez ratée, puisque ce qu'elle …
L'Or Bleu est un album assez bizarre, l'aspect géopolitique n'est pas inintéressant mais quand même traité de façon très très naïve, et le reste de l'album est quand même très bancal.
Ceci notamment parce que l'on découvre dans l'Ivoire de Sheila MacKinley que l'Or Bleu n'est pas un album indépendant mais la première partie d'un diptyque, format courant chez Stephane mais sans être unique (la série se répartissant entre 4 diptyques et 6 albums indépendants, 7 si on compte Lady of Shalott).
Cela rend l'Ivoire assez intéressant, puisque l'on y obtient des explications sur un certain nombre de zones d'ombres de l'Or Bleu, dont certaines dont on n'avais pas forcément conscience.
Et l'histoire est relativement réaliste, les protagonistes renouent avec l’ambi guïté morale qui faisait la saveur de la série.
Donc au final une construction narrative risquée pour le diptyque, et qui malheureusement me semble assez ratée, puisque ce qu'elle apporte indéniablement au second album, elle le prend au premier.
Avec Le Guêpier en 1977, Daniel Ceppi inventait un nouveau style de bande dessinée d'aventures. …
Mais !
No rating
Content warning
spoiler, à lire après avoir fini les Stéphanes
Le caractère bancal de la construction narrative et le sentiment d'inachevé qui s'en dégage est largement dû à ce que l'album est en effet inachevé; l'on découvre dans l'Ivoire de Sheila MacKinley que l'Or Bleu n'est pas un album indépendant mais la première partie d'un diptyque, format courant chez Stephane mais sans être unique (la série se répartissant entre 4 diptyques et 6 albums indépendants, 7 si on compte Lady of Shalott).
Cela rend l'Ivoire assez intéressant, puisque l'on y obtient des explications sur un certain nombre de zones d'ombres de l'Or Bleu, dont certaines dont on n'avais pas forcément conscience.
Et l'histoire est relativement réaliste, les protagonistes renouent avec l’ambiguïté morale qui faisait la saveur de la série.
Donc au final une construction narrative risquée pour le diptyque, et qui malheureusement me semble assez ratée, puisque ce qu'elle apporte indéniablement au second album, elle le prend au premier.
Avec Le Guêpier en 1977, Daniel Ceppi inventait un nouveau style de bande dessinée d'aventures. …
Imprudent
2 stars
L'Or Bleu est un album assez bizarre, l'aspect géopolitique n'est pas inintéressant mais quand même traité de façon très très naïve, et le reste de l'album est quand même très bancal.
Dans une interview, Ceppi donnait l'explication de pourquoi ses Stéphanes sont si fades malgré leur potentiel : il expliquait lire la presse, puis faire un séjour d'une semaine sur place.
La presse donne une idée, surtout lorsqu'elle est de qualité, mais une idée qui reste extérieure à la société étudiée, et c'est bien ce que ses BDs font malheureusement (sauf le Guêpier, justement puisque là Ceppi a vécu de l'intérieur l'ambiance de ce milieu d'adulescents paumés et sait donc la retransmettre avec sincérité).
Quand à rester une semaine, ça ne permet évidemment pas de dépasser le niveau touriste, même si on est un touriste informé par les lectures préalables.
Il expliquait aussi que Stéphane lui-même ne l'intéressait pas vraiment, …
L'Or Bleu est un album assez bizarre, l'aspect géopolitique n'est pas inintéressant mais quand même traité de façon très très naïve, et le reste de l'album est quand même très bancal.
Dans une interview, Ceppi donnait l'explication de pourquoi ses Stéphanes sont si fades malgré leur potentiel : il expliquait lire la presse, puis faire un séjour d'une semaine sur place.
La presse donne une idée, surtout lorsqu'elle est de qualité, mais une idée qui reste extérieure à la société étudiée, et c'est bien ce que ses BDs font malheureusement (sauf le Guêpier, justement puisque là Ceppi a vécu de l'intérieur l'ambiance de ce milieu d'adulescents paumés et sait donc la retransmettre avec sincérité).
Quand à rester une semaine, ça ne permet évidemment pas de dépasser le niveau touriste, même si on est un touriste informé par les lectures préalables.
Il expliquait aussi que Stéphane lui-même ne l'intéressait pas vraiment, qu'il était comme Tintin juste un être transparent prétexte à la présentation des autres personnages.
Même s'il est vrai que le héros est un substitut du lecteur et donc doit être le protagoniste qui a la plus faible personnalité, cela ne signifie pas qu'il doit être insipide...
Les meilleurs albums de la série sont bien ceux où Stéphane est impliqué émotionnellement plutôt que simple spectateur.
Ce problème est présent dans toute la série (sauf Le Guêpier donc, le seul où Ceppi parle de son univers proche), mais l'Or Bleu en est une particulièrement bonne illustration, notamment du fait de la politique-fiction qui n'est que très superficiellement vraisemblable.
Les tribulations de Stéphane Clément, aventurier malgré lui, explorateur du monde contemporain dans sa réalité …
Reprise après une décennie
2 stars
"Pondicherry, filiation fatale" arrive à la fois à rester dans la continuité des épisodes précédents et à intégrer le profond changement historique, c'est plutôt un bon album même si l'aspect SF n'apporte rien à l'intrigue amha (comme les autres incursions de la série dans la SF en fait).
Et particulièrement problématique ici, il n'y a aucune explication de pourquoi l'aspect SF s'auto-résorbe sans affecter le reste du monde d'aucune façon.
Le personnage féminin est plutôt réussi, à la fois une variation de plus sur l'éternelle protagoniste féminine des albums précédents et une vraie personnalité avec ses parts d'ombre, sans compter une relation avec Stéphane un peu plus complexe que "moi voit, moi tombe amoureuse".
Avec Le Guêpier en 1977, Daniel Ceppi inventait un nouveau style de bande dessinée d'aventures. …
Construction inégale
2 stars
Relativement réussi, même si la construction de l'intrigue pêche assez largement (l'irruption de Pergame qui tombe comme un cheveu sur la soupe) et si trop de choses sont racontées plutôt que vécues.
Au moins les personnages sont suffisamment construits pour ne pas être trop caricaturaux, et passent assez bien.
Les tribulations de Stéphane Clément, aventurier malgré lui, explorateur du monde contemporain dans sa réalité …
Glauque à souhait, et assez bien construit.
No rating
Pour la première fois Ceppi se décentre réellement du monde des routards pour donner un vrai point de vue critique (la discussion entre le banquier et Cynthia, qui ne tourne pas à l'avantage des européens).
Et comme le disait Hitchcok, "meilleur est le méchant, meilleure est l'histoire": sans être inoubliable, le méchant est à la fois suffisamment caricatural pour remplir son office de monstre terrifiant et suffisamment contextualisé pour avoir la petite part de complexité qui lui évite d'être mono-dimensionnel.
Avec Le Guêpier en 1977, Daniel Ceppi inventait un nouveau style de bande dessinée d'aventures. …
L'original
3 stars
Presque cinquante ans après son écriture et trente ans après ma première lecture de cet album, il reste pour moi le meilleur de la série.
L'appel de la route de Kathmandou est fort et assez finement retranscrit dans cet album, mais pour celui-ci comme sans doute pour la plupart des jeunes qui l'ont prise, la réalité en est un peu décevante et c'est la période où cette route n'est qu'un mythe qui est la plus intéressante.
Après de longues années d'absence, le célèbre bourlingueur créé par Daniel Ceppi est de retour …
Conclusion
2 stars
L'Engrenage Turkmène et le Piège Ouzbek renouent avec le format diptyque clairement annoncé, eux, contrairement au diptyque précédent (ce qui est un peu un spoiler sur le diptyque précédent, désolé).
L'Engrenage renoue aussi avec le problème de Ceppi, qui n'a qu'un nombre limité d'archétypes de personnages, ce qui fait que ce n'est qu'après plusieurs pages, quand le protagoniste masculin prononce le nom de la protagoniste, que j'ai compris que celle-ci n'était pas la compagne habituelle de Stéphane.
Le diptyque renoue aussi avec l'Asie centrale de ses débuts, mais malheureusement également avec le fait d'en voir finalement assez peu sinon comme décor.
On a plus de détails dans le piège Ouzbek sur le vécu des gens qui accueillent Stéphane, cela les rend plus vivants et est plutôt réussi comme introduction aux réalités sociales d'au moins une des catégories de population (celle culturellement la plus proche de l'auteur), mais ça reste un …
L'Engrenage Turkmène et le Piège Ouzbek renouent avec le format diptyque clairement annoncé, eux, contrairement au diptyque précédent (ce qui est un peu un spoiler sur le diptyque précédent, désolé).
L'Engrenage renoue aussi avec le problème de Ceppi, qui n'a qu'un nombre limité d'archétypes de personnages, ce qui fait que ce n'est qu'après plusieurs pages, quand le protagoniste masculin prononce le nom de la protagoniste, que j'ai compris que celle-ci n'était pas la compagne habituelle de Stéphane.
Le diptyque renoue aussi avec l'Asie centrale de ses débuts, mais malheureusement également avec le fait d'en voir finalement assez peu sinon comme décor.
On a plus de détails dans le piège Ouzbek sur le vécu des gens qui accueillent Stéphane, cela les rend plus vivants et est plutôt réussi comme introduction aux réalités sociales d'au moins une des catégories de population (celle culturellement la plus proche de l'auteur), mais ça reste un peu limité.
Enfin, le diptyque renoue avec l'ambiance "routard" (même si ceux-ci ont bien changés) et l’ambiguïté morale de ces derniers, et va même replonger dans le glauque assumé qui a fait la force de certains des meilleurs albums.
Au final cela en fait une pas si mauvaise conclusion aux aventures internationales de Stephane, Lady of Shalott se passant en Suisse.
Les tribulations de Stéphane Clément, aventurier malgré lui, explorateur du monde contemporain dans sa réalité …
Bancal
2 stars
"Vanina business" montre quand même bien que c'est parce que son lecteur ne connaît pas les régions dont Ceppi parle que sa vision simpliste du monde arrive à faire illusion...
Dès qu'il ramène Stéphane dans un univers plus ordinaire, il devient assez évident que rien ne tient vraiment debout dans l'intrigue.
Mais le coup du frère est bien trouvé, à la fois surprenant et raccord avec les origines de la série.
Avec Le Guêpier en 1977, Daniel Ceppi inventait un nouveau style de bande dessinée d'aventures. …
Petit changement dans la série en même temps qu'un retour aux sources
3 stars
L'étreinte d'Howrah a pour une fois un personnage non-blanc avec une interiorité, ça change un peu...
Globalement l'album est pas mal, cela renoue avec le réalisme glauque du premier tome.
Ça ne va pas améliorer l'image que la mère d'Alice avait de Stéphane, par contre !