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a terminé la lecture de La distinction par Tiphaine Rivière

Tiphaine Rivière: La distinction (GraphicNovel, Français language, 2023, Delcourt)

Un jeune prof de lycée initie sa classe de terminale à la sociologie. Cette BD …

Ça y est, je ne suis plus une fraude, j’ai enfin lu Bourdieu ! Bon, une BD inspirée de Bourdieu. Disons que j’ai enrichi mon capital culturel de quelques notions de sociologie. Cet album est une passionnante introduction à la sociologie et aux travaux de Bourdieu. À travers un jeune prof de lycée, ses proches et ses élèves, Tiphaine Rivière illustre, au propre et au figuré, les notions de capital social et de reproduction. Elle mélange les mises en situation et les citations, le théorique et le pratique. Ça rend la lecture parfois exigeante, du moins d’où je pars, mais toujours passionnante. Je veux d’autres ouvrages de vulgarisation de cette qualité !

Sergio García Sánchez, Antonio Altarriba: Le ciel dans la tête (Hardcover, French language, 2023, Denoël)

Des mines du Kivu aux mirages de l'Europe, Nivek, l'enfant soldat, arraché aux griffes de …

Reprise

Aucune note

Après une longue pause, j'ai fini "Le ciel dans la tête" et finalement c'est une fable qui ne prétend pas au réalisme. Mais dans ce cas pourquoi avoir mis dedans tant de moments d'ultra-violence qui correspondent (superficiellement) à des situations réelles ? Globalement, j'ai trouvé ça très mauvais. Et d'ailleurs, dans toute la première partie (jusqu'à la fuite) y'a pas un dialogue qui sonne juste - et après pas beaucoup plus.

Il me semble que la seule légitimité à présenter de l'extrême cruauté, à part le voyeurisme et éventuellement certaine littérature de genre, est de susciter l'empathie. Or tout l'album sonnant faux, je l'ai lu en spectateur, sans rien ressentir.

Dommage parce que "L'aile brisée" d'Altarriba était très bien ("L'art de voler" un peu chiant par contre), très empathique mais justement sans pathos.

En fait la différence entre "L'aile brisée" et "L'art de voler" peut expliquer le ratage artistique du …

a publié une critique de Le ciel dans la tête par Antonio Altarriba

Sergio García Sánchez, Antonio Altarriba: Le ciel dans la tête (Hardcover, French language, 2023, Denoël)

Des mines du Kivu aux mirages de l'Europe, Nivek, l'enfant soldat, arraché aux griffes de …

Blocage

À ma première tentative de lire "Le ciel dans la tête", je me suis retrouvé arrêté par les premières pages. Non seulement c'est très violent, mais cela me semble gratuitement très violent, juste pour choquer. Je veux dire, ce qui est décrit est documenté comme comportement, mais il me semble pas dans les régions où se passe l'histoire.

D'abord, ce que par exemple montrait très bien Aieia d'Aldaal, même dans une situation d'exploitation ultraviolente, la plupart des relations sociales sont transactionnelles, pas inutilement meurtrières. La plupart du temps, l'autorité en place n'a pas besoin de préciser sa menace, elle flotte implicitement dans l'ensemble des relations. Donc voir des soldats menacer les enfants mineurs, pourquoi pas, mais ça me paraît exagéré (petit spoiler) qu'ils veuillent tuer un gamin juste parce qu'il a aidé son collègue - au contraire, l'entraide est généralement encouragée tant qu'elle est au service de la production.

Mais …

Pierre-Yves Berhin, Emmanuel Suarez: L'incroyable expédition de Corentin Tréguier au Congo (GraphicNovel, French language, Nathan)

L'adaptation du podcast à succès de France Culture. Quand le professeur Delescluze, grand scientifique français, …

Frais et rafraîchissant mais pas bête pour autant

C'est vraiment très bien "L'incroyable expédition de Corentin Tréguier au Congo" (je connaissais pas le podcast), ils jouent avec suffisamment de finesse sur les préjugés exoticistes pour satisfaire le lecteur sans pour autant se vautrer dans la complaisance. Une question si y'en a qui connaissent l'époque : il est attesté (notamment dans "Quand les français n'étaient pas forts') que oui les élites sahéliennes étaient très ouvertes sur le monde, contrairement aux préjugés que l'on peut avoir. Et oui aussi les royaumes de la Côte étaient assez développés avant d'être détruits par la traite atlantique (et arabe à l'est). Mais à la fin du XIX°, c'est crédible ce que rencontre Corentin sur les plateaux ?

a publié une critique de Sangoma par Caryl Férey

Caryl Férey, Corentin Rouge: Sangoma (French language, 2021, Glénat Éditions)

La fin de l'apartheid n'a pas réglé tous les problèmes. Séducteur et tète brûlée, le …

C'est mieux de connaître le sujet quand on écrit un livre

Si l'intrigue est plutôt réussie, le dessin pas mal et le découpage des scènes d'action assez bien fait, les dialogues sonnent faux et la politique est très simpliste (ce qui est problématique vue l'importance qu'elle a dans l'histoire).

Qui plus est, plusieurs des personnages ne sont pas nommés quand ils sont montrés, donc pour comprendre de qui il s'agit quand d'autres les référencent par leur nom, il faut retourner en arrière, ce qui casse le rythme et l'immersion.

Par ailleurs je ne suis pas spécialiste de l'Afrique du Sud, mais si j'ai bien aimé le détail qui me semble très réaliste de la vision religieuse commune qui unit d'une certaine manière deux familles que tout oppose, il me semble complètement irréaliste de voir une noire appeler un boer autrement que "Baas" dans l'Afrique du Sud rurale de l'apartheid, je me trompe ? Quand à voir deux policiers blancs descendre seuls …

a publié une critique de L'ivoire de Sheila McKingsley par Daniel Ceppi (Stéphane Clément, chroniques d'un voyageur, #11)

Daniel Ceppi: L'ivoire de Sheila McKingsley (Hardcover, French language, 2003, Les Humanoïdes Associés)

Avec Le Guêpier en 1977, Daniel Ceppi inventait un nouveau style de bande dessinée d'aventures. …

Construction narrative intéressante mais bancale

L'Or Bleu est un album assez bizarre, l'aspect géopolitique n'est pas inintéressant mais quand même traité de façon très très naïve, et le reste de l'album est quand même très bancal.

Ceci notamment parce que l'on découvre dans l'Ivoire de Sheila MacKinley que l'Or Bleu n'est pas un album indépendant mais la première partie d'un diptyque, format courant chez Stephane mais sans être unique (la série se répartissant entre 4 diptyques et 6 albums indépendants, 7 si on compte Lady of Shalott).

Cela rend l'Ivoire assez intéressant, puisque l'on y obtient des explications sur un certain nombre de zones d'ombres de l'Or Bleu, dont certaines dont on n'avais pas forcément conscience. Et l'histoire est relativement réaliste, les protagonistes renouent avec l’ambi guïté morale qui faisait la saveur de la série.

Donc au final une construction narrative risquée pour le diptyque, et qui malheureusement me semble assez ratée, puisque ce qu'elle …

a publié une critique de L'or bleu par Daniel Ceppi (Stéphane Clément, chroniques d'un voyageur, #10)

Daniel Ceppi: L'or bleu (Hardcover, français language, 2003, Les Humanoïdes Associés)

Avec Le Guêpier en 1977, Daniel Ceppi inventait un nouveau style de bande dessinée d'aventures. …

Mais !

Aucune note

Avertissement sur le contenu spoiler, à lire après avoir fini les Stéphanes

a publié une critique de L'or bleu par Daniel Ceppi (Stéphane Clément, chroniques d'un voyageur, #10)

Daniel Ceppi: L'or bleu (Hardcover, français language, 2003, Les Humanoïdes Associés)

Avec Le Guêpier en 1977, Daniel Ceppi inventait un nouveau style de bande dessinée d'aventures. …

Imprudent

L'Or Bleu est un album assez bizarre, l'aspect géopolitique n'est pas inintéressant mais quand même traité de façon très très naïve, et le reste de l'album est quand même très bancal.

Dans une interview, Ceppi donnait l'explication de pourquoi ses Stéphanes sont si fades malgré leur potentiel : il expliquait lire la presse, puis faire un séjour d'une semaine sur place.

La presse donne une idée, surtout lorsqu'elle est de qualité, mais une idée qui reste extérieure à la société étudiée, et c'est bien ce que ses BDs font malheureusement (sauf le Guêpier, justement puisque là Ceppi a vécu de l'intérieur l'ambiance de ce milieu d'adulescents paumés et sait donc la retransmettre avec sincérité). Quand à rester une semaine, ça ne permet évidemment pas de dépasser le niveau touriste, même si on est un touriste informé par les lectures préalables.

Il expliquait aussi que Stéphane lui-même ne l'intéressait pas vraiment, …

a publié une critique de Pondicherry, filiation fatale par Daniel Ceppi (Stéphane Clément, chroniques d'un voyageur, #7)

Daniel Ceppi: Pondicherry, filiation fatale (Hardcover, français language, 1995, Les Humanoïdes Associés)

Les tribulations de Stéphane Clément, aventurier malgré lui, explorateur du monde contemporain dans sa réalité …

Reprise après une décennie

"Pondicherry, filiation fatale" arrive à la fois à rester dans la continuité des épisodes précédents et à intégrer le profond changement historique, c'est plutôt un bon album même si l'aspect SF n'apporte rien à l'intrigue amha (comme les autres incursions de la série dans la SF en fait). Et particulièrement problématique ici, il n'y a aucune explication de pourquoi l'aspect SF s'auto-résorbe sans affecter le reste du monde d'aucune façon.

Le personnage féminin est plutôt réussi, à la fois une variation de plus sur l'éternelle protagoniste féminine des albums précédents et une vraie personnalité avec ses parts d'ombre, sans compter une relation avec Stéphane un peu plus complexe que "moi voit, moi tombe amoureuse".

a publié une critique de Bel fast par Daniel Ceppi (Stéphane Clément, chroniques d'un voyageur, #8)

Daniel Ceppi: Bel fast (Hardcover, français language, 1997, HumanoÏdes Associés)

Avec Le Guêpier en 1977, Daniel Ceppi inventait un nouveau style de bande dessinée d'aventures. …

Construction inégale

Relativement réussi, même si la construction de l'intrigue pêche assez largement (l'irruption de Pergame qui tombe comme un cheveu sur la soupe) et si trop de choses sont racontées plutôt que vécues. Au moins les personnages sont suffisamment construits pour ne pas être trop caricaturaux, et passent assez bien.

a publié une critique de Captifs du chaos par Daniel Ceppi (Stéphane Clément, chroniques d'un voyageur, #6)

Daniel Ceppi: Captifs du chaos (Hardcover, français language, 1986, Casterman) Aucune note

Les tribulations de Stéphane Clément, aventurier malgré lui, explorateur du monde contemporain dans sa réalité …

Glauque à souhait, et assez bien construit.

Aucune note

Pour la première fois Ceppi se décentre réellement du monde des routards pour donner un vrai point de vue critique (la discussion entre le banquier et Cynthia, qui ne tourne pas à l'avantage des européens). Et comme le disait Hitchcok, "meilleur est le méchant, meilleure est l'histoire": sans être inoubliable, le méchant est à la fois suffisamment caricatural pour remplir son office de monstre terrifiant et suffisamment contextualisé pour avoir la petite part de complexité qui lui évite d'être mono-dimensionnel.