Antoine Chambert-Loir a commencé la lecture de La Mouette par Anton Chekhov
J'étais allé voir Notre vie dans l'art de Richard Nelson au théâtre du Soleil. La pièce raconte une journée de la troupe du Théâtre d'art de Moscou lors de sa tournée américaine de 1923 et parmi les personnages, on voit notamment Constantin Stanislavski et Olga Knipper-Tchékhova, la veuve de Tchekhov. C'est un spectacle fabuleux, sur le théâtre, une sorte de théâtre dans le théâtre.
Du coup, j'ai eu envie de lire Tchekhov, dont je ne connais quasi rien à part La dame de pique et je commence par La mouette. Et dès le premier acte, je vois — avec une sorte de ravissement — comment ce thème du théâtre dans le théâtre était tout tchékhovien.
Il y a une difficulté à lire du théâtre, que les personnages ne se voient offrir aucune présentation : ils déboulent direct dans votre vie et se parlent l'un l'autre sans trop vous offrir de contexte ; savent-ils seulement que vous êtes-là ? Et dans le théâtre russe, il y a une seconde difficulté : les personnages ont plein de noms, à rallonge ou au contraire des diminutifs, qu'ils choisissent on ne sait comment.
Néanmoins, l'intrigue s'installe. Il y a déjà des rancœurs familiales, des rêves inassouvis. Ça promet.