Profil

Ce roman est une très belle histoire, une réécriture du Fantôme de Canterville d'Oscar Wilde réussie. L'intrigue est mystérieuse et remplie de magie ; certaines questions restent en suspens, certains éléments ne sont pas expliqués, mais c'est aussi cela qui en fait le charme. Simon est un personnage très attachant et émouvant ; Ella a une belle évolution à travers le roman. L'un des personnages est assez inquiétant ; quand on comprend d'où il vient et ce qu'il est, il devient plus effrayant. Les autres personnages secondaires ont surtout des rôles de support pour les protagonistes. Cependant Giovanni représente des valeurs très positives de générosité, et cela fait du bien à lire.
J'ai été très surprise à l'arrivée d'un personnage auquel je ne m'attendais pas. Cet homme vieux et décrépit donne un autre enjeu à l'intrigue qui m'a vraiment beaucoup plu. J'ai beaucoup apprécié le dénouement : il conclut l'histoire d'une manière très juste et remplie d'espoir. Les scènes dans le manoir sont les moments que j'ai préférés : on aurait dit que c'était une bulle de sérénité intemporelle. Ce roman exprime aussi un regard sur le temps que j'apprécie beaucoup et qui là aussi porte beaucoup d'espoir.

Le dernier tome de la trilogie de K. D. Edwards est rempli d'actions et d'émotions. Les personnages et le lecteur n'ont pratiquement aucun répit. Dès les premières pages on plonge dans une nouvelle machination d'un antagoniste, qui menace la Nouvelle Atlandide. Mais le protagoniste est touché personnellement, comme dans chaque tome, et on en apprend davantage sur son passé traumatisant, notamment dans une scène très touchante (et horrible). Rune est un personnage que j'adore : malgré ses traumatismes, il avance, il se bat, il a une conscience de ce qui ne va pas dans sa société. Je pense que l'influence de son acolyte n'y est pas pour rien. Et sa relation avec Brandon est tellement magnifique ! Ses réactions sont toujours très justes vis-à-vis de Rune. Et leurs dialogues sont parfois hilarants, parfois émouvants. Les autres personnages sont très attachants et forts. La famille qui s'agrandit autour de Rune apporte beaucoup de réconfort. Les relations décrites dans ce roman sont saines. On y sent aussi une grande inclusion et une grande tolérance et ça fait du bien. On passe des rires aux larmes presque d'une page à l'autre. C'est très intense et les quelques rares moments de calme nous permettent de souffler. J'aurais aimé que l'auteur s'étende plus toutefois sur certaines scènes qui apportent des explications et du contexte. On découvre une autre facette de la Nouvelle Atlantide. J'ai l'impression que dans chaque tome on descend de plus en plus profondément dans les parties les plus sombres de la ville. J'apprécie aussi beaucoup l'idée que les pouvoirs si puissants utilisés par les arcanes ont un coût. Le mystère de la chute de la cour de Rune est toujours entier. Même si on en apprend davantage, l'intrigue s'épaissit en même temps. Je suis persuadée que les motivations de ceux qui font partie du complot sont très vastes et complexes. Et comme rien n'est réglé à la fin du tome 3, j'espère qu'une suite est prévue.

Ce roman est une belle découverte. L'écriture est fluide, rythmée et passionnante. Les trois quart de l'histoire se passe dans le monde des esprits. Les esprits et les démons ont donc une présence importante, des émotions, une histoire. Le héros cohabite avec eux et les combat parfois. L'intrigue révèle ses vrais enjeux à la fin du roman. De nombreux retours en arrière ralentissent l'intrigue principale, tout en nous faisant connaitre le passé révélateur du protagoniste. J'ai beaucoup apprécié Shynia, puissant et vulnérable par certains côtés. Les autres personnages sont très attachants, notamment Aï. En lisant, j'ai vraiment pensé au Voyage de Chihiro et dans certaines scènes à Princesse Mononoke de Myazaki : on retrouve vraiment la plongée dans le monde des esprits du premier film, avec les différents types d'esprit. Les nombreux termes japonais (ou ressemblant au japonais) pour désigner les créatures et les personnages, ainsi que les lieux et l'organisation sociale font vraiment penser au japon médiéval. La fin est très satisfaisante, pour moi, et aussi ouverte : j'aurais aimé vivre la suite des aventures de Shynia, Aï, Oshori et Seiha. C'était un beau moment de lecture !

Le récit tourne autour de la capitaine de cargo Nia, de l’enfant naufragé qu’elle recueille, et d’autres personnage qui gravitent autour d’eux. Ils évoluent dans ce monde éloigné, mille ans après notre ère, où les voyages intersidéraux ont été rendus possibles grâce à des passages dans « la poche », sorte de monde parallèle où le temps s’écoule différemment. C’est difficile d’en dire plus sans dévoiler des éléments majeurs de l’intrigue. Le récit est construit de façon particulièrement originale, grâce à des points de vue de différents personnages au fil des chapitres. Le temps s’étalant différemment pour tout ce petit monde, certains protagonistes disparaissent et d’autres apparaissent au fil de l’intrigue. Le point central du roman est les relations humaines entre les personnages : amitiés, amours, rivalités, tensions, etc. Tous ces sentiments sont d’autant plus exacerbés que les séparations sont souvent longues, voire définitives, en raison des différences de temporalité. Ceci en fait un récit particulièrement poignant. Il y a quelques défauts malgré tout et notamment des incohérences dans l’univers présenté. En effet, il s’agit d’un roman de science-fiction. Par définition, il n’y a donc pas besoin de rentrer dans des explications scientifiques réalistes. Et pourtant, même avec ce postulat, il y a quelques passages qui ne sont absolument pas crédibles. Aussi, certains éléments de l’intrigue ne sont presque pas développés et auraient mérités d’être creusés, notamment le devenir de la planète Terre ou le passé de l’enfant. On aurait pourtant envie d’en savoir plus sur ces deux points par exemple. Sait-on jamais, peut-être que l’auteur réserve ces parties pour de futurs romans se déroulant dans le même univers ? Au final, j'ai quand même beaucoup apprécié ce livre, malgré ses défauts.

Encore une adaptation de conte ! Celle du Roi-Grenouille des frères Grimm. L'autrice crée un monde de fantasy très original, dont j'ai beaucoup apprécié les différents pays et les différentes cultures. Les lieux m'ont fait rêvé ou effrayé, mais j'ai adoré suivre les aventures d'Henri, Amaryllis, Tomaz et Colin à travers eux. L'intrigue du conte original, fort simple, a été développée d'une manière passionnante et palpitante : complot, trahison, aventures, amour, amitié, tout y est. Les personnages sont crédibles, intéressants et complexes. Celui que j'ai préféré est Henri : il est très attachant et son évolution est parfaite. Amaryllis vient en deuxième position : elle est forte, rebelle, avec une part de noirceur en elle. Les références au conte sont très réussies : les personnages, les objets, certaines scènes. J'ai une nette préférence pour Amaryllis : la princesse originale était bien moins sympathique à mes yeux. 😆 La couverture est parfaite : Henri y est vraiment bien représenté. Et la carte au début est un ajout très agréable, étant donné le travail fait sur le monde par l'autrice.

Un roman dévoré en quelques heures. J'ai trouvé que cette réécriture du conte Le joueur de flute de Hamelin respectait fidèlement la construction du conte et ses grandes étapes. Ce roman est construit en deux parties, comme le conte : la mission de Floe puis la trahison et la vengeance. Toutes les adaptations pour réussir à le placer dans un contexte futuriste et cyberpunk sont bien choisies. Le monde n'est pas trop développé ; les lieux de l'histoire sont très limités, l'autrice nous donne les informations nécessaires pour comprendre l'histoire et c'est très suffisant. On retrouve des éléments typiques d'un univers cyberpunk (et même post-apo à Hamelin), donc je me suis pas sentie perdue. Le choix d'une narration à la première personne nous permet de plonger dans les pensées et les émotions de la protagoniste. Dans la seconde partie, on est même emporté dans ses sentiments tellement ils sont puissants (et font froid dans le dos). C'est pour cela que j'ai davantage préféré la seconde moitié et que je n'ai pas lâché le livre avant la fin. Dans le conte comme dans le roman, je ne suis pas vraiment d'accord avec l'idée de vengeance et la forme qu'elle prend, mais c'est mon point de vue personnel. 😊 L'épilogue ne m'a vraiment pas laissée indifférente. On y retrouve une tonalité très éthérée et mystérieuse, l'atmosphère un peu irréelle du genre du conte. Certes je suis frustrée, mais je trouve en même temps que c'est le dénouement idéal. C'est un roman qui nous interroge sur de nombreux sujets : le transhumanisme, la différence, le pouvoir de la religion, le pouvoir de la science... Enfin, l'écriture est de très bonne qualité : fluide, soutenue, les dialogues sont vivants et naturels.