LienRag a publié une critique de Message pour l'éternité par Roger Leloup (Yoko Tsuno, #5)
Éternel
Il y a souvent débat pour savoir quel est le meilleur Yoko Tsuno, mais c'est incontestablement cet album-ci¹.
Le dessin de Leloup y atteint sa pleine maturité, bon dieu que Yoko y est belle lors du gros plan sur son visage à la troisième case de la première page !
Les intrigues n'ont jamais été le point fort de l'auteur et celle-ci n'y fait pas vraiment exception, ni le MacGuffin initial ni ce que Yoko va en faire à la fin n'ont réellement de sens. Et si on a une explication sur la raison de l'attentat bizarre du début, elle ne tient pas tant la route que cela non plus...
Mais Leloup arrive à nous mener de façon apparemment très cohérente d'une scène à l'autre, et a toujours un aussi grand talent pour donner de l'épaisseur à chacune de ses scènes (celle de l'enlèvement m'avait fortement marqué, …
Il y a souvent débat pour savoir quel est le meilleur Yoko Tsuno, mais c'est incontestablement cet album-ci¹.
Le dessin de Leloup y atteint sa pleine maturité, bon dieu que Yoko y est belle lors du gros plan sur son visage à la troisième case de la première page !
Les intrigues n'ont jamais été le point fort de l'auteur et celle-ci n'y fait pas vraiment exception, ni le MacGuffin initial ni ce que Yoko va en faire à la fin n'ont réellement de sens. Et si on a une explication sur la raison de l'attentat bizarre du début, elle ne tient pas tant la route que cela non plus...
Mais Leloup arrive à nous mener de façon apparemment très cohérente d'une scène à l'autre, et a toujours un aussi grand talent pour donner de l'épaisseur à chacune de ses scènes (celle de l'enlèvement m'avait fortement marqué, et j'ai été surpris à la relecture de découvrir qu'elle ne fait que deux pages). Et produit avec finalement peu de moyens une des ambiances les plus fortes de la série, combinant un maintien dans un réalisme plausible avec la suggestion d'un fantastique atteignant au mythique, confrontant Yoko tant à des personnages plus grands que nature qu'à des peurs ancestrales, le tout dans un univers graphique à la fois entièrement naturaliste et crédible, et à la fois ouvrant une porte sur l'étrangeté d'un autre monde où elle a pénétré, et le lecteur avec elle, sans que jamais le seuil n'en soit clair, ni la possibilité d'en sortir ne semble présente. Ce d'ailleurs non pas dans une scène unique mais dans une succession rapide de scènes à son arrivée dans le cratère, dont chacune est extrêmement forte et fait évoluer la compréhension de cet univers parallèle dans lequel Yoko est semble-t'il entrée, oscillant avec un magnifique sens de l'équilibre narratif entre renforcer le mystère par l'ajout d'éléments nouveaux et rattacher l'ensemble au réel et au connu du lecteur pour maintenir la crédibilité de l'ensemble.
¹À l'exception éventuelle des autres (et en vrai c'est un tout petit peu subjectif, c'est celui que j'avais pas relu depuis quelques décennies et il m'en restait surtout les ambiances extraordinairement fortes des passages dans le cratère mystérieux de mes lectures d'enfance, lorsque je fouillais dans les Spirou de mes aînés rangés dans le désordre)