François-Xavier G. a cité Eloge de la lenteur par Carl Honoré
Le consumérisme, que le Japon maîtrise également aujourd'hui, est un autre puissant facteur d'accélération. Dès les années 1830, Alexis de Tocqueville accusait l'instinct de consommation d'accélérer le rythme de l'existence : « Celui qui ne se consacre exclusivement qu'à la poursuite des biens de ce monde est toujours pressé parce qu'il ne dispose que d'un temps limité pour atteindre son but et en profiter. » Cette analyse sonne encore plus vrai aujourd'hui, quand le monde se présente comme un vaste marché dont les hommes et les femmes sont devenus les consommateurs. Tentés et titillés à chaque coin de rue, nous brûlons d'accumuler autant de biens de consommation et d'expériences que possible. Outre une carrière éblouissante, nous désirons cultiver une discipline artistique, faire de la gym, lire les journaux et toute la liste des best-sellers en librairie, sortir dîner avec nos amis, fréquenter les boîtes de nuit, pratiquer un sport, regarder la télévision pendant des heures, écouter de la musique, passer du temps en famille, acheter les derniers vêtements et gadgets à la mode, aller au cinéma, jouir d'une intimité sexuelle enviable avec notre compagne ou compagnon, passer des vacances à l'autre bout du monde, et peut-être même donner de notre temps dans un utile bénévolat. Il en résulte un obsédant décalage entre ce que nous attendons de la vie et ce que nous pouvons réellement en obtenir, qui nourrit le constat que nous n'avons jamais assez de temps.
— Eloge de la lenteur de Carl Honoré (Page 39)
Là encore, le consumérisme résumé en un paragraphe.
