Les nuages encombraient encore le ciel, masquant la lune. Il ne distinguait que la masse du troupeau frémissant, les bêtes debout comme un seul être, les chiens en défense au-devant, la silhouette de l’ourse découpée devant les sommets, qui reprit bientôt sa station à quatre pattes. Tout, autour, était bleu, noir, gris. Une terreur glacée le saisit. Cette scène primitive, ce face-à-face entre l’ourse et le troupeau, il y avait déjà assisté. Ilia y avait assisté le jour de la chute. Et elle aussi, peut-être, était-elle restée quelques instants sidérée par sa beauté.