Apparemment, Grant Morrison aurait dit que la fin est que Batman tue le Joker :
‘That’s what I love about it- Batman kills the Joker…that’s why it’s called The Killing Joke…The Joker tells the ‘killing joke’ at the end and Batman reaches out and breaks his neck… and that’s why the laughter stops…the light goes out because that was the last chance of crossing that bridge.
Alan wrote the ultimate Batman Joker story… because he finished it… the laughter stops, it abruptly stops, it’s quite obvious.’
Cela serait en tous cas compatible avec la symbolique des dernières cases : au début on voit les pieds de Batman et du Joker clairement divisés par une bande de séparation, elle-même traversée par une sorte de mousse qui vient rendre la frontière moins infranchissable.
Et la dernière case ne montre plus que le sol recevant la pluie de manière uniforme, il n'y a plus de bande de séparation : Batman est passé de l'autre côté.
On note aussi que c'est probablement la seule fois où Batman rit, et que la blague en question parlait de trahison.
Et si c'est bien la bonne interprétation, cela fait que le discours précédent de Batman n'est pas du tout celui de Moore (puisque la fin montre que justement, tout le monde craque), et donc que Moore ne tient pas du tout un discours lénifiant dans cette BD...
On me fait remarquer ailleurs que "la ligne persiste quand le rire est interrompu, autrement dit quand Batman aurait tué le Joker et franchi la ligne."
C'est pas faux, mais je ne suis pas complètement convaincu : la symbolique de la flaque d'eau avec les ronds causés par la pluie est assez fortement associée au Joker (notamment quand il tient Gordon en laisse), et c'est tout ce qui reste à la dernière case.
Par ailleurs la ligne persiste certes quand le rire s'éteint, mais il y a dans la case en question à la fois la mousse qui s'étend vers Batman du côté du Joker (qu'on peut donc lire comme une contamination qui franchit la ligne), et le bas de la cape de Batman qui franchit la ligne comme une flèche vers le Joker.
Et la case suivante la ligne n'est plus là.
On peut donc considérer que la conséquence morale suit l'acte plutôt qu'elle ne se produise simultanément.