s_mailler a cité Pour ne rien regretter par Henri Loevenbruck
A Providence, petite ville perdue dans le grand nulle part, une voix s'élève doucement au …
J'ai tellement tourné et retourné cette histoire dans ma petite tête mal faite que parfois je sais plus comment la remettre bien à l'endroit. De toute façon, je suis pas sûre qu'on puisse mettre à l'endroit une histoire pareille même avec toute la bonne volonté du monde moderne et tout le maintien de la salubrité publique. Et puis il doit me manquer un tas de détails et de vérités et de points de vue différents par ailleurs. Comme j'étais coupée de tout je peux seulement me souvenir de ce que moi j'ai vu, ce que j'ai compris, alors par avance je demande pardon pour les soustractions. Mais en gros, la suite s'est passée comme ça. L'enquête a duré des mois et, malgré une ribambelle d'experts indépendantistes des milieux autorisés, il restait encore quelques zones d'ombre à la fin, comme de mal entendu.
— Pour ne rien regretter de Henri Loevenbruck (Page 253)
J'aime beaucoup la façon de Loevenbruck, dans ce livre, de détraquer la langue, mais subtilement, pas trop. Comme un grain de sel qui vient épicer les phrases, ici un mot pour un autre, là une expression un rien tordue. On se dit, ça va être trop, ça va être pénible, mais non, c'est un dérapage perpétuellement maîtrisé tout au long du livre.