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@Balbec l'une des difficultés de lecture réside aussi sur un contexte d'écriture que nous comprenons moins aujourd'hui. Si certaines situations, portraits peuvent nous faire sourire, voire rire, parce que cela reste très actuel, d'autres sont plus marqués par leur époque et plus ténébreux pour nous.

On s'attend à une autobiographie, mais ce n' est pas si simple que ça. Non pas que l'auteur n'évoque pas sa vie mais il reste sur sa vie au travail. On peut être surpris par la structure du livre : les chapitres se suivent mais pas ou peu de transition entre eux. On peut presque dire qu'il n'y a pas de trame narrative. Né au début du XXe dans l'Est de la France, petit dernier d'une famille ouvrière, Georges subit l'exode résultant de l'invasion allemande au début de la Grande Guerre. La famille s'installe à Lyon et Georges fera son apprentissage en usine au sortir de la guerre où il sera influencé par des ouvriers communistes libertaires. À rebours de nombre d'entre eux qui rejoindront le PCF naissant, lui restera anarchiste toute sa vie. C'est du moins ce qu'on comprend tout au long des chapitres qui, comme indiqué plus haut, se suivent sans transition, passant d'un atelier parisien à un champ de lavandes méditerranéen. La structure des chapitres reste la même : une description du lieu, l'ambiance entre travailleurs, la démission finale de Georges, souvent lié à son esprit rebelle face au chef. Car c'est bien une histoire d'homme libre qui fait le choix de ne pas s'emprisonner dans une usine ou un champ, regardant ses collègues avec tendresse mais sans complaisance, sauf dans les dernières pages, mais je n'en dirais pas plus. À conseiller à celles et ceux qui aiment les acteurs et actrices du monde ouvrier.